Ce n’est pas ta famille qui n’est pas normale Inès : c’est ce que les autres pensent et disent. Tu écoutes le journal télévisé, parfois ? Quand un enfant meurt sous les coups de ses parents, on dit que ces gens sont des monstres. On se dépêche de les mettre à part de l’espèce humaine, parce qu’on a peur de découvrir en soi la même violence. Si c’était l’enfant de deux femmes ou de deux hommes, on se dépêcherait de clamer qu’il fallait s’y attendre, qu’une famille de ce genre est forcément déviante et perverse. Tu comprends ce que je veux dire ?