Christiane de Murville

Mais le démon, le vampire ou le loup-garou sont des énergies, des types de vibrations - expliqua Samuel - tout peut être interprété comme des ondes sonores en train de vibrer, comme un son qui prend une forme particulière. Chaque pensée envoie une onde qui contribue à façonner le monde dans lequel nous sommes, la réalité que nous vivons. L'être est ce que nous sommes au-delà de la forme, par delà sa manifestation dans la matérialité. Nous projetons et pensons les mondes dans lesquels nous prenons forme et apparence pour pouvoir vivre cette expérience d'éclairer la matière où nous nous trouvons, lui conférant sa dimension spirituelle et transcendant le monde matériel, atteignant un état contemplatif originel, à partir duquel on peur observer le monde et les énergies qui passent sans émettre le moindre jugement.

Dans ce paradis éthérique terrestre, les idéaux les plus élevés de l'humanité étaient réalités et vivants. Ce centre, irradiant de béatitude, était le lieu où résidaient les sages éclairés qui veillaient sur tous les êtres, s'adaptant à chaque situation et offrant ce qu'il y avait de mieux pour favoriser l'épanouissement de chacun. La lumière qui se libérait de ce royaume sacré, de la flamme ardente centrale, était comme un élixir de vie pour la planète, soutenant l'existence sur Terre.

Sans se préoccuper des éventuelles réalisations futures ou situations à venir, Jean Astolphe profitait du présent, ravi de la symphonie qu'il était en train de composer. Il était sûr qu'elle élèverait l'âme de beaucoup qui vivaient dans les registres de compétitions et de lutte pour le pouvoir et l'argent. Assis au piano dans son appartement, Jean Astolphe passa toute la journée immergé dans un univers où tout n'était que musique.

A nouveau il avait passé ses dimanches entiers devant la télévision ! Combien de choses aurait-il pu et dû faire qu'il n'avait réalisé ! La prochaine fois qu'il apparaîtrait sur Terre, il aurait à se remuer les fesses! Il n'était pas question de perdre son temps dans le canapé, attendant la mort arriver ou que quelque chose lui tombe du ciel. Aucun miracle n'arriverait, s'il restait à dormir sur ses lauriers !

Un portail s'était formé dans la caverne, au milieu des effets lumineux et sonores qu'ils avaient vus, sous les lueurs argentées qui avaient rempli le lieu sacré. Ils étaient néanmoins inquiets pour leurs deux nouveaux compagnons de voyage, et, principalement, pour Mathias, ne sachant pas ce qu'ils découvriraient en descendant à nouveau vers le village de pierre.

-Selon la tradition indigène, tout dans la nature a de la vie, non seulement les personnes et les animaux, mais aussi les arbres, les pierres, le vent, le feu et l'eau. Quiconque reste silencieux et regarde la nature environnante, sans fixer du regard un endroit unique et gardant les yeux bien ouverts, verra que de tout sort de la lumière.

Tous avaient remarqué que Noël avait très peur de disparaître à travers un portail ouvert dans la chapada. Car, dès qu'il le pouvait, il évitait de monter jusqu'à la Demeure du Très-Haut, comme s'il avait déjà pressenti qu'à un moment ou un autre, il serait transporté vers un autre temps.

De fait, c'est toujours plus facile de trouver de la nourriture et de l'eau à la campagne - concorda Tobias, présentant pourtant, que plus de gens afflueraient à Igatu, tout comme eux, en quête d'un endroit plus sûr pour traverser cette période chaotique de l'histoire de la planète.

- Les diverses scènes présentées par Dante sont vraiment bouleversantes - ajouta Eli. - Et nous pouvons peut-être supposer que ces scènes, de la plus infernale à la plus céleste, sont liées à la manière dont nous voyons et pensons le monde dans lequel nous vivons.

Samuel partagea le récit de son rêve avec ses amis et ses impressions sur son expérience onirique, en leur décrivant la cité sacrée et les derniers événements qui s'étaient déroulés avant que cette île paradisiaque ne disparaisse de la surface de la Terre.