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Citations de Christian Estèbe (182)


Et puis l'enfant a grandi, et puis l'enfant n'a pas tout oublié, cela restait dans sa mémoire. Il s'est mis à lire des livres, beaucoup de livres, certainement beaucoup trop pour son âge, comme s'il ne voulait pas oublier, qu'il voulait savoir, comprendre. (p.189)
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Orme n'a plus mal. Il mange lentement en regardant par la fenêtre. Il observe aussi les moines et se demande comment les gens, ailleurs dans le monde, peuvent engloutir tant de nourriture avec tant de bavardages (et lui-même, lorsqu'il était bien portant) (p.48)
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Stève avait écrit un océan de mots pour tenter de se sauver du naufrage qu’était sa vie . (p.159)
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Parfois, Stève s'en va faire la tournée des poubelles pour ramasser des livres abandonnés. Il les recueille et leur parle doucement, comme ces vieilles femmes qui soignent les chats, les chiens errants et donnent à manger aux mouettes près du vieux port.
On pourrait croire que ces livres ne pouvaient plus parler, n'avaient plus rien à dire à personne, qu'ils étaient devenus muets et se tenaient sales et dépenaillés du côté de la langue arrachée. Mais il n'en est rien. Il les nettoie et les emporte chez lui, les range avec tous les autres, qui montent pour lui une garde silencieuse. Chers vieux livres amis. (p.98-99)
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Il arrange les nouveautés, trie les invendus pour les retourner aux éditeurs. Des centaines de livres que personne ne lira, que personne n'ouvrira, destinés à se perdre dans des entrepôts, puis à glisser lentement vers le pilon (100 millions d'ouvrages pilonnés par an) à moins qu'un bouquiniste ne leur offre une nouvelle vie (vive les bouquinistes!). Stève jongle, habile, entre la nouveauté et le fonds. Libraire ? Pourquoi pas ? Vendeur de livres en tout cas, commerçant. Un petit épicier de luxe, pour les affamés, pour les curieux, pour les chercheurs de trésors, les aventuriers en pantoufles, comme disait Mac Orlan. (p.40-41)
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Passer de l'écrit vain, à l'écrit vrai, lever le voile des mots d'usage, des mots d'usure. Comment gratter les mots. Ecrire pour retrouver en soi ce qui parle à soi, donc à tous. Etroite est la passerelle, et il faut être un peu funambule pour tirer l'or de cette vieille matière corrompue que sont les mots. (p. 147)
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Ce qui est positif lorsqu'on est au fond d'une profonde dépression, c'est que peu à peu, toute peur, toute crainte s'évanouit. C'est un étrange lâcher-prise, qui confine plutôt à une sidérale indifférence à son soi social. Plus peur des coups, de la violence, du mépris, du regard des autres, de leur pitié, de leur curiosité ou de leur indifférence. (p. 97)
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[Avec Yvan Audouard ]
Nous parlons aussi de Pagnol, de Félix Castan, de Giono et de son livre- L'Homme qui plantait des arbres-. Le succès venu, les touristes arrivèrent par cars entiers pour rencontrer cet homme qui plantait des arbres, alors Giono disait :
"Non seulement mon personnage leur plaît, mais en plus ils voudraient qu'il existe !" (p. 102)
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Je suis resté là un long moment, les mains dans les poches. J'avais terminé ma longue journée de vendeur de livres, je n'étais ni triste ni fatigué. (...) le moteur de la camionnette tournait bien, les caisses de bouquins étaient en place et je m'étais acheté un havane.
J'étais vivant, je n'avais pas fait la révolution, mais j'aimais la littérature et les écrivains. Il faisait un temps merveilleux, bleu et or, comme dans un livre d'images : profusion consolante des choses ! (p. 106)
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_ Longtemps je me suis préoccupé du mal. J'ai voulu savoir à quoi ça ressemblait. Ca ne ressemble à rien, c'est commun, ordinaire, c'est presque comme tout le monde. C'est parfois un ami, parfois un ennemi, il n'a que le visage qu'on lui prête, mais il n'a pas de pitié. C'est sa différence avec le bien : le mal ne connaît pas la pitié. (p.84)
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Le savoir est une Montagne magique à escalader. (p.63)
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Allons, il faut poursuivre. Ce livre sera son seul tombeau. Même si mon cahier d'écolier à gros carreaux rechigne à la besogne. (p. 29)
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Je garde la bibliothèque. Silence dans le collège , silence rare et précieux. Lectures : -La Vie des fourmis- de Maurice Maeterlinck, admirable leçon de philosophie, sur un ton érudit et badin. Antoine Blondin, Les Enfants du bon Dieu, où il parle de sa classe d'histoire en un style qui résume et révèle sa grande sensibilité : " Chaque rentrée des classes ressemble d'abord à un rendez-vous. On croit qu'on a des choses à se dire. On voudrait des mots nouveaux pour ces visages neufs, c'est presque une ambition d'amour." (p. 30)
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L'on a beau dire et beau faire, le geste suit le geste et nous allons vers les rendez-vous que nous nous sommes fixés depuis toujours. (p. 94)
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Certains auteurs donnent une pièce du puzzle de la grande œuvre, les génies livrent d’un seul coup d’un seul, le puzzle tout entier. Ils inventent un monde avec son langage, qui viendra enrichir le langage universel. Voilà ce que je voudrais expliquer aux élèves. Ce matin j’avance par petites touches et les enfants accrochent bien à mes explications. (p. 21)
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Il tourne la tête pour écouter.
C'est probablement un troupeau. Il se remet à marcher, il aimerait parler à quelqu'un et qu'il lui soit répondu quelque chose de beau, de vrai, quelque chose qui l'encourage à rester. (p.51)
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Cette lutte avec soi-même est une terra incognita où personne ne peut aller, où personne ne peut venir. Ni psys, ni compagnes, ni enfants, ni amis. Ce désert absolu qu'est une dépression nerveuse grave est une arène glacée où le gladiateur est à la fois lui et l'autre, bourreau et victime. (p. 60)
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Soudain, tout lui paraît neuf, tant de choses qu'il croyait avoir vues, tant de choses qu'il pensait connaître par coeur, et le voilà éberlué. (p.23)
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Il y a en elle de la vérité à vouloir ainsi vers cette tension poétique. Ce n'est pas la vaine gloire qu'elle cherche, ni aucune sorte de reconnaissance. Il sent bien qu'écrire de la poésie est pour elle comme un souffle neuf, un poumon d'acier bleu qui la maintient en vie (...) (p.107)
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Je vais tenter de raconter ce qui s'est vraiment passé. Je sais pourtant que raconter, c'est vouloir retenir un nuage, se remémorer un chant ancien qui s'est tu. Mais dire, c'est parfois tout ce qui reste, lorsque se taire n'est pas encore possible.
(P177)
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