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4.61/5 (sur 723 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Vigneux-sur-Seine , le 10/08/1913
Mort(e) à : Paris , le 01/03/1985
Biographie :

Charlotte Delbo est une femme de lettres françaises.

D’une famille d’immigrés italiens, elle est l’aînée de quatre enfants. Son père, Charles, est chef monteur, spécialisé dans les ouvrages en fer.

Elle adhère en 1932 aux Jeunesses communistes puis rencontre en 1934 Georges Dudach, qu'elle épousera quelques années plus tard. En 1937, elle devient la secrétaire de Louis Jouvet, alors directeur du théâtre de l'Athénée à Paris.
Elle part avec Jouvet et sa troupe en mai 1941 pour une série de représentations de théâtre en Amérique du sud. C'est durant ce long voyage qu'elle apprend la condamnation à mort d’André Woog, un jeune architecte de leurs amis. En pleine tournée, elle décide de rejoindre son mari en France et entre dans la Résistance.

Ils font tous les deux partie du "groupe Politzer", en charge de la publication des Lettres françaises dont Jacques Decour était rédacteur en chef. Georges Politzer, le philosophe communiste qui avait donné son nom à ce groupe, est fusillé par l'occupant. Charlotte et son mari sont arrêtés le 2 mars 1942 par la police française qui les livre à la Gestapo. Georges Dubach sera fusillé au fort du Mont-Valérien, le 23 mai 1942, à l'âge de 28 ans.

D’abord incarcérée à la prison de la Santé, à Paris, puis transférée au fort de Romainville pendant un an, Charlotte Delbo est passée par Compiègne et est immédiatement déportée vers Auschwitz avec 250 autres femmes.
Envoyée ensuite à Ravensbrück en janvier 1944, elle ne sera libérée que le 23 avril 1945, elle est rapatriée en France par la Croix-Rouge le 23 juin 1945, après un détour par la Suède.

Après la guerre, elle travaille de nouveau avec Louis Jouvet de 1945 à 1947, puis pour l’ONU puis, à partir de 1961, au CNRS, avec le philosophe Henri Lefebvre qui avait travaillé avec Georges Politzer avant guerre.

Durant la Guerre d'Algérie, elle se situe clairement dans l'opposition à la guerre, la dénonciation de la torture et le soutien aux insoumis et "porteurs de valises" du réseau Jeanson. Elle publie une série de correspondances sur ce thème dans "Les Belles lettres" (1961).

Elle écrit une œuvre faite de récits, de pièces de théâtre et de poèmes, essentiellement autour de la déportation. Ses livres figurent parmi les plus forts sur ce sujet. Son livre le plus important "Auschwitz et après" est publié en trois tomes à partir de 1965.

Elle est aujourd'hui "pléiadisée" dans le volume dédié à certains écrits concentrationnaires : "L'espèce humaine" paru e
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Charlotte Delbo : Spectres, mes compagnons - Lettre à Louis Jouvet (France Culture / Théâtre et Cie). Texte présenté par Geneviève Brisac. Réalisation : Marguerite Gateau, avec des archives INA. En partenariat avec l’association “Les Amis de Charlotte Delbo”. http://www.charlottedelbo.org/. Conseillère littéraire : Céline Geoffroy. Enregistré au Festival d’Avignon le 18 Juillet 2013. Diffusion sur France Culture le 2 octobre 2016. Texte lu par Emmanuelle Riva. Photographie : Charlotte Delbo, via le site internet de “L'association des amis de Charlotte” • Crédits : @copyright Schwab. « Charlotte Delbo fut l’assistante de Louis Jouvet au Théâtre de l’Athénée avant d’entrer dans la Résistance. Elle est arrêtée avec son mari Georges Dudach le 2 mars 1942. Le 23 avril 1945, après vingt-sept mois de captivité dans les camps d’Auschwitz-Birkenau et de Ravensbrück, elle fut libérée par la Croix-Rouge et internée en Suède. Elle n’avait pas encore trente-deux ans. Des deux cent trente prisonnières de son convoi, elles n’étaient plus que quarante-neuf. Et Charlotte Delbo se préparait à consacrer le restant de ses jours à trouver les mots justes, à écrire des livres et des pièces de théâtre pour faire vivre la mémoire et les mots de ses amies assassinées, et de son mari fusillé. La première chose qu’elle fit, le 17 mai 1945, ce fut d’écrire une lettre. On peut imaginer dans quel état de faiblesse elle se trouvait. C’était une lettre à Louis Jouvet, qui disait : « Je reviens pour entendre votre voix. » Il y eut d’autres lettres, jusqu’à cette dernière qu’Emmanuelle Riva lira, une lettre non envoyée, non terminée, non reçue, interrompue par la mort de Louis Jouvet, en 1951. Une lettre comme un testament politique et littéraire, où le courage, la peur, le rêve et la pitié pèsent leur juste poids. » Geneviève Brisac Cette lecture de « Spectres, mes compagnons » est agrémentée d'extraits de la Radioscopie consacrée à Charlotte Delbo, produit par Jacques Chancel et diffusée le 2 avril 1974. Remerciements à Claude-Alice Peyrottes, présidente d'honneur de “L'association des amis de Charlotte”. Source : France Culture

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Je vous en supplie faites quelque chose apprenez un pas une danse quelque chose qui vous justifie qui vous donne le droit d'être habillés de votre peau de votre poil apprenez à marcher et à rire parce que ce serait trop bête à la fin que tant soient morts et que vous viviez sans rien faire de votre vie.
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Vous direz qu'on peut tout enlever à un être humain sauf sa faculté de penser et d'imaginer. Vous ne savez pas. On peut faire d'un être humain un squelette où gargouille la diarrhée, lui ôter le temps de penser, la force de penser. L'imaginaire est le premier luxe du corps qui reçoit assez de nourriture, jouit d'une frange de temps libre, dispose de rudiments pour façonner ses rêves. A Auschwitz, on ne rêvait pas, on délirait.
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Saviez-vous que la souffrance n'a pas de limite
l'horreur pas de frontière
Le saviez-vous
Vous qui savez
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Ce point sur la carte
Cette tache noire au centre de l'Europe
cette tache rouge
cette tache de jeu cette tache de suie
cette tache de sang cette tache de cendres
pour des millions
un lieu sans nom.
De tous les pays d'Europe
de tous les points de l'horizon
les trains convergeaient
vers l'in-nommé
chargés de millions d'êtres
qui étaient versés là sans savoir où c'était
versés avec leur vie
avec leurs souvenirs
avec leurs petits maux
et leur grand étonnement
avec leur regard qui interrogeait
et qui n'y a vu que du feu,
qui ont brûlé là sans savoir où ils étaient.
Aujourd'hui on sait
Depuis quelques années on sait
On sait que ce point sur la carte
c'est Auschwitz
On sait cela
Et pour le reste on croit savoir
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PRIERE AUX VIVANTS
POUR LEUR PARDONNER D'ETRE VIVANTS

Vous qui passez
bien habillés de tous vos muscles
un vêtement qui vous va bien
qui vous va mal
qui vous va à peu près
vous qui passez
animés d'une vie tumultueuse aux artères
et bien collée au squelette
d'un pas alerte sportif lourdaud
rieurs renfrognés, vous êtes beaux
si quelconques
si quelconquement tout le monde
tellement beaux d'être quelconques
diversement
avec cette vie qui vous empêche
de sentir votre buste qui suit la jambe
votre main au chapeau
votre main sur le coeur
la rotule qui roule doucement au genou
comment vous pardonner d'être vivants...
Vous qui passez
bien habillés de tous vos muscles
comment vous pardonner
ils sont morts tous
Vous passez et vous buvez aux terrasses
vous êtes heureux elle vous aime
mauvaise humeur souci d'argent
comment comment
vous pardonner d'être vivants
comment comment
vous ferez-vous pardonner
par ceux-là qui sont morts
pour que vous passiez
bien habillés de tous vos muscles
que vous buviez aux terrasses
que vous soyez plus jeunes chaque printemps
Je vous en supplie
faites quelque chose
apprenez un pas
une danse
quelque chose qui vous justifie
qui vous donne le droit
d'être habillés de votre peau de votre poil
apprenez à marcher et à rire
parce que ce serait trop bête
à la fin
que tant soient morts
et que vous viviez
sans rien faire de votre vie.
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Il est mort
parce qu'il faut à une histoire d'amour
pour qu'elle soit belle
une fin tragique
La nôtre était magnifique
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Chacune de celles qui sont revenues a eu de la chance, disait Jeanne. La chance d'avoir les autres.
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Nous restions immobiles. La volonté de lutter et de résister, la vie, s'étaient réfugiées dans une portion rapetissée du corps, juste l'immédiate périphérie du coeur.
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Je l'aimais
parce qu'il était beau
c'est une raison futile

Je l'aimais
parce qu'il m'aimait
c'est une raison égoïste

Mais
c'est pour vous
que je cherche des raisons
pour moi, je n'en avais pas
Je l'aimais comme une femme aime un homme
sans mots pour le dire
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Il n'y avait pas non plus de boutiques
seulement des vitrines
où j'aurais bien voulu me reconnaître
dans les rangs qui glissaient sur les vitres.
Je levai un bras
mais toutes voulaient se reconnaître
toutes levaient le bras
et aucune n'a su laquelle elle était.
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