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Citations de Charles d`Orléans (57)


Charles d'Orléans
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.

Il n'y a bête ni oiseau
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
« Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie ».

Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie ;
Chacun s'habille de nouveau :
Le temps a laissé son manteau.
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Charles d'Orléans
Par les fenêtres de mes yeux



Mon cœur aura du réconfort
Plus qu’aucun autre sous les cieux,
Quand il vous contemplera, belle,
Par les fenêtres de mes yeux.
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Charles d'Orléans
Ecolier de Mérencolie…


Ecolier de Mérencolie,
A l'étude je suis venu,
Lettres de mondaine clergie
Epelant à tout un fétu,
Et moult fort m'y trouve éperdu.
Lire n'écrire, ne sais mie,
Des verges de Souci battu
Dans les derniers jours de ma vie.

Piéça, en jeunesse fleurie,
Quand de vif entendement fus,
J'eusse appris en heure et demie
Plus qu'à présent ; tant ai vécu
Que d'engin je me sens vaincu ;
On me dût bien, sans flatterie,
Châtier, dépouillé tout nu,
Dans les derniers jours de ma vie.

Que voulez-vous que je vous die ?
Je suis pour un ânier tenu
Banni de bonne compagnie
Et de Nonchaloir retenu
Pour le servir. Il est conclu !
Qui voudra, pour moi étudie :
Trop tard, je m'y suis entendu,
Dans les derniers jours de ma vie.

Si j'ai mon temps mal dépendu,
Fait l'ai par conseil de Folie ;
Je m'en sens et m'en suis sentu
Dans les derniers jours de ma vie.
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Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau;

Il n'y a bête, ni oiseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau.

Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie,
Chacun s'habille de nouveau;
Le temps a laissé son manteau.
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Je meurs de soif en couste la fontaine ;
Tremblant de froit ou feu des amoureux ;
Aveugle suis, et si les autres maine ;
Povre de sens, entre saichans l'un d'eulx ;
Trop negligent, en vain souvent songneux ;
C'est de mon fait une chose faiee,
En bien et mal par Fortune menee.

Je gaingne temps, et pers mainte sepmaine ;
Je joue et ris, quant me sens douloreux ;
Desplaisance j'ay d'esperance plaine ;
J'atens bon eur en regret engoisseux ;
Rien ne me plaist, et si suis desireux ;
Je m'esjoïs, et cource a ma pensee,
En bien et mal par Fortune menee.

Je parle trop, et me tais a grant paine ;
Je m'esbays, et si suis couraigeux ;
Tristesse tient mon confort en demaine ;
Faillir ne puis, au mains a l'un des deulx ;
Bonne chiere je faiz quant je me deulx ;
Maladie m'est en santé donnee,
En bien et mal par Fortune menee.


Prince, je dy que mon fait maleureux
Et mon prouffit aussi avantageux,
Sur ung hasart j'asserray quelque annee,
En bien et mal par Fortune menee.
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Charles d'Orléans
Jeunes amoureux nouveaux…


Jeunes amoureux nouveaux,
En la nouvelle saison,
Par les rues, sans raison
Chevauchent faisant les sauts.


Et font saillir des carreaux
Le feu, comme de charbon :
Jeunes amoureux nouveaux
En la nouvelle saison.


Je ne sais si leurs travaux
Ils emploient bien ou non ;
Mais piqués de l'éperon
Sont autant que leurs chevaux,

Jeunes amoureux nouveaux.
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Comment se peut ung povre cueur deffendre,
Quand deux beaulx yeulx le viennent assaillir ;
Le cueur est seul, désarmé, ni et tendre,
Et les yeulx sont bien armez de plaisirs ;
Contre tous deux ne pourroit pié tenir.
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Charles d'Orléans
À vous que je ne peux nommer



À vous que je ne peux nommer
Comme à mon gré je l’aimerais,
Ce jour de l’an, de biens et joie
Que Dieu veuille vous faire étrennes !

Vous appeler amie serait
Vous décerner un nom trop simple,
À vous que je ne peux nommer
Comme à mon gré je l’aimerais.

Vous donner comme nom : ma dame,
Ce serait vous rendre orgueilleuse ;
Je récuse en vous la maîtresse :
Comment faut-il que je m’adresse
À vous que je ne peux nommer
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Charles d'Orléans
Anxiété



As-tu, ce jour, juré ma mort,
Anxiété ? Je t’en prie, sois sage :
À tort, ma douleur, de ton fait,
se renouvelle trop souvent.

À grand déploiement de bannière,
Je ne sais pourquoi, tu m’attaques :
As-tu, ce jour, juré ma mort,
Anxiété ? Je t’en prie, sois sage !

Notre guerre, si tu le veux,
Aura tôt fait d’être finie,
Car je me rends : accepte-moi !
Holà ! Paix ! On l’a proclamée !
As-tu, ce jour, juré ma mort ?
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Le Printemps

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie,

Et s'est vêtu de broderie,

De soleil luisant clair et beau.

Il n'y a bête ni oiseau

Qu'en son jargon ne chante ou crie.

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie.

Rivière, fontaine et ruisseau

Portent en livrée jolie

Gouttes d'argent d'orfèvrerie.

Chacun s'habille de nouveau,
Le temps a laissé son manteau.

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Pour ce lui dis : Maistresse, je vous prie
Pour le présent que je n’y voise mie,
Car j’ay oy à plusieurs raconter
Les maulx qu’Amour leur a fait endurer,
En son dangier bouter ne m’seroye,
Car ses tourmens endurer ne pourroye ;
Trop jeune suy pour porter si grant fais,
Il vaulx trop mieux que je ne tiengne en pais.
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Charles d'Orléans
Las ! Mort, qui t'a fait si hardie...



Las ! Mort, qui t'a fait si hardie
De prendre la noble Princesse
Qui était mon confort, ma vie,
Mon bien, mon plaisir, ma richesse !
Puisque tu as pris ma maîtresse,
Prends-moi aussi son serviteur,
Car j'aime mieux prochainement
Mourir que languir en tourment,
En peine, souci et douleur !


Las ! de tous biens était garnie
Et en droite fleur de jeunesse !
Je prie à Dieu qu'il te maudie,
Fausse Mort, pleine de rudesse !
Si prise l'eusses en vieillesse,
Ce ne fût pas si grand rigueur ;
Mais prise l'as hâtivement,
Et m'as laissé piteusement
En peine, souci et douleur !


Las ! je suis seul, sans compagnie !
Adieu ma Dame, ma liesse !
Or est notre amour departie (*),
Non pourtant, je vous fais promesse
Que de prières, à largesse,
Morte vous servirai de cœur,
Sans oublier aucunement;
Et vous regretterai souvent
En peine, souci et douleur.


Dieu, sur tout souverain Seigneur,
Ordonnez, par grâce et douceur,
De l'âme d'elle, tellement
Qu'elle ne soit pas longuement
En peine, souci et douleur !


(*) dispersé
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Charles d'Orléans
Qu’as-tu donc fait, petit Soupir ?



Qu’as-tu donc fait, petit Soupir ?
Est-il sur le point de mourir,
Le cœur que tu as saccagé ?
N’a-t-il pas moyen de guérir ?

Tu as mal fait de le frapper
Vite et si pitoyablement :
Qu’as-tu donc fait, petit Soupir ?
Est-il sur le point de mourir ?

Amour, qui doit bien t’en punir,
Vient d’arrêter son jugement.
Prends ta liberté promptement !
Sauve-toi, tu en as le temps !
Qu’as-tu donc fait, petit Soupir !
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Charles d'Orléans
C'est grande pitié qu'il convient que je sois
L'homme égaré qui ne sait où il va ...

En la forêt d'ennuyeuse tristesse
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En la forest d'Ennuyeuse Tristesse,
Un jour m'avint qu'a par moy cheminoye,
Si rencontray l'Amoureuse Deesse
Qui m'appella, demandant ou j'aloye.
Je respondy que, par Fortune, estoye
Mis en exil en ce bois, long temps a,
Et qu'a bon droit appeller me povoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.

En sousriant, par sa tresgrant humblesse,
Me respondy : " Amy, se je savoye
Pourquoy tu es mis en ceste destresse,
A mon povair voulentiers t'ayderoye ;
Car, ja pieça, je mis ton cueur en voye
De tout plaisir, ne sçay qui l'en osta ;
Or me desplaist qu'a present je te voye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.

- Helas ! dis je, souverainne Princesse,
Mon fait savés, pourquoy le vous diroye ?
Cest par la Mort qui fait a tous rudesse,
Qui m'a tollu celle que tant amoye,
En qui estoit tout l'espoir que j'avoye,
Qui me guidoit, si bien m'acompaigna
En son vivant, que point ne me trouvoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va. "

ENVOI

Aveugle suy, ne sçay ou aler doye ;
De mon baston, affin que ne fervoye,
Je vois tastant mon chemin ça et la ;
C'est grant pitié qu'il couvient que je soye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.
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Je meurs de soif en couste la fontaine.

Je meurs de soif en couste la fontaine ;
Tremblant de froit ou feu des amoureux ;
Aveugle suis, et si les autres maine ;
Povre de sens, entre saichans l'un d'eulx ;
Trop negligent, en vain souvent songneux ;
C'est de mon fait une chose faiee,
En bien et mal par Fortune menee.

Je gaingne temps, et pers mainte sepmaine ;
Je joue et ris, quant me sens douloreux ;
Desplaisance j'ay d'esperance plaine ;
J'atens bon eur en regret engoisseux ;
Rien ne me plaist, et si suis desireux ;
Je m'esjoïs, et cource a ma pensee,
En bien et mal par Fortune menee.

Je parle trop, et me tais a grant paine ;
Je m'esbays, et si suis couraigeux ;
Tristesse tient mon confort en demaine ;
Faillir ne puis, au mains a l'un des deulx ;
Bonne chiere je faiz quant je me deulx ;
Maladie m'est en santé donnee,
En bien et mal par Fortune menee.

ENVOI

Prince, je dy que mon fait maleureux
Et mon prouffit aussi avantageux,
Sur ung hasart j'asserray quelque annee,
En bien et mal par Fortune menee.
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Charles d'Orléans
044 Charles D’Orléans (1394 - 1465)

Rondeau « Yver, vous n'êtes qu'un vilain » B-MA-209

Hiver, vous n'êtes qu'un vilain,

Été est plaisant et gentil,

En témoin de Mai et d'Avril

Qui l'accompagnent soir et main.

Été revêt champs, bois et fleurs,

De sa livrée de verdure

Et de maintes autres couleurs,

Par l’ordonnance de Nature.

Mais vous, Hiver, trop être plein

De neige, vent, pluie et grésil ;

On vous dût bannir en exil.

Sans [point] flatter, je parle plain, vous

Hiver, vous n'êtes qu'un vilain.
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Pourquoy m'as tu vendu, Jeunesse,
A grant marchié, comme pour rien,
Es mains de ma dame Viellesse
Qui ne me fait gueres de bien ?
A elle peu tenu me tien,
Mais il convient que je l'endure,
Puis que c'est le cours de nature.

Son hostel de noir de tristesse
Est tandu. Quant dedans je vien,
J'y voy l'istoire de Destresse
Qui me fait changer mon maintien,
Quant la ly et maint mal soustien :
Espargnee n'est créature,
Puis que c'est le cours de nature.

Prenant en gré ceste rudesse,
Le mal d'aultruy compare au myen.
Lors me tance dame Sagesse ;
Adoncques en moy je revien
Et croy de tout le conseil sien
Qui est en ce plain de droiture,
Puis que c'est le cours de nature.


Prince, dire ne saroye conbien
Dedans mon coeur mal je retien,
Serré d'une vielle sainture,
Puis que c'est le cours de nature.
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Se je povoye mes souhais
Et mes soupirs faire voler
Si tost que mon cueur les a fais
Passer leur feroye la mer
Et vers celle, tout droit aler,
Que j'aime du cueur si tresfort
Comme ma liesse mondaine,
Que je tendray jusqu'à la mort
Pour ma maistresse souveraine
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Le Temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est, vêtu de Broderie,
De soleil luisant clair et beau.
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