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Critiques de Christian Page (II) (24)
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Belleville au coeur

Monsieur Page,



Comme d'habitude lors des opérations « Masse critique » je commence par consulter la liste des livres proposés mais cette fois, je me suis arrêté dès la lettre B sans aucune envie d'aller voir plus bas. « Belleville au coeur », c'était celui là et pas un autre. « Mon » 11e qui me manque toujours autant malgré l'océan qui berce aujourd'hui mon quotidien, ce Paris populaire loin des Elysées et de leurs chants, votre titre ne me laissait pas d'autre choix que de le demander.

J'ai quand même été voir de quoi il retournait et le sujet n'a fait que rendre votre livre encore plus nécessaire dans ma petite bibliothèque.

Premier uppercut, ce constat d'Eloi, lui qui vous a accompagné pendant l'écriture de votre livre, un soir de partage du froid d'un bout de trottoir, du confort d'un carton, d'une couverture, d'un duvet. Un soir comme tous les soirs où l'amnésie du monde semble faire de vous un passager clandestin de la vie. Un soir comme tous les soirs où quelques volutes de fumée aident à expulser une rage qui pourrait naître du trop plein de regards mêlant gêne, dégout, pitié, dédain et autres réjouissances du genre...

« Je me souviens de leurs regards. Souvent furtifs, tous différents. Jamais je ne me suis senti tant observé et, étrangement, aussi invisible ».



Vous ne condamnez pas, vous ne jugez pas le passant qui passe, celui qui tourne la tête. Vous savez que la plupart du temps ce n'est dû qu'à la peur. Celle d'être mis face à l'éventualité d'un futur qui peut venir frapper à la porte de n'importe qui. Vous le savez mieux que quiconque, vous qui avez servi de grands crus aux stars, et vous le rappelez très justement.

J'admire le ton que vous avez donné à votre livre, les chemins que vous lui avez fait prendre. Plutôt que la rage contre un système, plutôt que la haine contre la société vous avez fait ressortir du beau à travers des amitiés fortes, des moments de solidarité dans un « milieu » où contrairement à ce que je voulais croire elle n'existe pas toujours pour ne pas dire rarement. Malgré la peine du quotidien, vous êtes là, debout. Quelques béquilles venues d'herboristeries artisanales ou de distilleries vous ont peut être aidées à tenir, et alors ? Vous êtes, avec certains de vos amis, debout quand tant de bien pensants courbent l'échine et vont jusqu'à ramper pour un peu plus de superflu, pour un peu plus de pouvoir, pour un peu plus d'inutile quand tant n'ont même pas le minimum.

Un brin désabusé, on le serait à moins, mais pas haineux. Et pourtant, comment pouvons nous nous résigner à vivre dans une société qui accepte que des gens dorment dehors. Je vous ai entendu dire à Griveaux de bouger son cul lui et les politichiens de tous poils mais bon… là encore vous êtes bien placé pour savoir, en tant qu'ancien activiste du DAL du temps de la rue du Dragon, que le politicien est lent en actes dans certains domaines.

Des trois catégories de gens que vous citez, je me classe dans la masse des timides, malheureusement. Ascendant samaritain en cas d'urgence mais timide quand même. J'espère que des babélioteurs comprendront après avoir lu votre livre.

La gorge se serre parfois à la lecture même si vous ne faites rien pour ça. Vous ne nous servez pas une longue plainte, juste un quotidien avec ses petits bonheurs et ses angoisses.

Parmi ces petits bonheurs, vous m'avez appris l'existence des « cafés suspendus ». Je vais aller fouiller sur le net voir si ici à Lorient, certains bars ont le petit sticker. Et puis ces gens qui aident pour une nuit, pour une soupe, ce sont des sourires. Sourire que j'ai eu aussi au cours des pages qui parlent des missions. J'avoue que j'aime bien l'anti clérical ( à ne pas confondre avec ceux qui croient à quelque chose et contre qui je n'ai rien) mais je sais reconnaitre quand l'acte se joint à la parole, même si vous êtes obligés d'écouter le prêche du bon samaritain de service.

Ces trois ans de vie que vous m'avez fait partager je ne les souhaite à personne contrairement aux quelques heures de lecture que vous m'avez offerte.

J'en profite pour remercier aussi Babélio et votre éditeur Slatkine & Cie.

Merci monsieur Page et espérons qu'un jour la planète sera une belle ville au coeur sans limite.

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Belleville au coeur

Vivre dans la rue...

Christian Page, comme dans un journal, nous retrace son parcours avec beaucoup de sincérité, d'humanité sans jamais tomber dans le pathos. Du jour au lendemain, n'être plus rien, presque plus un humain. Un livre qui démontre la pauvreté, la précarité, l'insécurité, de réels problèmes de société. Il y a ceux qui n'osent pas, ceux qui font semblant de ne pas voir et ceux qui aident. (Les bons samaritains comme il les appelle). N'est-elle pas la population la plus transparente au monde? Authentique et touchant!



Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie
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Belleville au coeur

Ce que j’ai ressenti:



***Quitter une vie…

Christian Page a perdu son quotidien confortable, sa petite famille, et se retrouve à la rue… Comme ça, un peu par hasard, un peu par inaction, anéanti par le tour du destin venu le foudroyer… Avec Belleville au coeur, il nous confie ses journées grises…Il est difficile de quitter cette histoire de vie, de rester insensible à la galère d’un homme, de s’apercevoir qu’un tel dérapage peut survenir à tout moment…SDF, vivre dans les rues de Paris, survivre chaque heure de chaque jour, il nous sensibilise sur les indifférences et les stigmatisations de la société.



« Dans la rue, on n’a pas droit à l’erreur, on tombe pour un rien. »



***Quitter la liberté…

« Ma liberté, je vous la laisse…« …Jour après jour, il lutte pour sa vie, tout en tenant à rester un homme digne, avec le peu de moyens qui lui reste, un sac à dos comme compagnon de route. Il se raconte, parle des quotidiens difficiles et des réalités de cette vie de cauchemar, avec quelques fois, des jours chanceux et d’autres, désastreux. La rue, c’est de l’entraide autant qu’un danger permanent…Des gestes simples comme se laver ou dormir, devient une épopée journalière et rythme ses vies de misères…



« Cette nuit-là, il a erré comme un fantôme jusqu’à l’épuisement. »



***Laisser une fleur…

La lecture a toujours été la bouée de sauvetage de Christian Page, alors déposer des mots d’espoir dans ce témoignage était comme, une fleur qui pousserai au milieu du béton…Parce qu’il en reste encore, de ces personnes qui vivent sur les pavés, des inconnus qui se perdent dans les rues, des corps que l’on retrouvent, sans vie, au détour d’une intersection…Ce Belleville au cœur est un joli cri du cœur, pour que tous les autres ne soient plus invisibles…J’ai été très touchée par cette lecture.



« La justice ne vous protège pas, nous, les misérables. Elle nous attaque, elle nous traque, elle nous enterre. »







Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Belleville au coeur

- On ne sera plus là ce soir.



Une phrase et la vie de Christian Page, 46 ans, va basculer.

Trois petits mots sur un bout de papier, dix ans de vie commune qui explose.

Puis le trou noir ... réveil 1 an plus tard, mais trop tard ..... Huissiers ...... LA RUE

On est le 17 avril 2015.



Trois hivers passés dans la rue ; Christian Page raconte le quotidien d'un SDF. Il décrit la langueur des jours, le temps qui s'accélère, la violence, la pitié, les trucs pour survivre et surtout le regard des autres.



C'est poignant, c'est révoltant, c'est dur.



Combien en a t-on croisé de ces femmes et ces hommes, en ville, sans "jamais les voir" !



Très beau livre qu'il a dédié en hommage à ces milliers d'êtres humains en marge de la Société. (lui s'en est sorti).



L'hiver est là.



Chaque jour, en France, 1 SDF meurt dans la rue.

(même en été)



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Belleville au coeur

Après une lecture comme ça, il n’y a pas grand chose à dire. Un témoignage qui te remue les tripes et le cœur. Bien au chaud et le cul sur le canapé, tu prends en pleine face cette réalité que tu t’efforces parfois de ne pas voir.



Pourtant pour raconter 3 ans passés dans la rue, Christian Page ne fait pas dans le larmoyant et le sensationnel. Pas de misérabilisme. Avec dignité, simplicité, humour, il partage ce qu’il a vécu. Il nous raconte ce que c’est que de vivre dehors en 2018 au cœur de Paris.



Il n’y a pas de « critique » à rédiger sur ce livre. Lisez-le c’est tout.
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Belleville au coeur

Tout n'est pas si facile, tout ne tient qu'à un fil ! chantait un groupe français d'un temps révolu et pourtant si présent pour certains. Ce livre décrit la descente d'un homme, qui perdra sa femme, son enfant, son emploi et pour finir, son logement.

L'auteur ne se plaint jamais, il a un regard réaliste sur sa situation et vide de toute haine. Il nous explique comment il survit dans des conditions extrêmement précaires, les amitiés faites, ceux que l'on perds, les galères pour se laver, la galère pour continuer à exister dans un milieu où l'ensemble de la société fait tout pour vous oublier.

Ce récit ne tombe jamais dans le mélo, l'œil est vif, critique, mais juste et conserve une certaine malice.

C'est un beau livre qui traite pourtant un sujet moche, mais c'est écrit avec pudeur et tendresse.



Je conseille ce livre qui aide à changer le regard que l'on peut avoir sur les SDF, un magnifique cri.
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Belleville au coeur

Christian Page était sommelier dans un restaurant des quartiers chics parisiens. Tout bascule lorsqu’il rentre du travail un soir d’avril 2015 et découvre que sa femme est partie avec leur fils. C’est alors que commence une longue descente aux enfers qui se terminera par une saisie d’huissiers, il ne lui restera plus rien...Pour seule maison, son sac à dos.

Christian va alors connaître ce monde de la rue où les règles et les codes sont bien spécifiques. Un monde dans lequel on vieillit 2 fois plus vite, où certains tombent dans la folie, la maladie, l’alcoolisme, la drogue, où la violence est reine. Un monde constitué de prostituées, de migrants, de punks, de « clochards »….ces catégories qui ne se mélangent pas, comme pour mieux se protéger. Un microcosme dans lequel se fréquentent des hommes de toutes origines, de tous milieux sociaux. Chacun a son histoire. Ses raisons d’avoir atterri sur le trottoir. Personne ne se juge, le passé est le passé, le présent c’est la galère.



Son quartier c’est Belleville. Et plus précisément la place Sainte-Marthe, son QG, à proximité de la Mission protestante qui lui permet quelques heures par jour de pouvoir manger au chaud et d’avoir la bienveillance de bénévoles, ces « Samaritains », ces « Saints ». Ses camarades de rue sont Nassim, un ancien professeur de français tombé dans l’alcoolisme, et « Monsieur le Maire », un vieux Guinéen portugais.

Son quotidien est le même : survivre. Car dans la rue tout devient plus compliqué : trouver un endroit où dormir sans se faire dépouiller, agresser, un endroit abrité des intempéries et où il pourra installer ses cartons et son couchage à même le sol, quand il n’y a pas de picots ou de galets... La galère de la toilette : 2 heures de files d’attente pour espérer se doucher avec ses chaussettes à cause du risque de tétanos. Manger restera finalement l’un des points les moins périlleux car comme il le dit : « Dans la rue, à Paris, la nourriture n’est jamais un problème, on peut faire dix repas par jour, si on veut. […] Celui qui écrit qu’il a faim sur son petit carton est un menteur. Ou le type le moins démerdard de la planète. C’est triste à dire mais c’est la vérité. ». Et ce sac…cet énorme sac…sa maison…ce fardeau qui l’empêche de bouger et de se déplacer comme il le voudrait.



Dans ce livre écrit avec l’aide d’Eloi Audoin-Rouzeau, il y raconte son quotidien par des anecdotes. Comme le jour où il a été réveillé au petit matin par les jets d’eau des agents municipaux de la mairie de Paris, trempant toutes ses affaires personnelles. Un fait qui arrivera jusqu’aux oreilles de la Maire, grâce à Twitter. Car Christian est ultra connecté, il possède un téléphone portable qui lui permet de suivre l’actualité et de raconter sa vie de « Clodo le plus populaire de Belleville ».

Une anecdote m’a particulièrement bouleversée, celle d’un soir d’hiver, en plein « Plan grand froid » : Christian s’apprêtait à dormir dehors faute de place en accueil d’urgence. Mais un voisin, voyant sa détresse, lui a payé une chambre d’hôtel. Cette générosité lui a alors permis de survivre cette nuit-là.



L’histoire de Christian Page, c’est l’envers du décor à Paris. C’est la description de ce monde pourtant si visible mais que chacun tente d’ignorer. Cette misère qui se trouve sous nos yeux. Un journal de rue, véritable hymne à la solidarité. Des faits durs mais toujours racontés avec humour, comme pour éviter toute pitié, dédramatiser et alléger ses propos.

J’ai refermé ce livre émue, mais surtout honteuse de me plaindre de broutilles lorsqu’on sait ce que vivent ces hommes et ces femmes dans la rue. On relativise alors et on se sent tellement impuissant face à toutes ces vies qui tombent chaque jour de plus en plus dans la déchéance. Jusqu’à mourir pour certains à même le sol, dans le plus triste anonymat…

Ce livre c’est un véritable coup de poing, un témoignage fort et bouleversant qui met en lumière ces hommes invisibles et pourtant si nombreux.
Lien : https://aurelivres57.wordpre..
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Belleville au coeur

Christian était sommelier dans un restaurant parisien huppé. Un jour, sa femme le quitte, sans crier gare, avec leur fils. Christian est sonné, c'est la descente aux enfers, il ne sait plus rien. Un an plus tard, il est à la rue.

Ça commence comme ça : tout simplement. C'est avec cette même simplicité que Christian nous raconte en 150 pages le quotidien d'un SDF dans Paris. Les combines, les dangers, les routines. le regard des autres. le besoin essentiel d'être propre. Les gens qui aident : une chambre d'hôtel payée par jour de grand froid, les colis envoyés. Les gens qui appellent la police en signalant un « colis suspect » alors qu'il s'est trouvé un coin à l'abri du vent à côté d'un immeuble dont un habitant est apparemment dérangé par sa présence.



Ce n'est pas un roman. C'est le morceau déchiré d'une vie, une vie qui a duré 3 ans pour Christian.

On ne peut pas détourner les yeux devant cette réalité. Elle fait mal car elle est à deux pas de chez nous ; on la croise tous les jours en essayant de ne pas y penser. Mais elle existe, et ce genre de témoignage pour nous le rappeler est essentiel.



J'ai terminé ma lecture sonnée, hier soir. Il est de ces romans qui marquent et qui doivent faire parler d'eux.

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Belleville au coeur

on m'a conseillé de lire « belleville au coeur » parce que j'avais énormément aimé « ouvre ton aile au vent ». Effectivement l'incroyable histoire de Christian Page y est racontée avec le même talent d'écriture par Éloi Audoin-Rouzeau.

La vie de Christian Page est un véritable roman. L'arrivée dans la rue de cet ancien sommelier semble être vécu avec bcp d'intelligence. Très vite il évite les écueils et se trouve un port d'attache dans une mission protestante sur la Place sainte Marthe où un groupe de marginaux se retrouve. Cette solidarité ( même s'il est clair que la survie dépend du chacun pour soi) sera son équilibre pendant plusieurs années.

Christian Page a voulu faire partager son expérience d'abord par des tweets puis par ce très beau livre qui nous oblige à ouvrir les yeux.

Il semble que depuis, il soit sorti de la rue, se soit soigné et ait trouvé du travail ( j'ai vu cela sur son twitter toujours actif !)...

Peut-être que ce livre l'a aidé,
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Belleville au coeur

Un homme heureux, une famille parfaite, un job de rêve, des idées pleins la tête. Mais, du jour au lendemain, tout s'écroule et un véritable cauchemar commence. Christian Page nous raconte sa vie dans les rues de notre chère capitale : Paris.



"Belleville au coeur" est une histoire de vie, oublier le "Paris est magnifique", les beaux monuments, la ville romantique ! Ici, l'auteur nous dévoile le Paris de la pauvreté, des sans domiciles fixes, la difficulté à vivre dans cette grande ville, les liens entre SDF. Une seule idée en tête : survivre.



Des anecdotes par centaine nous montre le quotidien enduré par les SDF, le regard de la population, le froid en hiver, la chaleur en été, la difficulté a garder des affaires personnelles, a trouver un lieu pour dormir.

Magnifique passage que celui où un voisin offre une chambre d'hôtel à Christian lors d'un hiver rude.



On termine ce livre avec le sentiment que notre vie est belle, que la France a encore un très long chemin a faire pour progresser sur la pauvreté. "Belleville au coeur" est un témoignage fort, que chacun devrait livre, une véritable mise en lumière sur les femmes et les hommes qui nous entourent mais qui restent invisibles à nos yeux.



Christian Page raconte, livre sa vie sans complexe, sans langue de bois, sans style, sans prétention ! C'est intense, instinctif et brut !
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Belleville au coeur

Christian Page était sommelier dans un chic restaurant parisien. Un soir, il rentre chez lui. Sa femme et son fils sont partis. Une longue descente aux enfers commence. Si bien, qu’il finit à la rue.

Un témoignage comme je l’aime. Authentique, juste, sans tomber dans le pathos.

Christian Page nous explique comment un SDF survit à Paris. Il explique ce qu’il a vécu : le quotidien, les aides, les rencontres mais aussi l’insécurité, le froid. Il nous explique aussi l’importance d’avoir un téléphone portable quand on est dans la rue. C’est grâce à son portable qu’il peut se tenir informer. Il s’est également mis sur Twitter pour partager ses difficultés à vivre, surtout en plein hiver. Il est d’ailleurs surnommé le SDF 2.0.
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Belleville au coeur

Un grand merci à Babelio et aux éditions Slatkine de m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l'opération "Masse critique". C'est toujours une occasion de découvrir des livres dont je n'aurais jamais entendu parler ou vers lesquels je ne me serais pas nécessairement tournée sans ce contexte.



Ce petit livre propose un témoignage à la fois intéressant, touchant et nécessaire. Christian Page nous raconte son histoire sans filtre et avec franchise. Il partage avec nous son quotidien, ses expériences et ses anecdotes. On y découvre tout un monde, dont nous connaissons vaguement l'existence sans vraiment en connaître la réalité. Toutes ces personnes que nous croisons tous les jours sans les voir ou sans se douter de ce qu'elles ont traversé et ce qu'elles traversent encore. Tout ce mépris et cette violence qu'ils peuvent subir.



Une lecture qui ouvre vraiment les yeux et qui remet les idées en place sur ce qu'il se passe aujourd'hui dans des pays "riches" comme la France, où des personnes décèdent chaque jour dans la rue dans l'indifférence la plus totale. Christian Page dénonce par son témoignage, mais il dresse aussi le portrait de ces hommes et ces femmes qui se sont retrouvés à la rue, nous faisant découvrir la multiplicité des profils de ces personnes, nous rappelant par la même occasion que cela pourrait arriver à n'importe qui. Il parle de sa lutte quotidienne, entre difficultés et petites joies, toujours avec un humour caractéristique.



Un livre à mettre entre toutes les mains.
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Belleville au coeur

Il est d'usage de remercier Babelio pour sa masse critique et l'éditeur ici Slatkine et cie pour l'envoi du document. Cette fois-ci, je voudrais surtout remercier l'auteur. Merci de nous ouvrir sur ce qui se passe en bas de chez nous, à côté de notre travail... Ces sans-abris, ces SDF nous les remarquons mais nous ne les voyons pas. Nous ne savons pas qui sont ces ombres courbées le regard vers le sol. Leurs failles, leurs blessures, leurs peurs, leurs histoires, Christian Page ne nous épargne rien avec son franc-parler. Et après tout il a bien raison, nous qui lisons au chaud et qui ne nous demandons pas où dormir ce soir... Sans faire de pathos, parce qu'il n'imagine pas, il a vécu la rue, l'auteur nous rend visibles ces invisibles et pour cela son récit est précieux. Maintenant à nous de choisir si on veut être un "méprisant", un "timide" ou un "samaritain".

En tout cas, merci Monsieur Page pour votre témoignage.
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Belleville au coeur

Une lecture que l’on commence avec une boule au ventre, et que l’on termine avec les larmes aux yeux.

158 pages qui resteront gravées, dans la mémoire et dans le cœur.

Un livre, qui est tout sauf une fiction.

Une descente aux enfers dont beaucoup sont victimes, à la connaissance de tous, mais le plus souvent dans l’indifférence générale.

Ce n’est pas un roman, c’est un récit. Celui d’une vie qui bascule de l’autre côté.

Christian a tout pour être heureux : un bon travail, un bel appart, une femme et un enfant qu’il adore. Que demander de plus ? Rien, et d’ailleurs il ne demande rien.

Et pourtant, en un claquement de doigts, tout va disparaître.

Toutes ces choses qui lui appartenaient, cette vie tranquille, ces bonheurs simples, vont s’envoler.

Plus rien, seul, à la rue.

Alors il nous raconte.

Les petits plans, pour essayer de dormir au chaud, de se laver, de s’en sortir.

Les amitiés, les sincères, celles de la Rue, les seules qui vaillent vraiment dans cette vie là.

Les regards qu’il évite, et aussi ceux qui l’évitent, lui, bien trop nombreux.

Les besoins simples, élémentaires, humains : manger, dormir, se laver.

Ces besoins qui sont des droits, mais pour lesquels il doit lutter, jour après jour.

Confronté au froid, à la faim, à la chaleur. Et surtout à l’indifférence.

Celle de nos politiques de tous bords, qui ne font rien.

Et celle des autres, la notre. La plus intolérable, la plus inexcusable.

Ce livre est un rappel à l’ordre. Nécessaire. Capital même.

Parce qu’on oublie, trop souvent, trop facilement, que tout ne tient qu’à un fil. Que nos petites vies bien tranquilles, dont on se plaint avec tant d’inconscience, pourraient voler en éclats du jour au lendemain.

Parce que personne n’est à l’abri du coup du sort.

Parce que nul ne peut être assuré que ça ne lui arrivera pas, demain, l’année prochaine ou dans 10 ans.

Parce qu’en se plaignant d’avoir trop peu alors que le nécessaire est partout autour de nous, on oublie ceux qui n’ont rien, réellement plus rien.

Alors, même si on ne peut pas sauver le monde entier, offrir un regard, un mot, un sourire, pour nous c’est trois fois rien. Mais pour ceux qui n’ont vraiment rien, c’est une porte ouverte sur l’humanité.
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Belleville au coeur

Pour voir et accepter les autres, ceux que nous croisons, en particulier les "invisibles" qui un jour se sont retrouvés à la rue, jamais par choix, chassés par les huissiers, la famille, la guerre, la misère...

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Belleville au coeur

« Je n’étais pas du matin mais, dans la rue, j’ai pris l’habitude de me lever aux aurores. Ça m’évite de croiser les gamins qui partent à l’école. Je ne veux pas qu’ils me voient. Je ne veux pas me voir dans leurs yeux. »



Christian Page est un homme de la rue dans laquelle il a passé trois hivers.

Le hasard et l’inaction ont foudroyé son destin. Il a perdu ses repères, son quotidien confortable, son métier de sommelier dans un restaurant chic, sa famille, comme ça, d’un coup, un beau matin !



Parcours sincère, humaniste, optimiste que celui de cet être sensible et digne qui jamais ne sombre dans le pathos en écrivant ce récit comme un Journal, avec beaucoup d’humour. Il nous entraîne comme en un tourbillon dans la précarité l’insécurité, la pauvreté .



Bien installé dans notre confortable fauteuil, au chaud, loin des tourments de la rue hivernale, on en prend plein la g… face à cette réalité qui, le plus souvent, nous échappe.



Un témoignage fort.

Un cri pour la vie.

Juste à lire.

Essentiel.
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Belleville au coeur

Christian Page nous raconte sans langue de bois sa vie dans la rue, ces trois ans de descente aux enfers. Il nous raconte comment en un rien de temps, tout peut s’écrouler,. En effet avant son passage à vide il avait une famille, un travail et un appartement. Il passait de bons moments et ne pensais pas passer de tout à rien en si peu de temps. Il nous prouve que nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Mais surtout qu’il faut arrêter de prendre les SDF pour des moins que rien et qu’ils ne font rien pour s’en sortir. Derrière chaque sans abris il y a un homme avec un passé et des blessures.



Bien sûr il nous le clame pas comme cela, mais c’est le message qu’il véhicule. De plus j’ai aimé suivre son quotidien, car nous sommes nombreux à avoir des préjugés sur les personnes qui vivent dans la rue, et encore une fois en suivant sa vie de tous les jours, on découvre de nombreuses facettes et difficultés qui font leurs quotidiens. Par exemple pour pouvoir prendre une douche il faut surmonter moult péripéties et surtout perdre plusieurs heures de sa journée.



Ce témoignage clash les préjuger, mais en douceur, personnes n’est pointé du doigt, Christian Page nous fait uniquement part de sa vie dans la rue, de ses sentiments et difficultés. Certains passages sont très durs, d’autres touchant, et certains aussi rageant. Après cette lecture je me suis sentie autrement, avec un nouvel œil. Pourtant je suis du genre à donné aux sans abris, avec mon conjoint nous offrons de temps en temps des repas à ce qui en ont besoin. Mais en refermant ce livre je n’ai qu’une envie faire découvrir ce témoignage pour que les mentalités évoluent.
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Belleville au coeur

Pour vous donner des informations, enrichir votre connaissance limitée et restrictive sur le milieu de la rue, ou passer outre ses préjugés et idées reçues à propos des SDF, le témoignage de Christian Page est à faire passer entre le plus de mains possible. Son récit est simple, sincère et contextuel, sans faire de plaidoyer ou de critiques quelque soit l’envers du décor. C’est surtout grâce à l’impressionnante personnalité généreuse, sincère et humaine de Christian que ce témoignage est touchant et enrichissant.
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Belleville au coeur

Le Mag sur TF1, un passage radiophonique sur France Inter ou encore Europe 1… Difficile de passer à côté de Christian Page, peut-être l’un des représentants de la rue les plus connus à travers l’Hexagone. Le voilà qui débarque maintenant en librairie avec Belleville au cœur publié chez Slatkine & Cie le 31 octobre 2018. Lettres it be est parti à la découverte de ce récit de vie, de ces souvenirs du trottoir qui malheureusement se multiplient sous nos yeux mi-clos.



Quatrième de couverture :



“Je n’étais pas du matin mais, dans la rue, j’ai pris l’habitude de me lever aux aurores. Ça m’évite de croiser les gamins qui partent à l’école. Je ne veux pas qu’ils me voient. Je ne veux pas me voir dans leurs yeux.”



Après trois hivers passés dans la rue, Christian Page, 46 ans, raconte le quotidien d’un SDF. En écrivant le roman de sa vie, il décrit la langueur des jours et le temps qui s’accélère, le regard des autres, les trucs, les clans, la violence, la pitié, les ivresses du bonheur et l’amour.



Chaque jour, en France, un SDF meurt dans la rue. Belleville au coeur est dédié à ces milliers d’anonymes, ces femmes, ces hommes qu’on a croisés sans doute, mais sans jamais les voir.





# L’avis de Lettres it be



Biographie modeste, manifeste de défense pour tous ceux, silencieux, qui subissent de plein fouet la pauvreté en France… Inclassable, le texte de Christian Page ne manque pourtant pas de retenir l’attention page après page. Nul doute que Belleville au cœur doit ouvrir la voie à des réflexions sur la pauvreté en France, sur notre pauvreté, nos Femmes et nos Hommes qui meurent année après année dans l’indifférence générale sinon l’émoi cherché des pages « Faits divers ». Mais ces faits d’hiver où le froid mord l’existence se répandent, se renforcent, se multiplient. Jusqu’à quand ? C’est la question, massive, soulevée par Christian Page dans son livre.



« Le rituel est toujours le même. Je déplie mon matelas maison sur les galets normands, matériel primitif anti-SDF des années 1990. Rien à voir avec ces belles sculptures en cerceaux métalliques conçus par les industriels inventifs des années 2000 ou ces très récents pieux aiguisés qu’on commence à voir un peu partout, bien plus coupants que les piques des grilles des Buttes-Chaumont, où l’idée me prend parfois d’aller dormir au vert. Ce ne sont que des galets coulés dans un lit de béton. Vous croyiez que c’était décoratif ? Non, c’est pour nous. »



Difficile de ne pas être heurté par ce récit du vrai mené par Christian Page. L’homme qui profite maintenant d’une tribune médiatique hautement méritée prend la défense de tous ses frères de lutte, que nous ne voyons presque plus que dans des chiffres flous et des statistiques déshumanisées. La critique littéraire envisageable sur ce site n’a en fait que peu d’intérêt dans le cas d’un livre comme Belleville au cœur : Christian Page raconte, parle, rappelle et interpelle sans aucune prétention littéraire inutile, sans aucun effet de manche qui pourrait sembler trahir sa démarche. Alors on se tait, on lit, on tente de savoir. Et ça vaut déjà beaucoup…



Découvrez la chronique en intégralité sur Lettres it be
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Belleville au coeur

Christian Page est sommelier, il a une femme et un fils pré-adolescent. Du jour au lendemain, sa femme le quitte et sa vie tourne au cauchemar. Il se retrouve à la rue. Il raconte son quotidien, sans faux-semblant : les difficultés à se laver, le froid, les associations pas toujours ouvertes, les hivers difficiles. Il ne connaît pas la faim car à Paris, il est très facile de trouver de quoi se ravitailler. Il parle de ses copains de rue, de la vie nocturne à Paris, de son corps qui s'abîme très vite, de sa connexion à l'actualité grâce à son téléphone, de l'alcool, très présent et qui détruit les SDF à grande vitesse. Un témoignage plutôt bien écrit et qui est presque un mode d'emploi pour survivre dans les rues de Paris. Vous découvrirez qu'il faut mieux vivre au grand air que dans les métros et qu'il est bien plus difficile de se faire soigne, de ne pas se faire voler ses affaires et d'avoir des papiers que de se nourrir.
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Thème : Hunger Games, tome 1 de Suzanne CollinsCréer un quiz sur cet auteur

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