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Critiques de Charles Trenet (7)
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Tombé du ciel

Souvent une lecture vous conduit vers une autre. Ainsi, les interviews de Sempé sur la musique m’ont fait revenir à mes sources !

Charles Trenet… « Il pleut sur les ardoises, Il pleut sur la basse-cour, Il pleut sur les framboises, Il pleut sur mon amour »… Une mélancolie envisagée avec le sourire. Je commence par un texte qui détonne dans l’humour ambiant !

Lorsqu’il s’agit des chansons, la musique a la faculté d’habiller les paroles. Les mots se donnent en sacrifice pour se transformer en une autre œuvre qui réunit deux arts. La poésie est une fleur qui donne toutes ses forces à la graine qui est la chanson et se dessèche si on ne la relit pas.

Lire la poésie de Charles Trenet c’est en quelque sorte déshabiller les mots pour leur rendre leur nudité d’origine : leur pureté poétique sans la séduction mélodique, sans le charme de l’interprète. C’est comme l’intérêt de lire un livre après avoir vu le film !

Il y a environ vingt ans, je suis arrivée à Paris, chez des « tombés du ciel » c’est le cas de le dire ! Et j’ai découvert immédiatement Trenet, un de leurs idoles. Ils m’ont fait chanter «Verlaine » s’émerveillant de mon petit accent (sans imaginer comment je déteste d’entendre parler de mon accent même « délicieux »!) Moi qui sortais du « couvent » qui était le conservatoire d’Odessa très puriste, très classique, très intellectuel, très profond, très très très. Je ne jurais que par Jean Sébastien Bach ! La légèreté de Charles Trenet était un choc agréable. Le fait que des violonistes classiques dont je venais de faire connaissance « péchaient » par amour pour Trenet, à l’époque ça me choquait autant que le vin rouge qu’ils prenaient au repas de tous les jours sans pour autant être alcooliques ! Mon admiration de Trenet c’était comme une petite digression de ma part, une transgression voire une trahison, tout cela à la fois, et le début de ma libération : la liberté de me défaire de tout ce qui était scolaire !… Et aujourd’hui je suis inséparable de Trenet « Et depuis Je chante Je chante sur mon chemin ! » Les chansons se démodent tandis que la poésie jamais !

Trenet vous jette des bouquets : « Vive la vie, vive l’amour ! » Mon fils de cinq ans (toujours lui !) danse lorsqu’il entend un disque de Trenet et le préfère aux chansons enfantines. C’est ce qu’il fait exactement pendant que je rédige cette chronique. Ce n’est pas pour rien car tous les enfants sont des poètes ! Le virus de la poésie, heureusement, on n’a pas encore inventé un vaccin pour le combattre !

Mais plus on lit les textes de Trenet plus on sent que c’est un pierrot lunaire aux masques de gaieté…





























































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Tombé du ciel

Magnifique recueil des textes du poète-chanteur-compositeur. C'est beau, c'est gai ; ça respire la joie de vivre. Et pourtant tout ne fut pas si facile pour lui...



Encore une belle référence dans la bibliothèque et une source inépuisable de citations.



A lire absolument, sans a priori et sans réserve, en prenant son temps.
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Le Jardin extraordinaire



Ce livre paru en Poche en 1993, rassemble tous les textes des centaines de chansons écrites par ce « fou chantant », mort il y a 20 ans.



En le feuilletant à nouveau, que de merveilles on y relit, dont ce Jardin extraordinaire qui donne son titre au livre, et tous ces textes à la fantaisie surréaliste, telle La folle complainte, ou Le revenant, ou Le Soleil et la lune, ceux pleins de gaité, Je chante, ou Boum, etc…, de tendresse pour les lieux et les petites gens, Ménilmontant, La romance de Paris,Douce France…

Mais aussi, que de textes nostalgiques, nostalgie d’un temps qui ne reviendra plus, de celles et ceux que l’on aimait, des êtres qui ne sont plus. Que de tristesse, de mélancolie, de sentiment de cruauté de la vie derrière l’apparente gaité.



Non, Trenet, ce n’est pas si gai et naïf que certains veulent bien le dire, Mais, tout y est enchanté par l’évocation d’une merveilleuse poésie.
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Tombé du ciel

Revoir Paris

Charles Trenet 1954



Un talent inouï d'artiste



Quelqu'un disait ici que le voyage en train n'a pas son pareil pour susciter l'inspiration, je crois qu'on peut y ajouter l'avion au même titre, peut-être même que les hauteurs invitent à encore plus de veine.



Charles Trenet revient d'une tournée mondiale triomphale, après 10 ans d'absence, fort de ses succès que le monde entier fredonne : La Mer, Douce France ..



Imaginez le sentiment que vit alors Charles Trenet de revoir après tant d'années son pays chéri. sa mère .. le talent de cet artiste est immense, talent à l'état pur : il compose dans l'avion du retour : Revoir Paris.



Revoir Paris

Un petit séjour d'un mois

Revoir Paris

Et me retrouver chez moi



Seul sous la pluie

Parmi la foule des grands boulevards

Quelle joie inouïe

D'aller ainsi au hasard



Prendre un taxi

Qui va le long de la Seine

Et me revoici

Au fond du bois de Vincennes



Roulant joyeux

Vers ma maison de banlieue

Où ma mère m'attend

Les larmes aux yeux

Le coeur content



Mon Dieu que tout le monde est gentil

Mon Dieu quel sourire à la vie

Mon Dieu merci

Mon Dieu merci d'être ici



Ce n'est pas un rêve

C'est l'île d'amour que je vois

Le jour se lève

Et sèche les pleurs des bois



Dans la petite gare

Un sémaphore appelle ces gens

Tous ces braves gens

De la Varenne à Nogent



Bonjour la vie

Bonjour mon vieux soleil

Bonjour ma mie

Bonjour l'automne vermeil



Je suis un enfant

Rien qu'un enfant tu sais

Je suis un petit français

Rien qu'un enfant

Tout simplement



Paris



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Le Jardin extraordinaire

Dernièrement , mon ami extraterrestre Chewbacca m'a dit , dans son langage : "Vous êtes vraiment terribles, vous les Terriens : vous vous évertuez à faire des classements, des ordonnancements, des tris , des évaluations, en fonction de critères totalement subjectifs !" "C'est pas faux répondis-je, (parce qu'en plus du wookie je parle aussi le percivalien) : ce n'est pas parce que je préfère Schubert à Brahms que ça met Schubert automatiquement au-dessus de Brahms. Mais, cher ami velu (c'est gentil d'être velu), je ferai deux objections : d'abord il y a la tradition, la coutume, l'usage qui fait qu'on donne souvent la préséance à l'un par rapport à l'autre, quoique suivant les lieux et les époques, ce classement puisse être aléatoire. Ensuite, il y a ce que j'appellerai le "poids historique" : Si Bach (Jean-Séb, pour les intimes) est considéré comme Dieu le père par tous les musiciens, c'est certes à cause de son génie (mais Mozart et Beethoven peuvent en dire autant) mais surtout grâce à son rôle prépondérant dans l'histoire de la musique, tant pour la composition que pour l'exécution (tous instruments confondus, sans parler de la qualité supra-humaine de son œuvre. En dehors de ça, subjectivement, Bach est bien l'égal de Mozart, Beethoven, Schubert, Brahms, Chopin er Richard Clayderman.

Charles Trenet, toutes proportions gardées, présente le même cas de figure. Sur le plan de talent pur, il est clair qu'on peut le mettre sur la même longueur d'ondes (sur votre radio préférée) que des pointures comme Brel, Brassens, Ferré, Ferrat, Béart, Vigneault, Barbara ou Anne Sylvestre et beaucoup d'autres... Mais l'influence de Trenet, au tournant des années 30, sur la chanson française, est non seulement très importante, mais prépondérante. Comme dit Jacques Brel "Sans lui nous serions tous des experts-comptables". Rappelez-vous (pour une très petite minorité d'entre vous) ou imaginez (tous les autres) ce qu'était la chanson dans les années 30 : la fin du cabaret et le début du music-hall avec des vedettes comme Maurice Chevalier, Tino Rossi ou Joséphine Baker, et puis un courant nouveau porté par des gens comme Mireille, Jean Nohain et Jean Sablon, des formations "swing" comme les Collégiens de Ray Ventura ou l'orchestre de Jacques Hélian... et un auteur-compositeur-interprète (un des rares de ce type à cette époque), Charles Trenet.

Nouveau ménestrel, Trenet a conscience que la chanson doit être le mariage heureux entre un texte et une musique. Pour le texte, pas de souci, Trenet est un poète authentique, il sait faire naître les images, et il sait faire naître les émotions, que ce soit l'amour, la nostalgie de l'enfance, la mer ou la montagne, il sait également manier l'humour et même parfois l'autodérision, il sait même de temps à autre, approfondir son propos et nous faire réfléchir sur des thèmes existentiels... Pour la musique, ce n'est pas beaucoup plus difficile, un vent d'Amérique, issu du jazz, vient régénérer la chanson, c'est le "swing", rythme enlevé qui ne peut que plaire à la jeunesse. Trenet a ce talent - ce génie - de trouver l'osmose parfaite entre texte et musique...

Et la preuve qu'il s'agit bien de talent ou de génie, c'est que cela perdure : les années 40, 50, 60, 70 80 s'égrènent, et Trenet est toujours là. Le swing s'assagit (quoique...) mais l'inspiration est restée la même. Ses chansons sont reprises dans le monde entier, et en France notamment par les plus grands. Il est mentionné aussi bien dans l'histoire de la littérature que dans celle de la chanson.

Il nous reste plusieurs centaines de textes, dans une palette extraordinaire de thèmes, de couleurs, de sentiments, tour à tour drôles ou sérieux, parfois tragiques, toujours poétiques, jamais ennuyeux. La raison en est simple : Trenet est le poète de notre vie de tous les jours, celle du laitier, du facteur, des amoureux, une vie transcendée parfois par le rêve ou par la fantaisie...

Avec d'autres mots et une autre musique, Charles Trenet, par son inspiration populaire et pleine d'humanité, est très proche de Jacques Prévert, ne trouvez-vous pas ? Un peu moins réaliste et moins social, mais un peu plus lyrique et plus rêveur... C'est très net !



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Mes jeunes années racontées par ma mère et par moi

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La vie qui va

Ce choix de poèmes, de chroniques et de récits du chanteur, illustrés par Cabu prouvent qu'il faut prendre l'artiste au sérieux.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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