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Critiques de Christine Angot (617)
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L'Inceste

Christine Angot a été bien massacrée par les critiques - en particulier Jourde et Naulleau - à croire qu'il y a des littéraires qui n'apprécient pas l'originalité, la franchise, voire le génie de certains auteurs bien différents de nos contemporains, qui " ecrivassent" pour faire plaisir et se ranger dans la catégorie de "tout le monde" - pour ne déplaire à personne... C'est l'air du temps.

J'ai aimé ce style unique - personne n'écrit comme Christine - personne ne se livre de telle sorte au lecteur, ne se met à nu ainsi.

Une telle confidence est remarquable, pertinente et percutante. Elle donne le frisson, le tournis. Mais on comprend tout ce qui se passe dans l'esprit et le corps de l'écrivain et on est pris d'empathie.

On imagine alors les affres de l'auteur, son parcours, ses espérances et ses déceptions, sa longue et courte aventure amoureuse avec une femme dont le milieu est celui des midinettes et des richissimes. Un monde d'égoïstes auquel n'appartiendra jamais Christine, si forte et si faible en même temps.

Révéler ses travers, ce sado-masochisme qu'elle affiche, revendique, explique, condamne et accepte, révéler son aventure incestueuse avec son père, il fallait oser, et décider d'écrire un livre qui allait choquer le lecteur mais il faut que le livre, l'histoire ou récit soit pris par le corps tout entier pour être tel quel - être la patte même de l'écrivain, qui ne recule devant rien, et donne tout l'emploi du temps de trois mois d'amour difficiles, et de quelques autres années qui l'ont été aussi.

Elle se dit folle, ose avouer sa folie à son lecteur, à la fois avec gêne, pudeur, mais il le faut - et on l'acceptera ou pas. Or comme disait Caligula, celui qui n'est pas avec moi est contre moi. C'est pour cette raison qu'on adore ou que l'on déteste Christine Angot.

Ce qu'elle veut, c'est écrire pour raconter ce qu'elle a dans ses bras et le déposer sur la feuille, comme un enfant ou un trésor, tel quel - c'est son rapport intime avec l'écriture et il n'y a pas d'autre moyen d'écrire pour avancer, progresser, créer jusqu'au bout une histoire qui est pour elle la véritable histoire de l'écriture, de la Littérature - n'en déplaise aux mentors ou aux universitaires, ou critiques attardés.



J'ai été touchée par cette véhémence, cette sincérité cette force, ce besoin de vérité, de clarté et d'amour

Cet amour aussi qu'elle porte à sa fille Léonore qu'elle adore - comme Dior - cela aurait pu faire une belle pub - et tellement originale !!



Parfois elle me fait un peu peur à cause de ce sado masochisme qu'elle explique si bien - je ne la crois pas méchante pour autant, mais terriblement intelligente, franche, entière, ayant souffert mais ayant toujours gardé la tête haute et l'esprit clair.



Beaucoup de souffrance dans ces lignes mais le signe même d'un des plus grands écrivains femmes de notre époque.



Mal comprise mal lue, mal décryptée, son style devrait s'imposer dans les prochaines années, et mettre au défi tout romancier de faire une œuvre tout aussi bien réussie dans son originalité, dans ses déductions, ses élégances à se sortir d'une situation difficile sans passer par les voies médiatiques actuelles... Vous savez à quoi je fais allusion, cf Sandrine Rousseau et ses acolytes pleurnichantes.

Oui, Christine Angot "se débrouille" drôlement bien...

Et si le lecteur ne la comprend pas ou la déteste, c'est qu'il n'est pas (encore) à la hauteur pour lire ses œuvres - et quant aux autres critiques, écrivains ou assimilés, je pense qu'ils sont tout simplement jaloux de ce succès, de cette réussite, de cette personnalité hors du commun.



J’avais lu ce récit il y a déjà quelques années et l’avais apprécié tout de suite. Depuis quelques temps, Christine Angot est invitée, décryptée, entendue, écoutée d’une manière toute différente par les médias et c’est justice. J’ai hâte de voir le film que Christine vient de tourner sur son histoire. J’ajoute que je suis fort étonnée d’avoir vu aussi peu de commentaires sur l’Inceste sur Babelio. Á croire que ces chères féministes et lecteurs/trices de tout bord préfèrent les feel good, Goncourt, prix et autres balivernes détestables.

Bravo Christine, et merci de ce grand courage !
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Une semaine de vacances

J'ai lu quand il est sorti "une semaine de vacances" d'Angot, et je n'en avais pas fait le compte-rendu.

Je devais être un peu "sonnée".

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J'ajoute ce titre pour exprimer mes premières impressions après avoir vu le documentaire sorti en salle aujourd'hui 20 mars 24, intitulé "une famille".

Ma démarche est un peu bizarre, mais je n'ai pas trouvé d'autre moyen d'exprimer mon ressenti sur ce film important.

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Je salue l'honnêteté de Christine Angot et la qualité de son travail, tant littéraire que cinématographique. Sa réflexion va loin, très loin.

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Elle ne fait pas l'unanimité : comment la faire quand on met le doigt précisément sur un fonctionnement social qui préserve la structure du groupe au détriment de la construction d'un enfant, alors que les deux sont intimement liés et que les enfants d'aujourd'hui formeront la société de demain ? En matière de gestion, c'est ce qu'on appelle de la "cavalerie".

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Il y a incontestablement une sphère de l'intime. Elle doit être préservée quand tout va bien, ou que rien ne va trop mal.

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Mais dans le cas de la maltraitance envers les enfants, la cécité des témoins (feinte ou réelle) affectera inéluctablement le tissu social de demain.

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Si on n'a pas de compassion pour ceux qui "sont agis" sans pouvoir se défendre, qu'on ait au moins la clairvoyance de sauvegarder le groupe social. Ce que nous ne faisons pas en ne voyant pas et en nous taisant.

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La sauvegarde que nous croyons effectuer en nous taisant n'en est pas une : le poison enfoui continuera son oeuvre malsaine, il produira ses effets dans le temps, empoisonnera nos racines. Si rien n'est "reconnu", tout ressortira d'une façon opaque, déformée, toxique (encore plus toxique, car on ne peut pas affronter un adversaire invisible). Et les générations suivantes continueront à subir des effets délétères d'une expérience vécue par ceux qui les ont précédés et que la mort a réduit au silence.

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Voilà pourquoi j'admire le travail d'Angot, et je signale en passant la qualité de ses interventions à France Culture (et autres) sur le travail littéraire.

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Angot est une sculptrice de mots : rien d'étonnant à ce que sa fille Léonore soit une plasticienne sculptrice.
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Le voyage dans l'Est

Christine Angot dans un style journalistique, informatif, cherchant la succession des évènements, s’attachant aux détails du premier diner avec son père qui n’a pas voulu la reconnaitre, de sa première rencontre remplie de fierté, finit par lâcher :

« Il m’a embrassée sur la bouche ».

Inceste, c’est le mot qu’elle met, bien que n’ayant que treize ans.

Il lui écrit qu’il l’adore, elle répond, portée par le fait qu’elle l’admire infiniment (il parle entre vingt et trente langues, il travaille au Conseil de l’Europe).

Et qu’il l’a reconnue.

Même si la logique temporelle est parfois brouillée, les sentiments de Christine, entre l’admiration et la peur, peuvent essayer de discerner : «  Gérardmer, la bouche. Le Touquet, le vagin. L’Isère, l’anus. La fellation, c’est venu tôt. »

Et être à distance d’elle-même, ne plus penser, se surveiller en permanence, franchir, ou plutôt se voir franchir les limites en niant chaque fois les gestes, se forger « une forteresse à l’intérieur de laquelle ce qui existait n’existait pas. »

Est-ce une relation père-fille normale ? Christine essaie de se persuader que si, mais elle sait bien que non, qu’elle se ment à elle-même, or le déni l’aide à survivre, à continuer à vouloir se faire reconnaitre par son père.

Sa mère, qui était tombée raide dingue de lui, et qui pourtant avait dû affronter le fait d’accoucher seule, se sent à l’écart, à juste titre : elle est moins intéressante que le père, ils vont aller diner au restaurant sans elle qui a préparé le diner.

Voilà, il a gagné, même si c’est une pauvre victoire : ce duo mère -fille fusionnel connait des turbulences, d’autant plus graves qu’elles ne peuvent en parler, elle des gestes qui lui plombent la tête, la mère de son complexe de classe sur lequel il joue allègrement.

Comment faire pour contourner la réalité, la distordre ?

Comment faire le tri entre la manipulation, évidente, et les sentiments ?

Après la lecture de Triste Tigre, pour laquelle je n’avais pas vraiment énoncé tous mes doutes, le Voyage dans l’Est me semble finalement plus près de ce que c’est pour une petite fille de se faire inclure, pas à pas, dans un inceste.

Émouvant, par sa sincérité, par sa manière de ne pas charger unilatéralement le père, puisqu’elle repart vers l’Est pour le retrouver, des années après, Christine Angot nous livre ses errances, sa perdition, sa honte, son anorexie, ses insomnies, perd confiance en elle, se méprise, ne termine aucune étude, se sent morte, anesthésiée, fait une psychanalyse, pour comprendre pourquoi elle recherche des rapports normaux avec son père, qui , lui, veut au contraire enfreindre les lois, sauf celle du plus fort.

Le pouvoir ultime du patriarcat.

Le pouvoir de celui qui viole le tabou universel de l’inceste, celui qui fonde toutes les civilisations, en les faisant émerger de la sauvagerie.

Cela, en foulant aux pieds la filiation.

Autant le personnage médiatique de Christine Angot, provoquant scandale sur scandale, m’a toujours paru détestable, autant j’ai aimé la sincérité de ce voyage, et sa conclusion : peut-on faire tellement de mal à l’être aimé ?

Comment survivre, et surtout comment comprendre ce qu’est d’avoir été asservie, mise en esclavage, chosifiée par celui en qui elle avait placé toute sa confiance ?

Notons aussi que Christine Angot n’a pas porté plainte contre son père, qui pousse la perversité jusqu’à lui intimer d’écrire «  sur ça », car « c’est une expérience que tout le monde ne vit pas. »

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Un amour impossible

Impression mitigée.

Un recit cathartique de l'auteure sur sa relation avec sa mère, fusionnelle à l'enfance puis perturbée par l'irruption à l'adolescence du père défaillant et incestueux, l'éloignement à l'âge adulte, les reproches sur son acceptation du mépris de cet homme et enfin la réconciliation et la complicité avec elle à la maturité et l'apaisement acquis par l'écriture.

Une écriture soignée mais la narration de cette intimité, sans pudeur et avec un certain détachement est (volontairement ?) dérangeante par son déficit émotionnel.

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Un amour impossible

Plus jamais je ne regarderai un film et lirai le livre après ! Non, plus jamais, surtout si j’ai adoré le film « Un amour impossible », avec Virginie Efira.



L’adaptation cinématographique est exactement conforme à l’histoire, celle de l’auteure, fruit d’un amour impossible. Sa mère, de milieu social modeste, a connu une histoire d’amour passionnée avec un universitaire issu d’une famille très aisée. Mais cet homme manipule la jeune femme en lui disant qu’il est franc, il lui dit tout de suite que le mariage, ce n’est pas pour lui. Et malgré tout, il lui demande un enfant…dont il ne s’occupera jamais. Sauf pour lui faire la pire chose qui existe quand elle sera adolescente.



J’ai adoré le film, plein de vie et de fraicheur, j’ai aimé très moyennement le livre, dont j’ai trouvé l’écriture très plate.

J’ai vu sur Babelio que ce livre avait réconcilié beaucoup de lecteurs avec cette auteure, mais moi, je ne pense pas la lire à nouveau.



« C’est l’histoire d’un amour…♫ » candide et pourri, passionné et pervers.

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Un amour impossible

J'ai lu ce livre juste après "Triste tigre", que je n'avais pas trouvé dingue mais le sujet est toujours intéressant. Et je trouve ça incroyable comme les deux autrices ont vécu leur traumatisme différemment.



Dans "Un amour impossible", Christine Angot traite l'inceste comme un détail de sa vie. Un détail qui a une importance évidemment mais moi qui pensais que le sujet allait être principal dans ce livre, ce n'est pas du tout le cas. Le sujet principal est surtout la relation qu'elle a entretenu toute sa vie avec sa mère. Tantôt fusionnelle, tantôt chaotique, tantôt distante, tantôt compréhensive.

Une relation complexe que le traumatisme de la jeune fille n'a pas vraiment ébranlé, il s'agit là des aléas que l'on a dans toute relation parents / enfants.



Avec un détail cependant, ce père, qui fait tout pour être présent, mais qui ne veut pas être trop important non plus. Qui commet des actes odieux mais que l'on pardonne sans trop de problème. D'ailleurs cet homme a bien vécu jusqu'à la fin de sa vie sans être inquiété outre mesure. Ce que Neige Sinno a dû parfaitement déplorer en lisant ce livre.
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Une semaine de vacances

Quel choc !

Oui, j’avais déjà vu Christine Angot aborder la question de l’inceste sur quelques plateaux télé mais j’ignorais tout de ce livre au moment où je l’ai commencé. Et là, dès les premières pages on est plongé dans la réalité de ce que doit vivre une adolescente pour une semaine de vacances avec un père incestueux.



C’est direct, c’est cru, choquant, révoltant, terminé le 2 novembre, c’est seulement aujourd’hui que je rédige ma chronique, besoin de laisser décanter, de digérer l’épreuve de ce qu’elle a dû vivre pour pouvoir en dire quelque chose.



Après avoir terminé, j’ai lu quelques critiques, j’ai retrouvé ce que j’ai pu ressentir dans certaines d’entre elles, d’autres m’ont quelque peu contrarié, celles qui y ont vu du porno, de la vulgarité, de la provocation ou qui analysent, qui comparent, entre autres avec Camille Kouchner ou Vanessa Springora. Je pense qu’il est vain de comparer et qu’il faut prendre le livre de Christine Angot comme un cri, une thérapie, une manière de vider son sac pour tenter de se reconstruire et qu’il faut l’accepter comme tel sans aller plus loin dans l’analyse qui mettrait à distance. Sa manière brutale d’exprimer ce vécu si douloureux sans l’expression des émotions est pour moi justement ce qui permet au lecteur de réaliser ce qu’elle a pu vivre, de comprendre les dégâts occasionnés par un adulte sur une enfant et d’éprouver de l’empathie pour toutes les victimes de l’inceste ou de la pédophilie. Quel fléau !



On ne ressort pas indemne d’une telle lecture mais quel courage d’avoir pu écrire ce texte.
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Une semaine de vacances

Je ne sais pas trop quoi dire après cette lecture, brève mais intense, dans son genre. C'est autobiographique, une semaine d'abus sexuels vécus par l'auteure, à un âge qui ne nous est pas précisé. Ce qui est le plus choquant pour moi, c'est le discours de ce père à sa fille. Quel chantage affectif monstrueux ! Et ce que ce pédophilie dégage : écœurant ! Incapable de penser à autre chose qu'à des actes sexuels durant les quelques jours passés ici avec sa fille. Et au moindre refus ou propos qui lui déplaît, il la rembarre "chez elle" (chez sa mère, je suppose). Puis ce discours du "je te prépare pour une meilleure vie amoureuse plus tard"... Bref, un gars complètement à gerber qui explique aussi à sa fille ses aventures avec d'autres femmes et ses critères de comparaison sexuels. Il n'y a pas d'émotions décrites dans ce livre, juste une succession de faits... Je ne sais pas ce qu'il est advenu de cet être abject qui était apparemment un homme respecté, un homme "de la haute". L'auteure de dit pas si elle a porté plainte, on ne sait pas si elle en a parlé à sa mère ou une autre personne... Du coup, cette lecture, elle met mal à l'aise de par les faits relatés (surtout qu'on ne sait pas qu'il s'agit d'inceste, au départ, même si on perçoit le côté sale et de domination de la relation directement) mais elle nous laisse avec toutes nos questions quant à sa finalité.
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Une semaine de vacances

Pour dire la blessure Christine Angot choisit de mettre en scène les gestes de l’inceste qu’elle a subi .

L’écriture est d’une précision chirurgicale pour décrire les parties du corps impliquées, comme des objets lointains qui lui restent étrangers. Le lecteur comprend vite que derrière cet hyper réalisme, si l’autrice est bien présente physiquement, rien de sa personne, de son moi, de tout ce qui touche à sa singularité humaine, dans sa sensibilité et ses émotions, rien de ce qui est profondément et réellement « elle » ne l’est. Cette écriture qui dit le corps comme un automate désarticulé, un ensemble de pièces détachées d’elle même, réussit à traduire le désarroi et les interrogations qui la traversent. Avec des mots arides, recroquevillés sur chaque détail corporel, elle fait éclater le corps, son corps, elle le fait mourir. Pour dire cette omniprésence du corps, elle façonne un langage qui réussit à la désincarner totalement. Elle met ainsi en lumière, sa position de pantin désarticulé qui ne s’appartient plus, elle montre les ressorts pervers de l’emprise, elle évoque la manière dont l’acte incestueux la maintient dans une négation absolue d’elle même.

La lecture de ces pages est un chemin douloureux pour le lecteur, qui partage ainsi à travers l’écriture de Christine Angot la réalité profonde de son vécu.

La découverte de cette écriture magistrale fait de la lecture de ce livre, un moment exceptionnel.

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Le marché des amants

Ce qu'il y a de spectaculaire chez Christine Angot, c'est le contraste entre son regard attentif et curieux, son esprit rapide, percutant, logique d'une part et sa sensibilité à fleur de peau, de l'autre. Si Angot était un animal, elle serait un menu écureuil, prisonnier au creux des mains, petite boule de poils et d'os toute grelottante de frayeur mais tête en alerte, yeux vifs qui regardent, regardent...

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L'amour et l'écriture sont les grandes choses de la vie.

L'amour, c'est difficile : on le veut, mais il y a tant d'incertitudes, tant de doutes...

L'autre ne vous voit pas toujours : il y a l'intellectuel qui joue à se faire des frayeurs et regagne vite ses pénates à la première alerte, tant pis s'il a embarqué l'autre sur une barque pourrie ; et il y a celui qui vous voit mais se sent tellement différent, qui n'a que son monde d'artiste et pense que ça ne suffira pas, qui se retire peu à peu. Pourtant c'était beau et sincère...

Se profile un troisième homme, et c'est pas gagné d'avance non plus, mais enfin une porte s'ouvre...



Heureusement il y a l'écriture, mais l'écriture ce n'est pas l'amour.



J'aime Angot parce qu'elle m'émeut. Mais aussi à cause de son style, de sa simplicité, de sa sobriété, de sa maladresse voulue pour exprimer le flou des sentiments, leur vacillement, la colère. Avec le marteau et le ciseau de la langue, elle tourne autour du détail qui fait sens jusqu'à ce qu'il soit extrait du magma, puis elle le dépose sur la page à côté des autres et retourne à son travail de fouille, inlassablement.

Les matériaux qu'elle extrait ne sont pas totalement inconnus, mais l'angle sous lequel elle les observe révèle tant de nous et du monde que certains voudraient la faire taire : "hystérique", disent-ils, quand elle soulève la pierre sous laquelle se cache l'objet hideux dont ils connaissent parfaitement l'existence mais qu'ils ne veulent pas voir. Au minimum coupable de mauvais goût.



Angot, exploratrice de l'intime en littérature : cela nécessite une bonne dose de courage.



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Un amour impossible

Fin des années 50. Rachel tombe follement amoureuse de Pierre, qui a des théories fumeuses sur leur rencontre. Il veut bien lui faire un enfant, mais surtout pas l'épouser, à une époque où l'un n'allait pas sans l'autre. Christine naît, Pierre disparaît, Rachel fait ce qu’elle peut.

Puis, à l’adolescence de leur fille, Pierre reparaît et s’en occupe quelques week-ends … Et ce qu’il se passe alors porte le nom du grand succès littéraire de Christine Angot.



Ce livre m’a exaspérée : comment peut-on faire un tel brouillon (euphémisme) avec une histoire de perversi*n, d'inc*ste, d’emprise psychologique, de malentendus mère-fille ? Le fond est de la matière à chef d’oeuvre, mais entre les mains d’Angot, ça donne ce genre de phrase :



“Ah la la mon Dieu, qu'est-ce que j'en ai marre, mon Dieu, mais j'en ai marre, j'en ai marre, j'en ai marre, mais j'en ai marre !... Mais j'en ai marre, mais marre, mais j'en ai marre, marre, marre, mais marre ! J'en ai marre j'en ai marre j'en ai marre, mais qu'est-ce que j'en ai marre, mais qu'est-ce que j'en ai marre mon Dieu…” page 60



Évidemment, il y a quelques fulgurances, mais pas assez pour que je veuille retenter l’expérience Angot. Je regarderai l’adaptation ciné, ça ne peut pas être pire !
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Le voyage dans l'Est

Un livre assez rythmé et qui vous tient jusqu’à la fin. On rentre dans la thématique assez rapidement et pour ma part c’était assez déroutant (je n’étais pas prêt).

Je trouve que ce livre est intéressant pour la/les réflexion/s une fois terminée cette dernière page… un livre que je recommande mais faut être prêt avec le sujet…
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Le voyage dans l'Est

J’étais curieux de découvrir cet ouvrage où les avis autour de moi étaient très divergents.

Je ressors mitigé de ma lecture.

Le livre se lit assez aisément et le rythme est plutôt bon. J’ai eu néanmoins un peu de mal avec l’identification de certains personnages rendant la lecture moins aisée, moins fluide.

J’ai eu du mal à vraiment m’imprégner de cet ouvrage qui pour moi est plus un témoignage, une réflexion sur des actes violents subis et qu’on essaye d’en comprendre les portées sur son existence.

Un livre du coup très difficile, avec des passages à la limite du supportable. Mais des moments j’ai quand même souri sur des situations improbables.

Le vécu est très bien retranscrit.
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L'Inceste

Bon…je me retrouve à faire un article sur un tel livre. Le titre de celui-ci m’avait absolument attiré, et l’édition était belle…je ne pouvais résister ! De plus, j’avais ouïe dire que Christine Angot était un des grands noms de la littérature contemporaine francophone. Ainsi, j’étais en joie de découvrir une nouvelle auteure, et qui plus est un nom que j’entendais un petit peu partout. J’ai déchanté rapidement et de façon drastiquement dramatique.



Je ne peux me résoudre à vous faire une mise en situation, car il s’avère qu’il n’y en a guère besoin : il n’y a PAS de situation. Ce livre est une sorte de suivi psychologique de l’auteure qui est, à priori, « devenue » lesbienne durant 3 mois, lors d’une histoire d’amour avec une femme du nom de Marie-Christine. Déjà… Je n’ai absolument pas aimé ce fait que durant une grosse partie du livre cette Angot radote qu’elle soit « devenue » lesbienne. Je ne compte pas faire un cours sur la sexualité, mais tout le monde sait qu’on ne devient pas ainsi du jour au lendemain ; pour moi, ce suivi psychologique autobiographique prouve qu’elle est restée dans le déni un bon bout de temps, ou bien que ce qu’elle éprouvait pour Marie-Christine était tout, sauf de l’amour. Enfin, je suis presque certain que ce qu’elle a essayé de dire dans ce livre, c’est qu’elle se pensait hétérosexuelle à 100%, mais elle fut choquée d’apprendre qu’elle ne l’était pas en fin de compte – même si la manière dont elle a fait passer le message n’était pas clair, j’ai su le déceler.



L’auteure dans ce livre nous révèle ce qu’elle ressent pour Marie-Christine pour cette époque, mais également ce qu’elle ressentait de sa découverte d’elle-même. Elle était profondément perturbée, mais aussi elle était vêtue d’un caractère troublant : un vrai trouble obsessionnel pour Marie-Christine ; cela saute aux yeux. MC ne la laissait pas indifférente, et elle en était absolument perturbée psychiquement. Cela me fut…troublant à lire, une expérience particulière et assez gênante.



Ce livre était malgré tout assez complexe à lire. Il n’avait absolument aucun fil conducteur, l’auteure s’égard et nous donne un récit fragmenté chronologiquement et textuellement parlant, mais extrêmement dense : la mise en page n’aide pas avec ses longs paragraphes et ses répétions à n’en plus finir. Cette lecture me fut éprouvante, je pense que le mot est approprié à la situation. A la moitié du récit, j’avais envie de m’en débarrasser le plus vite possible.



Mais voilà, je l’ai abandonné à partir de la moitié, et ce pour plusieurs raisons – qui ont plus ou moins un rapport avec le livre. Déjà, aux environs de la moitié du livre, j’ai décidé d’aller « enquêter » sur l’auteure, voir un petit peu sa biographie, ses passages dans des émissions – littéraires ou non -, etc. Et il s’avère que j’y ai découvert une femme qui ne m’a pas DU TOUT plu, de ce que j’ai vu ; j’ai eu vent des controverses qui l’entouraient, des propos qu’elle tenait ouvertement de façon assumée à la télévision ou la radio, et j’ai été sidéré. Cela m’aurait en quelque sorte dégouté de l’expérience littéraire que je vivais, et puisque je suis très attaché à mes codes moraux et mes principes, je m’éloigne automatiquement des personnes ne partageant pas ces codes que je juge de basiques. De plus, le livre ne me plaisant pas plus que cela, j’ai décidé ni plus ni moins d’abandonner cette lecture aussitôt. Ce n’est que mon avis et mon code moral personnel, mais je n’ai pas pu continuer cette lecture comme si de rien était, après avoir écouté ces propos.



En conclusion, j’ai abandonné cette lecture de base à cause de propos de l’auteure que je trouve intolérables, mais aussi parce que ce livre ne m’a absolument pas plu. Décousu, fragmenté et sans fil conducteur, ce livre autobiographique relate d’évènements de la vie de l’auteure, mais je les ai trouvé très mal exprimés, des mots sont employés alors qu’ils ne devraient pas. Aucun profit en cette lecture.
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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Le voyage dans l'Est

Christine Angot m'a toujours mise mal à l'aise, je la trouve dure, froide. Je comprends mieux cette posture depuis la lecture de ce livre.



On y apprend l'inceste qu'elle a vécu et surtout la manipulation immonde d'un père culpabilisant. La manipulation et/ou l'aveuglement conscient ou pas de tous les adultes l'entourant.

Ce n'est pas une lecture facile bien entendu mais il est important de connaitre les chemins que prennent les prédateurs de toutes sortes. C'est aussi un livre de prévention.



Je n'ai pas refermé ce récit avec plus d'appréciation de sa personne mais certainement avec plus de compassion.



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Vu du ciel

Séverine, une petite fille de six ans, violée et torturée dans une cité d'Amiens, est devenue un ange. C'est elle la narratrice.



Elle assiste depuis les cieux à la reconstitution de son assassinat et de sa profanation par une certaine Christine, ou Ch.



Cette dernière, sous le prétexte d'avoir elle-même été abusée par un ami de sa mère, s'est emparée de son histoire et l'a entrecroisée avec la sienne.



Projection, fantasme, enquête sordide vécue comme un second viol par le petit ange impuissant.



Ce roman élaboré sous la forme d'un récit, est fort et poignant. C'est le tout premier livre de Christine Angot, paru en 1990, et l'essentiel y est en germe.



Mais le récit ne se limite pas à l'exhumation par Christine de faits que tous voudraient oublier : les parents, l'ange Séverine, Dieu lui-même.



A quoi sert de raconter le mal sinon à le faire revivre, encore et encore et le rendre éternel ?



L'interrogation de Christine Angot est d'une surprenante verticalité : "verticalité" parce qu'elle s'interroge sur la nature du mal et la volonté de Dieu ; "surprenante" parce que la fin du récit s'ouvre sur une hypothèse imprévue : et si le crime, pour être oublié, et pour que les dieux et les hommes puissent vivre en paix, devait être sans cesse renouvelé ? Ou pour mieux dire, et si le mal n'était le mal qu'aux yeux des vivants et ne pouvait être neutralisé que par sa répétition symbolique ?



Il y a bien une autre lecture possible du texte d'Angot, mais je ne la dirai pas car elle est vraiment trop désespérée. Et après tout, peut-être l'ai-je créée de toute pièce.



Mais connaissant "le sujet Angot", je ne crois pas.
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Le voyage dans l'Est

C'est la première fois que je lis un livre de Christine Angot, dont j'ignorais les thèmes habituels. C'est avec des sentiments mitigés que je referme ce roman. Un roman ? C'est comme cela que le présente l'auteure, qui semble avoir horreur des témoignages personnels. Pourtant, la narratrice se nomme… Christine Angot - et son père est aussi désigné ici par son vrai prénom: Pierre ! Malgré ses dénégations, l'écrivaine est clairement dans l'autofiction, sinon dans l'autobiographie.

Ici il est question d'inceste entre un père et une fille: pour elle ça commence à 13 ans quand son père biologique décide de la reconnaitre légalement. Cet homme mûr est brillant, sûr de lui, obsédé par le sexe, sans aucun scrupule. Christine, fascinée, est très sensible au charme et aux arguments de son père. Celui-ci va aussi vite que possible pour la prendre dans ses filets. On est là dans le cas typique du viol par ascendant: des tactiques archi-connues des spécialistes, mais que la jeune victime ne sait absolument pas contrer. Sa (pauvre) stratégie pour se protéger lui permet d'éviter la défloration. Je note que l'auteure décrit d'une manière authentique le ressenti (confus) de la jeune fille.

Même si j'ai été sidéré et même choqué par cette première partie, je l'ai bien appréciée. Par la suite, alors qu'elle approche puis dépasse l'âge de sa majorité, l'héroïne a une vie très perturbée, en raison des retombées de ses relations toxiques avec son père. Elle démarre notamment une psychanalyse. Malgré ses difficultés, elle noue des relations amoureuses, notamment avec un jeune homme qui l'épousera. Est-elle sauvée ? Que nenni ! Elle retombe bien vite dans le piège ! Il me semble qu'elle aime d'amour son père; elle prend tous les risques pour être reconnue par Pierre, comme étant sa fille "normale". Bizarrement, c'est un incident mineur (des achats dans une supérette) qui lui prouve qu'elle n'est pas reconnue comme telle. Pour son géniteur, elle n'a jamais été qu'une proie parmi d'autres. Elle veut alors porter plainte; mais finalement elle y renonce. J'ai été gêné par les incohérences (voire la lâcheté) des adultes: de sa mère, de son mari, et de Christine elle-même, face à un prédateur qui donne l'impression d'être intouchable. Je n'ai pas compris l'évolution de l'héroïne.

J'ajouterai que le style de l'écrivaine est souvent médiocre, parfois affligeant. de plus, on s'attarde sur certains épisodes; au contraire on zappe presque des moments cruciaux. Une partie du livre est constituée par un journal intime qui n'apporte quasiment rien à cette histoire. En définitive, j'ai eu le sentiment que la jeune femme n'a rien compris à son comportement et à ses sentiments. C'est frustrant.

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Un amour impossible

J'ai vu Angot à la télévision, j'ai lu des articles la concernant, des critiques de livres ... Elle me semblait trop, trop agressive, trop auto centrée, trop extravertie, trop ...

Puis j'ai croisé ce livre dans une boîte à livres et je me suis dit que c'était l'occasion de me faire une opinion.



Et j'en ressors beaucoup plus enthousiaste et nettement moins exaspérée que ce que je ressentais sans l'avoir lue.

Dans ce texte, elle parle d'elle bien entendu, mais surtout de sa mère, de son père, de son enfance, de sa vie.

Le texte est très agréable à lire, et même si ici, elle aborde les actes immondes commis par son père, elle n'en fait pas du tout le centre du livre, elle les aborde dans la ligne du temps de son adolescence, d'ailleurs elle en parle par le biais de dialogues rapportés entre un ami et sa mère.

Elle m'est même apparue fragile et attachante.

J'ai finalement moins d'empathie pour sa mère qui n'a jamais vraiment su prendre de décision, qui a laissé faire sans trop savoir mais sans jamais vraiment se poser de question.

Une lecture "agréable" malgré le sujet, puisque si on l'aborde sans a priori, il s'agit finalement d'une autobiographie "banale".

Je ne sais pas si je lirai Angot par la suite, parce que j'ai l'impression que cet inceste est son core business et je n'aime pas l'idée d'en faire son leitmotiv même si je conçois qu'il n'est pas simple de passer l'éponge et de ne pas garder cette période affreuse de sa vie tapie, là en embuscade.

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Les autres

Comment critiquer ce bouquin en minimum 250 caractères? En gagnant du temps, en écrivant n‘importe quoi, tout comme l‘auteur de ces pages aussi vides qu’ennuyeuses. En alignant des mots sans chercher à donner un sens, pas même l‘esquisse d‘une hypothèse ni même l‘embryon d‘une idée.



Un seul mot aurait suffi : nu
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Le voyage dans l'Est

Peut-on vraiment mettre une note sur ce type de livre ? Peut-on dire que l'on a aimé ou détesté celui-ci ?



J'ai acheté ce livre sans faire le lien avec la journaliste et auteur, Christine Angot, et sans savoir qu'auparavant elle avait déjà écrit des livres sur ce thème qui est l'inceste.



Christine, 13 ans, vit avec sa mère. Elle rencontre son père pour la première fois dans l'est. Elle est heureuse de découvrir qui il est, cet homme qui dit parler une trentaine de langues couramment et qui a un super poste. Au départ, cela va commencer par un baiser sur la bouche, et au fur et à mesure de leurs rencontres, cela va aller de plus en plus loin.



Sa mère, que l'on sent dépassée, seule et perdue avec les hommes, ne semble pas voir ce qui arrive. Lorsqu'elle l'apprendra par la suite, elle n'a pas l'air de prendre les choses au sérieux ou mener des actions pour réellement défendre sa fille. Par ailleurs, les relations avec ses petits amis et son premier ami seront également, et évidemment, compliquées.



Ce roman, court et violent, décrit l'emprise psychologique que Pierre Angot a pu avoir sur sa fille mineure et sur l'inceste qui a eu lieu non seulement pendant sa jeunesse, mais qui a reprit plus tard alors qu'elle avait 26 ans. J'ai d'ailleurs trouvé que cela ressemblait plus à une autobiographie qu'à un roman.



Terrible et dérangeant, mais qui se lit très rapidement, la l'écriture est très bien faite.
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