Il va falloir m’expliquer un truc, vous autres humains. Qu’est - ce qu’il y a de si compliqué à aller parler à quelqu’un qui vous plaît ? Ça n’engage à rien. Même pas à se mordiller ou à se flairer les parties. Alors pourquoi hésiter comme ça ? Ça me dépasse. Heureusement qu’on n’est pas aussi empotés, nous autres les animaux, sinon on serait tous en voie d’extinction. D’ailleurs, comment se fait - il que vous soyez l’espèce dominante en étant aussi indécis et geignards ?
Bordel, qui essayait-il de convaincre avec ses tentatives à la con pour s’éloigner de Jax ? Deux heures plus tôt, il avait décidé de changer d’unité, et maintenant il était de nouveau disposé à décrocher la lune et quelques astéroïdes pour les offrir à ce grand couillon.
La voix désincarnée de Marylin avait une manière de lui courir sur les octets qui ne manquait jamais de l’électriser. Cette satanée IA avait réveillé en lui toutes les terminaisons nerveuses qui n’existaient plus. C’était à la fois déstabilisant, agaçant et… terriblement vivifiant.
On est tellement plus que le produit des souffrances endurées.
Jusqu'ici, elle n'avait vu en Linc qu'un corps torturé, un homme qui appelait à l'aide. Il venait pourtant de lui rappeler que derrière chaque victime se cachait un être humain, avec ses goûts, ses rêves et ses espoirs.
Il pensait sa nature d'alpha morte dans les chambres du Boudoir, mais visiblement, elle n'était pas encore résolue à le laisser en paix. Que n'aurait-il pas donné pour s'éviter cette humiliation ?
On dit souvent qu'une fois l'esprit brisé, on ne ressent plus rien ; que l'abandon est la dernière défense du corps. Or, si l'âme se brise, le cœur, lui continue de battre.
uster est un sale con. C’est un fait avéré et l’accident de parachute qui l’a cloué en fauteuil roulant n’a pas contribué à adoucir son caractère d’ours mal léché. Sans même s’en rendre compte, il tient tout le monde à distance.
Jusqu’au jour où un géant blond débarque avec son équipe de rugby dans le pub de Buster. Nuts, lui, se fiche complètement des défenses érigées par l’irascible cuisinier. Toute la question est de savoir si ce dernier acceptera de se laisser attraper aussi facilement.
La patience est une vertu rare. Précieuse. Elle apaise les cœurs autant qu’elle attise les rancunes. La patience est froide, lente, mesurée, pleine de retenue. Elle tend vers un but au rythme tortueux et mesuré des détours de l’âme humaine. La patience est une voie difficile, mais aussi celle de toutes les satisfactions. Elle est la voie du temps, du discernement ; contrairement à la hâte qui ne se dévore que dans la passion et le tourment.
La patience vous ronge de son acide, de cette amertume de laisser filer à chaque jour qui se couche une nouvelle chance. Mais elle vous récompense par là-même de ses enseignements et des occasions qu’elle construit pour vous. Elle est l’arme et la vertu des forts, de ceux qui savent se contrôler, de ceux qui savent résister. Dans sa grande sagesse, elle trace des chemins détournés que l’œil hâtif aurait été bien en peine d’aviser.
— Je peux te répondre ça sans risquer de me ramasser un autre pain ?
— J’aimerais porter à ton attention que je t’ai cogné uniquement pour m’assurer que tu respirais encore…
La pointe de gêne dans la voix de Sander tira un rire sincère à Will.
— Oh, donc c’était des gestes de premier secours ? Un genre de massage cardiaque ?
— Voilà, exactement. Tu m’ôtes les mots de la bouche.
— Tu ne te foutrais pas un peu de ma gueule, shérif ?
— Je n’oserais pas, ranger !