Chronique rapide, résumé et avis en deux minutes max, book'n'furious revient cette semaine avec du noir, du sombre du suspense avec "Séquestrée" de Chavy Stevens.
Alors avant de vous dévoiler son contenu, sachez que ce roman a également été édité sous un autre titre : La cabane de l'enfer. Ambiance...
Ecrit à la première personne sous forme de huis clos pour la grande majorité du livre, ce thriller est aussi addictif que terrifiant. Pourquoi ? Je vous en dis plus en vidéo...
Lien blog : https://bookncook.over-blog.com/2021/07/book-n-furious-sequestree-chevy-stevens.html
Vous avez dû tomber sur un de ces bouquins qui prétendent qu'on crée notre propre destin et que nos actes sont uniquement la manifestation de nos croyances. Il faudrait se balader à longueur de temps avec une bulle pleine de pensées joyeuses au-dessus de la tête pour nager dans le bonheur et la félicité. Désolée, mais je n'y crois pas. Vous pouvez vous forcer tant que vous voulez à être heureux, une merde peut vous tomber sur le coin de la gueule à n'importe quel moment. Non seulement elle vous tombe sur le coin de la gueule, mais elle vous écrase pour avoir été assez con de croire au bonheur et à la félicité.
Après avoir respiré la fumée du poêle et l'odeur des rondins de cèdre pendant des mois, la première bouffée d'air frais a été extraordinaire. Un mélange de sapins chauffés par le soleil et de fleurs sauvages. Pour un peu, je me serais jetée par terre pour manger la mousse.
A trente-quatre ans, j'avais passé la moitié de ma vie derrière les barreaux pour un crime dont j'étais innocente.
Pas le genre de truc qu'on oublie facilement.
J'ai fait pas mal de trucs dans cet endroit maudit. Des trucs que je n'avais pas envie de faire, des trucs que je ne me serais jamais crue capable de faire.
Mais cette fois-là, je crois que j'ai battu tous les records. Chaque fois que je me pose la question de savoir comment j'ai pu devenir le zombie que je suis aujourd'hui, je repense invariablement à ce moment.
A cet instant où j'ai ouvert au diable la porte de mon âme. p.58
Je crois, au contraire que certaines personnes sont tellement cassées, qu'elles ne se reconstruiront jamais entièrement.
" [Ils] prétendaient pouvoir m'aider. Et c'est vrai que je me suis vraiment sentie mieux lors de la première retraite chez eux. Les gens étaient d'une telle gentillesse... Ils multipliaient les compliments, j'avais l'impression d'être quelqu'un. Et ils m'écoutaient, comme si mon opinion comptait réellement."
[Elle] décrivait très bien les offensives de charme dont sont capables certains groupes, voire certains vendeurs. Ils évaluent vos besoins et vous confortent dans votre position à grands coups de compliments et d'encouragements. L'essentiel est de vous rassurer sur vous-même, ce qui a pour effet de vous les rendre sympathiques.
[... le gourou] nous recommandait toujours d'afficher la plus grande gentillesse avec les nouveaux membres, de façon à leur montrer à quel point nous étions heureux ensemble.
(p. 67)
Il se tenait juste derrière moi. L'instant d'après, quelque chose de dur s'enfonçait entre mes reins.
J'ai voulu me retourner, mais il m'a tirée par les cheveux si brutalement que j'ai senti mon cuir chevelu se décoller de mon crâne. Mon cœur a bondi et le sang m'est monté à la tête. J'aurais voulu lui donner des coups de pied, m'enfuir, n'importe quoi, mais mes jambes refusaient de m'obéir.
- oui, Annie. C'est bien un pistolet que vous avez dans le dos, alors je vous conseille de m'écouter attentivement. Je vais vous lâcher les cheveux et vous allez m'accompagner sagement jusqu'à la camionnette en souriant. D' accord?
Je devrais peut-être placarder des affiches « Avis de recherche intérieure ». Le visage souriant qui me regardait était celui de la femme que j’étais avant. Ce n’était plus le mien .
Ensuite, j'ai repensé à ce que vous m'aviez dit, qu'il fallait connaître son passé, et j'ai brusquement compris que je ne serais jamais capable de me construire un véritable avenir, faute de connaître mon véritable passé. Ça revient à bâtir une maison sans fondations; elle tiendra un moment, mais elle finira immanquablement par s'écrouler.
Je m'en voulais horriblement de tenir compte de l'opinion d'un déséquilibré. Mais, si quelqu'un vous affirme à tout bout de champ que le ciel est vert, vous finissez par vous demander si ce n'est pas vous qui êtes fou de croire qu'il est bleu. (p. 93)