Christian Lacroix

Certains d'entre vous ont peut-être eu la chance de voir dernièrement, au Grand Palais à Paris, l'exposition consacrée aux premiers travaux de Lucien Clergue disparu en 2014 à l'âge de 80 ans.

A l'occasion de cet événement, François Hébel et Christian Lacroix ont conçu ce très joli livre qui met en lumière la passion précoce d'un jeune arlésien pour la photographie.

Outre des centaines de tirages de Lucien Clergue datant de 1955 à 1973, cet ouvrage regroupe une impressionnante série de photos, certaines prises par des anonymes en 1944, intitulée “Arles après les bombes”.



La destruction de sa ville natale puis la lente agonie de sa mère malade vont avoir un impact sur les premiers travaux de Lucien. Au sortir de l'adolescence, ses premiers clichés sur les ruines de cimetières et sur des animaux morts montrent combien l'âme du jeune homme est tourmentée.

L'univers tzigane le fascine. Dans le quartier gitan de la Roquette à Arles et plus tard aux Saintes-Maries-de-la-Mer il se sent chez lui et saisit sur l'instant ces moments ce communion fraternelle (l'attroupement autour d'un guitariste, la danse improvisée d'une jeune femme au centre d'une ronde, les pitreries goyesques d'hommes sur les marches d'une roulotte...) où transparaissent l'esprit festif et la fierté de la diaspora.



Lucien a un peu plus de vingt ans et sa rencontre avec Pablo Picasso, de passage à Arles lors d'une corrida, va donner un coup de pouce à sa notoriété. le peintre espagnol apprécie le travail de l'arlésien et illustre la couverture de ses premiers albums.

Dès lors son oeuvre s'enrichira de ses rencontres avec des personnalités aussi talentueuses que diverses : Manitas de Plata, Jean Cocteau, Saint-John Perse, Christian Lacroix...



L'appui de ses amis aidant, le talent de Lucien Clergue éclate au grand jour. Ainsi sa façon de mettre en majesté le taureau dans l'arène, en le photographiant par-dessous la barricade, donne-t-elle un résultat étonnant de beauté !

Mais le grand public découvrira véritablement ce photographe de génie par ses nus féminins dans les vagues. L'extraordinaire sentiment de liberté qui se dégage de ces clichés en noir et blanc est bien en phase avec la contre-culture des années 60.



Ce livre d'art se termine par deux séries (“Contrastes” et “Langage des sables”) ayant la seule nature pour objet. Ces images abstraites tirées de son exploration des terres provençales et camarguaises soulignent le grand éclectisme d'un photographe d'avant-garde.



“Lucien Clergue - Les premiers albums” renferme un peu de la mémoire du siècle passé, il vous invite à un fascinant voyage en compagnie d'un artiste constamment en recherche d'instants d'humanité à immortaliser.

Ce livre touchera tous ceux qui aiment les livres, qui aiment lire dans leur tête ou à voix haute, qui aiment la littérature, les écrivains, les bibliothèques, et bien sûr les librairies et les libraires qui nous offraient ce précieux ouvrage pour la Saint Georges.

Nous ouvrons la couverture, enveloppée d'une sublime jaquette repliée délicatement (n'oubliez pas de la déployer au moins une fois), pour pénétrer dans l'univers des mots, des livres. Et là, même si nous le savions déjà, au détour de la préface, tellement convaincante et agréable à lire (ne la zappez pas surtout !), nous comprenons profondément qu'il ne sera plus question d'acheter nos livres n'importe où dorénavant mais bien chez un libraire indépendant !

Puis nous avançons et touchons le coeur du sujet, l'amour des livres, de la littérature et des auteurs : que de belles rencontres dans cet abécédaire si poétiquement illustré par Christian Lacroix, que de rêveries, que d'envies.

Quand vous refermez ce livre, vous avez faim, faim d'en lire encore tant et plus : les livres des auteurs qui se sont confiés à nous, et les livres des auteurs dont ils nous parlent... Vous ne savez plus où donner de la tête, et tant mieux ! Merci du cadeau, chers amis libraires !

Livre proposé par la fête des libraires indépendants du 26 Avril...



Cet abécédaire propose divers horizons avec des auteurs différents en lien avec la lettre présentée. L'optique est également de prôner les libraires indépendants.



Cet abécédaire est bien sympathique à lire mais pas d'une traite puisqu'on se perd vite dans les différents thèmes abordés...

Découvertes d'auteurs pourtant connus et parfois quelques envies d'élargir l'horizon de lecture déjà connu!

A chaque fois que j'ouvre ce livre, je me dis que ce mec est un génie, parce que non seulement les croquis sont beaux, mais une fois réalisés ils sont sublimés, alors que c'est souvent l'inverse dans la mode!

C'est une bonne idée d'avoir fait "se rencontrer" des écrivains d'après le critère alphabétique, Pierre Bergounioux se rapprochant d'Emmanuel Berl et Véronique Ovaldé de Yoko Ogawa !

Il y a quelques petites "entorses" à l'idée de base avec Anonyme, E muet, Union des Libraires et X qui est ami avec Claude Burgevin.

Longue vie à toutes les librairies indépendantes et aux libraires!