"Et tes larmes retenir" Charlotte Orcival - HarperCollinsFrance
Au pays de Jenny
Ce que je voyais etait somme toute soudain beaucoup plus intéressant que tout le reste. Je voyais une petite fille. Toute de blanc vêtue. Elegante. Marchant sur un trottoir. Avançant. Seule.
Depuis trois semaines, il y avait tellement de distance, tellement de manque que ce qui l’emportait parfois, c’était des désirs simples. S’endormir à ses côtés, deviner dans quelles positions elle mettrait son corps, où elle placerait ses mains, quel type de mouvement elle ferait pendant la nuit. Se réveiller avec la sensation de son corps chaud près du sien. Deviner si elle serait matinale ou plutôt grasse mat. Et puis, bien sûr, il rêvait de tous ces trucs qu’ils feraient ensemble entre le coucher et le lever du soleil. Parce que s’il y avait bien quelque chose qui ne laissait aucun doute, c’était leur compatibilité sexuelle. Le potentiel érotique de leur couple, n’était pas une question : c’était une affirmation. Et c’était par cela qu’ils avaient même commencé. Et qu’ils voulaient retrouver.
Il sentait l’étincelle de ses yeux, il n’inventait pas : il le ressentait. Et ça le brûlait de l’intérieur.
elle s’était trouvé une nouvelle amie, une Madame Psy à qui elle donnait 75 euros chaque fois qu’elles se parlaient. D’après elle, c’était le meilleur investissement qui soit, pour elle-même et pour les gens qui l’entouraient.
"Elle s'était toujours sentie comme une souris. Une toute petite souris au milieu d'un monde de gros chats. Et le seul moyen selon elle de survivre dans cet environnement dangereux était de se faire passer pour un chat. Même si c'était dur, épuisant et parfaitement contre nature de prétendre être un félin quand on es un souris. Et elle avait joué cette comédie longtemps et longtemps et longtemps jusqu'au jour où elle n'en avait plus été capable du tout et avait voulu que tout s'arrête."
« Mon instinct me disait que ça allait être bien. Je la voulais trop.
Nos retrouvailles après New York.
Nos retrouvailles après nos retrouvailles.
Nous.
Elle avait été dans mes pensées bien plus que je n’avais osé l’admettre tout ce temps depuis New York. Elle avait été dans chacun de mes pas. Dans chacune de mes actions. Dans chacun de mes rêves. Dans chacune de mes nuits blanches. Depuis combien de temps n’avais-je pas ressenti un tel élan ? Une telle énergie ? Une telle envie d’en découdre avec la vie. Et voilà, j’étais rentré de New York ce matin, presque dix jours après elle et j’allais la revoir. Enfin. »
Je l'ai attrapé par le cou et embrassé à plein bouche pour le faire taire. Il a eu l'air un instant stupéfait mais a vite trouvé son compte à ce baiser torride d'un samedi soir sur la plage. Julien embrassait superbement bien. Je lui trouvais des qualités infernales de ce côté-là. Je pouvais comparer, j'avais eu deux autres expériences cette même année. Julien savait envahir ma bouche et mon cerveau en même temps.
Un jour, vous vivez un moment où l'innocence s'envole pour toujours et il faut commencer le reste de votre vie sans elle. Elle vous a longtemps accompagné. Même quand vous pensiez être le plus cynique des mecs, le plus salaud parfois [...]. Et puis un jour, boum. L'innocence est partie. Sans retour. Et son absence vous bouffe. Vous le découvrez le jour où vous ne l'avez plus.
Et sans la regarder tout de suite, sans même arrêter la conversation qui l'absorbait, il fit glisser sa main sous la table et se saisit de cette main qu'elle avait posée sur sa cuisse. Non pas pour la repousser. Non pas pour la punir. Non. Il la caressa doucement. Capable d'une tendresse dans le bout de ses doigts qui réveilla chaque centimètre de la peau de Julia.
J'aime Julien. Je l'aime même pour les choses qu'il fait qui me blessent. Je l'aime et cet amour là ne dépend même pas de lui.