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Critiques de Charles Vess (10)
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Ballades et sagas, nø1

La BD tout en noir et blanc est un bel objet en soi, mais je n'ai pas tellement trouvé d'intérêt aux petites fables proposées. D'ailleurs, le texte est bien plus agréable à lire en anglais qu'en français (après chaque histoire, le texte en intégralité nous est présenté dans un encadré; à gauche le français, à droite l'anglais) à cause des rimes impossibles à retranscrire dans notre langue sans changer la signification.



I) Le faux chevalier sur le chemin (Neil Gaiman et Vess)



La BD s'ouvre sur cette fable bien étrange que je n'ai absolument pas comprise. Un enfant sur le chemin de l'école croise un chevalier errant qui lui pose de drôles de questions avant de disparaître. Je n'ai rien ressenti à la lecture de cette histoire.



II) Mari démoniaque (Delia Sherman et Vess)



La seconde fable ne m'a pas séduite non plus malgré une belle mise en image du diable. L'histoire n'est pas très originale: une femme retrouve son ancien mari ayant fait un pacte diabolique. Pensant couler des jours heureux avec lui, elle est emportée directement en enfer. Peu plaisante.



III) Alison Cross (Charles Vess)



Très belle fable avec une présentation originale. De très beaux dessins accompagnent cette histoire merveilleuse et horrifique à la fois. Une beau moment!



IV) Sovay (Charles de Lint et Vess)



Je ne suis pour l'instant pas très convaincu par le travail de Charles de Lint, mais j'ai été agréablement surprise par cette fable poétique et cruelle. Une femme est prête a bien des choses pour tester la fidélité de son fiancé…



V) Deux corbeaux (Charles de Lint et Vess)



A l'inverse de la précédente, cette fable de Lint ne m'a pas séduite. Je l'ai trouvé étrange, mais pas dans le bon sens du terme. Je n'ai pas compris où il voulait en venir et la structure de l'histoire est compliquée à saisir.



CONCLUSION

Le premier tome de Ballades et Sagas ne m'a pas séduite. Le deuxième tome m'attend et pour le simple plaisir des dessins de Vess je vais le lire, mais j'ai bien peur d'arriver au même constat. Les fables auraient été un peu plus développées et cela aurait sans doute mieux fonctionné. Le résumé annonce “folklore celtique”, mais je n'ai pas vu grand chose de ce folklore à part la présence de la mort dans chaque fable. Un peu dommage.
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Ballades et sagas, nø2

I) Le roi Henry (Jane Yolen et Vess)

C'est la seule fable qui n'a pas retenue mon attention dans ce tome. Le côté sauvage et monstrueux de l'histoire ne m'a guère plu. De nouveau elle m'a semblé peu originale et n'introduit pas la BD avec brio.



II) Thomas le faiseur de rimes (Sharyn McCrumb et Vess)

Tout le monde connaît l'histoire et pourtant les petits remaniements de l'intrigue nous la font redécouvrir avec plaisir. Les dessins poétiques et recherchés nous embarquent dans ce voyage féerique où l'amour tient une grande place.



III) Barbara Allen (Midori Snyder et Vess)

Une histoire d'amour compliquée comme il en existe de nombreuses lorsqu'humains et créatures féeriques se rencontrent. Les illustrations sont grandement réussies et mélangent avec justesse noirceur et lumière. Une fable magique, mais triste comme beaucoup de contes de fées.



IV) Tam-Lin (Charles Vess)

Cette ballade écossaise est assez populaire et elle est reprise ici par le créateur même de l'ouvrage. La présentation reprend celle d'Alison Cross dans le premier tome et ce style de mise en page permet de s'immerger complètement dans l'univers merveilleux. Ce texte est certainement le mieux illustré du second tome avec de nombreux détails et de très beaux traits de crayons pour les personnages.



V) Le fermier gallois (Jeff Smith et Vess)

Une fable humoristique vient conclure le tome. Les dessins sont plus enfantins et plus grossiers, mais ils se marient parfaitement avec l'histoire. La chute est vraiment drôle et je me suis laissée avoir… Cette dernière histoire concluent gaiement la BD.



CONCLUSION

Le second tome de Ballades et Sagas est très agréable à lire et nous plonge avec délice dans le monde de Féerie. Dommage encore une fois que les fables soient si courtes, car cela nous laisse peu de temps pour savourer les histoires.
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Instructions

Imaginez que vous ayez une soudaine envie de vous aventurer au Pays des Contes. Vous, vous ne voyez que la partie submersible de l’iceberg, la beauté du paysage, des créatures qui l’habitent, sans vous douter une seule fois des effroyables dangers qui vous guettent. Heureusement ...
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Le Monde de Bone : Rose

L'univers de Bone me plaît beaucoup. C'est donc avec une grande ferveur que j'ai pu lire ce one-shot racontant la jeunesse tumultueuse de la jeune princesse Rose, la grand-mère combative de la série originelle. La surprise vient de la colorisation qui apporte une nouvelle dimension épique à cette formidable saga.



On retrouve certains personnages clés comme Lucius en capitaine des gardes ou encore la soeur félonne Briar qui est inexorablement attirée par le maître des criquets. Le grand dragon rouge est également très présent avec son air toujours aussi énigmatique.



J'ai simplement un peu regretté la présence des Bone qui apportait une touche de fraîcheur dans ce monde d'héroîc fantasy moyenâgeux. Par contre, je n'ai pas senti de naïveté enfantine... bien au contraire ! La conclusion de cette histoire n'est pas aussi "heureuse" que le laisse paraître un « happy end » de rigueur.
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Le Monde de Bone : Rose

Quelle belle surprise que ce volume! Après avoir lu les Bone, j'ai découvert ce tome qui retrace la jeunesse de "grand mère Rose". Un album au dessin moins caricatural et plus doux que le reste de la série, avec une intrigue classique mais attachante. Un très bon complément à la série, mais pas seulement, la lecture seule est envisageable.
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Le Monde de Bone : Rose

Les événements de ce tome se déroule avant ceux de la série Bone (à commencer par La Forêt sans retour). Il comprend les 3 épisodes de la minisérie du même nom, initialement parus de 2000 à 2002. Il est possible de lire cette histoire, sans avoir les 9 tomes de la série Bone. Le scénario a été écrit par Jeff Smith (l'auteur de Bone). Les dessins, l'encrage et la mise en couleurs ont été réalisés par Charles Vess.



Il y a longtemps dans un autre monde, Mim, la reine des dragons, veillait sur le monde des rêves. Mais celui-ci fut corrompu par une entité appelée le Seigneur de Locustes qui prit possession de Mim. Il s'en suivi un terrible affrontement qui s'acheva avec la pétrification des 2 adversaires, même si l'esprit du Seigneur des Locustes rôde encore.



À Atheia, la capitale du royaume, Briar et Rose (les 2 filles de la reine et du roi) étudient sous la tutelle d'un maître Veni-Yan pour apprendre à ouvrir leur œil du rêve. Le temps de leur initiation est bientôt venu. Dans la forêt le Grand Dragon Rouge suit leur progrès de près. Mais voilà que Balsaad (un dragon de rivière) est sorti du fleuve pour semer la destruction dans les villages voisins.



La publication de la série Bone s'est étalée de 1991 à 2004, en 55 épisodes. En cours de route, Jeff Smith a décidé de raconter un épisode de la jeunesse de l'un des personnages principaux : Rose Harvestar, sans oublier sa sœur Briar. Il en résulte l'histoire d'une princesse courageuse, doté d'une capacité surnaturelle, qui va découvrir l'étendue de son pouvoir, les responsabilités qui viennent avec, et qui devoir faire preuve d'encore plus de courage.



Dans la mesure où cette histoire est racontée par le créateur de la série Bone, elle s'y insère sans solution de continuité. Le lecteur retrouve donc des personnages qui lui sont déjà familiers. Outre les 2 sœurs, il y a le Grand Dragon Rouge, Lucius Down, Mim, l'Encapuchonné (le porte-parole du Seigneur des Locustes), le clan des Veni-Yan, les rats garous. Il séjourne le temps de quelques pages à Atheia. Il découvre les 2 chiens de Rose : Cleo et Euclid.



Le lecteur découvre avec plaisir cette histoire de "Sword & sorcery" qui défie les conventions du genre. Il y a bien un méchant dragon et des villageois apeurés, une princesse (et même 2) et un brave capitaine des gardes, une reine & un roi et un esprit maléfique, des combats à l'épée et du feu craché. Mais les héros sont 2 jeunes femmes qui ne savent pas tout, les vrais méchants sont des sortes de sauterelles (des locustes), Rose peut entendre ce que disent ses chiens, et il existe une troisième faction plus puissante (le Grand Dragon Rouge) qui n'intervient pas à la fin pour sauver tout le monde. Surtout cette histoire bénéficie de la mise en images exceptionnelle de Charles Vess. Ce dernier avait déjà réalisé des illustrations magnifiques pour un récit de Neil Gaiman : Stardust : Le mystère de l'étoile. Il avait également mis en images 2 épisodes magiques de la série Sandman, dans lesquels William Shakespeare faisait affaire avec Morpheus.



L'enchantement commence dès la première page avec cette vision de Mim enserrant la Terre, sur fond étoilé. Les traits sont fins et délicats, avec une approche mélangeant le merveilleux de l'enfance (le fond étoilé) et une mise en scène appréciable par des adultes, rendant bien compte de la dimension mythique de cette séquence.



La séquence suivante permet de découvrir Rose et Briar, d'apprécier la sensibilité de Vess pour ces personnages, leurs coiffures, leurs robes, l'architecture de l'arrière-plan. Les parents sont vêtus d'habits royaux, simples sans être stéréotypés, au drapé élégant. La scène du départ d'Atheia invite à s'arrêter sur le harnachement des chevaux. La progression à travers les bois montre des arbres dénudés dont il est possible de reconnaître les essences, les formations rocheuses, et la végétation. La petite troupe progresse en respectant le relief, à l'opposé d'un décor factice et de personnages évoluant sur une scène de théâtre vide.



De page en page, le lecteur apprécie que chaque page soit visuellement intéressante, sans raccourci graphique pour éviter de dessiner ceci ou cela. Les personnages ont des morphologies diverses et plausibles. Les mises en scène sont adaptées à chaque séquence, qu'il s'agisse d'un échange verbal délicat, ou d'une scène d'affrontement physique. Les créatures surnaturelles sont bizarres sans être ridicules, ou bêtement effrayantes. Chaque environnement est spécifique, évitant l'impression de décor passepartout.



Charles Vess effectue lui-même sa mise en couleurs qui vent complémenter avec intelligence et retenue ses dessins aérés et minutieux. Les couleurs de chaque case ont été pensées pour refléter la nature de la luminosité, en toute discrétion.



Charles Vess se montre encore plus fort quand il s'agit de représenter des personnages que le lecteur connaît déjà. L'exemple le plus frappant est le Grand Dragon Rouge qui est exactement comme Jeff Smith le représente dans la série "Bone", tout en bénéficiant de la délicatesse des traits de Vess, parfaitement intégré au reste des composants de l'image.



Au fur et à mesure des pages, le lecteur prend pleinement conscience que le charme de cette histoire doit plus aux dessins de Charles Vess, qu'à l'intrigue en elle-même. L'approche picturale de Charles Vess amalgame les aspects merveilleux ou fantastiques de ce conte (à commencer par les dragons) et les aspects plus réalistes (évocation d'un moyen-âge courtois, tenues vestimentaires, nature, personnages crédibles). Le lecteur apprécie aussi bien le détail d'une ferrure de porte, qu'un tapis neigeux, ou les ondulations de Balsaad dans la rivière. Grâce au dessinateur ce qui n'aurait pu être qu'un conte linéaire devient les histoires entremêlées d'individus forts et fragiles, dans des décors délicatement sublimés.



Pour l'initiation de Rose (futur mamie Ben), Jeff Smith a trouvé le dessinateur parfait pour donner corps à son récit. Il flotte une atmosphère délicate, teinté de fantastique dont le pouvoir de séduction entraîne tous les lecteurs (mêmes les adultes blasés) dans ces endroits où se battent princesses et dragons, sans une once de mièvrerie ou de suffisance hautaine. Le récit est narré par deux créateurs amoureux du genre, qui refusent la facilité. Il en résulte un récit enchanteur au premier degré, avec une thématique sur les compromis inhérents à la vie d'adulte, sur la nature du courage.
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Sandman, Tome 10 : Veillée mortuaire

Un opus très poétique et contemplatif, car il s'agit des longues funérailles de Morpheus, l'occasion de donner la parole à presque tous les personnages de la série, dans une sorte d'hommage choral. Loin de la célébration d'un héros, ils évoquent les fautes de ce dernier. L'ambiguïté est cultivée. Le texte de Gaiman vibre, magnifié par les dessins de Michael Zulli. Après la messe funèbre, on prolonge le plaisir avec une belle errance dans le désert d'un sage chinois, une conclusion qui n'en est pas une au sujet de l'homme immortel, et des réflexions sur l'acte créatif de Shakespeare lui-même. On arrive donc au final du cycle sur le Sandman, un magnifique voyage à la croisée de tous les genres, de toutes les figures littéraires, de tous les mythes. Un maelstrom qui plaira ou non, mais qui en tout cas, ne laissera personne indifférent.
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Sandman, Tome 10 : Veillée mortuaire

Je ne vais pas m'éterniser sur ce tome, car c'est en fait une grande coda de la fin de la saga Sandman. On y trouve une procession pour le Rêve, la résolution d'intrigues diverses (Zones floues et Shakespeare par exemple) et on dit au revoir aux personnages principaux. C'est vraiment une lecture extrêmement contemplative, il y a peu d'action, surtout des réflexions très belles et intelligentes (comme dans toute la saga Sandman). C'est d'ailleurs pour ça que ça n'a pas été mon tome préféré de la saga, mais une très bonne lecture quand même. C'est une manière douce de dire au revoir peu à peu à la saga, véritable monument du comics (pour moi) et énormissime coup de coeur. Je recommande énormément cette saga.
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Sandman, Tome 10 : Veillée mortuaire

Le titre de ce dixième et dernier tome de la série Sandman ne laisse que peu de doutes quant à son contenu.



L’album, divisé en trois parties distinctes, débute par trois chapitres, dessinés par Michael Zulli, qui font directement suite aux événements du tome précédent. Suite à l’action des «Bienveillantes», Morphée est mort et tous les personnages de la série sont invités à assister aux funérailles. Le lecteur, également invité à cette «Veillée Mortuaire», va assister à une véritable réunion de famille et croiser de nombreux personnages importants de la série qui s’endorment un à un pour venir assister à la cérémonie. Même Superman, Batman et John Constantine sont au rendez-vous, c’est tout dire.



Alors que tous rendent un dernier hommage à Morphée, le nouveau maître des lieux prend ses fonctions. Et oui, le rêve est en effet immortel et même si Morphée n’est plus, le rêve, lui, continue d’exister. Le lecteur fait donc la connaissance de la nouvelle incarnation de Dream, Daniel Hall (le fils de Lyta Hall).



Le lecteur à ensuite droit à un épilogue (Dimanche en deuil) en compagnie de Robert Gadling, l’immortel que Morphée retrouvait une fois par siècle. Cette conclusion, qui permet de croiser Death, est tout bonnement brillante et permet une nouvelle fois d’apprécier la qualité et la beauté des textes de Neil Gaiman. Il faut également applaudir le travail de Michael Zulli tout au long de ces quatre premiers chapitres. Les dessins sont splendides (et déjà beaucoup plus digestes que lors des premiers tomes de la série).



Le lecteur a ensuite droit à deux histoires courtes, totalement autonomes. La première, intitulée «Exils», fait écho à «Terres Molles», récit issu du sixième tome (Fables et réflexions) de cette série. On y suit les pas de Maître Li, un vieux conseiller exilé de l’Empereur qui s’est perdu dans le désert du rêve. Le graphisme sous forme d’estampe, signé John J. Muth, est splendide et parfaitement adapté à ce conte qui permet de croiser Dream.



La deuxième histoire courte, illustrée par Charles Vess et intitulée «La Tempête», débute en 1610 en compagnie de William Shakespeare. Ce dernier tente de terminer la rédaction de sa dernière pièce afin de mettre fin au pacte qui le lie à Dream. Après «Songe d’une nuit été» (voir le troisième tome de la série : «Domaine du rêve»), le célèbre auteur (dont on retrouve ici certains textes) se prépare à écrire les dernières lignes de son œuvre.



Quoi de mieux qu’une pièce de théâtre pour faire tomber le rideau sur cette saga incontournable ?
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Shock, tome 1

Ce tome est une anthologie de 21 histoires courtes (entre 2 et 15 pages), initialement paru en 2018, sans prépublication. Chacune des histoires a été réalisée par une équipe artistique différente, et elles sont en couleurs. Ces histoires ont été réalisées par Neil Gaiman & Michael Zulli, Cullen Bunn, Leila Leiz et Toni Fejzula, Andy Clarke, Francesco Francavilla, Bill Willingham & Travis Moore, Jim Starlin & Phil Hester, Marguerite Bennett & Hoyt Silva, Paul Jenkins & Dablibor Talajic, Mike Carey & Szymon Kudranski, Marco Croner & Andrew Robinson, Charles Vess, Brian Azzarello & Toni Fejzula, Frank Tieri & Joe Eisma, Michael Gaydos, Joe Pruett & Cliff Richards, Marc Guggenheim & Laci, Stephan Nilson & Wesley Gunn, Aaron Douglas & Szymon Kudranski, Richard Starkins & Sarah Delanie, Mike Zagary & Will Sliney, Marko Stojanovic & Ivan Snaovic. L'ouvrage s'ouvre avec une introduction d'une page rédigée par Joe Pruett, le responsable éditorial de l'ouvrage et d'Afterschock Comics, professant son amour des anthologies.



Au temps présent, une sorcière vit dans une belle maison de campagne. Elle attire les chiffres de l'horloge pour les mettre dans la soupe qu'elle prépare. Elle a préparé 3 chagrins à la demande d'un client, qu'elle lui remet, chacun enveloppé dans une étoffe. Maisy aime bien jouer avec les papillons au parc, sous la surveillance de sa mère. Une nuit, sa mère découvre la chambre vide de Maisy des papillons qui s'envolent. Un pilote spatial a été capturé par un autre équipage, bourré de drogues et torturé. Un vaisseau spatial extraterrestre atterrit sur Terre et deux aliens commencent à asservir un enfant avec leurs capacités télépathiques. Un solide guerrier errant arrive dans la maison d'une jolie femme isolée, après avoir passé un col de montagne sous la neige. Une entité humanoïde abstraite et universelle considère son existence. Rosa a adopté une chienne battue, et elle vit avec un individu travaillant pour le crime organisé et qui n'oublie pas sa part. Phoebe est en train de préparer sa salle de mariage pour le banquet quand sa mère arrive et lui remet le dernier enregistrement audio de son père réalisé à son attention. Un garçon raconte sa jeunesse : il est né en 1959 et a grandi dans le quartier de Walton à Liverpool. Un aventurier spatial viole des femmes cryogénisées, un autre vit avec des femmes plantes qui lui sont entièrement dévouées.



Un homme âgé voyage sur une mule et arrive devant un fleuve dont émergent cinq anges. Agian est venue aider son copain à vider le grenier de tante Margaret qui est décédée. Red, une jeune femme, se fait fouiller à l'entrée d'un restaurant italien : elle vient voir Papa Occa pour s'expliquer sur le ratage de sa mission. Dans un appartement, une jeune fille contemple un crâne posé sur une table en pensant à la mort. De nuit sur un champ de bataille dans le désert, la mort vient trouver un soldat pour lui dire qu'il va y passer, mais qu'il y a peut-être un moyen. À New York, un chaman dessine un énorme sigil sur la chaussée d'une voie avec 8 files de circulation. Eugene Metro s'occupe de la réinsertion d'ancien supercriminel. Un individu enregistre ses mémoires sur une cassette audio : comment les élites ont conçu un virus pour une opération d'eugénisme d'envergure nationale. Dans une somptueuse demeure, le maître de maison s'apprête à sortir avec son revolver pour affronter des chiens. La société Moments se retrouve en capacité de publier les nouvelles du lendemain sur son site internet. Pendant la seconde guerre mondiale, dans un hôpital de campagne, une bonne sœur pleure devant le cadavre d'un soldat sur un lit : c'était son frère.



Joe Pruett n'a pas menti : il y a de tout dans cette anthologie, aussi bien des récits avec une chute que des récits avec une structure moins conventionnelle, aussi bien des récits réalistes que fantastiques ou de science-fiction. En parcourant la liste des nombreux auteurs (une quarantaine), le lecteur de comics américain en reconnaît de nombreux, aussi bien des jeunes que des anciens, avec de nombreux très connus pour leurs comics de superhéros ou leurs comics indépendants. À tout seigneur tout honneur, le recueil s'ouvre avec un poème de Neil Gaiman (Sandman et de nombreux romans) mis en images par Michael Zulli qui avait déjà travaillé avec lui à l'occasion de la série Sandman. Le lecteur constate qu'il ne s'agit pas d'un texte original écrit pour l'occasion et que donc Zulli se livre à une interprétation, figeant les images générées par la poésie dans l'esprit du lecteur. Mais la vision de l'artiste est singulière et exquise, et le lecteur ne sent pas floué. Il remarque également que Charles Vess a signé sa dernière planche en 2012, c’est-à-dire un récit datant de 6 ans avant l'anthologie, mais quel plaisir rare et ineffable ! C'est exquis de bout en bout, moins gothique que Michael Zulli, plus tout public sans être enfantin, un régal pour un voyage extraordinaire, unique, onirique.



En fonction de ses goûts, le lecteur est plus attiré par les récits fantastiques, ou ceux de science-fiction, ou encore ceux du quotidien. Il se rend bien compte de la diversité des genres, mais aussi d'un élément choc dans chaque récit. Il peut se trouver dans la chute, comme dans le corps du récit. Il peut s'agit d'un élément horrifique visuel ou d'une situation tragique sur laquelle l'individu n'a aucune prise. Ces histoires s'inscrivent effectivement dans des genres très différentes : des 4 pages de l'histoire de science-fiction à chute de Francesco Francavilla (visuellement magnifique et très classique), à la fable sur des animaux anthropomorphes condamnés à se massacrer à cause d'un atavisme auquel ils ne peuvent échapper, en passant par un enlèvement par des fées, et par la jeunesse dans un quartier défavorisé de Liverpool. Du fait de cette réelle diversité, il n'est pas possible de classer ces histoires par genre car elles se trouvent à la croisée de plusieurs. Il n'est pas possible de les catégoriser en fonction des approches graphiques, car ce n'est pas un critère signifiant. Par contre il est vraisemblable que le lecteur sera marqué par plusieurs d'entre elles, certainement différentes en fonction de ses sensibilités.



Par exemple, il peut être curieux de savoir ce que racontent des auteurs confirmés de comics. Bill Willingham, créateur et auteur de la série Fables (2002-2015) propose un récit qui ressemble à un conte avec un chevalier moyenâgeux de bonne extraction qui se retrouve face à une déesse incarnée. Les dessins de Travis Moore sont descriptifs, plaisants à l'œil avec des rondeurs et une superbe mise en couleurs, mais manquant un peu texture pour apparaître réaliste. Bill Willingham écrit une histoire gentille, à la chute très cruelle qui fait mouche. Suit une histoire beaucoup plus courte de Jim Starlin, entre autres créateurs de Thanos en 1973. Le lecteur qui connaît cet auteur sourit en découvrant une entité cosmique omnipotente. Phil Hester réalise des dessins un peu griffés et la chute est cruelle à souhait, avec un effet métaphorique quant à la personne qui se considère comme une entité omnipotente. Paul Jenkins et Dalibor Talajic racontent une histoire ancrée dans le réel : une jeune femme à la veille de son mariage écoute un message enregistré laissé par son père disparu. Les dessins sont réalistes, un peu doux, avec des visages expressifs et une utilisation intéressante de cases de la largeur de la page. Le lecteur ressent l'amour du père pour sa fille et l'émotion de cette dernière en découvrant qu'il a pensé à elle avant de disparaître. La fin est déchirante, restant un registre réel. Le lecteur passe alors au récit écrit par Mike Carey et illustré en noir & blanc avec nuances de gris par Szymon Kudranski. Il s'agit de l'évocation de l'enfance d'un petit garçon dans une famille pauvre, dans un quartier défavorisé portant encore de nombreuses traces des bombardements de la seconde guerre mondiale. Mike Carey écrit comme si le garçon devenu adulte commentait ses premières années, ses conditions de vie. Les dessins de Kudranski sont proches d'un photoréalisme avec des traits de contour très fins et secs. Il n'y a aucun événement fantastique, ni même extraordinaire. Mais les deux dernières phrases mettent cette vie en perspective avec d'une manière poignante, sans aucun misérabilisme, un tour de force.



Le lecteur aborde avec curiosité les autres histoires, s'adaptant sans difficulté aux changements de registres de genre, aux différences entre les façons de dessiner. Intrigué, il passe d'une relecture personnelle de la fable du Petit Chaperon Rouge au temps présent dans le crime organisé (Frank Tieri & Joe Esima), à 4 pages peintes par Michael Gaydos pour une brève rêverie. Il lit rapidement le récit de Joe Pruett & Cliff Richards, assez convenu avec des dessins très fonctionnels. Il hallucine devant le récit de Marc Guggenheim & Laci. Il perçoit en quoi chaque récit apporte un choc, tous de nature différente, la plupart durables, restant avec le lecteur après qu'il ait refermé l'anthologie. Les promesses annoncées dans l'introduction sont tenues : une anthologie variée, avec des auteurs aux sensibilités différentes, impliqués dans leur récit, que ce soit l'intrigue ou la mise en images. Même s'il apprécie différemment ces récits, le lecteur en ressort satisfait, profondément marqué par plus d'un tiers de ces histoires qui sont autant de pépites.
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