Il va falloir m’expliquer un truc, vous autres humains. Qu’est - ce qu’il y a de si compliqué à aller parler à quelqu’un qui vous plaît ? Ça n’engage à rien. Même pas à se mordiller ou à se flairer les parties. Alors pourquoi hésiter comme ça ? Ça me dépasse. Heureusement qu’on n’est pas aussi empotés, nous autres les animaux, sinon on serait tous en voie d’extinction. D’ailleurs, comment se fait - il que vous soyez l’espèce dominante en étant aussi indécis et geignards ?
Les illusions sont comme les papillons de nuit : attirées par les lumières artificielles. Elles ne s’épanouissent que dans l’obscurité et le doute. Elles ne sont pas tangibles et il est impossible de s’en saisir. Les illusions flottent à la limite de ce quelque chose, de cette conscience où tout se brouille. Elles sont parfois vénéneuses, et pourtant on ne peut en détourner le regard, au risque de se laisser happer par leur parfum suave et toxique. Les contempler, c’est se retrouver piégé devant la danse lascive d’un serpent doré, si hypnotique qu’on en vient à espérer sa morsure autant qu’à la redouter.
Ce soir-là, sur une tombe grise et anonyme, Cyril Chirot mourut à son tour. Je l’assassinai de mes propres mains.
Je ne voulais plus être cet homme qui avait rêvé d’une jolie maison et d’un chien duveteux à caresser les soirs de pluie avec son compagnon. Ce Cyril avait vu le futur lui tendre les bras. Le nouveau n’avait plus que sa haine pour le réchauffer. La rage n’est ni tiède ni apaisante. Elle vous consume, vous dévore. Ce que vous êtes, qui vous êtes, et tout ce que vous aviez prévu de faire ou d’être.
Le monde d'Astrid, c'est un peu comme si, depuis la dernière édition de Donjons et Dragons, les fées avaient appris à conduire un Renault Espace au contrôle technique bientôt périmé.
Et tout le monde sait que les papillons de nuit ne peuvent pas vivre en pleine lumière.
Qu’importe le vin pourvu qu’on ait l’ivresse. Qu’importe le coupable pourvu qu’on ait la vengeance.
je jurai silencieusement à Raf de venger sa mort. Tout comme je me promis que cette larme serait la dernière. Je n’avais déposé ni fleur ni pelletée de terre sur son corps froid. Je n’avais que cette gouttelette amère à lui offrir.
uster est un sale con. C’est un fait avéré et l’accident de parachute qui l’a cloué en fauteuil roulant n’a pas contribué à adoucir son caractère d’ours mal léché. Sans même s’en rendre compte, il tient tout le monde à distance.
Jusqu’au jour où un géant blond débarque avec son équipe de rugby dans le pub de Buster. Nuts, lui, se fiche complètement des défenses érigées par l’irascible cuisinier. Toute la question est de savoir si ce dernier acceptera de se laisser attraper aussi facilement.
La patience est une vertu rare. Précieuse. Elle apaise les cœurs autant qu’elle attise les rancunes. La patience est froide, lente, mesurée, pleine de retenue. Elle tend vers un but au rythme tortueux et mesuré des détours de l’âme humaine. La patience est une voie difficile, mais aussi celle de toutes les satisfactions. Elle est la voie du temps, du discernement ; contrairement à la hâte qui ne se dévore que dans la passion et le tourment.
La patience vous ronge de son acide, de cette amertume de laisser filer à chaque jour qui se couche une nouvelle chance. Mais elle vous récompense par là-même de ses enseignements et des occasions qu’elle construit pour vous. Elle est l’arme et la vertu des forts, de ceux qui savent se contrôler, de ceux qui savent résister. Dans sa grande sagesse, elle trace des chemins détournés que l’œil hâtif aurait été bien en peine d’aviser.
D'ordinaire raisonnable, il avait peiné à se ranger au bon sens de l'argumentaire de leur chef et avait palabré bien plus que de coutume. Pete avait donc fini par invoquer la règle des cinq C : c'est con, mais c'est comme ça", et leur hacker n'avait eu d'autre choix que de suivre les ordres.