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Citations de Cheikh Hamidou Kane (37)


Si je leur dis d’aller à l’école nouvelle, ils iront en masse. Ils y apprendront toutes les façons de lier le bois au bois que nous ne savons pas. Mais, apprenant, ils oublieront aussi. Ce qu’ils apprendront vaut-il ce qu’ils oublieront ? Je voulais vous demander: peut-on apprendre ceci sans oublier cela, et ce qu’on apprend vaut-il ce qu’on oublie?
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Ces rues sont nues, percevait-il. Non, elles ne sont pas vides. On y rencontre des objets de chair, ainsi que des objets de fer. À part cela, elles sont vides. Ah! on y rencontre aussi des événements. Leur consécution encombre le temps, comme les objets encombrent la rue. Le temps est obstrué par leur enchevêtrement mécanique. On ne perçoit pas le fond du temps et son courant lent.
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En vérité, ce n'est pas d'un regain d'accélération que le monde a besoin : en ce midi de sa recherche, c'est un lit qu'il lui faut, un lit sur lequel, s'allongeant, son âme décidera une trêve. Au nom de son salut ! Est-il de civilisation hors l'équilibre de l'homme et sa disponibilité ? L'homme civilisé, n'est-ce pas l'homme disponible ? Disponible pour aimer son semblable, pour aimer Dieu surtout. Mais, lui objectera une voix en lui-même, l'homme est entouré de problèmes qui empêchent cette quiétude. Il naît dans une forêt de questions. La matière dont il participe par son corps – que tu hais – le harcèle d'une cacophonie de demandes auxquelles il faut qu'il réponde : « Je dois manger, fais-moi manger ? », ordonne l'estomac. « Nous reposerons-nous enfin ? Reposons-nous, veux-tu ? » lui susurrent les membres. À l'estomac et aux membres, l'homme répond les réponses qu'il faut, et cet homme est heureux. « Je suis seule, j'ai peur d'être seule, je ne suffis pas, seule… cherche-moi qui aimer », implore une voix. « J'ai peur, j'ai peur. Quel est mon pays d'origine ? Qui m'a apporté ici ? Où me mène-t-on ? » interroge cette voix, particulièrement plaintive, qui se lamente jour et nuit. L'homme se lève et va chercher l'homme. Puis, il s'isole et prie. Cet homme est en paix. Il faut que l'homme répondre à toutes les questions. Toi, tu veux en ignorer quelques-unes… Non, objecta le chevalier pour lui-même. Non ! Je veux seulement l'harmonie. Les voix les plus criardes tentent de couvrir les autres. Cela est-il bon ? La civilisation est une architecture de réponses. Sa perfection, comme celle de toute demeure, se mesure au confort que l'homme y éprouve, à l'appoint de liberté qu'elle lui procure. Mais précisément les Diallobé ne sont pas libres, et tu voudrais maintenir cela ? Non. Ce n'est pas ce que je veux. Mais l'esclavage de l'homme parmi une forêt de solutions vaut-il mieux aussi ?
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– La courge est une nature drôle, dit enfin le maître. Jeune, elle n'a de vocation que celle de faire du poids, de désir que celui de se coller amoureusement à la terre. Elle trouve sa parfaite réalisation dans le poids. Puis, un jour, tout change. La courge veut s'envoler. Elle se résorbe et s'évide tant qu'elle peut. Son bonheur est fonction de sa vacuité; de la sonorité de sa réponse lorsqu’un souffle l’émeut. La courge a raison dans le deux cas.
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...Il est certain que leur école apprend mieux à lier le bois au bois et que les hommes doivent apprendre à se construire des demeures qui résistent au temps.
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J'ai appris qu'au pays des blancs, la révolte contre la misère ne se distingue pas de la révolte contre Dieu.
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...Le maître lâcha l'oreille sanglante. pas une seule larme n'avait coulé sur le visage de l'enfant.
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ce jour-là, Thierno l'avait encore battu. cependant Samba Diallo savait son verset.
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La recherche de la sagesse n'est pas pour les paresseux
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-Peut-être est-ce mieux ainsi? Si Dieu a assuré leur victoire sur nous, c'est qu'apparemment, nous qui sommes Ses zélateurs, nous L'avons offensé. Longtemps, les adorateurs de Dieu ont gouverné
le monde. L'ont-ils fait selon Sa loi? Je ne sais pas... J'ai appris qu'au pays des Blancs, la révolte contre la misère ne se distingue pas de la révolte contre Dieu. L'on dit que le mouvement s'étend, et que, bientôt, dans le monde, le même grand cri contre la misère couvrira partout la voix des muezzins. Quelle n'a pas dû être la faute de ceux qui croient en Dieu si, au terme de leur règne sur le monde, le nom de Dieu suscite le ressentiment des affamés?
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Mieux que le canon, elle pérennise la conquête. Le canon contraint les corps, l'école fascine les âmes.
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La civilisation est une architecture de réponses. Sa perfection, comme celle de toute demeure, se mesure au confort que l’homme y éprouve, à l’appoint de liberté qu’elle lui procure.
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Un homme tiraillé entre la culture africaine et la culture occidentale. Ou plus exactement, tiraillé entre la religion et la science. Sujet très intéressant qui ouvre l’esprit dans notre société moderne
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Il me semble qu'au pays des Diallobé l'homme est plus proche de la mort par exemple. Il vit plus dans sa familiarité. Son existence en acquiert comme un regain d'authenticité. Là-bas, il existait entre elle et moi une intimité, faite tout à la fois de ma terreur et de mon attente. Tandis qu'ici, la mort m'est redevenue une étrangère. Tout le combat, la refoule loin des corps et des esprits. Je l'oublie, Quand je la cherche avec ma pensée, je ne vois qu'un sentiment désséché, une éventualité abstraite, à peine plus désagréable pour moi que pour ma compagnie d'assurances
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Ici on dirait que je vis moins pleinement qu'au pays des Diallobé. Je ne sens plus rien, directement...Il se peut, après tout, que, plus que mon pays, ce que je regrette, ce soit mon enfance
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron
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L 'école où on pousse nos enfants ,tuera en eux ce qu'aujourd'hui nous aimons et conservons avec soin ,à juste
titre .
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"La pureté de l’instant est faite de l’absence du temps" Chapitre X page 189.
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Quelque soit la longueur du bras l'on ne parviendra jamais à toucher le ciel
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Les haines les plus empoisonnées sont celles qui naissent sur de vieilles amours.
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