Christian Wharton

De la même manière que j’ai toujours eu une frousse terrible à plonger dans l’eau, bien que je l’aime et qu’elle m’attire, j’ai mis beaucoup de temps avant d’oser la peindre. Elle m’impressionnait. Et pourtant j’ai vécu longtemps près d’une rivière et je l’ai souvent observée, peut-être justement est-ce de l’avoir vu tellement changeante, même lorsqu’elle n’est pas en mouvement, seulement du fait des multiples variations de la lumière, de la marche du soleil….



Enfin un jour j’ai sauté le pas, ou je me suis jetée à l’eau si vous préférez. J’ai acheté quelques livres, dont celui-ci, qui ne m’a pas convaincue que c’était un jeu d’enfant, bien au contraire, mais qui m’a décomplexée et permis de me lancer. C’est sûr, je ne vous dirai pas que j’arrive au niveau de « la grande vague » d’Hokuzai ou de la « tempête de neige en mer » de Turner, mais bon, je n’ai plus de stress devant ma feuille.



C’est un livre excellent, que je recommande donc, et qui aborde l’eau dans tous ses états, de la plus dormante à la plus enragée, les rivières et leurs ondulations, les rapides et les chutes, la mer et les vagues, etc

Davantage qu’un cours à proprement parler, il s’agit plutôt ici d’une démarche artistique qui explore toutes les possibilités et assortie de très nombreux conseils en matière de choix des couleurs, de qu’il faut faire et ne pas faire, la place de l’organisation, les corrections de maladresses, les touches finales….



Je le consulte souvent et je me rends compte qu’il faudrait une vie entière, et encore, pour peindre toutes les humeurs dont l’eau se pare, qu’elle dorme, se faufile, éclabousse ou se brise.