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3.64/5 (sur 79 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 25/08/1969
Biographie :

Christine Détrez est une écrivaine et sociologue française.

Ancienne élève de l'École Normale Supérieure d'Ulm à Paris, après une agrégation de lettres classiques, elle soutient une thèse de doctorat de sociologie, intitulée "Finie la lecture ? Lire au collège, lire au lycée : une enquête longitudinale", en 1998.

Elle est maître de conférence en sociologie à l'École Normale Supérieure de Lyon et chercheuse au Centre Max Weber.

Ses principaux sujets de recherche sont : la sociologie du genre, la sociologie de la culture, la sociologie de la réception et cultural studies.

Elle assure à l'ENS LSH l'animation du séminaire de recherche "Sociologie de la culture et de la réception", ainsi que la préparation au thème d'agrégation "La sociologie économique". Christine Détrez anime par ailleurs un atelier de recherche sur "Genre et Culture scientifique" avec Clémence Perronnet à l'ENS de Lyon.

Elle intervient dans de nombreuses conférences universitaires et lors de débats citoyens et associatifs.

Elle partage son temps entre les recherches sociologiques, l'enseignement et l'écriture de romans.

Auteure de nombreux articles et ouvrages, elle a publié deux livres courts et très accessibles sur la notion de genre et les inégalités entre femmes et hommes : "Quel genre ?" (Thierry Magnier, mars 2015) et "Les femmes peuvent-elles être de Grands Hommes ?" (Belin, coll. "Égale à égal", février 2016). Elle a également participé en 2014 à la publication du Ministère de la Culture, "Questions de genre, questions de culture", dirigée par Sylvie Octobre.

" Rien sur ma mère" (2009) est son premier roman.

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Source : http://socio.ens-lyon.fr/detrez/index.php
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Bibliographie de Christine Détrez   (17)Voir plus

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Riad Sattouf est un observateur hors pair des m?urs juvéniles. Qu?il s?inspire de ses souvenirs, qu?il observe les jeunes dans l?espace public, mène une enquête au collège ou récolte les propos, année après année, d?une petite jeune fille de son entourage, il décrit les rapports entre filles et garçons, la vie amoureuse et l?amitié, le rapport au corps, mais aussi leurs visions de la politique et de la société. Avec humour, mais sans euphémisme, il croque ainsi cette période si étrange qu?est l?adolescence. Avec : Christine Détrez, Riad Sattouf, Julie Pagis, Kevin Diter Retrouvez le dossier consacré à Riad Sattouf sur Balises, le webmagazine de la Bpi : https://balises.bpi.fr/bande-dessinee/riad-sattouf Retrouvez les recommandations BD de la Bpi sur Facebook et Instagram : https://www.facebook.com/sittingbulles/ https://www.instagram.com/sitting_bulles/
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être que les ogres aussi sont malheureux, et qu’ils croquent les petites filles parce qu’elles sont tendres et douces, et qu’ils rêveraient de devenir comme elles. Peut-être espèrent-ils que leurs cheveux d’or et les paillettes dans leurs yeux enfin éclairent leurs ténèbres.
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Ainsi des femmes, pour écrire et publier leurs textes, s’entêtent et s’endettent, grappillent sur leurs heures de sommeil pour parvenir à écrire après la journée de travail et les tâches domestiques, mettant en péril leur tranquillité, parfois leur réputation, et souvent leur santé. Et pourtant elles continuent
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chap 8
Peut-être dit-il la vérité, Hector, peut-être a-t-il raison, quand il affirme que c’est moi qui ai commencé, à le frôler en entrant, quand il venait ouvrir la porte. À croiser et décroiser mes jambes quand, avec sa sœur, on allait le voir dans sa chambre. À me pencher juste devant lui pour l’effleurer de mes cheveux, de mon odeur, quand je regardais les pochettes de ses disques ou sa collection d’insectes. À chanter en le regardant, à allonger ma voix sur les syllabes comme sur des draps. À le regarder en tentant de prononcer les noms savants des libellules en latin. À oublier de fermer le bouton du haut de mon corsage.
[...]
À avoir envie de lui. C’est ce qu’il dit. Que c’est moi qui me suis jetée dans la gueule du loup.
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Le monde est grand, leur monde est vieux, et tout semble possible à ces jeunes du baby-boom. La guerre d’Algérie n’est pas loin et, pour beaucoup de ces jeunes hommes en âge de faire leur service militaire il est impensable de toucher une arme. Alors ils partent enseigner loin, en Afrique, au Maghreb, ils emmènent leurs jeunes épouses. Certains les ont rencontrées lors de leurs études, à l’université, à l’école normale, et ils obtiennent des postes doubles. Pour mes parents, ce fut la Tunisie. Tous ces jeunes adultes qui s’embarquent, qui s’envolent, sans rien savoir souvent du pays où ils ont été affectés, laissent derrière eux leurs propres parents. C’est loin, la Tunisie, quand on n’a jamais pris l’avion. C’est loin, pour ces parents habitués à vivre là où ont vécu leurs propres parents, et les parents de leurs parents avant eux. La terre, alors, était lourde aux semelles. À peine change-t-on de village, au gré des mariages. Le manque encore plus douloureux quand les petits-enfants naissent, si loin. Alors on envoie des photos.
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Christine Détrez
Ici encore, un bref aperçu des propos tenus par les écrivains montre que ce mépris envers la lecture futile, celle qui ne sert ni à la sagesse pour les uns, ni au savoir pour les autres, est un thème transversal. Ainsi ce texte de Machiavel est significatif, car il enchaîne toute une série d’oppositions : la lecture récréative se déroule à l’extérieur, s’accommode sans problème de fange, de boue, et de la défroque de tous les jours, et traite des amours ; l’autre, la lecture utile, est bien plus solennelle : elle nécessite le silence du cabinet, le brocart et la soie, occupe plus de quatre heures de temps, et permet de regarder la mort en face, sujet autrement plus grave... Voici ce qu’il écrit :

« En quittant mon bois, je m’en vais à une fontaine, et de là à ma volière. J’emporte un livre sous le bras, tantôt Dante ou Pétrarque, tantôt l’un de ces poètes mineurs comme Tibulle, Ovide et d’autres : je me plonge dans la lecture de leurs amours et leurs amours me rappellent les miennes ; pensées dont je me récrée un bon moment. [...] Le soir tombe, je retourne au logis. Je pénètre dans mon cabinet, et, dès le seuil, je me dépouille de la défroque de tous les jours, couverte de fange et de boue, pour revêtir des habits de cour royale et pontificale ; ainsi honorablement accoutré j’entre dans les cours antiques des hommes de l’Antiquité. Là, accueilli avec affabilité par eux, je me repais de l’aliment qui, par excellence, est le mien et pour lequel je suis né. Là, nulle honte à parler avec eux, à les interroger sur les mobiles de leurs actions, et eux, en vertu de leur humanisme, me répondent. Et durant quatre heures de temps, je ne sens pas le moindre ennui, j’oublie tous mes tourments, je cesse de redouter la pauvreté, la mort même ne m’effraie pas. »
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Christine Détrez
Mais la lecture distractive est souvent condamnée avec bien plus de véhémence qu’une simple hiérarchisation des valeurs. Non seulement elle est une perte de temps, mais elle se révèle également dangereuse, comme en témoigne la métaphore hygiéniste souvent employée par ses détracteurs : poison, vice, décrépitude physique et morale, rien n’est assez fort pour désigner les risques encourus par les lecteurs. Ainsi les frayeurs exprimées au début du XVIIe siècle face au goût que témoignent les jeunes pour la poésie, qui plus est, comble de l’horreur, écrite en langue française, perdurent au cours des siècles, même si l’illégitimité se déplace de la lecture de poésie à celle de fiction : « Alors que toute lecture doit conduire à Dieu, comment le pourroient faire les Poësies et toutes ces pieces Galantes qui font toute la lecture de la jeunesse ? La matière en est mauvaise. Ce sont des peintures de choses ou qu’on devroit ignorer ou qu’on devroit avoir en horreur [...] C’est toujours conformément aux inclinations corrompues qu’on y parle : le vice y est flatté et déguisé, la vertu y est souvent tournée en ridicule. On prend dans ces sortes de lecture un esprit de dissipation, qui ne se peut plus s’appliquer à rien de sérieux, ni qui soit solide. » (B. Lamy, 1684, cité par Monique Bouquet, 1999, p. 41.)

Et le même thème traverse les siècles ultérieurs, comme l’ont bien montré Anne-Marie Chartier et Jean Hébrard dans Discours sur la lecture en 2000. La lecture futile est soit la lecture de mauvais genres (la poésie, puis le roman), soit la lecture de mauvaises gens (les femmes, les enfants, le peuple, ou les petits-bourgeois dont Bouvard et Pécuchet seraient les malheureux exemples)...
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Christine Détrez
Dans Les mots et les choses, Foucault définit la base du savoir au XVIe siècle par le primat accordé à l’interprétation – « Le propre du savoir n’est ni de voir, ni de démontrer, mais d’interpréter » – interprétation se déployant à l’infini dans le commentaire.

Or, cette nécessité à la fois d’interpréter et de voir comment le texte fonctionne est également au fondement de la croyance dans l’efficacité de l’explication de texte6 et de ses divers avatars au fil des réformes, tant est forte l’influence du modèle scolastique sur la définition de la lecture savante par l’école. Qu’on la nomme explication de texte, commentaire composé, explication linéaire ou lecture méthodique, c’est la suprématie d’un mode de lecture cherchant le sens caché du texte qui est affirmée, que ce sens révèle la vérité du monde, ou, plus modestement, celle de l’auteur ou de la « littérarité ». En effet, au XVIe comme au XXe siècle, même si désormais le lien entre signifiant et signifié n’est plus posé d’emblée comme une évidence, et si on reconnaît la place du lecteur dans le processus de lecture comme élaboration du texte et du sens, « il n’y a commentaire que si, au-dessous du langage qu’on lit et déchiffre, court la souveraineté d’un Texte primitif. Et c’est ce texte qui, en fondant le commentaire, lui promet comme récompense sa découverte finale. » (Foucault, 1966, p. 56.) Lanson parle ainsi, en 1925, du « sens permanent et commun d’une œuvre », du « sens originel, du sens de l’auteur », enrichi ensuite par les différentes strates de lectures, du « sens du premier public et des sens de tous les publics [...] que le livre a successivement rencontrés », afin « d’arracher au texte son secret ».
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Christine Détrez
la définition du « bien lire » ne place pas toujours en but asymptotique la sagesse. Certaines définitions du « bien lire » visent le savoir. L’institution scolaire prône ainsi un mode de lecture savant, et ce depuis l’élaboration de l’enseignement scolastique. Michel Foucault, dans Les mots et les choses (1966), a bien montré l’importance de la lecture et du commentaire dans la vision scolaire du savoir qui domine au XVIe siècle : dans un savoir conçu comme décryptage d’une vérité préexistante, le commentaire est la glose nécessaire, la troisième épaisseur de discours sur le texte (qui lui, constituerait la deuxième épaisseur de discours), afin de révéler et de retrouver la vérité comme première épaisseur, discours originel, quand « savoir consiste donc à rapporter du langage à du langage » (p. 55). La lecture constitue ainsi la voie par excellence du savoir, puisque tout devient lecture, déchiffrement de la vérité cachée, et son but premier n’est certes pas la distraction. Ce modèle, qui coexiste longtemps avec le modèle hérité de l’humanisme, va devenir en quelque sorte l’apanage du système scolaire, et dominer les définitions du « bien lire », suite à l’élargissement de la scolarisation, et à la théorisation de l’enseignement du français, notamment par Gustave Lanson (1919).
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"Je ne sais pas pourquoi elle m'avait choisie comme amie, elle la fantasque, la joie de vivre. Mais je sais pourquoi Yann l'a choisie elle. Elle, elle croyait au Grand Amour."
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sur les 300 stations de métro de la capitale, une seule a été baptisée d’un nom de femme (Louise Michel) tandis que Marie Curie partage toujours la sienne avec son mari.
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