AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Charles Willeford (128)


- Je vais te dire ce qu'il en est de la peinture, Helen, ce que la peinture a été pour moi. C'a été une histoire d'amour. Tous les peintres le sont ; c'est leur nature. Quand tu peins, la douleur au creux de ton estomac te mène à des sommets de sensation pure, et si tu as du talent, la sensation se transmet à la toile. En couleurs, en formes, en lignes qui viennent se fondre en une création parfaite qui te réjouit l'œil et fait battre ton cœur un peu plus vite. Voilà ce que la peinture signifiait pour moi, et puis, elle s'est transformée en une histoire d'amour malheureux, et nous avons rompu. Aujourd'hui, c'est bien terminé, autant que ça le sera jamais, et le monde de l'art n'en a certainement pas souffert.
Commenter  J’apprécie          282
L'homme Harry Jordan était un individu très maître de lui, un homme d'expérience. Rien ne le tracassait plus maintenant. Il était sur le point de retirer sa présence au monde pour partir vers un voyage dans l'espace, dans le néant. Quelque part l'attendait une matrice, un endroit chaud et sombre où la vie était facile, où l'on survivait sans effort, un endroit merveilleux où un homme n'avait nul besoin de travailler, de penser, de parler, d'écouter, de rêver, de partir en virée, de jouer ou d'utiliser des stimulations artificielles. Une vieille dame gentille et tendre, vêtue d'un long manteau sombre, l'attendait. La Mort. Jamais la Mort ne m'était apparue aussi attirante...
Commenter  J’apprécie          220
On devient homme d'Église pour échapper à un métier honnête et, deuxièmement, parce qu'on veut se faire du fric. La seconde catégorie est minoritaire, bien sûr. La majorité des hommes de robe recherchent une sécurité facile au prix d'un effort minimum. D'autres sont en quête de pouvoir. Si c'était le pouvoir que je voulais, je me ferais prêtre de l'Église catholique romaine. Je fais partie de la minorité. Le pouvoir ne m'intéresse pas ; c'est l'argent qui m'intéresse. Ce qu'il y a d'étrange, c'est que lorsqu'on cherche à se faire du fric par l'intermédiaire de l'Église, on obtient généralement le pouvoir avec. Le pouvoir et l'argent marchent la main dans la main.
Commenter  J’apprécie          180
La femme assise en face de lui fit entendre un petit rire :
- Fumer pas bon pour vous !
- A qui le dites-vous !
Elle gloussa à nouveau :
- Roulez une pour moi. Fumer pas bon pour moi aussi.
Il roula une cigarette dont il lécha le papier avant de la tendre à la femme et de la lui allumer avec son briquet.
Dès que la cigarette eut pris, elle la fit pivoter pour que la partie allumée soit enfoncée dans sa bouche, la maintenant entre ses lèvres et laissant la fumée s’échapper par son large nez plat. Elle ôta la cigarette et sourit.
- Comme ça, moi, comme aux Philippines, pas gâcher fumée.
Commenter  J’apprécie          140
Les seuls vainqueurs d'une guerre sont ceux qui sont encore vivants quand elle se termine.
Commenter  J’apprécie          120
- J'ai su avec certitude qu'elle était dans le coup, Hoke, quand tu m'as dit qu'il n'y avait pas de paquets dans le coffre. Cette bonne femme avait neuf cents dollars dans son sac à main, et c'est absolument impossible qu'une femme fasse les boutiques pendant deux heures avec tout cet argent sans rien acheter.
Commenter  J’apprécie          113
S'il leur avait fallu renoncer à quelque chose, leur voiture ou leur femme, la plupart des hommes, du moins parmi ceux que Stanley avait connu à Detroit, auraient certainement choisi de se séparer de leur femme.
Commenter  J’apprécie          110
Freddy haussa les épaules. Frapper quelqu'un d'inconscient ne lui avait apporté aucun plaisir ; il ne savait toujours pas pourquoi le flic de Santa Barbara lui avait donné un coup de matraque. Les policiers avaient, c'était sûr et certain, une tendance perverse innée que des hommes normaux comme lui n'avaient pas.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai toujours éprouvé une méfiance plus que certaine à l'égard des dentistes. Il y a quelque chose d'anormal chez une personne qui choisit délibérément de passer huit heures par jour en mettant les doigts dans la bouche de quelqu'un d'autre. Je reconnais que leur métier est nécessaire mais ça n'empêche qu'il règne autour d'eux une atmosphère de suspicion qui ne saurait être ignorée.
Commenter  J’apprécie          101
La serveuse leur apporta leurs Salades Circe : de grandes feuilles de salade romaine, des tranches d'orange, des germes de blé et de haricots, de la noix de coco râpée, une grosse cuillerée de yaourt à la vanille, le tout surmonté d'un assaisonnement au sucre de canne râpé aromatisé au ginseng. La salade était servie dans un grand bol en porcelaine qui avait la forme d'une coquille de clam géante.
Commenter  J’apprécie          90
Chaque année, pas plus loin qu'aux États-Unis, trente pour cent des hommes mariés quittent leur femme et partent ailleurs. Un grand pourcentage de ces maris qui désertent le domicile conjugal reviennent, surtout ceux qui ont des enfants ; les enfants leur manquent. D'autres sont ramenés contre leur gré par injonction du tribunal, lorsqu'on les rattrape. Beaucoup reviennent parce que leur femme leur manque, et parce qu'ils s'aperçoivent que prendre en charge leur linge sale, les repas, le sexe et ainsi de suite constitue une sacrée corvée quand on se retrouve tout seul dans une chambre quelque part.
Commenter  J’apprécie          90
Ce célèbre écrivain disait que les hommes qui vivent dans les villes sont comme des cailloux dans un sac en cuir. Ils frottent tous les uns contre les autres jusqu’à devenir ronds et lisses comme des billes. S’ils restent dans le sac assez longtemps, il ne restera plus la moindre aspérité, c’est ça son idée. Seulement moi, j’ai réussi à garder mes aspérités, chacune des mes arêtes tranchantes. Mais toi, mon vieux, tu as la rondeur et le lustre d’une agate. Tu vis dans ce sac depuis soixante et onze ans, vieux. On pourrait te montrer à la télé comme le spécimen parfait du mâle américain. Tu es le fils d’un immigrant polonais et tu as travaillé toute ta vie pour une entreprise capitaliste qui s’en fout totalement. Ton fils est un vendeur à la manque, et tu as fait un mariage typique, sans bonheur ni sexe. Et maintenant, une merveilleuse retraite sous le soleil de Floride.
Commenter  J’apprécie          90
- Vous auriez dû me laisser négocier à votre place. (...)
- Je ne conteste jamais les prix. L’argent est trop facile à gagner à Miami. C’est pour ça que c’est si cher par ici.
- Dans ce cas, dit-elle, en secouant ses boucles, vous pouvez me laisser un pourboire de dix dollars quand je vous déposerai devant l’Omni.
Lorsqu’ils arrivèrent à l’Omni, Freddy donna à la vieille dame un pourboire de dix dollars.
- Vous n’êtes pas aussi maligne que vous le croyez, madame Freeman. J’avais l’intention de vous en laisser vingt.
Le rire aigu et haché de la femme le suivit dans le hall de l’hôtel
Commenter  J’apprécie          90
- Fermez-la! Comment voulez-vous que je vous engueule si vous m'interrompez tout le temps?
Commenter  J’apprécie          80
-Je t’ai déjà expliqué. Je suis un criminel psychopathe, donc je ne suis pas responsable de mes actes.
-Est-ce que ça veut dire que tu es fou ? Tu n’as pas l’air d’un fou, Troy […]
-Laisse-moi terminer, Pépé. Je n’ai pas le temps d’entrer dans toutes les ramifications de ma personnalité, elle est trop complexe. Ils m’ont fait passer des tas de tests, et les résultats sont toujours les mêmes. Psychopathe. Et comme je suis un criminel, ça fait de moi un criminel psychopathe. Tu me suis ?
-Ouais, je crois bien. Mais si tu n’es pas fou, tu es quoi, alors ?
-C’est ce que je t’ai déjà dit. Je connais la différence entre le bien et le mal, mais pour moi c’est du pareil au même. Si je vois qu’une chose est bien et si j’ai envie de la faire, je la fais, et si je vois qu’une chose est mal et si j’ai envie de la faire, je la fais aussi.
-Tu veux dire que tu peux pas t’en empêcher, alors ?
-Pas du tout. Je vais m’exprimer autrement. Ce n’est pas que je ne peux pas m’en empêcher, c’est seulement que j’en ai rien à foutre.
-Et comme t’en a rien à foutre, tu es un criminel psychopathe, c’est ça ?
-T’as pigé.
-Mais, demanda Stanley en faisant un large geste du bras. Pourquoi est-ce que t’en as rien à foutre ?
-Parce que je suis un criminel psychopathe.
Commenter  J’apprécie          80
-Mais qu'est-ce qui t'est arrivé?
-Deux types en Impala bleue m'ont roulé dessus.
Susan hocha la tête mais elle paraissait pensive.
-Je me disais bien que ça devait être quelque chose dans ce goût-là.
Commenter  J’apprécie          80
Je pensais simplement à quel point le monde où nous vivons est pourri et dégueulasse. Ce n'est pas un monde pour nous, Helen. Et nous n'avons pas non plus de réponse à y apporter. Nous n'allons pas le vaincre en buvant et pourtant, la seule manière dont nous pouvons éventuellement y faire face, c'est en buvant.
Commenter  J’apprécie          70
Un homme, pensa-t-il, ne peut jamais savoir avec certitude s’il va baiser ou non, même quand il est marié. Surtout s’il est marié. Finalement, c’est toujours la femme qui choisit l’homme, le moment et même le lieu.
Commenter  J’apprécie          71
Hoke et Aileen parcoururent à pied le trajet qui les séparait de l’Alton Arms, un petit immeuble d’un étage d’un vert pistache passé avec un toit en tuiles romaines roses. Il y avait un porche en façade, et une demi-douzaine de pensionnaires (quatre vieilles dames et deux vieux messieurs) étaient assis sur des sièges en plastique et regardaient de l’autre côté de la rue. La vue qu’ils avaient était un autre immeuble d’un étage, avec quatre personnes âgées assises sur des chaises qui les regardaient, eux.
Commenter  J’apprécie          70
Hoke sortit son pistolet.
- Si vous ne me débarrassez pas de cet animal, je le tue.
- Pas besoin de ça. Rex ! Sur la table, mon grand !
Le chien lâcha aussitôt la jambe de Hoke et bondit sur une chaise, puis sur la table de la cuisine sur laquelle était encore posée la vaisselle du repas de monsieur Ferguson. Celui-ci avança la main entre les pattes de l’animal, au-dessus du pénis rouge qui ressemblait à un crayon.
- Ce brave Rex il est en manque à vivre comme ça sans femelle, mais si vous le branlez une ou deux fois par jour, il se tient vraiment tranquille.
Le chien déchargea et Ferguson essuya la table avec une serviette en papier. Rex bondit sur la chaise, puis par terre et traversa la pièce pour s’installer sur un coussin en velours côtelé sous le poêle.
Commenter  J’apprécie          70



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Charles Willeford (198)Voir plus

Quiz Voir plus

Riverdale

Comment s’appelle le père de Chuck ?

Pop
F.P
Hiram
Al

20 questions
39 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}