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Citation de ba33


Extrait p 102/103
Peu à peu, je me découvre autre.
De nouveaux sentiments me submergent, je lutte contre tant que je peux et comme je peux.
A la fin de cette première année sans Tignous, j’en ai dressé la liste. A sa relecture j’ai le vertige.

Une fatigue permanente. Je ne dors plus. Ou mal. Mon sommeil n’est pas réparateur. Je me réveille tous les matins, soulagée de sortir de l’horreur de mes cauchemars.
Le chagrin. Abyssal.
L’impossibilité de me déplacer en transports en commun et de voyager seule.
La solitude.
Le désarroi.
La peur. De tout.
L’angoisse d’une intrusion dans la maison.
Les crises de panique lorsque j’entends des sirènes hurler et des bruits secs qui claquent.
La colère.
Le manque de compassion.
Un désintérêt pour ce qui se passe en dehors d’ici, dans le monde et au bout de ma rue.
Les disputes avec mes proches nées de l’incompréhension de ce que je vis. Dégâts collatéraux…
Les crises d’angoisse.
L’effroi devant les dates d’anniversaire et symboliques.
La médiatisation abrutissante et, aussi, mes rapports épuisants avec l’administration.
Enfin, le fait d’être la « veuve de « et la peur de ne pas être à la hauteur.

Durant mes premières nuits d’insomnie, je suis terrorisées à l’idée que quelqu’un vienne casser les vitres de ton bureau et y mette le feu, que tous tes dessins brûlent. Alors je fais installer un rideau métallique. Tu aurais détesté, ce n’est pas « esthétique », je sais… Et puis une alarme contre les incendies. Puis une autre contre les intrusions. Et, finalement, j’en ai fait installer dans toute la maison.

Je dors avec une machette à coté de mon lit.
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