Citations de Chenjerai Hove (17)
En terre étrangère, un fils de chef n'est qu'un inconnu, un roturier. C'est tout.
Tu disais qu'un oiseau pouvait voler très haut dans le ciel, mais que son coeur demeurait avec ses petits dans le nid. Mais je ne sais pas : suis-je l'un des petits auxquels tu penseras quand tu voleras dans le ciel?
Chaque famille à son prêtre, mais aussi, par derrière, son idiot.
Unique est la façon de naître ; multiple celle de mourir, pour nous tous.
Gifler un homme devant sa femme et ses enfants, Manyepo, ne savez-vous pas que ça revient à le tuer?
"Chère Sinet, en ce moment je ne peux pas aller le dimanche au catéchisme. L'idée que tu es mon amoureuse a pris la place du catéchisme. La place réservée à Dieu dans ma tête et dans mon coeur a été prise par toi. Peu importent ce qu'en pensent ton père et ta mère. Pourquoi songer à eux? L'amour na n'i père ni mère hormis toi et moi. Il n'a aucun Dieu hormis toi et moi. Mon amour pour toi est plus long que le Mississippi et plus haut que l'Everest..."
On ne peut pas reprocher à l'arbre ses épines. L'arbre est comme il est, à nous d'y grimper si nous voulons les fruits.
La pauvreté, c'est pire que la guerre, à ce qu'on dit. On peut arrêter une guerre en parlant. On ne peut pas arrêter la pauvreté en parlant.
Quand ils étaient aux champs, les femmes et les hommes sentaient la chaleur de cette terre sous la plante de leurs pieds et dans leur peau. La terre collait à leurs pieds, à leurs mains, comme tache brunes sur leur peau. Cela ne les gênait pas : c'était la vie.
La richesse naît des mains qui travaillent et des pieds qui avancent.
«La parole est le remède aux fardeaux du coeur», disaient les paysans.
Le père de Johana n'avait pas peur de la mort.
Qui fuit la mort court au-devant d'elle", disait-il.
Toi, petit garçon, tu regardes ton pére arpenter les terres de ses rêves. Ses moments de joie se mesurent au vert des cultures, homme du sol brun, du sol noir d'où poussent les rêves - où les cauchemars si les pluies ne tombent pas.
L'exil manie le marteau des souvenirs ténébreux.
les histoires que nous entendons, seuls les vainqueurs en sont les conteurs. si seulement le singe pouvait raconter son histoire. si seulement l'oiseau pouvait conter celle de son vol à travers les airs. et l'arbre la sienne.
Et j'étais seule la plupart du temps si ma mère ne me portait pas, comme un petit fardeau, sur son dos. Elle ne pouvait me chanter ni chansons ni berceuses. A quoi bon ? se disait-elle. Le bébé ne les entendra pas. (…) Que vais-je faire d'elle le restant de sa vie ? (…) Quel homme viendra ici lui faire la cour ?
Le lendemain, quand vient le matin, il est plein de murmures. Le ciel est rouge et dur. L’air est traversé de murmure. Et de cris. Le soleil est rouge, comme en colère. Ton père est couché dans l’ombre matinal de l’arbre musma. Il respire, faiblement. Lorsque les gens lui demandent comment s’est passée la nuit, il se contente de les fixer du regard. Le corps est en bonne santé, mais l’esprit vagabonde vers des contrées lointaines. En ce temps des sorciers sans vergogne et des magiciens prétentieux, il n’est pas possible de dormir en paix. Ton père songe en silence : le corbeau a mangé et il a frotté son bec dans la poussière. J’ai peur