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Citation de Lismonde


Je voulais une qualité qui soit propre au métier, c’est-à-dire aux matières mêmes que j’utilisais pour obtenir une estampe. Et c’est d’ailleurs, en effet, une démarche commune à tout ce que je fais. Lorsque j’ai fait des vitraux, au lieu de partir d’une œuvre picturale préexistante et d’en faire une interprétation avec du verre (comme, en gravure, il y a une gravure d’interprétation, comme l’étaient mes premières gravures qui partaient d’une peinture, d’une gouache ou d’une aquarelle), je suis parti de la matière même. Lorsqu’on demande des vitraux à un artiste, les trois quarts du temps, même toujours, je crois, l’artiste est obligé de faire des projets pour passer devant des commissions qui doivent accepter le projet qu’il présente. Lorsqu’on m’a demandé les vitraux de Conques, je n’ai pas fait d’aquarelle ou un quelconque projet pictural. Étant donné ce qu’est l’endroit, étant donné ce qu’est cette architecture conçue avec la lumière, ma recherche allait être celle d’une lumière que ce lieu demandait ou inspirait. Ce que je voulais, c’était couper d’abord le regard, le circonscrire à l’intérieur de l’abbatiale. J’ai donc cherché un verre qui coupe complètement le regard, mais translucide et laissant passer la lumière en la modulant, et je me suis mis à ce moment-là, non pas à faire des esquisses, non pas à faire des gouaches, des aquarelles, je me suis mis à fabriquer des échantillons de verre. Ne trouvant pas le verre qui me paraissait correspondre, j’ai commencé, ce qui était une folie à vrai dire, à tenter de fabriquer un verre correspondant à ce que je voulais : je créerai les formes en les pensant avec le matériau qui me servirait à produire. Ce qui n’est pas passer d’un procédé pictural à une interprétation avec du verre.
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