Citations de Christian Perrot (40)
-Où sommes-nous tombés ? souffla-t-elle d'une voix blanche.
-Chez des pirates peu scrupuleux et dangereux qu'il convient de tuer jusqu'au dernier.
-Nous ne sommes que deux! lui rappela-t-elle.
-Aussi, nous ne pouvons pas les encercler... je propose donc d'employer l'effet de surprise.
Merci de m'avoir lu et critiqué. C'est grâce aux avis des lecteurs que le romancier progresse...
Pour répondre à vos remarques, oui, j'assume pleinement mon style d'écriture résolument axé sur le dépaysement. Mes textes n'ont pas d'autre but que de permettre aux lecteurs de passer un bon moment sans prise de tête.
Quant à l'aspect "irréaliste", je rétorquerai que c'est dans le style "Anticipation" qu'il convient de coller parfaitement à une réalité scientifique pour donner à réfléchir sur le devenir de notre époque ; dans le style "Space Opera", utilisé pour ce roman, l'action et le spectacle sont les maîtres mots.
Dans l'attente de lire d'autres critiques de lecteurs.

[...] Kogard revint au moment présent. Moins d’une seconde semblait s’être écoulée durant son introspection. Malgré cela, il sentait son organisme chargé d’une énergie nouvelle, bien supérieure à celle qu’il pouvait maîtriser. Il bondit en avant à la manière d’une machine à tuer. Son opposant ne vit rien venir. Un coup de pied le désarma, un coup de coude lui brisa la mâchoire et, déjà, un uppercut l’envoyait rouler au sol. Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’agent photonique se saisit au vol de l’arme perdue qu’il dirigea aussitôt vers l’homme qui tripotait Lyrhya. Son front orné d’un trou fumant, le scélérat bascula en arrière dans un râle. Comprenant enfin la situation, ses deux compères tirèrent vers leur adversaire encore au sol un instant plus tôt. Les faisceaux meurtriers frôlèrent Kogard de si près que ce dernier paraissait se mouvoir plus vite que leur lumière. Avant qu’ils ne puissent faire feu une nouvelle fois, un Dépassé alla rejoindre ses amis dans un monde meilleur. Ne restait plus que celui retenant Lyrhya. Dans les yeux masculins, une certaine hésitation se lisait. Une couleur de peur en profita pour s’y glisser également. La femme ne lui laissa pas le temps de choisir entre la fuite et l’attaque. Projetant sa tête en arrière, elle lui brisa le nez. Avant que l’homme ne heurte le sol, l’arme de Kogard lui avait ôté la vie. [...]

John regardait le vide et le vide agissait de même. Cinq étages séparaient l’homme du trottoir d’asphalte noirci par le passage journalier de piétons anonymes. Plus de quinze mètres de dénivelé. Bien assez pour se fracasser le crâne sans risque de se rater.
John scrutait le vide. Il l’observait intensément comme pour mieux le contrôler, le domestiquer en brisant son intimidante puissance, le réduire à néant.
Le néant, compagnon du chaos, qui avait détruit la vie de John. Seul capable de transformer un homme incroyablement simple et commun en un pauvre hère penché au sommet d’un toit à contempler le vide, tel un condamné à mort découvrant la guillotine l’attendant en silence.
John ferma les yeux. Comme si l’arrière de ces paupières était devenu un écran de cinéma, sa vie entière fut projetée à la manière d’une vulgaire projection vidéo. Son existence vint le narguer, accélérant durant les bons moments, les moins nombreux, pour mieux ralentir durant les mauvais, en quantité bien trop importante pour les épaules d’un seul homme.
John ouvrit à nouveau ses paupières. L’image du vide en profita pour bondir dans ses globes oculaires, s’amusant à ricocher le long de sa rétine. Le trottoir en contrebas lui renvoya son regard comme un miroir grisâtre digne du fleuve Styx entourant les Enfers de la mythologie hellénique. Les souvenirs de l’homme n’attendaient que cela pour revenir, plus corrosifs que jamais. Plus aucune raison de vivre… Lorsque chaque jour n’est qu’un cauchemar éveillé ou un aperçu de l’enfer, que faire, sinon, en finir une fois pour toutes ? Une seconde d’abandon pour une éternité de repos. Avec, peut-être, la compagnie des âmes de sa famille perdue. Sa femme et ses enfants trop tôt arrachés à la vie par la faute d’un inconscient incapable de choisir entre boire et conduire.
- Bien ! Que fait-on à présent ? Questionna la jeune femme.
- Nous devons nous débarrasser de nos nouveaux adversaires ! Cracha Kogard.
- Très ingénieux ! Répliqua sa partenaire. Que proposes-tu ? Les encercler ? Leur ordonner de se rendre immédiatement ? Leur énoncer leurs droits, peut-être ?
- Plus simple. J'ai un plan.
La jeune femme leva les yeux vers le plafond.
- Nous sommes perdus, en ce cas !
Je suis mort sans l’être réellement. Une variété de fantôme très particulière. Pour un observateur extérieur, j’ai l’apparence exacte d’un être vivant. Ainsi, je marche, je parle, je peux laisser des traces, il m’est possible de serrer des mains, et même de te porter jusqu’à l’hôpital si tu as une balle dans la jambe. Pourtant, ma « condition » s’accompagne de nombreux désagréments : je suis glacé comme un mort, toute nourriture que je touche se corrompt immédiatement et les boissons s’éventent.
Il y a une quinzaine d’années, j’ai combattu une sorte de démon. Un être capable de grands prodiges dignes d’une divinité païenne. Je l’ai vaincu… Ou du moins, je l’ai renvoyé dans son plan abyssal. En quittant notre monde, il m’a maudit ! Ne souris pas… Les anathèmes existent bel et bien !
Vous voyez, je n’ai pas d’arme. Je ne vous veux aucun mal. Parfois on gagne ; parfois on perd ; c’est ainsi ! Pas de quoi risquer une vie humaine. C’est bien trop précieux.
— Si ! Nous devons comprendre la nature de la bête par tous les moyens à notre disposition. D’un autre côté, il faudra nous armer et nous attendre au pire. Nous allons vraisemblablement avoir à nous battre.
— À nous battre… s’étrangla Nicolas.
— Hélas ! Les membres des Larmes sanglantes ne sont pas des tendres. Ils savent ce qu’ils veulent et sont prêts à tout pour accomplir leurs machinations insensées.
Je ne vais pas me risquer à réveiller une bestiole capable de gober certains hommes et de croquer les autres. Cet engin a sans doute encore des choses à nous apprendre.

En effet, suivant les pays, l’utilisation de cette graisse n’a pas du tout les mêmes effets. Outre le Diable, qui s’en sert pour ses maléfices, on dit que les sorcières d’Allemagne se frottaient le corps avec cette substance pour se rendre au sabbat en passant par leur cheminée. Ce qui n’était pas du tout le cas des sorcières françaises, qui utilisaient seulement leur balai, alors que les italiennes chevauchaient un bouc… — J’aurais mieux fait de me taire, maugréa Nicolas en s’abîmant dans la contemplation du paysage. Un long silence s’installa entre les deux hommes, puis quelques kilomètres plus loin, Jo quitta enfin la nationale 113 et s’engagea dans Lançon-de-Provence. La voiture passa devant une église désaffectée, à l’architecture typiquement romane, entourée sur trois côtés par un petit parc herbu situé en bordure de route. Sur son toit, une double arche de pierre ne contenait plus qu’une seule cloche. Tout en conduisant, le détective ne put s’empêcher de sourire. — Qu’est-ce qu’il y a de drôle ? interrogea le commissaire. — On vient de passer devant la chapelle Saint-Cyr 53 . — Et alors ? — Quand j’étais gosse, je m’amusais à grimper sur le toit durant la nuit pour aller sonner la cloche. Les riverains croyaient que l’église était hantée. — Tout petit, tu étais déjà dans des histoires de faux fantômes ! ironisa Nicolas. Le conducteur préféra ne pas répliquer. Quelques minutes après, Jo arrêta sa voiture devant le premier magasin rencontré : une sorte de bazar de proximité.
Comme je te l’avais dit, il y a des centaines d’histoires de créatures fabuleuses accusées de dévorer les voyageurs. La plupart des gens connaissent la célèbre tarasque de Tarascon, mi-animal terrestre, mi-poisson, car son effigie est fréquemment promenée dans les rues au cours de festivités.
Je pense qu’une simple zone d’ombre a suffi à cette créature pour entrer dans la banque et y perpétrer un carnage…
[…]Ayant fait main basse sur l’objet convoité, Lyrhya l’avait glissé dans un large sac à dos avant de repartir en sens inverse. Cependant, alors qu’elle atteignait l’extrémité de la rue la conduisant directement au pied de son vaisseau, elle dut freiner brusquement.
Entre elle et le bâtiment servant de zone d’atterrissage à son engin spatial se tenait un groupe d’hommes armés. Pire encore, d’autres individus apparurent dans son dos, jaillissant de cachettes bordant la rue. L’éclairage de la ville faisait scintiller les protections couvrant leurs membres sanglés dans des combinaisons dernière génération, de même qu’il se reflétait sur les nombreux canons pointés dans la direction de l’agent photonique.
En soupirant, Lyrhya dut se rendre à l’évidence : elle était tombée dans une embuscade.[…]
Permettez-moi de vous signaler, humblement, que mon roman est éligible au prix Rosny Aîné 2013. Il s’agit d’un prix important à mes yeux car il récompense une œuvre de science-fiction. Quel honneur si Naufrageurs Galactiques arrivait au moins au second tour! Aussi, si celles et ceux qui ont apprécié le roman acceptaient de voter pour lui, je leur en serais très reconnaissant. Merci d’avance.
Le site du prix Rosny Aîné : http://www.noosfere.org/rosny/
Vous avez jusqu’au 15 juin 2013 pour voter.
Demeuré à l’écart car inexpérimenté dans les travaux en cours, Matthew s’enivrait du spectacle l’environnant. Jamais il n’aurait songé marcher un jour sur le satellite naturel de la Terre. Tout lui paraissait merveilleux, du sol couvert de poussière grisâtre, à la voûte céleste où les étoiles brillaient de leur éclat fixe en entourant le ballon bleuté terrestre, en passant par l’horizon légèrement surélevé puisque le module avait aluni dans la grande cavité d’une antique météorite ayant frappé la surface. À quelques dizaines de mètres de distance, il apercevait l’entrée de la première base lunaire construite par l’homme. Il ne pouvait encore savoir ce qui les attendait à l’intérieur, pourtant, il appréciait d’être présent. Bien que le fait même de sa venue tînt d’un vulgaire concours de circonstance.
L’expérience eut raison de la peur et, bientôt, les deux plongeurs purent rejoindre la surface à la vitesse imposée par la sécurité. En chemin, la crainte d’être happé par la créature incroyable ne cessa de leur serrer le cœur. Pourtant, rien ne les attaqua ; aussi, c’est avec une joie démesurée qu’ils grimpèrent à bord de leur bateau. Bénédicte et Nicolas les y attendaient avec anxiété.
La créature était indiscutablement serpentine. Pourtant, son corps ne paraissait pas couvert d’écailles. À la chiche lumière crépusculaire, sa peau paraissait huileuse. La chose flottait dans le courant à la manière d’un reptile guettant une proie. Brusquement, elle fondit vers un banc de sardines nageant à proximité. Ouvrant une gueule démesurée garnie d’une dentition impressionnante capable de rivaliser avec celle d’un grand requin blanc, la créature avala tous les poissons en seulement deux passages. Un malheureux mérou qui passait malencontreusement par là fut de même gobé, en une seconde à peine.
Il aurait aimé accompagner son ami pour récupérer le miroir. D’abord pour l’incomparable sensation de liberté que l’on éprouve à bord d’un bateau en partance pour la pleine mer, le visage fouetté par les embruns et le vent salé. Ensuite, par crainte d’un malheur. Il redoutait une attaque prochaine des membres de la secte des Larmes sanglantes.
En pleine possession de ses moyens, venir à bout de trois adversaires armés aurait déjà été une gageure. Avec une jambe blessée, cela devenait suicidaire. Cependant, visiter le bas d’une falaise, même pittoresque, ne le réjouissait pas particulièrement. Manifestement incapable d’éviter sa fin prochaine, il se promit d’entraîner au moins l’un des hommes, et si possible les trois, avec lui.