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Citations de Christine Nöstlinger (33)


Pour le dîner il y avait au menu du thon, du pain aux raisins, des bâtons de réglisse et des gâteaux salés pour l'apéritif. Mme Bartolotti avait de nouveau oublié de faire les courses. Tout en étendant une tranche de thon sur son pain aux raisins, Frédéric demanda : "Est-il normal qu'une fille de sept ans protège un garçon du même âge ? Ne devrait-ce pas plutôt être le contraire ?"
Mme Bartolotti qui suçait un bâton de réglisse, ne le sortit pas de sa bouche pour répondre :"Peu importe qui protège qui, Frédéric ! L'essentiel est que soit protégé celui qui a besoin de l'être.
- Tu crois ? Tu ne penses pas que les gens vont se moquer de moi ?"
Cette fois Mme Bartolotti sortit le bâton de réglisse de sa bouche, le plongea dans la sauce du thon et se remit à le suçoter avant de répondre :
"Mon Dieu, Frédéric ! Ecoute bien ce que je vais te dire, car c'est plus important que le reste : ne te soucie jamais de ce que pensent les gens !". Mme Bartolotti touilla la sauce du thon et ajouta d'un air rêveur " Si tu t'occupes de ce que pensent les gens et si tu ne fais que ce qu'ils font, alors tu finiras par leur ressembler et tu ne pourras plus te supporter !"
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-chez monsieur Duval,répondit Yves Laclé.
Encore des questions?
-Non, merci , marmonna Mini.
-Alors , salut ! leur lança-t-il en s'éloignant.
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Et M. Alexandre ajouta qu'l s'attendait à de grandes joies, notamment lorsque Frédéric collectionnerait les bonnes notes à l'école. Mme Bartolotti ne ressentit aucune émotion particulière à cette perspective et son cœur de mère ne fit pas un bond dans sa poitrine. Elle avait envie de voir le film policier qui passait ce soir-là sur la deuxième chaîne mais M. Alexandre l'en empêcha en déclarant "Laisse tomber ce navet ! J'ai deux mots à te dire".
Mme Bartolotti n'alluma donc pas le téléviseur et ouvrit ses oreilles de mauvaise grâce. Deux mots ne suffirent pas à M. Alexandre, il lui en fallut une bonne centaine de milliers et lorsque enfin il se tut, il était minuit.
"Bonne nuit Alex ! "murmura Mme Bartolotti en bâillant.
Puis après l'avoir raccompagné à la porte, elle se glissa dans son lit sans faire de bruit pour ne pas réveiller Frédéric. Quoique fatiguée, elle ne put trouver le sommeil. Les paroles de M. Alexandre faisaient trop de vacarme dans sa tête.
"Tu vas devoir changer radicalement de mode de vie, devenir ordonnée, maternelle, respecter les convenances".
"Tu vas devoir faire preuve de sagesse et ne plus courir partout aussi bizarrement accoutrée.
"Tu vas devoir ranger, faire régulièrement la cuisine et veiller à ne dire que des choses audibles par un enfant de sept ans ou dont il puisse tirer profit.
"Tu vas devoir... devoir... devoir...".
Cette litanie résonnait dans la tête de Mme Bartolotti. Les cent mille mots de M. Alexandre lui paraissaient d'une effrayante monotonie. Même profondément endormie, elle continua à soupirer : "Tu vas devoir.... devoir.... devoir.....".

- Que fais-tu ?
- Je m'entraîne à compter. Je vais demain à l'école et il est bon que je me prépare avec soin.
- Avec soin.... avec soin... maugréa Mme Bartolotti en se dirigeant vers la cuisine. Lorsqu'elle fut sûre que Frédéric ne pouvait plus l'entendre, elle chuchota "je ne peux pas supporter ce mot, je le hais autant que sage, ordonné ou bien élevé... beûrk, beûrk, beûrk, beûrk...
La liste des mots que Mme Bartolotti aurait aimé rayer du dictionnaire était longue. En plus de sagesse, ordre et bonne éducation, il y avait aussi : but, sens, quotidien, enrichissant, bon ton, bienséance, usage, femme au foyer, docilité, soumission....
Elle se réfugia donc dans sa cuisine, se fit du café, un œuf à la coque et prépara pour Frédéric un sandwich au jambon de Parme tout en récapitulant la liste des mots qu'elle haïssait.
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- Qui parle de m'aider, MOI ? hurla-t-elle. On aide les gens qui ne s'en sortent pas avec leur travail ! Moi, je me sors très bien du MIEN ! Merci ! Simplement, je dois me charger de VOTRE travail ! De VOTRE linge dégueulasse, de VOTRE merdier, de VOTRE bouffe et de toutes VOS saloperies d'affaires !
- Tu m'excuseras, répondit Papa sur le même ton, mais je travaille comme une brute, figure-toi ! N'essaye pas de me faire passer pour un flemmard !
- Moi aussi, je travaille comme une brute !
- Eh bien, arrête ton boulot !
( p 79)
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Il faudrait pouvoir apprendre à aimer les gens. Il ne faudrait pas se contenter d'aimer quelques personnes parce qu'elles ont des yeux bleus avec des paillettes noires à l'intérieur, qu'elles sentent bon, qu'elles font de bonnes plaisanteries ou ont de bonnes idées. Il faudrait pouvoir dire : celui-là personne ne l'aime, il a besoin qu'on l'aime, je vais l'aimer !
Peut-être qu'on peut apprendre à aimer les gens. L'apprendre tout seul. En s'exerçant beaucoup et avec beaucoup de patience.
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Amibe, Babouin, Connard, Dindonneau, Ectoplasme, Furoncle, Gargouille, Hippocampe, Ichtyosaure, Jabiru, Kangourou, Limace, Merdeux, Nullard, Ornithorynque, Poule mouillée, Quadrupède, Rabougri, Staphylocoque, Tarentule, Ubu, Ver de terre, Wapiti, Xylophone, Zébu!
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Si je fais tout de suite confiance à quelqu'un, ça tourne mal !
Et si je ne fais pas tout de suite confiance à quelqu'un, ça tourne mal aussi.
C'est injuste.
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« Sa manie d’acheter par correspondance l’avait donc rendue propriétaire de toutes sortes de choses fort étranges : un dictionnaire des animaux en sept volumes, un assortiment de chaussettes pour homme en fil d’Ecosse, un service à thé en matière plastique pour vingt-quatre personnes, un abonnement à une revue de pêche et un autre à une publication naturiste. »
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Quand on est vraiment ambitieux, on bosse. Et quand on n'est pas complètement idiot, on s'en sort toujours à l'école.
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Qu'est-ce que ça veut dire "depuis toujours"? interrogea Lady en riant. Vous vous crachez dessus dans vos poussettes de bébés ou quoi ?
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Il n'y a que les imbéciles qui frappent.
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Mme Bartolotti était accoutumée aux regards curieux. Elle avait en effet pour habitude de ne pas s'habiller comme tout le monde. Soit ses vêtements ne convenaient pas à la saison, soit ils n'étaient pas de circonstance. Elle allait jouer au tennis en pantalon noir, portait un jean à l'Opéra, achetait son lait en robe de soie ou allait au cinéma avec une culotte de montagne.
"Tu prends plaisir à choquer!" affirmait M. Alexandre, le pharmacien. Mais c'était faux. Mme Bartolotti ne cherchait nullement à choquer. Elle se contentait de prendre ses vêtements au hasard dans sa penderie. Ou alors l'envie de porter du rouge la titillait et comme sa culotte de montagne était d'un magnifique rouge profond, elle l'enfilait.
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Si tu t'occupes de ce que pensent les gens et si tu ne fais que ce qu'ils font, alors tu finiras par leur ressembler et tu ne pourras plus te supporter!
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Qui n'a jamais mangé son pain en pleurant ne sait rien de la vie !
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Dans l'existence il ne faut pas se lamenter sur les choses auxquelles on ne peut rien changer.
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Si c'est comme ça, si dans la vie on ne peut faire confiance à personne se disait-il, alors la vie ne m'amuse pas.
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Mon petit papa, tu as bien réussi à me fabriquer, alors tu vas bien pouvoir aussi me faire des habits.
C'est exact dit Gépetto.
Il prit une feuille de papier dans le tiroir de la table et découpa un costume pour Pinocchio.
Pour les chaussures, il employa l'écorce des morceaux de bois, et, avec une vieille croûte de pain qu'il découvrit dans la poche de sa veste, il lui fit un béret.
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Gare-gare", dit le cri-cri. Tu n'es qu'un bon à rien en bois.
Gare-gare aux enfants qui n'ont en tête que la rigolade et les bêtises à faire.
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Sur l’écran, le Guignol à tête de bois, bien moins inconscient du danger qu’il n’en avait l’air, assommait le crocodile en plastique. Les enfants dans le studio de télévision se mirent à hurler comme une horde de singes.
Frédéric lâcha le bout de son nez et se leva en murmurant :
« Pauvre, pauvre crocodile ! »
Puis il se dirigea vers le téléviseur et l’éteignit. L’image disparut avant que le crocodile n’ait rendu l’âme.
« Tu n’aimes pas les marionnettes ? demanda M. Alexandre qui se souvint avoir détesté ce genre de spectacle durant son enfance.
- Il faut être bon pour les animaux, répondit Frédéric.
- Mais enfin, c’était un crocodile ! protesta Mme Bartolotti. Les crocodiles sont des animaux féroces qui mangent les hommes tous crus.
- Ce crocodile, expliqua Frédéric, avait seulement envie de dormir. Le type au bonnet noir l’a réveillé en hurlant comme un grossier personnage.
- Non, non ! Le crocodile voulait attaquer Guignol dans le dos ! s’écria Mme Bartolotti qui, petite fille, avait adoré les spectacles de marionnette.
- Je ne crois pas que les animaux sachent qu’il est déloyal d’attaquer dans le dos, fit remarquer Frédéric.
- Oui, mais… mais… bredouilla Mme Bartolotti.
- S’il traversait un parc naturel où des animaux sauvages vivent en liberté, l’homme au bonnet noir n’avait pas à descendre de voiture ! expliqua Frédéric. C’eût été plus sûr pour lui et pour ce pauvre crocodile !
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J'ai donc surveillé de près le sieur Vranek. Il restait des journées entières enfermé dans sa chambre, à calculer et à écrire jusque tard dans la nuit. Il consommait un paquet de cent feuilles de papier-machine par jour. Et il ne faisait jamais de promenade digestive. « Aussi longtemps que les enfants seront ce qu'ils sont, répétait-il à ma mère, je serai obligé de me cloîtrer ici ! » J’attrapais chaque fois la chair de poule en l'entendant et je sentais bien qu'il était en train de mijoter quelque chose.
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