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Citations de Chitra Banerjee Divakaruni (175)


Vous n'êtes pas obligés de brosser toutes vos dents, seulement celles que vous voulez garder.
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Curcuma
Quand vous ouvrez la caisse qui trône près de la porte d’entrée, vous le sentez immédiatement, bien que votre cerveau ait besoin de quelques instants avant de reconnaitre cette senteur subtile, légèrement amère comme la peau et presque aussi familière.
Effleurez-en de la main la surface, et la poudre jaune et soyeuse collera aux coussinets de votre paume et au bout de vos doigts. De la poussière d'aile de papillon.
Puis portez votre main à votre visage. Frottez-vous-en les joues, le front, le menton. N'hésitez pas. Depuis des millénaires, depuis que le monde est monde, les épouses - et celles qui aspirent à devenir des épouses - ont fait ce même geste. Cela effacera les taches et les rides, éliminera l'age et la graisse. Pendant des jours, votre peau rayonnera d'un éclat jaune pâle, doré.
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Ma robe s’est installée autour de moi comme les pétales d’un lotus blanc, et à travers la fenêtre, la main du soleil se glisse chaude comme une permission sur mon visage. La voiture glisse uniment telle une bête de la jungle, avec le même silence et la même vélocité.
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En est-il toujours ainsi quand on s’avance en territoire interdit, que certains appellent péché ? Le premier pas lacère, sang et os, déchire les poumons. Le second aussi met à la torture mais déjà, la douleur s’atténue. Avec le troisième, elle passe sur nos corps comme un nuage de pluie. Bientôt, insensibles, nous ne nous y arrêterons plus.
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Parfois, je me demande si ce que l'on appelle la réalité, une nature objective et inaltérable, existe. Ou si tout ce que nous éprouvons a déjà été transformé par ce que nous avons imaginé. Ou encore, si c'est nous qui, à force de l'imaginer, l'avons fait advenir.
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Raven, tu n'es guère différent des autres hommes attirés par la haute cambrure d'un pied, la courbe d'une hanche, la façon dont un diamant brille d'un éclat moite contre la gorge soyeuse d'une femme.
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Quand le ciel devient d'un rouge meurtrier, que la pollution se mêle au soleil couchant, et que le palmier malingre qui se dresse près de l'arrêt de bus jette son ombre mince et déchiquetée en travers de mon seuil, je sais qu'il est temps de fermer.
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Ce n'est pas à vous de choisir ceux qui méritent votre compassion. Ceux qui vous mettent le plus en colère, ce sont ceux-là qu'il vous faut essayer d'aider plus particulièrement. (P83)
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Raven, ce soir je mettrai sur le bord de ma fenêtre de l'amritanjan, baume brûlant, feu et glace. Qui te fera exsuder la douleur et ce qui est parfois pire, le souvenir de la douleur que nous autres, humains, ne semblons pas pouvoir empêcher de nous étreindre.
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Les mots sont trompeurs. On en a parfois besoin pour exprimer la blessure qui s'infecte au-dedans. Si on ne le fait pas, elle se gangrène et vous tue. C'était ainsi entre Sonny et moi, c'est pour ça que nous n'arrivions pas à faire avancer nos vies - ensemble ou séparément - avant de parler. Mais parfois les mots peuvent réduire un sentiment en morceaux.
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Seule une histoire...peut empêcher nos descendants de trébucher comme des mendiants aveugles et de se déchirer aux épines de cactus.

Chinua Achebe,
Les Fourmilières de la savane.
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Ouais, les grands, continue Jagjit à part lui. Seize ans et une BMW à toit ouvrant, un cabriolet modèle 72, une Turbo Lotus. Au fond de leurs poches, des liasses avec le portrait de présidents morts -de quoi t'as besoin, petit malin – épluchant des billets de cent dollars, même deux ou trois billets de mille – pas de problème, vieux , y en a plein d'autres là-bas. Et pendues à leurs bras, toutes ces filles, avec leurs grands yeux verts laqués.
Page 129
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Du kheer aujourd’hui ça faisait si longtemps, il en reste encore après que Père et Frère Aîné se sont servis, assez même pour Mère qui mange toujours après tout le monde. Du kheer avec des amandes et des raisins secs et des cosses d’elaichi croquantes parce que la vieille femme à l’épicerie a dit qu’elles étaient en solde quand elle nous a vues les regarder. Je trempe ma bouche dans sa douceur, le blanc du lait me souligne les lèvres ; c’est comme au Nouvel An, et comme au Nouvel An, je peux faire tous les souhaits que je veux. Alors je fais des souhaits, une maison, une grande maison à deux étages avec des fleurs devant et pas de vêtements qui pendent aux fenêtres, et plein de chambres pour que nous ne soyons plus deux par lit, plein de salles de bain pour prendre de longs longs bains et assez d’eau chaude aussi. ...
Et pour moi, pour moi, des tas et des tas de poupées Barbie, Barbie avec une chemise de nuit et Barbie dans une robe de bal et Barbie en maillot de bain, de hauts talons argentés et du rouge à lèvres, et une vraie poitrine. Barbie avec une taille si fine et des cheveux si dorés et surtout une peau si blanche, et oui, même si je sais que je devrais pas, je dois être fière comme dit Mère d’être indienne, je fais un souhait pour avoir cette peau américaine, ces cheveux américains, ces yeux américains bleus si bleus que personne ne me regardera plus jamais fixement sauf pour s’écrier : « Vow ! Génial ! »
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Je suis Maîtresse des épices.
J'ai aussi appris à travailler d'autres matériaux. Les minéraux, les métaux, la terre, le sable et la pierre. Les gemmes avec leur eau pure et froide. Les liquides qui embrasent la vue de leurs teintes aveuglantes. J'ai appris à manier tout cela sur l'île.
Mais ce que j'aime, moi, ce sont les épices.
Je connais leur histoire, la signification de leurs couleurs et leurs odeurs. Je peux les appeler par leurs véritables noms, ceux qu'elles ont reçus à l'origine quand la terre creva comme une écorce, et qu'elles jaillirent pour la première fois à la lumière. Leur feu court dans mes veines. De l'amchâr au safran, elles se plient à ma volonté. Sur un murmure de moi, elles me livrent leur propriétés cachées, leurs pouvoirs magiques. (P11)
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Sharmila avait pressé sa joue contre la joue ridée du bébé, sur cette peau translucide, délicate tel un papier précieux d'une grande finesse, et m'avait jeté un regard brillant malgré les cernes creusés sous ses yeux. "Je n'aurais jamais cru pouvoir aimer avec cette intensité, cette fulgurance, Mira", avait-elle murmuré. Étonnante confession de la part d'une femme qui avait toujours clamé que ce monde était déjà trop plein de gens pour nous aggravions le problème de la surpopulation ! Preuve que l'amour maternel était une réalité. Une réalité primitive et dangereuse, enfouie quelque part dans les gènes féminins, surtout nos gènes indiens - qui attendaient de passer à l'attaque. J'étais résolue à rester aux aguets.

Une vie parfaite
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La bouche en cœur évoque l’arc de Madan, dieu de l’amour, les lèvres ont la couleur de – il n’y a pas d’autres mots pour ça – piments rouges écrasés. Couleur de baisers qui enflamment et consument.
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C'est moi qui ai découvert les deux fauteuils à bascule et leurs repose-pieds sur un marché aux puces. Mais je ne m'y assois jamais. Placés dans un recoin, c'est l'endroit préféré des clients solitaires. (...)
Dans une alcôve, il y a notre bibliothèque "Laissez-en un, prenez-en un" où Paul Auster de Dean Ornish côtoient Mary Higgins Clark et Barbara Kingsolver.
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Ce n'est pas à vous de choisir ceux qui méritent votre compassion. Ceux qui vous mettent le plus en colère, ce sont ceux-là qu'il vous faut essayer d'aider plus particulièrement.
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Moi Tilo qui voulait tant, enfant, être différente, qui, adulte maintenant, désire si ardemment une vie ordinaire de cuisine et de chambre à coucher, de pain frais, un perroquet dans une cage pour dire mon nom, des querelles d'amoureux et les autres petites joies du-je-te-donne-un-baiser-et-on-se-réconcilie. O l'ironie du désir, toujours à soupirer après le miroitement liquide au-delà de la dune la plus éloignée. Parfois pour découvrir qu'il n'est guère différent du sable aride sur lequel nous nous sommes tenus quelques jours, quelques mois, quelques années auparavant, à languir.
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Si tu regardes toujours en arrière, tu n'iras nulle part dans la vie.
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