Les conquêtes africaines et asiatiques furent le théâtre de l'élaboration d'un code de la virilité dont la mise à mort de l'animal était le point d'orgue. Démonstration d'une masculinité agressive, le culte de la chasse valait aussi, pour des hommes d’extraction moyenne, appropriation de droits jusque-là réservés à l'aristocratie. L'occasion était trop belle pour ces roturiers de s'arroger l'apanage immémorial des nobles : le pouvoir qu'on leur refusait chez eux, ils allaient l'exercer en terres lointaines. Code de conduite et modèle mental du colonialisme, la chasse lui fournit aussi une base économique non négligeable, à travers le lucratif commerce des trophées animaux.
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Une dernière colonie d'une cinquantaine d'oiseaux fut découverte en 1835, sur une île perdue au large de l'Islande. Les muséums s'empressèrent alors d'en faire abattre les individus pour leurs collections.
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