🔥👨🚒 La Petite Librairie, c'est tous les quinze jours ! Vos libraires Gérard Collard et Thomas Raymond vous présentent leurs dernières pépites littéraires. Ils sont accompagnés de chroniqueurs : Jacqueline Pétroz, Didier Debroux, Mélanie Cheymol ou encore Jean-Edgar Casel ! Un programme qui vous réservera des surprises et des rencontres exclusives ! A NE PAS MANQUER !!!!!!! 👨🚒🔥
Le cur de l'Angleterre de Jonathan Coe et Josée Kamoun aux éditions Gallimard
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Doggybags, Tome 14 : de Collectif, Neyef aux éditions Ankama
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Je m'appelle Lucy Barton de Elizabeth Strout aux éditions Livre de Poche
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La Fabrique des salauds de Chris Kraus et Rose Labourie aux éditions Belfond
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Belgiques de Jean Jauniaux aux éditions Ker
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L'éternité, brève de Etienne Verhasselt aux éditions Le Tripode
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Paris - Bars & restos planqués de Antoine Besse aux éditions Parigramme
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Paris Restos du Monde de Vanessa Besnard aux éditions Parigramme
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A chacun son resto - 120 adresses pour inviter sans se tromper de Vanessa Besnard aux éditions Parigramme
Paris zen & relax de Sophie Herber aux éditions Parigramme
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Le thé à Paris de Caroline Da-chavigny aux éditions Parigramme
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La Police des fleurs des arbres et des forêts de Romain Puertolas aux éditions Albin Michel
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L'Aviatrice de Paula McLain aux éditions Livre de Poche
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La Troisième Hemingway de Paula McLain et Florence Hertz aux éditions Presses de la Cité
https://www.lagriffenoire.com/138906-...
L'ultime mystère de Paris de Bernard Prou aux éditions Anne Carrière
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La Chorale des dames de Chilbury de Jennifer Ryan et Françoise Du Sorbier aux éditions Livre de Poche
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Vorrh de B. Catling, Alan Moore aux éditions Fleuve
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Street art de Simon Armstrong et Camille Fort aux éditions Flammarion
https://www.lagriffenoire.com/1014551...
Dates clés de l'histoire de l'art - L'Art en Poche de Lee Cheshire et Camille Fort aux éditions Flammarion
https://www.lagriffenoire.com/123742-...
Pop Art - L'Art en Poche de Flavia Frigeri et Camille Fort aux éditions Flammarion
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Surréalisme de Amy Dempsey et Camille Fort aux éditions Flammarion
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Impressionnisme de Ralph Skea et Camille Fort aux éditions Flammarion
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Art moderne et contemporain - L'Art en Poche de Amy Dempsey et Camille Fort aux éditions Flammarion
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Apprendre à lire les images - L'Art en Poche de Susan Woodford et Camille Fort aux éditions Flammarion
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Les simples de Yannick Grannec aux éditions Anne Carrière
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Nous qui nétions rien de Madeleine Thien et Catherine Leroux aux éditions Phébus
https://www.lagriffenoire.com/136494-...
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Dès dix-neuf quarante-sept, l’organisation juive clandestine Hagana employa des centaines d’armes à feu en provenance des réserves du général Rommel, acheminées à dos de chameau par le Sinaï jusqu’en Palestine.
Un an plus tard, juste avant le début de la guerre d’indépendance, les Israéliens achetèrent à Prague vingt-cinq des avions Messerschmitt fabriqués pour la Luftwaffe dans les usines Avia, recouvrirent les croix gammées d’étoiles de David et, dans la bonne tradition Messerschmitt, allèrent canarder les Spitfires ennemis (repeints à l’égyptienne).
Durant les combats acharnés contre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les royaumes d’Irak et d’Égypte, des MG42, qu’on appelait aussi « tronçonneuses de Hitler », furent importés en fraude du sud de la France jusqu’en Israël.
Des pistolets Heckler & Koch furent fournis en masse par les familles de la mafia sicilienne.
Chez des marchands de canons grecs, on trouva des MP40 en quantité non négligeable.
En bref : les armes allemandes empêchèrent la défaite des forces israéliennes.
Rien n’est plus fiable que le doute.
Pour ce qui est des opérations improbables, voire franchement délirantes, les États-Unis occupent la première place du tableau d’honneur international, et de loin. Ainsi, je tiens de Donald Day lui-même que sous son commandement, un service technique entier passa des mois à étudier la possibilité d’incendier Tokyo à l’aide de chauve-souris que l’on serait allé chercher dans leurs cantonnements troglodytiques des Rocky Mountains. Et ce en leur attachant des bombes incendiaires sur le dos avant de les lâcher dans les airs ...
... la jeunesse est toujours nudité, transparence absolue, tandis que la vieillesse est opaque à tous les regards).

Je sortis docilement mon carnet de croquis de la poche de mon uniforme, pris un crayon et commençai par les yeux. Il faut toujours commencer par là : beaucoup de gens qui ne savent pas dessiner croient à tort qu’on peut commencer par les traits du visage ou par le nez, alors que c’est le début de la fin. Je dessinai des yeux de hyène, car Himmler avait un rire de hyène, un rire perçant qui s’arrêtait net. Il avait de minuscules dents, mais ces dernières allaient devoir attendre. Sous les yeux, je plaçai un groin, un beau groin de cochon, et sous le groin, une moustache, et sous la moustache, une gueule ouverte et toute tordue, comme un museau de vache, dont je fis sortir un peu de foin. Pas de menton pour Himmler, car il n’en avait pas, les oreilles devinrent celles d’un ouistiti, et pour finir, au moment de choisir la silhouette, après avoir hésité entre la carpe et l’hippopotame, je me décidai pour le bon vieux porc domestique, avec ses grosses bajoues.
... dès la fondation de cet État, l’Allemagne se retrouva frappée de herem, un interdit rabbinique valable pour l’ensemble de la population, du nouveau-né au vieillard. Tout échange, tout commerce, toute relation avec l’Allemagne furent suspendus. La langue allemande, la musique allemande, l’importation de journaux allemands, de magazines allemands et de livres allemands, la mise en scène de pièces de théâtre allemandes, l’élevage de bergers allemands et jusqu’à la confection de gâteaux allemands furent prohibés en Israël ... Et l’État défendait à tout Israélien de se rendre dans le pays proscrit, que ce soit pour un enterrement, pour une bar mitzwa, pour voir un proche malade ou même récupérer ses biens volés – aussi la phrase : « Valid to any country except Germany » était-elle tamponnée sur chaque passeport.
La gratitude humaine n’est pas un roc sur lequel construire.
... ces souvenirs étaient l’objet de ma nostalgie, je le sentais, ces souvenirs d’un autre âge dont nous ne réchappons pas, tous autant que nous sommes. Mais les souvenirs ne sont pas la vie, ils sont la mort de tout ce qui est présentement.
... la capitale lettone n’était pas un creuset. Ni un lieu d’assimilation. Non, Riga n’était pas New York. Plutôt Le Cap. Ambiance apartheid. Les nationalités ne se mêlaient pas les unes aux autres. Chaque culture restait enfermée dans son kraal, fonctionnait en autogestion, avait ses propres députés à la Saeima, ses propres écoles, son propre club de sport, oui : il y avait un yacht-club letton, un yacht-club germano-balte et même un yacht-club juif. Les casquettes des écoliers n’étaient pas uniformisées, leur couleur dépendait des origines de leur propriétaire. Comme nous fréquentions l’école allemande, nous avions une casquette verte, les juifs une bleu clair, les Russes une bleu foncé, les Lettons une rouge foncé – rouge calville d’automne, d’après moi (la couleur de leur drapeau) –, et il y avait même des casquettes estoniennes et polonaises.
À l’époque, c’était une première mondiale, tout comme le KGB (« Kerberos glotzt blöde – Le Cerbère a l’air crétin », sarcasme favori de Reinhard Gehlen), qui n’était encore qu’un jeune chiot joueur et portait, en ce temps-là, un nom différent, mais commençait à devenir ce que nous connaissons aujourd’hui : un monstre aux aboiements métalliques et au souffle mortel, doté de cent têtes et d’une queue de serpent qui n’était autre que moi.