Ce dernier tome fait le boulot en terme de final apocalyptique, respectant tous les codes du genre Saint Seiya mais... car il y a un mais... et même plusieurs mais...
Je rédigerai cette critique en deux temps, une première partie consacrée à ce tome seule, et une seconde sur la série dans sa globalité.
Le Tome:
Et donc pour commencer, ce tome se démarque des autres d'une part par son épaisseur, pas moins de 250 pages contre 190 en moyenne pour les autres, et sa densité en terme de récit, d'évènements, d'autre part.
250 pages pour en terminer avec Arès et Éris, il n'en fallait pas moins... mais sans doute un peu plus... Oui car je ressors de cette lecture avec un sentiment de précipitation de la part de l'autrice. Nous avons eu droit à tous les éléments de fans service en quelques pages, voire même en quelques cases. Le combat des Gold Saints face au boss final, l'utilisation des armes de la Balance, l'évolution de l'armure du Petit Cheval en Robe Sacrée, la flèche d'or du Sagittaire, le retour d'Éris qui est en réalité la vraie boss de fin de niveau, la fusion finale des 5 Saintias face à elle, le repentir de Saga pour coller à l'oeuvre canon...Cela donne réellement l'impression d'un résumé, comme si l'autrice voulait se dépêcher d'en terminer, ce qui donne au final un condensé assez indigeste.
À cela s'ajoute l'imbroglio autour du personnage d'Éris. L'autrice se noie dans un traitement hyper complexe, sensé nous expliquer et clarifier les motivations de ce personnage ainsi que l'énorme et compliqué complot qu'elle avait méticuleusement mis au point. Mais en réalité elle nous perd, puisqu'on ne sait plus, au final, si Éris a son propre corps mythologique, si elle s'est réincarnée dans celui de Kyoko, ou de Shoko, ou de leur mère.... 4 corps, c'est à ni rien comprendre et compliquer inutilement le récit.
Et puis on en vient à Saga, ressuscité, réceptacle de l'âme du dieu de la guerre, qui se bat comme un forcené, qui a toutes les apparences d'une divinité, et qui déploie une puissance contre laquelle même les Gold ne peuvent rien. Mais qui, en réalité n'est pas Arès mais simplement un Lémure...
Que faut il retenir de tout cela? Et bien encore une fois, ce sont les Gold Saints qui font le plus gros du boulot, mais sans trop se mouiller quand même. Il faudra avouer que c'est plutôt cool de les voir utiliser les armes de la Balance. Le fan service on aime ça!! Sauf que l'autrice s'empresse de tuer le truc en quelques cases, reléguant finalement ces armes toutes puissantes à de simples objets ornementaux face à Arès/Saga. Du coup, ça nous fait un peu rigoler quand on connaît le dénouement autour de Saga...
Et on s'y attend, ce sont les Saintias qui récoltent les lauriers dans un dernier élan majestueux et collectif, pour ressusciter Athéna un copié coller de l'Athéna exclamation, le ex resurrection, technique ultime, interdite, réservée et seulement connue des suivantes d'Athéna, dont on n'a jamais entendu parlé jusque là, et qui arrive à point nommé pour sauver les meubles...!
Encore une fois, on a droit à un tel déploiement de puissance, à une telle démonstration de destruction, qu'on a du mal à croire qu'on n'en entende pas du tout parler dans l'oeuvre maîtresse. Ce qui décrédibilise fortement l'oeuvre de Chimaki Kuori.
Bon j'ai quand même apprécié certains moments dans ce tome, et en particulier, le fait qu'Athéna se dresse seule (enfin presque!) face à Éris.
J'ai apprécié également, et ce, malgré leur utilisation, que les Gold puissent sortir du sanctuaire pour contrer les assauts d'Arès, ce qui, en toute logique, créé une incohérence avec les suites canoniques (rappelons que le vieux maître et Mü leur interdisent expressément de quitter le sanctuaire pendant les épisodes animés Asgard et Poséïdon, sous peine de sanctions!!)
La Série:
Comme je l'ai dit à plusieurs (trop!!?) reprises lors des critiques des seize tomes qui la constituent, cette série présentent de nombreux défauts, selon moi, qui se cachent derrière le fan service, et sans doute involontairement de la part de l'autrice.
Nous avons certes une oeuvre respectueuse de l'univers Saint Seiya, et il ne pouvait en être autrement puisqu'il s'agit d'une commande de Maître Kurumada d'après une de ses idées, comme nous l'apprend Chimaki Kuori en fin de tome 16.
C'est une série dynamique, absolument bien réalisée, et très finement dessinée. Les graphismes sont excellents en tous points, et c'est selon moi, le seul véritable point fort.
Dynamique dans le sens ou le récit avance vite, les combats sont généralement vite réglés sans pour autant manquer d'intensité, le scénario prévoit des rebondissements à tous les coins de cases, nourrissant sans cesse l'intérêt du lecteur.
Éris, la déesse de la discorde comme antagoniste principale, fût un choix intéressant, le traitement de sa personnalité amenant des perspectives captivantes en terme de narration. Et je me demande si les difficultés à trouver son rythme jusque tard dans la série et les nombreuses confusions que les incohérences pouvaient faire naître, n'étaient pas en réalité liées au personnage d'Éris... mais ce serait une excuse un peu trop facile pour expliquer toutes les ressemblances flagrantes qui envahissent la série.
Mon plus gros reproche irait aux nombreuses incohérences dont la plus évidente concernant Athéna elle même, consciente de son état dès le début, et dont l'identité est connue de tierces personnes, ce qui est même contradictoire avec l'oeuvre originale. Notons que rien n'est proposé pour argumenter cela...
Le second reproche concerne bien entendu tous les copié collé, les opportunismes ayant l'apparence de fan service.
Parmi les plus évidents, les Saintias sont des copies conformes au féminins des Bronze Saints, depuis leurs constellations, jusque dans leurs techniques et même leurs personnalités, leurs tempéraments, leurs caractères, Shoko Petit Cheval/Seiya Pégase, Mii Dauphin/Shyriu Dragon, Elda Cassiopée/Ikki Phénix, Katya Couronne Boréale/Hyoga Cygne et Xiao Ling Petite Ourse/Shun Andromède.
On trouvera même certains évènements majuers de l'oeuvre canon, ré écrits selon la vision des Saintias, et donc de l'autrice, pour justifier l'existence de ses propres personnages, et c'est plutôt agaçant.
Au final, je constate que Chimaki Kuori a manqué de respect vis à vis des personnages qu'elle a créé.
D'abord les antagonistes, les Dryades ne sont que peu caractérisées, seules Até et Dysnomie s'en sirte mieux que les autres, la première parce qu'elle apparaît dès le début de la série, la seconde parce qu'elle réussit à mettre le Gold Saint de la Vierge en difficulté. Mais en fin de compte, quelle Dryade retiendra t'on alors qu'elles sont presque une vingtaine à intervenir?
Ensuite les Saintias elle même, qu'elle relègue la plupart du temps au rôle de simples faire valoir, et alors même qu'elle (l'autrice) revendique la dimension féministe de son oeuvre.
Plutôt que de faire intervenir des Gold Saints, ou d'autres personnages plus puissants que les Saintias pour régler certaines choses, n'aurait elle pas dû prendre un peu plus de temps, et permettre à ses personnages d'évoluer lentement mais sûrement. Dans une critique, je parlai de précipitation, miroir de notre société de et dans laquelle on exige de tout avoir immédiatement, que ce soit des biens matériels ou la réussite, la gloire... Et bien c'est le sentiment qui ressort de cette série. mademoiselle Kuori serait elle à l'image de notre société et aurait elle voulu offrir à ses lecteurs, lectrices, des personnages égaux à ceux qui ont bercés note enfance, adolescence, sans passer par les voies tortueuses, difficiles mais néanmoins nécessaires de la formation. Les Saintias sont parvenues à un niveau équivalent aux Bronze Saints en seulement quelques jours, alors qu'ils étaient eux mêmes considérés comme surdoués....!
Le monde va trop vite, le monde ne prend plus le temps, le monde est fou...
Bref tout ça pour dire quand même que j'ai apprécié dans sa globalité, en ma qualité de fan de première heure, et ce malgré tous les défauts que j'y décèle (et cela n'engage que moi), cette série pour ce qu'elle est, et pour ce qu'elle apporte à l'univers Saint Seiya. Preuve que Maître Kurumada lorsqu'il créat cette série, tenait là une oeuvre majeure qui restera, pour sûre, dans l'histoire...
Voilà j'ai fini...
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