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Citations de Christelle Dabos (1583)


Sa question fut laconique :
- votre cœur?
-Il va bien, balbutia-t-elle. L'illusion est passée. Je me sens m...
Ophélie ne termina pas sa phrase. Thorn avait refermé ses bras sur elle avec une force qui lui coupa le souffle. Elle ouvrit grand les yeux sur cette obscurité qui produisait des battements précipités. Elle ne comprenait pas Thorn aurait dû l'accabler de reproches, la secouer furieusement. Pourquoi la serrait-il contre lui?
- Quand je vous ai dit que vous aviez une prédisposition surnaturelle aux catastrophes, ce n'était pas une invitation à me donner raison.
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Ophélie se sentie honteuse d’être entrée dans cette chapelle sans une seule pensée pour la femme qui reposait au fond du cercueil. Oublier les morts, c’était comme les tuer une seconde fois.
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- Je vous donne rendez-vous. Un rendez-vous officiel, de futur mari à future épouse. Vous me recevez toujours ?
- Oui, oui, je vous reçois, bredouilla-t-elle. Mais enfin, pourquoi nous voir ? Je viens de vous dire…
- Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’être ennemis, trancha Thorn. Vous me compliquez la vie avec votre rancœur, nous devons impérativement nous réconcilier. Je n’ai pas le droit de pénétrer dans le gynécée : retrouvez-moi à l’intendance, insultez-moi, giflez-moi, cassez-moi une assiette sur la tête si ça vous chante, et puis n’en parlons plus. Votre jour sera le mien. Ce jeudi m’arrangerait. Disons… (Il y eut, dans le cornet acoustique, un bruit de pages tournées à la hâte.) Entre onze heures trente et midi. Je vous note sur mon emploi du temps ?
Suffoquée, Ophélie raccrocha le combiné avec autant de colère que si elle l’avait abattu sur le crâne de Thorn.
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Quand Thorn s’écarta finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes.
- Je vous préviens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus.
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- La première fois que je vous ai vue, je me suis fait une piètre opinion de vous. Je vous croyais sans jugeote et sans caractère, incapable de tenir jusqu'au mariage. Ça restera à jamais la plus grosse erreur de ma vie.
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- Je vous aime, répéta t'elle d'un ton inflexible. C'est ce que j'aurais du vous répondre quand vous vouliez connaitre la raison de ma présence à Babel. C'est ce que j'aurai dû vous répondre à chaque fois que vous vouliez savoir ce que j'avais vraiment à vous dire. Bien sûr que je désire percer les mystères de Dieu et reprendre le contrôle de ma vie, mais... Vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traité d'égoïste et à aucun moment je me suis mise, moi, à votre place. Je vous demande pardon.
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 — J’ai tué un homme.
Il avait jeté cela d’un ton nonchalant, comme une banalité, entre deux lampées de soupe. Les lunettes d’Ophélie blêmirent. A côté d’elle, la tante Roseline s’étrangla, au bord de la syncope. Berenilde reposa sa coupe de vin d’un geste calme sur la nappe de dentelle.
— Où ? Quand ?
Ophélie, elle, aurait demandé : « Qui ? Pourquoi ? »
— A l’aérogare, avant que je n’embarque pour Anima, répondit Thorn d’une voix posée. Un disgracié qu’un individu mal intentionné m’a dépêché aux trousses. J’ai quelque peu précipité mon voyage en conséquence.
— Tu as bien fait.
Ophélie se crispa sur sa chaise. Comment donc, c’était tout ?
« Tu es un assassin, parfait, passe-moi le sel… »
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On peut aimer d'un seul regard. D'ailleurs, on ne s'aime jamais si bien que quand on se connaît fort mal.
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– La seule véritable erreur est celle qu’on ne corrige pas.
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"Sauf ton respect, fille, tu n'es pas la feuille la plus avantageuse de notre arbre généalogique. Je veux dire, c'est juste un musée que tu tiens, pas une orfèvrerie "
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- Cinquante-six.
Il désenroua sa voix d’un raclement de gorge. Jamais Ophélie ne l’avait vu aussi intimidé, en dépit des efforts qu’il déployait pour ne rien en montrer.
- C’est le nombre de mes cicatrices.
Elle ferma, puis rouvrit les yeux. Elle le sentit à nouveau, en plus violent encore, cet appel impératif qui lui venait du fin fond du corps.
- Montre-les-moi.
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- Il m’a fallu plus de deux ans pour mettre en place des groupes de lecture qualifiés afin de passer au crible toutes les collections. Le premier ouvrage que vous prenez par inadvertance est le bon. Votre propension à malmener les statistiques est effrayante.
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Thorn baissa vers Ophélie son grand nez, qui portait l’empreinte de ses doigts, pour la considérer avec le plus grand sérieux.
- Si à un moment quelque chose ne te convient pas… un geste que j’ai, un mot que je n’ai pas... tu dois me le dire. Je ne veux pas avoir à me demander pourquoi je n’arrive pas à rendre ma femme heureuse.
Ophélie se mordit l’intérieur de la joue. La vérité, c’était qu’ils se situaient désormais tous les deux en terre inconnue.
- Je suis déjà heureuse. Un peu plus que cela, même.
Les lèvres sévères de Thorn furent parcourues d’un frémissement. Il se pencha sur elle, résolument cette fois, mais l’articulation de son armature de jambe se bloqua, le figeant en plein élan. Il en fut si exaspéré qu’Ophélie ne put contenir son rire plus longtemps.
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- Vous êtes Miss Ophélie, la liseuse d'Anima ? demanda Lazarus, alors qu'il l'examinait par-dessus ses bésicles roses.
- Oui, monsieur.
- C'est merveilleux ! s'enjoua-t-il en confiant son haut-de-forme et sa canne à Walter. Je suis allé sur Anima deux fois, c'est tellement pittoresque. Vos petites maisons de brique ont du caractère... je veux dire au sens propre, un vrai caractère, pas toujours excellent d'ailleurs. Une porte m'a coincé les doigts, une fois, parce que j'avais oublié d'essuyer mes souliers sur le paillasson.
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Résignée ? Pour être résignée, il faut accepter une situation, et pour accepter une situation, il faut comprendre le pourquoi du comment. Ophélie, elle, ne comprenait rien à rien. Quelques heures auparavant, elle ne se savait pas encore fiancée. Elle avait l’impression d’aller au-devant d’un précipice, de ne plus s’appartenir du tout. Quand elle risquait une pensée vers l’avenir, c’était l’inconnu à perte de vue. Abasourdie, incrédule, prise de vertiges, ça oui, elle l’était, comme un patient à qui l’on vient de diagnostiquer une maladie incurable. Mais elle n’était pas résignée.
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J’ai passé ma vie entière à être neutre, éducation oblige, et, s’il y a bien une leçon que j’ai retenue, c’est que « neutralité » est une jolie façon de dire « lâcheté ».
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- Vous voulez régler tous les problèmes par vous-même, poursuivit-elle d’une voix épaisse, quitte à utiliser les gens comme des pièces d’échiquier, quitte à vous faire détester du monde entier.
- Et vous, vous me détestez encore ?
- Je crois que non. Plus maintenant.
- Tant mieux, grommela Thorn entre ses dents. Parce que je ne me suis jamais donné autant de mal pour ne pas être détesté de quelqu’un.
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− J’ai eu un petit téléphonage avec ta maman, hier au soir, mâchonna-t-il dans ses moustaches. Elle était tellement excitée que je n’ai pas saisi la moitié de sa jacasserie. Mais bon, j’ai compris l’essentiel : tu vas enfin passer à la casserole, on dirait.
Ophélie acquiesça sans mot dire. Le grand-oncle fronça aussitôt ses énormes sourcils.
− N’allonge pas cette tête, s’il te plait. Ta mère t’a trouvé un bonhomme, il n’y rien plus rien à redire.
Il lui tendit sa tasse et se rassit lourdement sur son lit, faisant grincer tous les ressorts du sommier.
− Pose tes fesses. Il faut qu’on cause sérieux, de parrain à filleule.
Ophélie tira une chaise vers le lit. Elle dévisagea son grand-oncle et ses flamboyantes moustaches avec un sentiment d’irréalité. Elle avait l’impression de contempler, à travers lui, une page de sa vie qu’on lui déchirait juste sous le nez.
− Je me doute bien pourquoi tu me louches dessus ainsi, déclara-t-il, sauf que, cette fois, c’est non. Tes épaules tombantes, tes lunettes moroses, tes soupirs de malheureuse comme les pierres, tu les ranges au placard. (Il brandit le pouce et l’index, tout hérissés de poils blancs.) Deux cousins que tu as déjà rejetés ! Ils étaient moches comme des moulins à poivre et grossiers comme des pots de chambre, je te le concède, mais c’est toute la famille que tu as insultée à chaque refus. Et le pire, c’est que je me suis fait ton complice pour saboter ces accordailles. Je te connais comme si je t’avais faite. Tu es plus arrangeante qu’une commode, à jamais sortir un mot plus haut que l’autre, à jamais faire de caprices, mais dès qu’on te parle de mari, tu es pire qu’une enclume ! Et pourtant, c’est de ton âge, que le bonhomme te plaise ou non. Si tu ne te ranges pas, tu finiras au ban de la famille et ça, moi, je ne veux pas.
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- J'observe mon existence sous un angle différent, déclara-t-il gravement.
- Voyez-vous cela ! Et qu'en déduisez-vous ?
- Qu'à l'endroit ou à l'envers, elle est absolument vide de sens.
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Elle oublia l'appréhension, elle oublia la chaleur, elle oublia jusqu'à la raison de sa présence ici et, quand elle fut vide d'elle-même, elle posa les mains sur la botte de la statue.
L'ombre du mémorial reflua comme une marée, tandis que le soleil faisait marche arrière dans le ciel. Le jour céda la place à la nuit, aujourd'hui devint hier et le temps explosa sous les doigts d'Ophélie. Ce n'étaient plus ses doigts à elle. C'étaient des centaines, des milliers d'autres doigts qui caressaient la botte de la statue, jour avant jour, année avant année, siècle avant siècle.
Pour porter chance.
Pour réussir.
Pour guérir.
Pour de rire.
Pour grandir.
Pour survivre.
Et soudain, alors qu'Ophélie se diluait dans cette foule de mains anonymes, elle retrouva ses mains à elle. Ou plutôt des mains qui étaient les siennes sans être les siennes. Et ce fut à travers des yeux qui étaient les siens sans être les siens qu'elle observa la statue. D'un métal brillant, le soldat brandissait fièrement son fusil sous les mimosas en fleur, sa tête emportée par l'obus qui avait détruit le porche de l'école derrière lui.
" Il sera une fois, dans pas si longtemps, un monde qui vivra enfin en paix."
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