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Citations de Christine Jeanney (65)


Ce moment précis, juste avant que la bulle n’éclate, ne dure qu’une seconde, je ne sais pas si quelqu’un a pensé à lui donner un nom, je l’appelle la seconde échappée.

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Avancer dans un tube, tube train, et laisser sa tête s’arrondir dans la courbe touchant la vitre et le dehors, tête ballante soumise au rythme, suivre le trajet elliptique, le passager trois sièges plus loin, ce qui vient après ou plus large, le décor de l’autre côté, les souvenirs ce qu’il en reste, ce qui était avant, n’est plus, ce qui perdure, avancer.

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– penser à tendre l’oreille, peut-être le bruit de l’eau, plus tard

– penser à tourner le dos au mur

– puis penser à se coller contre avec le ventre, frotter le mur de la mâchoire, du menton, plaquer sa main doigts écartés, qu’elle devienne rouge, la croupe de l’animal piégé, fissures de branches, penser les suivre, les renifler, et l’odeur du ciment ça travaille

– penser à dégonfler la bouée un peu (comme ça qu’on apprend à nager ils disent)
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C’était une ombre qui filait, qui lui passait au coin de l’œil, une forme vague, comme une silhouette de chat en embuscade.
Mais n’en était pas une, pas de queue, pas de pattes, seulement un peu de gris, l’estompe, un mouvement leste vite perdu. Et s’il tournait la tête pour mieux la voir, il n’y avait rien.
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Derrière la vitre, la ville se déroule dehors, sans moi. La ville ne résonne pas et ne raconte rien.
La ville plate, sa profondeur défaite, un décor peint sur une bâche tendue entre deux rouleaux, quel machiniste a oublié de l'actionner.
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Elle se fout des saint valentin potins cheveux brillants tac-o-tac bons plans des promotions divertissements parfum hits révélations vogue séparation stars au bout du rouleau yaourtières.
Elle se fout de ces minuscules choses, elle aime les très grandes, celles contenues dans le bac transparent de son aspirateur : brindilles de sapin, sables du sahara, particules d’astéroïdes qui croisèrent forcément des comètes, un jour
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Lundi matin, neuf heures trente.
Je traverse le quadrillage blanc du parking jusqu’aux sigles bleus des places pour handicapés. Je passe entre deux poubelles remplies de sable. Le sports vitrées coulissent sur de l’air chaud et de la musique. Passé le tourniquet, on peut tourner à gauche vers les produits d’entretien, ou à droite et ainsi longer les caisses, ou encore continuer en face vers les promotions du jour.
Mais je n’achèterai rien. Aujourd’hui, je regarde.
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Il avance dans un couloir au milieu d’autres. Se courbe, trois pas glissés, seconde figé, cambre, mains collées aux cuisses puis tendues vers l’avant, cherche à saisir le vide, tourne, s’écroule, genoux au ventre, relevé, pointe du pied, frappé, pas de côté, hanches inclinées et recommence.
On le croise sans le remarquer (il marche) sauf ceux qui le connaissent et savent la danse de l’homme qui danse dans sa tête
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Lui suffisait de se pencher pour prendre, de parler avec ses bonshommes, statuettes installées au hasard maîtrisé puis perdu - c’était mieux de le perdre - prenait reflets dans les vitrines, suivait du doigt les troncs les branches... 
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Me manque la petite ombrelle du fildefériste et la plante des pieds souple.
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Ça se passe dans une chambre, derrière une fenêtre immense qui s’étale d’un mur à l’autre et de la hauteur de mes hanches jusqu’au plafond.
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ses petites voitures pendant qu’il n’est pas là, placées sur ses cours, ses dossiers, ses pochettes, un presse-agrumes, tout y est, lui petit, lui grand, lui autonome, je récupère dans ses cartons la traine du bateau, ce qu’il jette par-dessus bord finalement, c’est un mille-feuilles, ou une carotte glaciaire, les étapes étagées, additionnées, à ranger dans sa prochaine la chambre, la sienne, c’est comme ça qu’on l’appelle, même s’il n’y dort pas .
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Dire l’instabilité pourrait lui donner corps. Elle s’installerait, calmement instable, immuablement instable et, au bout du filin dont je suppose l’existence, il n’y aurait pas de support plat où me poser. En tout cas pas dans cette chambre, la chambre où je demeure. Deux meurt. Le deux, justement..
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Le carré de ma chambre se trace, radicalement bancal. Un des côtés, le mur élevé derrière moi, reste étranger.
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Depuis combien de jours combien de temps mes épaules rigides se serrent plus qu'il ne faut l'une contre l'autre.
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– accident de pollen, oh ma sœur
– le hasard hasardeux qui fait vivre ou décide que non, ou qu’un peu, ou grandement, que lui seul aux termes du contrat gardera l’aléa en seule obligation (cliquez pour accepter / ne cliquez pas, c’est la même chose)
– fleur de raiponce qui soigne, princesse dans le désert, elle erre, elle pleure en s’accrochant au cou du prince aveugle, il retrouve la vue, c’est bien qui finit bien et la sorcière ? on l’exécute à grands coups de pollen sur la tête, au hasard (tout s’organise fort à propos commentent les frères Grimm qui connaissent la musique, et celle de Brême aussi)
– oh ma sœur, l’œil a-t-il disparu ? dit en tremblant Tsilla (la graine ne répond pas, trop occupée à poindre, cette conscience qu’elle a du refus de flétrir s’insinue, se déploie, résiste, insiste, rebelle, frondeuse, elle survivra, au moins le temps d’une feuille)
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– penser le soir, penser le matin, penser la durée
– penser un visage autre qui percerait le voile immatériel, pays étrange
– penser l’effet miroir et qu’est-ce que tu donnerais pour vivre cette jonction entre toi et toi, et qu’y a-t-il derrière la butte, toutes ces questions en grappes qui attendent et pas assez de bras et de jambes pour les ceinturer toutes, ces mots agrippés et mécaniques complexes, humaines ou métalliques, se repérer aux éléments
– rebrousser chemin et rentrer (ou le faire croire, car bien sûr qu’on resterait là, assis, jusqu’à la nuit, certain d’y être)
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C’est une question de hiérarchie, une question d’échelle, une question de proportion, une question d’illogisme et de malédiction, une question de terreur qu’on ne dit pas à voix haute, qu’on ne chuchote pas, qu’on n’écrit pas non plus sans grand renfort de végétaux et d’animaux, qui me couperait en deux si je ne brandissais pas mes signes en bouclier, question critique.
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Je suis l’attente. Elle le martèle, me tient la tête par les oreilles pour être sûre que je l’entende, elle crie Je suis l’attente. J’ai beau tourner à droite à gauche, frotter mon menton au mouchoir, me tortiller ou essayer de l’éviter, l’attente se hisse devant mes yeux et me tient plus serrée, force sur ma mâchoire, que je la dévisage, front contre front..
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Yeux de seiche ou yeux de cigogne, et si nous n’étions que formes géométriques cherchant vainement à s’assembler quand nous croyons raisonnables nos penchants, et humains. Oui nous serions humains comme le grand requin blanc qui, lui fait demi-tour, fuit devant les alarmes, noirs et blancs arrondis, peau d’une femelle orque en chasse, peinture sur leurre.
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