Si nous aimions tant les ruisseaux, c’est parce qu’ils étaient des lieux habités : toute une sauvagine vivait là, qu’il était fabuleux de surprendre, tapis derrière le feuillage des rives, ou bien les pieds dans l’eau – une eau d’une telle fraîcheur, même l’été, que la douleur sur nos chevilles et nos mollets nous obligeait à regagner la rive pour les réchauffer au soleil.