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Citation de Latias


Latias
13 décembre 2020
Le politique s'efforce de dominer l'opinion, celle du monarque, du conseil ou du peuple, car c'est de là qu'il tire l'action. Rien ne vaut pour lui et rien n'est possible qu'au nom de cette souveraine. Or, elle sait gré aux hommes moins d'être utiles que de lui plaire et les promesses l'entraînent plutôt que les arguments. Aussi le politique met-il tout son art à la séduire, dissimulant suivant l'heure, n'affirmant qu'opportunément. Pour devenir le maître, il se pose en serviteur et fait avec ses rivaux enchère d'assurances. Enfin, par mille intrigues et serments, voici qu'il l'a conquise : elle lui donne le pouvoir. A présent, va-t-il agir sans feindre ? Mais non ! Il lui faut plaire encore, convaincre le prince ou le parlement, flatter les passions, tenir en haleine les intérêts. Sa puissance, si étendue qu'elle soit, demeure précaire. Inconstante compagne, l'opinion le suit d'un pas capricieux, prête à s'arrêter s'il va de l'avant ou bondir s'il temporise. L'ingrate tient pour rien les services du gouvernant et, dans le succès même, écoute ses adversaires avec complaisance. Mais qu'il erre, elle le hue, qu'il chancelle, elle l'accable. A quoi tient l'empire du politique ? Une cabale de cour, une intrigue du conseil, un mouvement d'assemblée le lui arrachent dans l'instant. Jeté à terre, il ne recueille plus qu'injustice. Ainsi, grand ou petit, personnage historique ou politicien sans relief, il va et vient de l'autorité à l'impuissance, du prestige à l'ingratitude publique.
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