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3.22/5 (sur 78 notes)

Nationalité : Australie
Né(e) à : Melbourne, Australie , le 26/10/1973
Biographie :

Chloe Hooper a grandi à Melbourne avant d'aller étudier à New York. Elle a suivi des cours de creative writings et a commencé son premier roman à la fin de ses études.

Son premier livre, Un vrai crime pour livre d'enfant, a été unanimement salué par la critique anglo-saxonne à sa parution en février 2002 et a été sélectionné pour le « Orange Prize ».

Son second roman, Grand homme, a paru en 2009 en France dans le cadre de la rentrée littéraire. Il s’agit d’un livre-reportage sur la mort d'un Aborigène dans une prison australienne en 2004.


Source : http://www.deslivres.com/
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Tout a commencé par une lettre qu'il avait adressée en avril à l'agence immobilière de mon oncle. Mon nom était écrit en lettres élégantes sur une épaisse enveloppe beige. Il avait toujours une manière un peu formelle de s'adresser à moi, comme si cet homme n'avait pas conscience de ses propres intentions. Il affectionnait particulièrement les attentions courtoises alors qu'elles me mettaient mal à l'aise. De fait, cette politesse n'était-elle pas une armure destinée à le protéger dans le combat qu'il m'engageait à livrer ?
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Un froid glacial m'envahit. Je l'avais invité dans ma pièce la plus intime. Une fois dedans, il s'était emparé de mon fantasme et l'avait complètement désarticulé.
Jusqu'à ce que, par le plus grand, le plus improbable des hasards, je comprenne que je m'étais échouée dans un endroit froid, humide, inconnu.
J'étais dans la pièce qui se trouvait à l'intérieur de sa tête à lui et il avait fermé la porte à clé. p.149
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Chère Liese (ou qui que vous soyez),

Avant que vous ne quittiez l'Australie pour d'autres contrées, je me demandais si vous ne pourriez pas enrichir votre séjour d'une découverte de la vie rurale ? Tout visiteur de ce pays devrait faire l'expérience du bush. Warrowill, la propriété où je possède un élevage de moutons et de vaches, se trouve dans l'État de Victoria (la troisième plus grande plaine volcanique du monde), à proximité d'une vaste zone de bush restée intacte, et l'on peut y observer une grande variété de plantes et d'animaux sauvages.

Je vous propose de m'y rejoindre à l'occasion du long week-end de juin (du 11 au 14) et, pour ces trois jours, je vous verserai la somme de xxxx dollars.
Vous me retrouverez le vendredi après-midi et vous recevrez la moitié de cette somme en liquide. Le reste sera versé sur votre compte en banque dans l'après-midi du lundi, à l'issue de votre séjour.
Je vous prie de considérer cette offre avec bienveillance et de me faire savoir dès qu'il vous sera possible si les conditions susmentionnées vous conviennent.

Avec mes sentiments les plus distingués,
Alexander Colquhoun

Le montant de son offre était ridicule mais pouvait suffire à me faire repousser mon départ de deux mois. Ce fut donc un soulagement quand, à l'heure dite, Alexander, vêtu d'un blazer et d'une chemise où l'on voyait encore les plis d'apprêt, vint me chercher à l'angle de la rue de l'agence. Il sortit de sa Mercedes un peu démodée sans que ses yeux croisent les miens. Il prit ma petite valise, ouvrit la portière côté passager puis la referma derrière moi en inclinant la tête de manière respectueuse. Il était nerveux. J'étais brusque, craignant de voir le week-end tourner à la farce dès les premiers instants. L'horloge du tableau de bord indiquait 3:04.

Il me tendit une enveloppe.

«Vous voulez compter ce qu'il y a dedans ?»
À l'intérieur, je savais qu'il y avait ces billets aux couleurs éclatantes comme on en voit dans les boîtes de jeux de société.
«Non, je suis certaine que le compte y est.
- Peut-être que maintenant vous savez évaluer ça au poids ?
- Oui.
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« Si je me livrais à cet homme, il pourrait faire de moi qui il voulait, y compris personne. Si je devenais sa femme, je n’aurais plus la possibilité de me défaire de mon personnage de prostituée. Le passé dont il me délivrerait serait alors mon vrai passé. Il n’aurait plus besoin de se soucier de mes goûts et préférences, de mes opinions, de mes humeurs, ni de se soucier de qui j’étais. Il pourrait parler comme il l’entendait, ou ne pas parler du tout ; il pourrait s’attendre à ce que je rie de ses blagues, que j’écoute, fascinée, toutes ses histoires. »
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Il se tenait debout devant les immenses baies vitrées du vingt-septième étage, contemplant Melbourne, ville miniature maintenant, avec ses gratte-ciel en Lego et ses petits trains qui filaient le long de micro-jardins.
« Ces villes modernes se ressemblent toutes, dit-il.
— Je crois que ce sont les vieilles villes qui se ressemblent toutes.
— Est-ce que vous voyez un seul bâtiment un tant soit peu original ici ? »
Je soupirais tout en me disant : « Il a probablement raison, qu’est-ce que je fabrique là ? »
C’était le genre d’endroit où on laisse sa vie se dérouler, mais où l’on ne se trouvait pas soi-même, à moins que ce fût une ambition trop datée, à l’heure où l’on était censé se découvrir soi-même en plein tiers-monde, une fois cerné par la misère noire des autres. Je sentis une vague d’insatisfaction profonde m’envahir : insatisfaction de ne pas me trouver dans un endroit plus exotique et plus exigeant.
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Le montant de son offre était ridicule mais pouvait suffire à me faire repousser mon départ de deux mois. Ce fut donc un soulagement quand, à l’heure dite, Alexander, vêtu d’un blazer et d’une chemise où l’on voyait encore les plis d’apprêt, vint me chercher à l’angle de la rue de l’agence. Il sortit de sa Mercedes un peu démodée sans que ses yeux croisent les miens. Il prit ma petite valise, ouvrit la portière côté passager puis la referma derrière moi en inclinant la tête de manière respectueuse. Il était nerveux. J’étais brusque, craignant de voir le week-end tourner à la farce dès les premiers instants. L’horloge du tableau de bord indiquait 3:04.
Il me tendit une enveloppe.
« Vous voulez compter ce qu’il y a dedans ? »
À l’intérieur, je savais qu’il y avait ces billets aux couleurs éclatantes comme on en voit dans les boîtes de jeux de société.
« Non, je suis certaine que le compte y est.
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Combien de fois sent-on que le désir qui nous envahit vient masquer le fait que l’on n’ait rien à dire ? Je reconnaissais cette chaleur familière qui s’insinuait sous ma peau. Nos vêtements me semblaient un peu ridicules, comme s’ils attiraient l’attention sur les moments où nous n’en portions pas. Mis à part ces trois heures de voiture, nous n’avions jamais passé autant de temps ensemble et ni l’un ni l’autre n’avions guère l’habitude de parler ou, tout au moins, d’avoir des discussions régulières. Nous nous étions peut-être vus vingt fois en tout et pour tout et, au début, on ne se disait quasiment rien. Nous pouvions passer plusieurs heures ensemble, à peine interrompues par une requête ou, s’il était d’une tout autre humeur, par un ordre.
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Tout a commencé par une lettre qu’il avait adressée en avril à l’agence immobilière de mon oncle. Mon nom était écrit en lettres élégantes sur une épaisse enveloppe beige. Il avait toujours une manière un peu formelle de s’adresser à moi, comme si cet homme n’avait pas conscience de ses propres intentions. Il affectionnait particulièrement les attentions courtoises alors qu’elles me mettaient mal à l’aise. De fait, cette politesse n’était-elle pas une armure destinée à le protéger dans le combat qu’il m’engageait à livrer ? J’étais juste à côté du déchiqueteur à papier quand j’ai lu sa lettre.
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Combien de parents sont-ils prêts à admettre que leur rêve, c'est de ne pas avoir d'enfants ? (...) Quand on devient parents, la tragédie ce doit être de faire un bébé, et au début d'aimer ce bébé de toutes les façons dont on aurait voulu être aimé soi. Et puis le bébé, doucement grandit et devient quelque chose qu'on ne reconnaît pas : une personne distincte dotée de vos pires défauts. Quand on a des enfants, la tragédie ce doit être de d'apprendre par expérience qu'au fond de chaque parent se cache une boîte noire pleine de pensées infanticides. (...)
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Quand nous avons commencé à mieux nous connaître, nous nous sommes mis à inventer des scénarios, mais nos échanges se limitaient à l’élaboration de ces fantasmes. Au moment de nous rhabiller, je ne posais pas tellement de questions, et quand lui en posait, je n’y voyais que des banalités pour meubler le silence. Chacun s’efforçait d’oublier ce que nous avions hâtivement aperçu chez l’autre. Cet homme était timide et j’avais l’intuition qu’il évoluait suivant un code de conduite imperceptible mais palpable, que j’essayais de déchiffrer et d’adopter.
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