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Critiques de Chloé Cruchaudet (639)
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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Que voilà une mignonnerie des plus charmantes et douillettement adorable. Une délicieuse madeleine de Proust.



J’ignorais en empruntant cette BD qu’il s’agissait ici de l’histoire vraie de Céleste, la domestique de Marcel Proust durant plusieurs années. Je suis complètement béate devant cette jolie relation qu’entretenait ce duo insolite. Céleste une femme simple peu habituée aux grandes manières des riches artistes se voit confier le remplacement du majordome de Proust. Elle va devoir apprendre l’art d’être au petit soin pour cet homme ô combien précieux. Laisser la poussière a sa place, servir du café toutes les heures et surtout la nuit car Marcel dort jusqu’à 16h, lui apporter des bouillottes, l’écouter parler, se plaindre, accueillir ses petites sucreries comme « Vous êtes jolie Céleste ». L’univers de Proust est vraiment très bien rendu, les croquis dans des tons pastels laissent passer des nuages de douceur. La personnalité originale et guindée de l’écrivain est dessinée avec de petits détails charmants qui m’ont souvent fait sourire et enveloppée de bien-être. C’était tout mignon de voir ces deux-là sortis d’un autre monde, voir Céleste s’endimancher pour cet homme d’un autre temps. L’amour platonique, celui qui vous fait aimer l’autre en silence, sans remuer les lèvres, les bras ballants, sans extravagance dénudée mais juste le bonheur d’être près de celui qui nous inspire, qui nous apaise par ses petites manies précieuses et attendrissantes à la fois. Cette façon d’aimer sans brusquer, sans toucher, sans feuillets, c’est beau oui très beau. De faire des petits et grands défauts et des débordements un cocon appréciable, c’est beau oui.



C’est évidemment un gros coup de coeur pour cette BD coquette, duveteuse et divine.

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Mauvais genre

♫Il n'est pas rasé, tout son poil m'arrache,

et quand il m'embrasse, il sent le tabac.

Oui mais i'm'fait des tas d'machines qu'attachent,

et je suis pâmée quand j'suis dans ses bras.



C'est pas une demi-portion,

une galette, un avorton,

lui c'est un mâle.

J'aime son nez tout écrasé,

sa mâchoire en or plombé,

dans son teint pâle.

Il peut me filer des coups,

Il peut me piquer mes sous,

sans que je râle.

Il a des gros biscoteaux,

et c'est lui l'roi des costauds,

c'est le mâle qu'il me faut.♫

Fréhel - 1933 -

extrait page 13



14-18 ! le comble pour un "poilu" !?

devoir s'épiler pour passer inaperçu ;-)

Paul, traumatisé, deserteur, se travestit

devient Suzanne et attend l'amnistie.

Rutabagas, point de supérette

et tout Paris pète , ma pauvre Lucette (p67)

Transgenre engagé dans les fentes à seins

Histoire vraie, selon "la garçonne et l'assassin"

Sincères bravos à Chloé Cruchaudet

parfaite ébauche, genre LGBT

véritable incitation à la débauche

turlut tu tues

casques pointus...

sur la tête des boches.



le mâle qu'il me faut, finalement

doit-il être un mâle blanc ,

blanc bonnet ou bonnet blanc ?

c'est la question du moment.....





























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Mauvais genre

J'ai surkiffé grave de la boule cette BD à l'aune de la détestation éprouvée en découvrant une 4e de couv' qui balance l'entièreté du récit plutôt que d'en livrer les quelques bribes susceptibles de déclencher l'achat plaisir croquant gourmand !

Toi qui t'apprêtes à tenter l'expérience Mauvais Genre , de survoler l'ultime feuillet tu t'abstiendras .

Par mesure de rétorsion , retrait immédiat à la note finale de 0.000000000057 étoiles histoire de marquer le coup , faut pas déconner non plus !



Adapté librement de La Garçonne et l'Assassin ( Virgili / Voldman – Mai 2011 ) , Mauvais Genre , basé sur des faits réels , touche du doigt , l'auriculaire plus précisément , la perfection .



Le récit s'ouvre sur un procès .

Dans le box , Louise Landy .

Son seul tort , avoir aimé Paul Grappe à la folie .



C'est un bal tout ce qu'il y a de plus classique qui scellera définitivement le destin de ces deux tourtereaux qui n'en finissaient pas de se tourner autour . Un amour de courte durée contrarié par le service militaire puis survient la première guerre mondiale . 14-18 , la guerre totale . Le froid , la faim , la peur et les potes décimés un à un , s'en est trop pour Paul qui se fait déserteur . Recueilli et caché par sa douce , désormais couturière , dans une chambre exigüe avec vue plongeante sur un mur aussi triste qu'un discours de …....... , chacun y accolera son orateur préféré , Paul tourne en rond , en losange et en parallélépipède rectangle puis finit par devenir chèvre . Clairement , cette situation lui prend le chou . N' y tenant plus , il use d'un subterfuge génialement risqué afin d'échapper à la maréchaussée toujours à ses trousses et s'octroyer enfin la possibilité de découvrir un Paris des années folles bouillonnant et décomplexé .



Magistral !

Graphisme , récit , dialogues , tout est d'un niveau stratosphérique .

Les thèmes abordés et les réflexions induites abondent .

De l'âge d'or de ce couple à sa déchéance , que d'épreuves traversées , que de bonheurs éprouvés , que de souffrances endurées .

Le graphisme est majoritairement sombre et s'affranchit de tout cadre . Les cases sont vivantes , déstructurées et d'une élégance folle .

Visages sublimés . Corps sensuels en perpétuel mouvement accentuant une urgence de vie que l'on prophétise déjà fugace . Emancipation totale des mœurs enfin assumés et conduisant aux pires excès , aux actes définitifs .

Tout est bon , rien à jeter – excepté cette satanée 4e de couv' - , plaisir maximal , digne d'un plaquage viril mais correct de Sebastien Chabal .
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Mauvais genre

C'est au cours d'une soirée dansante que Louise et Paul sont tombés sous le charme l'un de l'autre. Un petit tour de valse, une promenade en barque.. rien de plus pour convaincre les jeunes amoureux qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Mais, aussitôt après le mariage, Paul est appelé sous les drapeaux. La guerre éclate et nommé caporal, il n'aura d'autres choix que de servir son pays. Dans les tranchées, c'est l'horreur et il essaie tant bien que mal de remonter le moral de ses troupes. Après avoir vu un compagnon de fortune se faire tirer dessus et mourir sous ses yeux, il décide de se couper le doigt et se retrouve ainsi à l'infirmerie pendant plusieurs mois. Mais son colonel exige de lui qu'il retourne au front. Ne se sentant aucunement l'âme d'un héros, il se fait déserteur et retourne auprès de Louise. Malheureusement, n'ayant que très peu de moyens, ils sont logés dans un petit hôtel minable. Très vite, Paul tourne en rond, s'ennuie toute la journée, se met à boire et les horreurs de la guerre refont alors surface. Lui vient alors une idée de génie pour pouvoir sortir de cette chambre: se transformer en femme. Et c'est avec l'aide de Louise qu'une toute autre vie va s'offrir à eux...



Inspiré de faits réels et d'après «La garçonne et l'assassin», ce superbe album raconte les dix années que Paul a vécues en devenant Suzanne afin de retrouver un semblant de liberté. D'abord aidé par Louise, Paul prendra de l'assurance, se fera son propre personnage pour finalement se confondre avec Suzanne. Traitant de sujets aussi délicats que la quête de soi, de sa propre identité, de la violence conjugale, de la complexité des sentiments amoureux, de l'horreur de la guerre et ses traumatismes, Chloé Cruchaudet nous transporte dans ce Paris des années folles et nous offre un récit incroyable, passionnant et bouleversant de ce couple hors norme. Avec une mise en page aérienne, des pages sombres de toute beauté, un rouge chatoyant, des tons gris expressifs, un dessin gracieux et un trait fin et juste, on savoure chaque page et l'on suit avec passion l'histoire et la décadence de Suzanne.



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La Croisade des Innocents

Alors qu'il court après sa sœur, Margotte, Colas trébuche sur le pied de son père qui, furieux, lui met une bonne correction, les genoux dans la braise. Parti se coucher dans le foin, il est bientôt rejoint par la petite fille, venue le consoler. Les deux enfants parviennent pourtant à se chamailler pour un simple petit morceau de gâteau. Bousculant sa sœur qui atterrit dans la fosse à cochons, Colas s'enfuit de peur de recevoir une autre punition. Errant dans la forêt, il tombe sur une brasserie qui lui propose de travailler en échange d'une bonne soupe et d'une coupe de bière. Se faisant passer pour muet, il sympathise avec les autres enfants exploités. Un soir d'hiver, alors qu'ils patinent sur un lac gelé, le jeune garçon tombe et aperçoit Jésus, prisonnier sous la glace, les bras en croix. L'un de ses amis, Camille, est certain qu'il est l'élu et qu'il a pour mission de délivrer le tombeau de Jésus à Jérusalem. Dès lors, une croisade d'enfants s'organise et prend la route...



Une caravane d'enfants en direction de Jérusalem. Des enfants livrés à eux-mêmes qui, au détour de leur route, vont immanquablement vivre des aventures incroyables et qui vont devoir surmonter bien des péripéties. Pour cet album, Chloé Cruchaudet s'est librement inspiré d'un fait historique réel datant du XIIIème siècle. Elle dépeint avec émotion, ferveur et pessimisme une société bien sombre, irrévérencieuse, cruelle parfois où l'innocence, la candeur et l'altruisme des enfants est mise à rude épreuve. Un scénario riche, sensible et captivant qui nous plonge dans une atmosphère singulière. Graphiquement, le style est épuré, le trait élégant et délicat, en opposition avec cette palette de gris, de marron et de bleu.

Un conte original et onirique...
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Groënland Manhattan

En 1897, au nord du Groenland, le navigateur et explorateur Robert Peary échoue une fois de plus dans sa mission. Il ne compte plus les fois où il a tenté d'approcher le Pôle Nord. En vain... Cette fois encore, ce sont des météorites qu'il ramènera pour le Museum. Il est pourtant aidé par les Esquimaux qui peuplent encore cette banquise. Il est temps pour lui de repartir, non sans avoir distribué quelques cadeaux et pris une photo-souvenir. Mais, au moment du départ, il a une idée : pourquoi ne pas les emmener avec lui à New-York? Pour ne pas les séparer, il embarque une famille entière. Cela devrait plaire au Muséum... Et voilà comment Minik et son père se retrouvent à bord du navire en direction de l'Amérique. Le voyage fut dépaysant et leur arrivée fracassante suscita une foule de curieux. L'on s'occupe d'eux, on les baigne, les habille, les étudie et les photographie. Devenus de véritables objets d'études scientifiques, ils auront bien du mal à s'intégrer dans ce nouveau monde...



Robert Peary est le premier homme à avoir planté le drapeau américain au Pôle Nord, en 1909, lors de sa huitième et dernière expédition. En 1897, il ramena avec lui le petit Minik et quelques membres de sa famille. Ils furent étudiés par le Museum d'histoire naturelle. Son directeur adopta le jeune homme et tenta, tant bien que mal, de l'adapter à sa nouvelle vie.

Chloé Cruchaudet s'est emparé de l'histoire du jeune Minik et s'est visiblement fort bien documentée pour nous livrer ce récit touchant et incroyable. Tandis que l'esquimau fait ses armes dans ce monde inconnu, le capitaine Peary, lui, se moque bien d'eux et a, a priori, autre chose à faire. L'auteur a parfaitement exprimé ce décalage entre les Inuits et les Américains. Le jeune Minik est émouvant dans sa quête du soi, tiraillé entre les deux civilisations. L'on est plongé dans une ambiance assez froide, les couleurs utilisées vont également dans ce sens. Le récit, à la fois drôle et touchant, est au final assez tragique quand on repense à ces esquimaux exploités. Le trait, comme crayonné, est très original. Chloé Cruchaudet nous offre de très belles planches en pleine page. Un récit poignant tout en justesse...



Aller-retour Groenland Manhattan...
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Mauvais genre

Déserteur pendant la grande guerre, et pour se cacher, Paul devient Suzanne, avec la complicité de sa femme, Louise. le graphisme est simple, en noir et blanc avec quelques taches de rouge, rouge à lèvre, manteau… sensible, tout en subtilité, comme le scénario, qui ne tombe jamais complètement dans le voyeurisme, ou le sordide, toujours sur le fil du rasoir, jamais tout blanc ou tout noir, à chaque fois que l'histoire semble basculer d'un côté ou de l'autre, c'est pour ce retourner aussitôt dans la planche suivante, du coup, on s'attache à ces personnages, pourtant plein de faiblesses et de contradictions, parfois sublimes, parfois détestables. le point fort de cette bande dessinée, c'est justement de ne pas tomber dans le manichéisme ou le moralisateur, c'est justement de montrer l'imperfection, la beauté et la laideur à la fois, c'est de raconter une histoire avec sensibilité, sans parti pris, elle ne nous demande pas d'avoir de l'empathie ou du dégoût pour ce couple, cette histoire joue non pas de ses personnages, mais des sentiments du lecteur face à cette histoire, c'est là que c'est fort, on n'en ressort pas indemne.
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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Le roman graphique que Chloé Cruchaudet consacre à Marcel Proust revisite de façon sensible et charmante la vie du grand écrivain.

C’est par le truchement du personnage de Célestine Albaret, dite Céleste, que l’autrice s’approche au plus près de ce grand angoissé dont la santé précaire oblige à garder souvent le lit. Par l’entremise de son mari chauffeur de taxi, Céleste devient sa coursière puis son employée Elle ne sait pas faire grand-chose, et surtout pas la cuisine, mais, alors que la grande guerre envoi ses hommes sur le front, elle se retrouvera seule à s’occuper de ce grand enfant gâté. S’il apprécie la présence maternelle et la disponibilité de sa domestique, Marcel Proust sait aussi se montrer cassant et exigeant.

On découvre les relations complexes entre l’écrivain et son éditeur Gallimard ainsi que le rôle qu’a joué Céleste dans leurs échanges.

Subjuguée par l’écrivain, Céleste n’aura de cesse de lui épargner les vicissitudes du quotidien tout en veillant à son confort, respectant ses petites manies et lui servant son café à toute heure du jour. Ce dévouement durera jusqu’en 1922, année de la mort de l’écrivain.



Racontée ainsi, l’histoire pourrait paraitre simplette et sans grand intérêt. Mais détrompez-vous, le graphisme la rend superbe. Tout d’abord les tons pastel dans les mauves, roses et verts avec quelques parties plus sombres donnent le ton à ce récit qui glisse vers l’onirisme quand il s’agit d’illustrer le ressenti de Marcel ou de Céleste.

Il y a de belles trouvailles comme ce lit où Marcel Proust passait beaucoup de temps et qui ressemble à un tapis volant autour duquel vole Céleste et passent les personnages. On assiste aussi à la genèse de l’œuvre proustienne où l’écrivain se perd dans les méandres de ses souvenirs tout en composant ses phrases :

« …je me souviens d’une nuit où je suis revenu d’Honfleur par ces chemins d’en haut, à chaque pas nous buttions dans des flaques de lune. »

Au fil des pages, on découvre l’affirmation de soi d’une jeune fille en manque d’assurance. On la voit évoluer et protéger son maître comme le ferait une mère au point qu’ils arriveront à s’émanciper des rôles convenus du maitre et de la servante.

J’ai été conquise par cet album au charme indéniable où l’émotion et la sensibilité sont à fleur de page.

Lecture coup de cœur pour ce bel album avec l’envie de découvrir le tome II.









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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

En 1913, Céleste Albaret, une jeune femme fraîchement débarquée de sa Lozère natale à Paris, entre au service de Marcel Proust grâce à son mari Odilon qui sert souvent de chauffeur au Maître. C'est le début d'une relation exceptionnelle qui durera jusqu'à la mort de l'écrivain en 1922 : platoniquement amoureuse de Proust, Céleste lui servira à la fois de gouvernante et de secrétaire, ne comptant jamais ses heures, le servant nuit et jour (et surtout la nuit car Proust se levait en fin d'après-midi), entrant dans les méandres de la création littéraire, inventant les « paperoles », ajouts de bouts de papier, parfois longs de plusieurs mètres, pliés en accordéon et collés sur les pages des manuscrits. ● Tous les Proustiens connaissent Céleste, notamment grâce à son livre Monsieur Proust (1973), et à ses apparitions dans des émissions télévisées et de radio dans les années soixante, notamment le fabuleux Marcel Proust, Portrait-souvenir, de Roger Stéphane (1962). Nombreux sont ceux qui, en dépit des contraintes qui pesaient sur elle à cause d'un maître particulièrement exigeant et hors norme, auraient souhaité être à sa place pour voir advenir la fameuse Recherche et vivre dans l'intimité de Proust. ● le centenaire de la mort de Marcel Proust est l'occasion d'un foisonnement de parutions et d'événements, comme le superbe podcast de France Culture à l'occasion duquel chaque émission de la chaîne, quelle qu'elle soit, se doit de consacrer un numéro à Proust, une idée géniale de Charles Dantzig. ● Sur Céleste, paraissent une biographie (la première et la seule) de Laure Hilerin, Céleste Albaret, L'Enquête inédite sur la captive de Marcel Proust (2021) et le présent récit graphique de Chloë Cruchaudet. ● Celui-ci restitue bien l'ambiance d'intimité et de connivence qui régnait entre ces deux personnes, même si Céleste savait « rester à sa place ». Il est très agréable à lire, et les passages plus oniriques sont bienvenus car d'une part ils permettent d'entrer dans les pensées de Céleste et d'autre part ils dressent des parallèles avec A la recherche du temps perdu. le personnage de Céleste me paraît très bien restitué – de même que celui de Proust, même si je doute fort que celui-ci se mettait nu devant sa gouvernante ! ● Malheureusement, j'ai lu cet album dans une version pdf qui déformait les dessins, curieusement étirés dans le sens vertical, ce qui m'a empêché de pleinement les apprécier. ● Cependant, même si à titre personnel je n'ai rien appris, j'ai pris beaucoup de plaisir à entrer dans l'univers de Proust et de Céleste et à imaginer la vie si originale que ces deux personnes si dissemblables et pourtant si faites l'une pour l'autre ont menée de 1913 à 1922. ● Je recommande cet album, dont je lirai avec plaisir la suite lorsqu'elle sera publiée, et je remercie Netgalley et les éditions Soleil de m'en avoir fait profiter.
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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Nous sommes à Paris, en 1956. Des antiquaires rendent visite à une vieille dame. Ils sont spécialisés dans les objets ayant appartenu à des personnalités. La dame âgée n’est pas n’importe qui. Il s’agit de Céleste Albaret, la servante dévouée de Proust…

Nous apprenons, dans ce premier volume, comment Céleste est entrée au service du grand écrivain. Ce dernier apparaît dans sa fragilité, tant sur le plan physique que moral. J’ai vraiment apprécié cet album. Les dessins et les couleurs sont au service de l’histoire et mettent en relief la personnalité de Proust.

Il me tarde de pouvoir lire la suite !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Paris, 1956. Alors que Céleste regarde par la fenêtre, une femme de ménage informe son mari, Odilon, que « du beau linge » est en bas. Une visite dont le vieil homme se lamente, une fois encore... Deux jeunes antiquaires, fort élégants, spécialisés dans la vente d'objets ayant appartenu à de grands noms, sont en effet venus rendre visite à Céleste afin qu'elle leur parle de l'histoire des différents objets qu'elle possède, ce qui leur donnera encore plus de valeur... Partie dans ses souvenirs, Céleste se souvient... En 1913, Odilon est le chauffeur de Marcel Proust, n'hésitant pas à se plier à toutes ses exigences, aussi cocasses soient-elles. Lorsque ce dernier prend des nouvelles de sa compagne, il lui demande si cela pourrait l'intéresser de porter des colis pour lui, même si Odilon le prévient qu'elle ne sait rien faire. De retour chez lui, Odilon fait part de la proposition de Marcel Proust et lui concède d'accepter son offre. À contrecœur et au prix d'un terrible effort, la jeune femme accepte... ne se doutant pas, à cet instant, qu'elle allait y consacrer de nombreuses années...



Un fossé sépare Céleste de Marcel. Elle, la petite fille de la campagne, solitaire et timide, qui ne s'habitue pas à la vie parisienne. Lui, le dandy original, l'oiseau de nuit qui passe ses journées enfermé dans sa chambre. Et, pourtant, il aime sa fraîcheur, sa timidité, sa spontanéité, son amabilité. Elle tombe sous le charme de cet homme un brin lunaire, capricieux parfois, débordant d'imagination. Une relation de confiance mutuelle s'installe entre eux et Céleste restera auprès de Marcel Proust jusqu'à sa mort. Huit années loin d'être reposantes, « à l'envers », certes, mais avant tout exceptionnelles et inoubliables. Chloé Cruchaudet met en lumière cette femme qui resta dans l'ombre de l'écrivain, une femme pourtant importante qui tissa une relation unique, intime, basée sur la confiance et le respect avec lui. Une femme qui, peu à peu, se transforme, s'affirme. À travers son portrait, l'on découvre l'envers du décor, la vie de l'écrivain et son domaine de création. Aussi, l'on est touché par ces deux personnages atypiques et leur relation. Graphiquement, le dessin aéré, aérien, souple, parfois onirique, et les couleurs douces de Chloé Cruchaudet sert à merveille cette femme fidèle à un grand écrivain en devenir.
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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Une jeune femme, Céleste, venue de la campagne ne sait pas faire grand-chose de ses dix doigts. Son mari, Odilon, est chauffeur de taxi, très souvent demandé par un écrivain excentrique. Pour occuper sa femme, il lui propose de travailler pour l’écrivain, elle sera seulement chargée de porter des colis, pas question de préparer des repas — le café tout de même — et encore moins de faire la poussière ; ces deux-là sont faits pour s’entendre.

Sous les dessins de Chloé Cruchaudet, c’est une histoire fraîche qui nous est racontée. J’ai adoré le passage où Marcel Proust apprend à Céleste à se servir du téléphone. Cette façon de rajeunir le Graaaand Écrivain m’a donné envie de me replonger dans À la recherche du temps perdu.

J’ai beaucoup aimé que l’histoire commence avant que Céleste rencontre Proust, avant qu’ils aient trouvé un équilibre dans leurs fonctionnements.

Si vous connaissez bien Marcel Proust, vous n’apprendrez pas grand-chose, mais vous aurez une délicieuse interprétation de sa relation avec sa gouvernante.

L’époque telle que nous l’imaginons, un rien caricaturale, assez pour nous faire sourire, mais pas pour que notre attention dérive du récit.

L’écrivain Colette est parfaitement reconnaissable.


Lien : https://dequoilire.com/celes..
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Mauvais genre

A partir d’un étonnant fait divers, un album troublant d’une grande sensibilité…

C’est la tragique histoire d’amour entre Paul et Louise, parfaitement résumée sur la couverture de cet album magnifique. Dans un premier temps, Paul, qui refuse de servir de chair à canon dans les tranchées durant la première guerre mondiale devient déserteur et se déguise en femme pour sortir de sa clandestinité, aidé par son épouse Louise… Louise aide Paul à se transformer en femme, étrange jeu érotique, Paul prend goût à sa nouvelle vie. Les situations deviennent graveleuses, glauques, le couple mène une vie libertine mais Louise veut retrouver son homme, elle veut lui ôter son soutien-gorge… Le couple se retrouve dans une impasse, le drame n’est pas loin.

Le trait élégant de Chloé Cruchaudet restitue l’atmosphère assez étouffante dans laquelle le couple évolue, en marge de la société, dans la Paris des années folles. Les dessins souvent crus ou cruels, traduisent en noir et blanc avec un peu de rouge, cette histoire passionnelle, sombre et sanglante.

Une belle incitation à la réflexion sur le couple et l’identité sexuelle, on attend avec impatience une adaptation cinématographique...

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La poudre d'escampette

Le petit Paul vient d'emménager dans une nouvelle ville et ne connaît encore personne. Alors, il se promène avec sa chienne Paulette. Enfin, c'est plutôt elle qui le promène vu qu'elle tire sans arrêt sur sa laisse. Ce jour-là, elle l'entraîne vers les bords de la Grôsne. Curieuse, elle finit par sauter à l'eau, entraînant Paul avec elle. Se laissant emporter par le courant, ils tombent nez à nez avec un grand radeau. A son bord, Paillon, Scotch, Boulon et Lili lapin. Les quatre aventuriers regardent d'un drôle oeil ce nouveau venu avec son nom inscrit à l'intérieur de ses vêtements et ses poches partout remplies de jumelles, gâteau de survie, parapluie solaire, couteau... Les quatre amis ont décidé de prendre leur destin en main et de naviguer le long de la Grôsne et rejoindre ainsi un ailleurs. Paul et Paulette pourraient peut-être les accompagner et prendre ainsi la poudre d'escampette, comme disait mémé ? A l'unanimité, ils votent pour... L'aventure commence !



Chloé Cruchaudet change de registre en nous offrant ce magnifique album jeunesse. Paul et Paulette, accompagnés de leurs quatre nouveaux amis, vont explorer un ailleurs, qui sera forcément meilleur que ce qu'ils connaissent. A bord de ce radeau, ils ne sont pas au bout de leurs surprises. Cette campagne environnante est un terrain propice aux découvertes et aux bêtises. L'auteur nous livre un album tendre et touchant. le dessin vif et aux crayons de couleurs donne vie à ces personnages si mignons, l'auteur s'est amusée à leur faire de grosses têtes expressives et des corps tout fins. Un album qui plaira sans nul doute à nos chères têtes blondes et qui leur donnera peut-être envie d'aller voir ailleurs aussi. 

A noter cette magnifique couverture à trou et le radeau à fabriquer en fin d'album.
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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Chloé Cruchaudet, scénariste et illustratrice de ce roman graphique enchanteur nous raconte les liens qui existaient entre Marcel Proust et Cécile Albaret, la jeune épouse de son chauffeur.

Céleste savait se glisser dans la vie de ce personnage si particulier et pourtant bien attachant de l'auteur.

Discrète mais avec beaucoup de personnalité et d'humour,l'auteure fait preuve de beaucoup d'imagination dans ses dessins fins et élégants aux tons changeants suivant les ambiances.

Elle nous offre souvent des pages entières , emplies de rêve.

Elle se met dans la tête de Marcel Proust ou de Céleste et l'imagination qui en sort nous fait presque vivre la scène .

Céleste et Marcel tenaient parfaitement leurs distances tout en se comprenant . Marcel lui apprend le monde dans lequel elle est tombée. De son côté, Céleste lui remet les pieds sur terre de temps à autre.

Les allers-retours entre présent et passé où on peut voir la présence d'Odilon, son mari et deux acheteurs à la recherche d'objets appartenant à de grands écrivains donnent une petite touche spéciale.

Ça et là, des extraits des textes de Marcel Proust mis en valeur , en situation.

Le deuxième tome est déjà sorti je crois. Il ne faut pas que je le rate.





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La Croisade des Innocents

Ce bel album de 172 pages nous raconte l'histoire de Colas, un jeune garçon vivant au XIIIe siècle. Les temps sont durs et ses parents le sont encore plus. Il faut dire qu'il n'est pas des plus sages. Un soir, ayant fait tomber sa soeur Margotte au milieu des cochons, il fuit le foyer, craignant le courroux paternel. Croyant trouver l'hospitalité dans un logis, il se retrouve, parmi d'autres enfants, à faire de la bière. le dimanche, il suit tout le monde à l'église et découvre l'histoire sainte. Et c'est en ayant la vision du christ sous la glace d'un lac gelé qu'il décide de partir à Jérusalem en ralliant les autres enfants à lui. Il en est sûr, ce dernier lui a demandé d'aller délivrer son tombeau…



Attention, cet album a beau parler d'enfants, de coeurs purs et innocents, il met en scène des choses assez cruelles. Mais cela est bien normal puisque l'histoire se passe au Moyen âge. Les codes sociaux n'étaient pas les mêmes que maintenant, la vie était plus rude, notamment chez les paysans, et les enfants n'étaient pas choyés comme aujourd'hui. J'ai trouvé l'atmosphère bien représentée. Beaucoup de choses sont implicites et cela laisse ainsi une place à l'imagination. Les dessins sont dans un dégradé de gris-bleu qui colle vraiment à la narration. J'ai trouvé le sujet très intéressant et sa façon de le traiter assez original. L'album est découpé en quatre saisons et l'on suit ainsi la troupe de façon chronologique.



J'ai vraiment aimé cet album et je vais lire les autres (Mauvais genre et Groenland-Manhattan) afin de voir si je retrouve le même attrait. Il me reste à ajouter que Chloé Cruchaudet s'est inspirée d'un fait historique : en 1212, des miséreux venant de France, d'Allemagne et d'Italie du Nord arrivèrent jusqu'aux rives de la Méditerranée, voulant atteindre la Terre Sainte.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Ida, tome 1 : Grandeur et humiliation

Quelle histoire !!!!

Mal dans sa peau, une, suisse IDA, en bon routard nous guIDA

un peu serrée des fesses,

Frigide elle en a tout l'air, dirait l'inventeur du frigIDAire,

En haut d'un arbre elle résIDA, et elle se débrIDA

Mais le sieur Brazza nous l'intim-IDA

elle dut baisser culotte et elle se vIDA



Moralité:

Capitale du Valais, première Nidation

Soussa, son premier valet, console IDA Sion



Ad kalendas graecas

Ad Idas présIDAsse......

amphore mIDA bleu,

very formIDAble

Chloé Cruchaudet, votre scénario et vos dessins, m'ont bien amusé :-)







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Mauvais genre

Je ressors un peu déçue par cet ouvrage dont j'avais lu beaucoup de bonnes critiques.

Certes le thème est intéressant, il s'agit du choix d'un homme : celui de se travestir en femme pour échapper à la guerre, mais j'ai eu du mal à m'attacher à ce personnage qui ne m'a pas semblé sympathique du tout, et ce, dès le début du récit. Je l'ai trouvé arrogant, sur de lui, et sans grand respect pour sa compagne.

Les dessins sont pourtant de qualité et le traitement de la couleur, et surtout de l'apparition régulière de touches de couleur rouge renforce le récit mais je suis restée un peu hermétique à l'ambiance générale.

Je n'ai pas éprouvé d'empathie pour ces personnages, que ce soit Paul, le déserteur, ni même pour sa femme, Louise, obligée de subir cette situation.

J'ai lu l'histoire de loin, comme une spectatrice, mais je ne me suis pas sentie impliquée du tout dans cette histoire un peu glauque, un peu sordide, dans laquelle je n'ai pas vu ou senti d'amour.

Les sentiments m'ont paru presque absents de cette histoire, ça parle de la peur, de la honte, de la déchéance, du couple, mais de façon un peu trop abstraite.

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Céleste, tome 2 : Il est temps, monsieur Prou..

Céleste Albaret, son mari Odilon et sa sœur Marie reçoivent des visiteurs qui l’entretiennent de son célèbre patron Marcel Proust. Céleste, bien qu’elle pensât que l’écrivain était un enfant gâté, capricieux et tyrannique (tout en étant d’une grande gentillesse et plein de tact), ne pouvait rester loin de lui, et, après une petite brouille, lui revint non pas en tant que domestique mais comme gouvernante aidée par sa sœur. Elles sont donc deux à s’occuper de lui, ce qui n’est pas trop… ● Même si Chloé Cruchaudet prend quelques libertés avec la biographie de Proust (par exemple les circonstances précises de sa mort), son ouvrage est, comme le tome 1, très agréable à lire et restitue bien l’esprit – si ce n’est la lettre – de la relation entre Proust et Céleste. ● On ne le voit cependant pas assez écrire dans ce tome, alors qu’on sait que ses dernières années furent entièrement consacrées à terminer son œuvre. ● J’ai trouvé que ce tome était plus centré sur Céleste que le précédent, justifiant pleinement le titre de l’album – ce n’est donc pas une critique. ● Les dessins sont beaux et attrayants, le récit rythmé, passionnant et très vivant. On passe un bon moment. Je conseille !
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Mauvais genre

Louise et Paul sont jeunes et beaux. Ils se rencontrent au bal. Ils se plaisent, ils s'aiment, ils se marient.

Seulement voilà, la guerre est là, 1914, la première et terrible première guerre mondiale avec ses tranchées et ses obus qui pètent de partout.

Paul est mobilisé.

Elle ne durera pas longtemps, pour sûr disent les poilus.

Elle dure plus que prévu et quand son copain meurt dans ses bras, Paul refuse de se sacrifier et il déserte.

Les déserteurs sont passibles de la peine de mort.

Pour rester avec Louise et pour passer inaperçu il se travestit, il devient Suzanne.

Il le restera 10 ans, le temps que les déserteurs soient amnistiés.



Certes la couverture n'est pas trop engageante mais elle annonce la couleur. : Un personnage carré, masculin attachant un soutien gorge.

Voici une Bd étonnante et détonante, tout y est bon. Les dessins sont formidables de poésie; le noir et le blanc y sont pour quelque chose, d'ailleurs, par-ci, par là, la dessinatrice met une touche de couleur sur une robe, une jupe, un foulard, un chapeau, ce qui illumine, un peu plus, le récit, les vignettes. Les personnages sont croqués de haute façon et l'enchaînement des gestes et des situations est un régal. Les scènes de guerre sont à faire peur!

Les dialogues sont à la hauteur du dessin et l'accompagne bien ou inversement.

Que dire de plus sinon que je me suis régalé en lisant cet album d'une traite.

Inspiré d'une histoire vraie d'après "La garçonne et l'assassin" de Virgili & Voldman.

Une lecture que je recommande.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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