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Citations de Charlotte Salomon (16)


Charlotte Salomon
J'étais convaincue que cette guerre, tel un déluge, montrait enfin clairement que les hommes, la culture et l'éducation étaient des créations ridicules forgées par l'humanité elle-même pour ensuite s'entre-détruire avec une violence aveugle. Les ravages de la guerre sont peut-être le signe d'une culture épuisée. Que représente tout cela face au destin tout-puissant qui règne sur nous. [...] Il se peut mon bien-aimé, qu'avec cette guerre, le spectacle que les hommes se sont donné s'achève. Que toute l'humanité - éprouvée par la souffrance et les expériences les plus dures marche au-devant d'une vie plus vraie, plus vivante.

Lettre à Amadeus Daberlohn, février 1943
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La volonté ne suffit pas, si la vie est absente.

(P801)
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J'ai réalisé que l'art ne peut exister par lui-même, mais qu'il doit découler de la vie. Vous allez rire, mais c'est ainsi qu'on fait des génies.

(P265)
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Et chaque fois qu'elle doit suivre l'interminable corridor, large, haut et sombre, de la maison de ses grands-parents, elle a une vision terrifiante, comme d'un squelette, qui aurait quelque chose à voir avec sa mère. Une peur immense s'empare alors d'elle, et elle se met à courir, courir, courir...

... jusqu'à la salle de bains, où elle s'enferme et commence à réfléchir à la vie.

CHARLOTTE. — C'est donc cela la vie.
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Bien que la petite Charlotte n'eût pas l'air d'accepter sa naissance du tout — elle pleurait pitoyablement jour et nuit —, Franziska en était très heureuse. Elle la nourrissait elle-même et se sentait triste chaque fois que la toute-puissante puéricultrice lui retirait le bébé. C'était aussi toujours elle qui poussait la voiture d'enfant, haute et blanche, d'où dépassait la petite tête de la nouvelle Charlotte.
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Franziska était d'un tempérament plutôt sentimental. Souvent, elle prenait l'enfant avec elle dans son lit et lui racontait la vie après la mort dans la sphère céleste. Cette vie, à laquelle elle semblait terriblement aspirer, devait être prodigieuse, et elle demandait souvent à Charlotte si ce ne serait pas beau que sa mère devienne un ange avec des ailes. Charlotte, elle aussi, trouvait cela beau, mais elle priait sa mère de ne pas oublier de lui dire dans une lettre — que l'ange qu'elle serait devenue devait lui apporter en personne et lui déposer sur le rebord de la fenêtre — comment c'est dans le ciel.
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Voici comment ces feuilles prennent naissance : la personne est assise au bord de la mer. Elle peint. Soudain, une mélodie lui vient à l'esprit. Alors qu'elle commence à la fredonner, elle remarque que la mélodie va exactement avec ce qu'elle veut coucher sur le papier. Un texte s'ébauche en elle et voici qu'elle se met à chanter la mélodie avec ce texte qu'elle vient de composer, recommençant à voix haute un nombre incalculable de fois, jusqu'à ce que la feuille lui semble achevée. Il arrive souvent que plusieurs textes voient le jour, donnant lieu à un chant à plusieurs voix, ou bien...Il arrive que chacune des personnes à mettre en scène ait son propre texte à chanter, ce qui donne alors un chant choral. La diversité des feuilles devrait moins tenir à l'auteur qu'à la diversité des caractères des personnages à élaborer. L'auteur s'efforce - et c'est peut-être dans la partie principale qu'on le perçoit le mieux - de s'extraire complètement de soi et de faire chanter ou parler les personnages avec leur propre voix. Pour y parvenir, il aura fallu en grande partie renoncer à l'aspect artistique, ce qu'on pardonnera, je l'espère, compte tenu du travail accompli pour pénétrer au plus profond de l'âme.
(St Jean, août 1940-1942)
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Elle se plonge de toute son âme dans le travail qui lui reste à faire pour les illustrations. Chevaucher, chevaucher, chevaucher, à travers la nuit, à travers le jour, à travers la nuit, et le courage qui tant s'amenuise et la mélancolie qui redouble.
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«Chez les jeunes filles, cet âge est celui de la période du Sturm und Drang, et je peux dire que malheureusement, ce n'est que passager. Lorsque plus tard elles ont trouvé leur héros, ou bien ne l'ont pas trouvé (le héros), et que leur monde rêvé a cédé la place au monde réel, lorsque, elles-mêmes encore enfants, elles en ont déjà à élever, c'en est fait de l'activité artistique. Dans certains cas, des talents disparaissent sans avoir jamais eu l'occasion de s'exprimer.»
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Je remarquai cependant que ce n'étais pas si simple. Je remarquai qu'aucun ciel, aucun soleil, aucune étoile ne pouvait m'aider, si je n'y contribuais moi-même par ma volonté.
Et je remarquai alors que je ne savais pas en fait qui j'étais.
J'étais un mort. Et la vie devait désormais m'aimer.
J'attendis et un jour je compris : ce qui compte, ce n'est pas que la vie nous aime, mais que nous aimions la vie.
[...]
Je me mis alors à m'occuper de moi. Et en arrivai à cette conclusion : toute chose a deux faces - le jour et la nuit, le soleil et l'ombre, la mort et la vie.
J'avais maintenant fait connaissances avec la face de la mort, puisque j'étais bel et bien un ressuscité. Il ne me manquait plus que de faire connaissance avec l'autre face, la vie, pour devenir cet être complet...que vous voyez ici devant vous.
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Et elle vit, comme dans un rêve éveillé, toute la beauté qui l'entourait, elle vit la mer et ressentit le soleil, et elle comprit : il lui fallait pour quelque temps disparaître de la surface humaine, et pour cela consentir à tous les sacrifices, afin de récréer des profondeurs de son être son propre univers.
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Tout en haut du rocher poussent des poivriers. Le vent agite les petites feuilles argentées. En contrebas, l'écume se volatilise sur la mer s'étirant à l'infini. Écume, rêves... Mes rêves sur fond bleu, comment faites-vous pour sans cesse vous reformer, lumineux, à partir de tant de souffrance et de douleur ?
Qui l'a permis ? Rêve, parle-moi. De qui es-tu le valet ? Pourquoi me sauves-tu ?
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Daberlohn fréquente les gens depuis assez longtemps pour savoir que les efforts intellectuels et pédagogiques puisés au fond de soi ne sont presque jamais reconnus à la mesure de la peine et de la concentration gigantesques qu'ils requièrent. Comme lui-même le dit : «On se donne un mal fou pour les gaver, après quoi ils s'imaginent que c'est venu tout seul.»
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«Vous voyez donc à quoi ressemble l'être complet des temps nouveaux. C'est la course au bonheur, c'est l'homme selon Faust, qui vacille du désir vers la jouissance, et dans la jouissance se languit du désir.»
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Il s'endort et voit en rêve Paulinka chantant Bist du bei mir, geh ich mit Freuden zum Sterben und zu meiner Ruh [Si tu es près de moi, c'est avec joie que je vais vers la mort et le repos].
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«Connaissez-vous ce vers de Nietzsche : Apprends à chanter, ô mon âme ? Qu'est-ce que cela signifie sinon aspirer à la liberté ? Et pour moi liberté et chanter sont équivalents. Mais laissons-là les théories.»
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