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Citation de Cielvariable


Les saveurs sucrées, salées, âcres, subtiles, nuancées, épicées ou entêtantes, tout nous parle. Mon plat préféré est le steak tartare, j’aime aussi la langouste et j’adore les sushis sans les petits vers blancs qui leur collent à la peau. Je suis réceptif à toutes les flaveurs. Je me targue d’être goûteur professionnel, un nez comme on dit dans le métier. J’écoute mon sens olfactif puis un coup de langue et c’est jugé !

Il y a surtout trois familles d’aliments que je déteste : le genre médicamenteux, le végétaliste et le pimenté. Pour les boissons, je me contente de l’eau du robinet changée trois fois en cours de journée et à température ambiante sauf aux deux pôles, de lait tiédi et de jus de thon. Je déteste la soupe de légumes, le sirop médicinal et le champagne. Ne rigolez pas, j’ai essayé toute la panoplie. La deuxième boisson, un homme en blouse blanche a essayé de me la faire ingérer de force en l’introduisant au fond de ma gorge. Une fois que j’eus épuisé toutes les ressources d’intimidation à ma disposition, il renonça et alla tamponner du désinfectant sur les marbrures rouges de ses avant-bras.

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est partager le dîner de mon compagnon, surtout les plateaux télé-repas qu’il se préparait dans notre ancienne vie, maintenant avec femme et enfant il semble qu’il en soit privé. Nous nous installions tous les deux sur le lit, lui adossé à deux oreillers, moi le dos calé contre un coussin de satin et la distribution commençait. Un bout de pâté de foie sans pain, un morceau de jambon sans couenne, un échantillon de brie sans croûte et une petite cuillère de yogourt sans fruits. Je ne suis pas très exigeant, un rien me suffit. Je ronronnais tout le long du repas, maintenant ces moments d’intimité ont pris fin mais j’y ai gagné un cordon-bleu, autant l’homme était le roi de l’ouvre-boîte, autant la femme me cuisine des moules à la marinière, du lapin en gibelotte et de l’épaule de mouton farcie. Si je garde mes distances avec cette étrangère la plupart du temps, quand elle est dans sa cuisine, je ne la quitte pas d’une cheville.
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