On dit qu'on n'est jamais plus seul que dans une foule ; mais c'est encore pire de se retrouver seul dans une foule, pourchassé par un monstre invisible pour les autres.
Les zoos ? J’en ai lu des descriptions, vu des photos. Des lieux où on mettait les bêtes quand leur habitat naturel était éradiqué par les fermes, les mines et autres. C’était bien ? Tu y allais ? On avait l’impression de rendre visite à des prisonniers ou c’était sympa ? A ton avis, ils savaient qu’ils ne rentreraient jamais chez eux parce qu’on avait rasé ou brûlé leur territoire pour le remplir de gens et de machines ? Ils étaient peut-être contents que vous leur ayez trouvé un abri au lieu de tous les tuer. Ou furieux.
Ce monde est si foutrement vieux que plus personne n’est jeune.
C'était comme les mots croisés de son père, des définitions dans d'autres définitions, sibyllines, un code accessible aux seuls adultes.
Lire, c’est une autre façon de survivre. Ça aide de savoir d’où on vient, comment on en est arrivé là.
Se souvenir de ses rêves, c’est comme ramasser une petite méduse : ça te glisse entre les doigts. Pas moyen de savoir si tu as fait ce rêve, ou si tu l’as ajouté à ton souvenir du rêve. Parfois, c’est à se demander si on se rappelle un rêve, ou le souvenir d’un rêve.
Ils [des livres PostApo] manquent peut-être de précisions sur la vie après la fin, mais si, durant leur lecture, on laisse vagabonder son esprit, on constate qu’ils en disent beaucoup sur le monde d’autrefois. On dirait des réponses à des questions qu’on n’avait pas les éléments nécessaires pour poser.
Je sais bien qu’on ne peut pas éprouver de nostalgie pour ce qu’on n’a jamais connu, mais c’était ce sentiment que les livres m’évoquaient le plus souvent.
Ces gens-là sont dangereux, parce qu’ils croient qu’ils agissent sur l’ordre de leur dieu. Ça signifie qu’ils n’ont pas besoin de se comporter comme des êtres humains.
Tu t’es déjà écrasé un doigt avec un marteau ? Ça fait plus mal qu’un coup normal, parce que c’est toi qui te l’es infligé.