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4.06/5 (sur 47 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Decazeville , le 13/07/1960
Biographie :

Très jeune, Christian Viguié a été touché par la pointe d'une plume, celle avec laquelle Rimbaud, Baudelaire, Steinbeck ou Dostoïevski tracèrent avec ardeur leurs pensées les plus folles. Et seul, il comprit que la poésie impliquait de ne pas perdre sa vie en vanités matérielles, et qu'il lui fallait donc s'éloigner, s'isoler, de son Aveyron natal pour s'en aller vagabonder. Il a passé ainsi trois ans, seul, dans un village abandonné, ainsi qu'un certain temps dans les rues de la capitale.

Et après moults rebondissements, c'est dans la peau d'un instituteur limougeaud qu'on le retrouve. Il a entre temps publié plusieurs recueils de poèmes, dont "Le Vieux Maître", "Guerres sur fond bleu" et "Un homme inutile" aux Éditions Au bruit des autres. Il a également publié aux Éditions Rougerie son ouvrage "Juste le provisoire", une méditation sur l'effleurement des désirs et des pensées par l'esprit humain et celui du poète.

Christian Viguié a aussi travaillé avec des peintres et artistes plasticiens (La lutte avec l'ange, en collaboration avec Jean Revol), et a reçu de nombreux prix pour ses travaux et ouvrages.

Publié en 2021 aux Éditions Rougerie, "Damages" vaut à Christian Viguié d'être récompensé par le célèbre Prix Mallarmé.
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Source : http://www.lebruitdesautres.com/bruitdesautres/index.php?sp=livAut&auteur_id=731
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Lorsque je ne serai plus de ce monde
il y aura le même noyer que j'ai regardé
le grand bouquet de ciel au-dessus de lui
le même caillou que j'ai jeté au fond du pré
sans que je sache où il se trouve
Voilà pourquoi j'aime ce monde
parce qu'il n'a pas besoin de moi
de mes amours ou de mes pensées
de ma solitude que j'ai enfermée dans un vieux sac
de cette insondable tristesse
qui fut comme un feuillage
Il y a ce caillou perdu et ce noyer
et tous ces oiseaux que je n'arrive pas à compter (...)
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Il y a bien sûr des choses
que je ne confonds pas
le ciel avec le ciel
une mort avec une mort
la douleur qui traverse la douleur
avec ses flèches d'oiseaux
Cependant depuis ta mort
il existe un grand silence
comme un dieu qui aurait tout éteint
un silence dans les mots
dans les pierres et les fleuves
dans les bruits mêmes
dans le jour qui se coupe en deux
imitant le son sec d'une branche
Il y a un grand silence
dans les choses
qui ne savent plus apparaître
et restent ce qu'elles sont :
un chemin un soleil
parfois un mouvement
comme celui d'une prune
lorsqu'elle tombe à terre
ou le simple vol d'un papillon
quand il passe au cœur de l'ombre
et se dissocie soudainement de sa couleur
Tout cela offrant au monde
une impassibilité triste et parfaite.
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Il est possible que tu n'épuises
aucune raison du néant
que tu captes ni or
ni soleil
jusqu'à ce que te surprennent
l'ombre
et le tremblement d'une jonquille.
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Pourquoi aurais-je besoin d'un maître?
À la femme ou à l'homme
qui parle sans cesse de sagesse
je préfère la placidité du lac.
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Lorsque j'écris
je ne sais pas
ce que cela deviendra :
oiseau ou caillou
arbre ou nuage
la plupart du temps rien
je prends simplement conscience
de la table
sur laquelle repose ma feuille blanche

J'essaie toujours ce dialogue
entre l'oiseau et le caillou
entre l'arbre et le nuage
avec la feuille blanche et la table
jusqu'à mêler leur profond silence
que je conjugue avec le mien

Ainsi commence le chant
qui serait les notes
ou les ratures
d'un plus profond silence.
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Christian Viguié
Une clameur de pintades s'éleva en un bouquet sonore et désordonné, lui rappela des bribes d'enfance, le monde intime de sa chair où se renouvelait le foisonnement des couleurs et des êtres.
Les pas et les bruits allumaient la mémoire, menaient aux confins du rêve ou à la réalité lorsque celle-ci est plus un abandon que la conscience de soi-même.
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Christian Viguié
Le mythe de porter en soi…


Le mythe de porter en soi
une roue ou la lumière brisée d'un dieu
te fait sourire
comme lorsque tu étais enfant
et jetais dans la mare
une pierre
qui irisait et recomposait
le vitrail de l'eau.
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Le jour allait couper comme une faux, s'éparpiller dans la cendre.
Tu reprenais l'encre. Elle demeurait sous hypnose, avec la flamme, se mêlait au clocher. Elle continuait son chemin, agrandissait une source, puis repartait.
Elle servait de première marche, quand le ciel craquait, trop bleu ou trop gris. Elle était le regard. Le jour ne se bornait pas. Elle pouvait dessiner un arbre, ta voix qui s'arrondissait au-dessus des champs, le vieux châtaignier qui tendait ses mains comme deux soleils.

Elle gardait quelque chose d'incertain, incendiait l'espace avec ses yeux de merle. Plusieurs fois, elle avait allumé la nuit, puis dormi, comblé une douleur pareille à l'entour de la mare, l'ayant cernée, avec des herbes et des pierres, avec la profondeur et l'usure.
Lumière qui arrêtait et n'arrêtait pas, qui emprisonnait par reflets.
Pourtant, pour mourir, elle avait besoin d'une neutralité, de l'extériorité d'une typographie qui obligeait à relire, sans la chaux vive.
À leur tour, aux mots, de regarder, de détourner la règle du sourcier, de casser chemin et bâton. Ils pouvaient appliquer leurs baisers au temps, mais possédant cette fois-ci leur propre vie, dévisageant, affrontant. Petits puits qui aidaient à trouer le froid. Grillons de la mémoire.

- -

Les cheveux de Vénus marquaient l'œil, trouvaient écho et plénitude, quand la porte s'ouvrait, et qu'ils devenaient le passage intime du dehors et du dedans, avant les mots, et le regard, conscient de sa faculté d'introspection. Ce n'était plus un mouvement étourdi et rapide que l'on ramenait, mais le poids d'une évidence, une pudeur claire qui gravitait et s'épanouissait dans la pièce, et à partir de laquelle tout devait éclore.


pp. 38-9 & 43-4
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Christian Viguié
Mes personnages ne s’engloutissent pas dans les défaites. Ils ne parient pas sur l’espoir ou le désespoir, mesures trop fragiles et perméables à la religiosité du moment. Chaque mot compte. Chaque mot a compté. Ils savent que quelque chose a parlé chez Anaximandre, Rimbaud, Démocrite, Andreï Platonov… à travers la démocratie créatrice de l’amitié, à travers la commune de gens simples…
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On est toujours en deçà d'une pensée qui n'ose se construire, d'un émoi dont on ne capte que la surprenante floraison : l'énigme est d'oublier ou de ne plus faire cas de ce qui nous a, une fois pour toute, ouverts au monde.
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