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Critiques de Christophe Bonneuil (20)
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On ne dissout pas un soulèvement : 40 voix po..

Un abécédaire pour expliciter les bases du mouvement "Les soulèvements de la Terre".



40 textes variés se succèdent, de la cantine collective à la (dé)colonisation, des atteintes à la Terre aux réponses que nous pouvons y apporter.



Les enjeux sont importants, économiques et surtout sociétaux.



Après l'effondrement attendu d'un système capitaliste qui ne profite qu'à quelques-uns tout en détruisant la planète, quelques pistes pour tenter de reconstruire ensemble des alternatives.



Elles passent par les valeurs du collectif et la diversification des luttes.





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L'événement anthropocène

Les auteurs, Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, proposent des pistes de recherche incluant les coûts écologique et énergétique de la Révolution industrielle en Occident dans les nouveaux récits historiques.

La première partie est consacrée à la définition du terme « anthropocène » (que l'on doit au prix Nobel Paul Crutzen) et aux conséquences philosophiques dans les rapports homme/nature.

Concernant la deuxième partie, les auteurs passent en revue les différents récits, parfois anciens, faisant le constat de l'impact écologique de notre mode de développement. Car au fond, la question qui taraude les chercheurs est de comprendre, pourquoi en étant informées depuis si longtemps par de multiples mises en garde – lanceurs d'alerte dirait-on aujourd'hui – sur les conséquences catastrophiques du pillage écologique, les sociétés européennes n'ont elles pas pu mettre en place un autre modèle de développement. Car cette prise de conscience du risque écologique ne date pas de l'apparition des premiers partis « écolo » durant les années soixante. Déjà, les sociétés d'anciens régimes avaient des procédures de contrôle communautaire et étatique sur les productions nuisibles à la qualité de vie (de la localisation des tanneries en ville aux conflits marquant l’avènement du premier capitalisme chimique) preuve d'une intense réflexivité environnementale. Finalement, c'est une histoire de l'acceptation du risque environnemental et technologique imposant aux populations nuisances et pollutions. La qualité de vie dans les villes industrielles européennes du XIXe siècle en dit long.

La troisième partie, très concrète, ouvre des pistes pour de nouvelles narrations historiques, en s'appuyant sur une pléiade de néologismes qui peuvent paraître redondant mais qui ont le mérite d'être explicites (thanatocène, phagocène, Agnotocène, capitalocène... et j'en passe!).



Celui qui ouvrirait ce livre afin d'y trouver des recettes pour « sauver la planète » risque d'être fort déçu. Car L'ouvrage est un « livre programme » proposant une «  nouvelle histoire » incluant les préoccupations environnementales de notre époque. Mais cette nouvelle manière d'aborder « l’anthropocène » est selon les auteurs un premier geste politique pouvant nous aider à mieux appréhender les défis qui nous attendent dès aujourd'hui. En bref, très stimulant !



L'ouvrage reprend certains thèmes de la thèse de Jean Baptiste Fressoz « Joyeuse apocalypse, une histoire du risque industriel » parue au seuil en 2012.
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Prédation

« La protection de l’environnement est la nouvelle frontière pour faire des profits. Des espèces en voie d’extinction, des forêts sont traitées comme des produits bancaires ». Bienvenue dans notre monde des fondamentalistes du marché, « les affaires ont déjà commencé ».



Sandrine Feydel et Christophe Bonneuil analysent les biobanques et les titres qu’elles commercialisent, (par exemple : titres-zones-humides, titres-forêts, titres-cactus, titres-chien-de-prairie, titres-lézard…). Marché de la conservation-spéculation, du futur de disparition… Gagner de l’argent sur la raréfaction ou la disparition de ressources naturelles, d’espèces vivantes…



Les auteur-e-s ancrent leurs présentations dans des analyses de la contre-révolution néolibérale, la fantasmatique concurrence-libre-et-non-faussée, le marché-régulateur, la libre-entreprise et autres formulations d’une idéologie de combat antidémocratique.



Elle et il parlent, entre autres, de biens non-tangibles, de spéculation foncière, de contre-feu anti-environnemental… « Cette offensive antienvironnementale se joue sur cinq fronts principaux : attaquer en contentieux les régulations environnementales ; constituer face aux environnementalistes, un contre-mouvement social ; répandre le doute sur la réalité scientifique des problèmes écologiques ; questionner les coûts économiques des régulations environnementales et imposer un regard économiciste sur la nature ; diffuser des mots d’ordre et des savoirs promouvant les mécanismes du marché (et non les pouvoirs publics ou les associations environnementales) comme les meilleurs outils de gestion de l’environnement ».



C’est qui en cause, c’est à chaque fois le statut de bien commun, l’absence de propriété privé, la non-marchandisation…



Dans leurs offensives, les fondamentalistes du marché ont en premier lieu développé le marché « des droits à polluer ». Instruments de marché sur les émissions polluantes, puis sur la conservation des forêts, la protection de la nature… Les auteur-e-s montrent comment l’environnement fut un des laboratoires de la thérapie néolibérale de choc sous Reagan.



Sandrine Feydel et Christophe Bonneuil détaillent l’extension des « marchés de la nature » (marché de droits à polluer et marché d’actifs « naturels »), l’invention du « capital naturel » ou des « biens et services écosystémiques », les appropriations du vivant, l’appropriation par brevet, la valorisation marchande des intangibles, le négationnisme du changement climatique, le marché mondial du carbone, les nouveaux intermédiaires financiers…



Elle et il parlent aussi de l’extension des monocultures, d’érosion de la biodiversité, de l’artificialisation des espaces, de l’extension de la marchandisation des stocks aux flux (« les soit-disant « services » rendus par les écosystèmes), « Ce nouveau modèle de gestion de la biodiversité entend calculer la valeur monétaire des services rendus par la nature en vue de les internaliser dans le calcul économique des acteurs qui en bénéficient ».



Au fil des différents chapitres, les auteur-e-s présentent le développement des plantations en « échange » des forêts anciennes, des projets inutiles, la place en France de la Caisses des dépôts et des consignations (CDC), la « compensation » comme masque du droit à détruire, les multinationales et leurs prétentions à laver « plus vert que vert », la rentabilisation des pseudo-investissements dans la protection de l’environnement, les mensonges de « l’économie verte », les marchés carbone et leurs conséquences sur les forêts et les peuples, l’accès à l’eau, les liaisons entre ONG et multinationales, la spéculation sur la biodiversité…



Je souligne l’intérêts des chapitres sur les nouveaux produits financiers, la transformation de la nature en actif de financiarisation, la reconceptualisation de « la nature comme un réseau fluctuant d’espèces, de gènes et d’individus « autoentrepreneurs ». », la titrisation non seulement des entités mais également des fonctions, l’extension de la logique comptable, le nombre croissant de produits dérivés…



Dans un épilogue plein d’humour « noir », et en se projetant en 2029, Sandrine Feydel et Christophe Bonneuil parle de crash, des conséquences pour les sociétés humaines « désormais réduites à vivre dans une biosphère étriquée », de souffrances, de violences et de barbaries géopolitiques… Et face aux « Après moi, le déluge ! », elle et ils concluent sur « Maintenant nous sommes prévenus »…
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L'événement anthropocène

L'histoire environnementale des derniers siècles nous est présentée avec les différentes interactions de l'espèce humaine en termes d'impact sur le système Terre. C'est parfois un peu déprimant et montre le peu d'impact qu'on eu les porteurs d'alertes. Ces propos éclairent également combien les logiques marchandes, les systèmes militaires et symboliques sont fort pour étouffer critiques et alternatives. Et comme très souvent les dérèglements environnementaux sont menées en connaissance de cause. Les auteurs savent toutefois conclure positivement et encourager à des alternatives émancipatrices.
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Une autre histoire des

Les implications sociales et environnementales de la modernisation technico-industrielle du capitalisme des « Trente glorieuses »

Quelles furent dans le passé proche les réactions et les réflexions sur nos relations à l’environnement ? Pourquoi une telle occultation des critiques et des débats ? L’histoire écrite par les « vainqueurs », par les institutions et beaucoup de scientifiques ne rend compte ni de la complexité du passé, ni des choix ni de leurs raisons politiques. Elle masque de plus les bifurcations, les non-advenus possibles.



« ce livre propose une nouvelle histoire des décennies d’après-guerre en portant son attention sur les alertes et luttes environnementales, et plus généralement sur les signaux faibles de la critique des « dégâts du progrès » avant 1968 ».



Progrès et développement, leitmotiv, mantra ou hochet dépolitisant, cette fantasmatique « flèche du temps » orientée vers un « avenir forcément plus radieux » semble indiquer une seule voie, un seul avenir, un seul possible… Reconstruction, guerre froide, mutations économiques et techniques… « Et l’idée de progrès qui sous-tendait cette mutation n’a pas pour autant été acceptée et partagée par tous, à toutes les échelles où la technique devait transformer le social. Bien des mobilisations, bien des silences et des isolements, bien des distanciations critiques ou artistiques sonnèrent la « complainte du progrès ». Bien des inquiétudes, contestations et controverses, sur les enjeux environnementaux, sanitaires et humains du modèle dominant de « modernisation », ont émaillé la période, préparant ainsi la montée en généralité d’une critique plus massive après 1968 ».



En introduction, Céline Pessis, Sezin Topçu, Christophe Bonneuil indique aussi : « cet ouvrage entend libérer le regard historien du cadrage discursif des acteurs « modernisateurs » dominants dans lequel il s’est trouvé pris dès l’immédiat après-guerre, et dont on trouve encore bien des traces, des schèmes de pensée ou, au contraire, des angles morts dans l’historiographie récente ».



Elles et il proposent quatre chantiers : « remettre à la bonne distance analytique la geste modernisatrice », « réintégrer dans le récit historien les effets secondaires du modèle de développement adopté après 1945 », « redonner voix aux alertes sur les « dégâts du progrès », aux controverses et conflits autour de la modernisation », « mieux comprendre le gouvernement de la critique, c’est-à-dire les discours, instruments et stratégies qui ont maintenu ces critiques dans les marges ».



Les auteur-e-s abordent, entre autres, « les externalités du modèle de développement » (l’usage du terme « externalité » devrait être laissé aux pensées mécaniques), la nouvelle époque géologique « Antropocène » (voir sur ce sujet : Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz : L’événement anthropocène. La Terre, l’histoire et nous, Seuil 2013), les choix technico-économiques et leur difficile réversibilité, les récits naturalistes ou progressistes, les « dégâts du progrès », des luttes, des débats variés…



De cet ensemble fort riche, je ne présente que certains points des deux premiers articles.



Les « trente glorieuses » ne le furent pas pour toutes et tous, et nous n’avons pas fini de comptabiliser les ravages et leurs conséquences sur la santé et le bien être des populations… « Trente glorieuses » et/ou « trente ravageuses ».



Christophe Bonneuil et Stéphane Frioux parlent des flux de matières et d’énergie dissipés, d’impacts et d’involutions environnementales, de « production de l’ignorance », de modèle urbain spécifique, d’empreinte majeure des nouveaux contenus chimiques et énergétique, des « choix explicites en faveur du déplacement individuel aux dépens du service de transport collectif », du système agro-alimentaire (« les français « mangent » du pétrole »), de la baisse de l’espérance de vie en bonne santé, des déchets « moins biodégradables ou plus toxiques », des milieux aquatiques, de pollution de l’air, de gaz et de pétrole, d’éco-rationalité… Ils indiquent, entre autres, que « la perspective historiographique la plus féconde et passionnante qui s’ouvre avec une telle histoire des métabolismes de la « modernité » d’après-guerre, c’est celle de l’exploration des articulations entre la temporalité historique courte de trois petites décennies et la temporalité longue de la terre et de cette nature que les humains avaient tendance à considérer comme un cadre extérieur et impavide, sans fin et sans fond ».



Jean-Baptiste Fressoz et François Jarrige rappellent que « l’expression « révolution industrielle » a d’abord une fonction politique ». Ils soulignent la « nouvelle théodicée productiviste mesurant le progrès du genre humain à l’aune de la production », la naturalisation des notions de « économie nationale », « croissance économique », l’oubli des dimensions systémiques, des bifurcations possibles, des contingences, des possibles non advenus…



Ils parlent aussi du « refus de prendre en compte la mesure de la crise environnementale »…

Sommaire :



Introduction : Christophe Bonneuil, Céline Pessis et Sezin Topçu : Pour en finir avec les « Trente Glorieuses »

I : De la geste modernisatrice

Christophe Bonneuil et Stéphane Frioux : Les « Trente Ravageuses » ? : L’impact environnemental et sanitaire des décennies de haute croissance

Jean-Baptiste Fressoz et François Jarrige : L’histoire et l’idéologie productiviste : les récits de la « révolution industrielle » après 1945

Régis Boulat : Jean Fourastié, apôtre de la productivité : dire et administrer le progrès

Stéphane Frioux : La pollution de l’air, un mal nécessaire ? : la gestion du problème durant les « Trente Glorieuses »

Loïc Vadelorge : Le Grand Paris sous la tutelle des aménageurs ? : planification des usages, critiques et résistances dans les années 1960

Céline Pessis : La machine au secours de l’Empire colonial ? : la mécanisation de l’agriculture et ses détracteurs en Afrique tropicale française

Gabrielle Hecht : L’Empire nucléaire : les silences des « Trente Glorieuses »

II / Des résistances au « progrès » et de l’art de les marginaliser

Sezin Topçu : Atome, gloire et désenchantement : résister à la France atomique avant 1968

Gabrielle Bouleau : Pollution des rivières : mesurer pour démoraliser les contestations : des plaintes des pêcheurs aux chiffres des experts

Renaud Bécot : Les germes de la préoccupation environnementale dans le mouvement syndical : sur les rapports entre syndicalisme et productivisme

Patrick Marcolini : Les situationnistes face à la modernité technique et au capitalisme : une avant-garde entre romantisme et modernité

Kristin Ross : La critique de la vie quotidienne, Barthes, Lefebvre et la culture consumériste

Christian Roy : Charbonneau et Ellul, dissidents du « progrès » : critiquer la technique face à un milieu chrétien gagné à la modernité



Hier le mot magique était « productivité », aujourd’hui domine celui de « compétitivité ». Un ou des mots pour refuser le débat et les choix démocratiques sur tous les sujets, dont ceux incontournables de la propriété privée lucrative, de l’accaparement par une minorité et de la satisfaction des besoins (non réductibles aux marchandises) vitaux pour toutes et tous.



Bien d’autres entrées seraient nécessaires, les aspects contradictoires des pratiques syndicales me semblent sous-estimées, la place du nationalisme dans les politiques du PCF pour « la reconstruction » ou la défense du nucléaire mériterait une analyse particulière, les analyses autour du « fétichisme de la marchandise » sont omises, les apports des féministes non abordées, etc… Quoiqu’il en soit, un livre utile pour rompre avec les constructions forgées par les technocrates et l’industrialisation capitaliste réellement existante, les pensées de l’accumulation et de l’infini, les illusions sur le « progrès »… Les « trente glorieuses » ne furent pas un « âge d’or », ni pour les salarié-e-s, ni plus généralement pour les populations dans leurs relations avec l’environnement.



Revenir sur chaque mythe dépolitisant, réexaminer les critiques et les autres possibles restent une nécessité, pour élaborer démocratiquement des solutions alternatives.
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L'événement anthropocène

Essai très décevant sur un sujet passionnant.



Les deux auteurs proposent, en se penchant sur l'histoire de la prise de conscience de l'impact de l'homme sur l'environnement, une critique du thème : depuis peu l'homme aurait enfin "une conscience environnementale". Par voie de conséquence d'une part nous allons réduire l'impact écologique de l'homme d'autre part des solutions vont être trouvées pour résoudre les problèmes liés au changement climatique.

Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz démontrent très bien que dès le XVIIIème siècle, des intellectuels et des scientifiques ont dénoncé les conséquences d'une déforestation abusive ou de la pollution des premières fabriques. Ils montrent que très tôt des hommes ont lancé des alarmes sur les philosophies dominantes qui positionnent l'homme au-dessus de la nature, celle-ci étant là uniquement pour le bien de ce dernier.



Il est important de bien comprendre qu'au-delà du changement climatique c'est bien un changement d'ère géologique qui est apparu avec l'expansion de l'humanité, l'augmentation de ses besoins et l'exploitation de la terre, des mers, de l'air et de tous les êtres vivants. C'est à dire qu'un changement d'ère géologique est inexorable. On ne pourra pas revenir en arrière. Les auteurs insistent sur le fait que ces bouleversements écologiques sont les conséquences de décisions politiques et économiques. Décisions prises en toute connaissance des conséquences car à chaque fois dénoncé par une minorité.



La déception à la lecture de ce livre vient du fait qu'une fois refermé je me suis dit : et alors ? Par rapport à l'urgence de la situation et de la nécessité d'amplifier la prise de conscience de chacun, par rapport à l'importance d'obliger les politiques à prendre les décisions nécessaires pour préparer l'humanité aux conséquences inéluctables du changement climatique dans ce changement d'ère irréversible, qu'apporte les auteurs au débat ? Quel est l'intérêt de se pencher sur une histoire de la prise de conscience de l'environnement, de savoir que les décisions politiques et économiques prisent depuis le XVIII° siècle sont issues de conception occidentales et libérales.

Parfois les citations et situations présentées pour illustrer leur propos donnent plutôt l'impression de réactions conservatrices et traditionalistes par rapport au progrès et à l'évolution technologique. A aucun moment dans leur démonstration apparaît des éléments d'analyse voir même simplement l'évocation des apports du progrès à l'humanité. D'autant plus que les auteurs au fil de leur essai ne disent que suggérer, proposer des pistes pour des futurs historiens !



Toutes ces démonstrations sont noyées par un style très universitaire avec un vocabulaire difficile, des références à foison et 445 renvoi de note ! Un livre assez indigeste qui ne m'a pas apporté grand chose à ma réflexion sur notre avenir et nos actions à mener dans cette nouvelle ère géologique irréversible l'Anthropocène et le changement climatique.



Je conseil pour tous ceux qui seraient intéressé par cette question de l'Anthropocène de lire l'ouvrage de Claude Lorius et Laurent Carpentier : "Voyage dans l'Anthropocène" (voir critique : http://www.babelio.com/livres/Carpentier-Voyage-dans-lAnthropocene--Cette-nouvelle-ere-do/246876#critiques). Livre intelligent et s'adressant à tout le monde.
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On ne dissout pas un soulèvement : 40 voix po..

Un essai sous forme d'abecedaire, une prise de parole à 40 voix.

Intérressant, très bien documentés et construit, original ce petit ouvrage me semble constituer un bon commencement pour édifier sa pensée, et éventuellement à développer ses propres argumentaires.

Le point noir ceci dit c'est qu'à 40 voix, tous les textes ne se valent pas, certains sont parfois confus, brumeux, volontairement flous ? Et surtout il y a pas mal de longueurs, de redites. C'est dommage pour un si petit ouvrage et en même temps ça souligne vraiment l'important.
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L'événement anthropocène

Nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique, l'anthropocène, où l'être humain a modifié la planète à tel point que les équilibres construits fragilement durant les millénaires précédents se sont effondrés. Il ne suffit pas de le constater, même si certains, malgré l'évidence, en doutent encore. Il s'agit de comprendre cet événement majeur. Ce livre se sert pour cela de l'histoire et il montre les liens innombrables entre les activités humaines et les bouleversements de la terre. Il montre par exemple le poids énorme des guerres et des technologies de pillage qu'elles ont créées, particulièrement entre 1939 et 1945, et que l'on a conservées en temps de paix. Il montre le lien intrinsèque entre le développement du capitalisme mondialisé et l'exploitation sans fin de la planète, pour poursuivre la croissance, la sacrée croissance sur laquelle repose notre société de gaspillage. Il montre aussi que l'anthropocène est avant tout occidentale et qu'elle repose sur le creusement des inégalités, d'abord au temps de colonies puis dans celui de la mondialisation, qui n'est que le nouveau déguisement de la colonisation. Il montre enfin que les critiques faites contre ce système suicidaire ne sont pas nouvelles, que les résistances ont dès le début été nombreuses mais que le récit dominant a réussi à faire passer pour naturel (que ce mot est ironique ici…) la séparation de l'homme et de la nature et la nécessité de consommer tout ce qui peut l'être. Tous ces discours qui nous poussent à continuer la course contre le mur ont encore pignon sur rue. Un tel livre peut servir à leur opposer d'autres récits et d'autres organisations du monde. Mais n'est-il pas trop tard?
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Prédation

Admirablement documenté et argumenté, Prédation est un réquisitoire implacable contre la récupération par le capitalisme extractiviste qui ravage la Terre des désastres qu'il a lui-même causés. Ou comment faire encore de l'argent en misant sur la raréfaction des paysages, de certaines espèces vivantes ou bien des ressources vitales... telle que l'eau, et bientôt l'air. Sorti un bon semestre avant l'ouverture en fanfare de la COP21, grande kermesse pour le climat (à quand un "we are the world" pour dire que la montée des eaux, c'est mal ?), ce livre démasque les pompiers pyromanes que sont les multinationales des ressources minières, de l'énergie, et celles de la finance qui les soutiennent. Ainsi que l'ensemble des régimes politiques à leur botte. Et, effectivement, on n'est pas déçu par le type de mesures "écologiques" proposées par ces malfaisants: toutes aboutissent à mettre à prix le vivant et faire en sorte de pouvoir poursuivre les ravages en toute légalité. Les exemples sont légions, effarants, parfaitement vérifiables. On peut être légitimement effondré par ce qui est rapporté ici, et craindre pour l'avenir de l'humanité... même pas à long terme. En général, ce genre d'ouvrage se termine par un chapitre optimiste qui, de manière plus ou moins forcée et saugrenue, donne des pistes pour s'en sortir. Les auteurs ont la bonne idée de prendre le contre-pied de cette irritante coutume ; il terminent leur ouvrage par le déroulé d'un scénario catastrophe prophétisant un double effondrement, boursier et écologique, logiquement produit par les dispositions terribles actuellement en cours d'élaboration dans les salons feutrés accueillant discrètement think tanks et autres groupes d'influence gavés de dollars. Au secours.
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L'événement anthropocène

Politiser l’histoire longue de l’Anthropocène, penser ensemble cet âge dans lequel l’humanité est devenue une force géologique majeure



« ce qui nous arrive n’est pas une crise environnementale, c’est une révolution géologique d’origine humaine ». Cette révolution, comme toute révolution, ne surgit pas du néant, les auteurs soulignent que « L’opposition entre un passé aveugle et un présent clairvoyant, outre qu’elle est historiquement fausse, dépolitise l’histoire longue de l’Anthropocène ». Histoire et politique.



Anthropocène, nouvelle époque géologique, les sociétés humaines sont devenues « une force d’ampleur tellurique ».



Pour les auteurs, l’Anthropocène ne doit pas être tenu pour une chose, mais pour un événement, ce qui implique d’analyser son histoire, de renouer avec les questionnements antérieurs, d’explorer les futurs non advenus, les bifurcations possibles non empruntées et de se poser les questions de nos futurs, « si le dérèglement écologique atteint une dimension jamais égalée, ce n’est pas la première fois que des humains se posent la question de ce qu’ils font à la planète ».



Sommaire :

Première partie : Ce dont l’anthropocène est le nom

Bienvenue dans l’Anthropocène

Penser avec Gaïa – Vers des humanités environnementales

Deuxième partie : Parler pour la terre, guider l’humanité – Déjouer le grand récit géocratique de l’Anthropocène

Clio, la Terre et les anthropocénologues

Le savant et l’anthropos

Troisième partie : Quelles histoires pour l’Anthropocène ?

Thermocène – Une histoire politique du CO²

Thanatocène – Puissance et écocide

Phagocène – Consommer la planète

Phronocène – Les grammaires de la réflexivité environnementales

Polémocène – Objecter à l’agir anthropocène depuis 1750

Conclusion : Survivre et vivre à l’Anthropocène



« L’Anthropocène se caractérise bien par le fait que « l’empreinte humaine sur l’environnement planétaire est devenue si vaste et intense qu’elle rivalise avec certains des grandes forces de la Nature en termes d’impact sur le système Terre » ». Les auteurs analysent, entre autres, les impacts de l’activité humaine, les changements brutaux entraînés par de faibles variations de température moyenne, les cycles bio-géochimiques (eau, azote, phosphate, carbone, etc.). Ils soulignent « un essor inouï de la mobilisation humaine d’énergie » et les « changements d’échelle survenus depuis la révolution industrielle » et invitent à des investigations « au croisement des sciences naturelles et des humanités ».



Politique et histoire, contre les « externalités » des économistes, le développement durable qui ne répond pas aux nouveaux états de la planète, « porteurs de dérèglement, pénuries, violences qui la rendront moins aisément habitable par les humains », contre le simple terme de « crise », désignant un état transitoire, « or l’Anthropocène est un point de non retour », « Les traces de notre âge urbain, industriel, consumériste, chimique et nucléaire resteront pour des milliers voire des millions d’années dans les archives géologiques de la planète ». Il est donc difficile de prédire ce que pourrait être l’avenir, vu l’ampleur des perturbations générées par nos sociétés.



Il s’agit donc encore de politique pour parler de « notre » impuissante puissance, pour ouvrir les portes d’un autre futur prenant en compte les contraintes fortes. « Face à l’imprédictibilité forte des écosystèmes et de la Terre, les incertitudes sont structurelles et il ne s’agit plus de croire tenir le curseur d’un compromis durable. Il s’agit d’imaginer les contours – difficilement objectivables mais collectivement imaginables et discutables – de la résilience »



L’anthropocène comme enjeu politique et comme catégorie des sciences du système terre, contre les réductions technocratiques ou les fuites en avant industrialisantes. « L’anthropocène est politique en ce qu’il implique d’arbitrer entre divers forçages humains antagonistes sur la planète, entre les empreintes causées par les différents groupes humains (classes, nations), par les choix techniques et industriels, ou entre différents mode de vie et de consommation ».



Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz proposent de refonder de « nouvelles humanités environnementales », d’interroger notre conception de la liberté et de la démocratie et leurs bases matérielles…



Dans la seconde partie, les auteurs soumettent les anthropocénologues à une critique détaillée. Entre autres, sur l’oubli des alertes environnementales dans le passé, le récit global et de-historicisé de la coévolution de l’espèce humaine et du système terre, la réduction de l’histoire à des graphes, des courbes, des statistiques, leur simplification du monde, la fabrication d’une activité humaine, « Le récit dominant des anthropocénologues fabrique une humanité abstraite, uniformément concernée, voire, implicitement, uniformément coupable ». Universalisme abstrait sans classes sociales, système de genre, cultures diversifiées, dominations et exploitation, etc., réduction de l’humanité « comme agent universel, indistinctement responsable ».



A cela, les auteurs opposent très justement : « Une rencontre fructueuse entre les sciences du système Terre et les humanités environnementales ne renoncerait pas à penser les asymétries et les inégalités sociales, mais explorerait au contraire comment elles se co-construisent mutuellement – aux diverses échelles y compris globales – avec la distribution des flux de matière et d’énergie par les dispositifs économiques, politiques et technologiques ». Ils détaillent le rôle des disparités de richesses, de l’élargissement des inégalités, des constructions politico-économique comme le marché des céréales de Chicago, pour souligner la « différenciation des responsabilités et des incidences entre les classes, les sexes, les peuples… ». J’ai particulièrement apprécié, leur insistance sur « la marginalisation des savoirs et des alertes », la critique de la téléologie du progrès, les citations de René Char et d’Henri Michaux.



Dans la troisième partie, Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz présentent une histoire politique du CO², des analyses sur la puissance et l’écocide, sur la consommation de la planète pour proposer des grammaires de la réflexivité environnementales.



Thermocène. Les auteurs parlent, entre autres, des additions des sources d’énergie, des services énergétiques et de leur inefficacité, de la place des choix politiques, militaires et idéologiques, de la nécessaire re-politisation de la domination des énergies fossiles, de l’aberration thermodynamique du chauffage électrique, de la place de la périurbanisation et de la motorisation des sociétés occidentales, de la « responsabilité écrasante dans le changement climatique des deux puissances hégémoniques du XIXe siècle (Grande-Bretagne) et du XXe siècle (les États-Unis », des liens entre crise climatique et entreprises de domination globale, des sens de la pétrolisation…



Thanatocène. Les guerres mondiales, la décroissance des coûts de destruction, la place des complexes militaro-industriels, les conséquences environnementales des guerres, la brutalisation de la nature, la culture de l’annihilation en lien avec la guerre et la chimie, la place de la guerre dans la globalisation économique, l’histoire de la conteneurisation, la non-taxation des carburants d’avion, etc.



Phagocène. Les auteurs analysent, entre autres, la fabrique et la puissance du consumérisme, la naturalisation du désir de consommation, inculcation historique de la discipline du travail, la création des marchés « capables d’absorber les nouvelles capacités productives des usines tayloriennes », les marques, les chaînes de distribution, l’obsolescence programmée, le rapport au désirable, l’alimentation fortement carnée, et sucrée, la culture du jetable sous couvert d’hygiène… Ils indiquent : « Le consumérisme n’est pas seulement un ordre économique. Il définit aussi un ordre temporel organisé autour de travail. Son triomphe a éclipsé de puissants mouvements sociaux pour la réduction drastique du temps de travail ». Si ce dernier point me semble très important, les analyses du consumérisme gagnerait à intégrer la notion de fétichisme de la marchandise. L’insistance mise sur la consommation, la circulation de marchandises, sous-estime le poids de la sphère de la production dans les rapports sociaux, le façonnage des individus, de leurs besoins. Quoiqu’il en soit, les auteurs ont raison de souligner « le rêve de l’american way of life fondé sur la maison individuelle en banlieue avec tout son équipement électrique ».



Phronocène. Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz reviennent sur les consciences passées de l’environnement, sur les dénonciations des pollutions industrielles au XIXe siècle, les doutes climatiques liés aux déforestation, sur les savoirs populaires sur les milieux, invisibles pour les historiens, sur le bouclage des cycles de la matière, sur la thermodynamique, l’épuisement des ressources, etc. « Circumfusa, climat, métabolisme, économie de la nature, thermodynamique, épuisement : ces six grammaires de la réflexivité environnementale dont nous avons esquissé une typologie devraient faire l’objet de travaux historiques, montrant en particulier leur articulation à des pratiques concrètes (le maintien du bon air, de la fertilité des sols, le recyclage), montrant également l’interaction entre leur formulation théorique et les problèmes politiques ». Les auteurs concluent sur la modernité pensant à la fois « l’homme comme produit par les choses environnantes » et favorisant le cadre de leurs altérations et de leurs destructions.



Polémocène. Il ne s’agit pas de parler anachroniquement d’écologie, « Mais une histoire condescendante des alertes et des controverses environnementales du passé, une histoire qui négligerait de donner la parole aux vaincus, aux alternatives marginalisées et aux « critiques oubliées qui n’ont cessé d’accompagner les mutations de l’ère industrielle » ne serait pas moins anachronique ». Les auteurs estiment qu’il faut contester « la dégradation matérielle de la planète » à la veille de l’industrialisation, à la veille de la révolution capitaliste. Ils évoquent les défenses de la foret, des droits d’usage, les luddites et la destruction des machines, les oppositions aux pollutions et aux nuisances, les bifurcations techniques et industrielles, les résistances non à la technique « mais contre « une » technique » en particulier et contre sa capacité à écraser les autres ». Ils soulignent que les historien-ne-s devraient « veiller à déplier l’éventail des alternatives existantes chaque moment ».



Dans leur conclusion, ils reviennent sur certains points traités, sur l’apprentissage pour survivre, « c’est à dire à stabiliser le système Terre dans un état un tant soi peu habitable et résilient, limitant la fréquence des catastrophes, sources de misère humaine ». Contre les visions dépolitisées de nos relations à l’environnement, Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz réaffirment « L’entrée dans l’Anthropocène est intrinsèquement liée au capitalisme, à l’État-nation libéral et à la genèse de l’empire britannique qui domine le monde au XIXe siècle et contraint les autres sociétés à servir son modèle ou à tenter de survivre ».



Vivre demain, signifie donc « se libérer des institutions répressives, de dominations et d’imaginaires aliénants », de penser et construire des émancipations hors du système capitalisme, du productivisme et des catastrophes…
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On ne dissout pas un soulèvement : 40 voix po..

Ces 40 voix qui s'élèvent et se soulèvent au fil des pages, ce sont celles de personnalités, de militants, ou de citoyens - la société civile, selon l'expression consacrée.

Une société civile que l'on voudrait docile, corvéable et surtout muette face à toute l'absurdité voire l'inconséquence de décisions politiques toujours à côté de la plaque, souvent dévastatrices.



Ces textes sont passionnants, riches, et on y trouve tous les sujets qui doivent nous préoccuper pour que la Terre aille mieux. Ils remettent les choses à leur place, et nous rappelle, s'il en était besoin, la nécessité de l'engagement. Ils sont proposés dans l'ordre alphabétique de leurs titres, comme un glossaire d'une société écologiquement et socialement acceptable.



Mon préfèré? Celui de Virginie Despentes bien-sûr. Parce que c'est elle, et parce que tout y est dit: "Ils ne veulent plus de contraintes - ni écologiques, ni politiques, ni d'État, ni féministes, ni queer, ni antiracistes - ils exigent l'aliénation des peuples et la liberté absolue des mouvements financiers." (X comme asphyxie - se soilever pour trouver l'air)



De Sainte-Soline à La Chapelle, depuis plusieurs mois, le mouvement des Soulèvements de la Terre s'est mobilisé pour dénoncer des projets d'infrastructures et leurs effets néfastes sur l'environnement. Sa dissolution a été prononcée en Conseil des ministres le 21 juin dernier. Problème: le collectif n'est pas une association déclarée et n'a donc pas d'existence juridique... On ne dissout pas un soulèvement. CQFD.
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On ne dissout pas un soulèvement : 40 voix po..

Excellent abécédaire, dans lequel beaucoup de sujets sont abordés avec points de vue nuances et éclairés. Des actions de terrains aux approches plus théoriques, cet ouvrage est fédérateur. C'est un élan de vie, d'espoir d'engagement pour résister et sauver ce qui est encore vivant.

Il donne envie de poursuivre les lectures de l'ensemble des co rédacteurs.

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On ne dissout pas un soulèvement : 40 voix po..

🌱 J’ai eu un coup de cœur pour cet ouvrage collectif : il est paru en juin 2023, en soutien aux Soulèvements de la Terre après la menace de dissolution du collectif. Déjà, en tant qu’objet, ça symbolise des solidarités politiques et militantes qui donnent du baume aux cœur et c’est beau. C'est un abécédaire, avec un mot = un·e auteurice et seulement 3-4 pages par mot donc ça se lit bien.



✊🏼 Il y a beaucoup de textes qui m’ont touchée, sur l'engagement, l'importance de la terre, l’accaparement et la bétonisation, l’importance du collectif et du soin, la répression... J’ai beaucoup aimé, entre autres, le texte sur le "désarmement", qui identifie l’importance de la sémantique dans l’imaginaire collectif, et donc l’utilité du mot "désarmement" plutôt que "sabotage" : un désarmement n’est pas un sabotage, car il identifie l’ennemi à combattre et porte en lui un geste éthique, celui de lutter pour le vivant. Le texte "composition" m’a beaucoup plu aussi, il identifie les différents mouvements et moyens d’action, qui, malgré des divergences politiques, ont œuvré dans un objectif commun : la préservation des communs.

--

Ce livre fait globalement réfléchir à ce qu'on est prêt·es à donner pour ses convictions et dans la lutte pour le climat, et il relie aussi cette lutte à d'autres enjeux (féminisme ou colonialisme, entre autres), parce qu'il y a beaucoup de plumes qui portent des voix et des discours différents.



Ce que je retiens de fort c’est que les luttes territoriales peuvent constituer un nouvel horizon pour faire bouger les choses concrètement face à l'impuissance qu'on peut ressentir parfois, et c’est vrai que dans l’actualité politique, ces luttes me semblent être celles qui amènent le plus de bonnes nouvelles. Je crois que j’ai aussi récolté des arguments pour me forger un avis sur l’importance de la désobéissance civile, du sabotage, des occupations, pour contrer des projets dangereux, et je pense que ça m’aidera.



Il y aurait encore plein de choses à raconter, j’ai surligné plein de trucs et c’est un livre dont je me souviendrai longtemps 🔥
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L'événement anthropocène

Ce livre est autant une approche historique qu'une analyse critique de cet ère nouvelle et dramatique dans laquelle l'Humanité est en train de plonger. Les auteurs recentrent la question de l'anthropocène sur les causes et les responsabilités, rappelant que l'essentiel de la catastrophe mondiale que représente l'impact des Hommes sur la Terre a été et est encore causé par les Occidentaux. C'est désespérant de constater qu'il n'y aura aucune issue tellement nous sommes cadenassés par un système de production et de consommation impossible à stopper.

A lire absolument si l'on veut vivre l'extinction en toute lucidité.
Lien : http://leonel-houssam.blogsp..
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On ne dissout pas un soulèvement : 40 voix po..

Un peu difficile à lire mais apporte des questions/réponses à des sujets plus qu'importants. Le fond est très alarmiste (urgence climatique) mais cela est nécessaire !! Beaucoup d'intervenants qui contribuent à cette œuvre, c'est peut-être ça qui m'a un peu perdu… certains sont très clairs et concis, d'autres ont une écriture moins descriptive.
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L'événement anthropocène

Suite à une interview de Jean-Baptiste Fressoz sur une radio, j'ai décidé de lire ce livre sur l'événement anthropocène, c'est à dire cette nouvelle aire écologique suite à la révolution industrielle. L'intérêt évident du livre est de faire un état de la situation écologique actuelle très précise et sans concession. En clair, les rejets de CO² depuis plus de 2 siècles interdissent tout retour en arrière et donc toute transition écologique telle qu'entendue actuellement. Pour autant, passées les explications historiques, sociétales et historiques, le récit bute sur une absence complète de projections et de solutions. Les auteurs nous laissent, en quelque sorte, sur notre faim. De plus, certains chapitres sont assez complexes. Il faut parfois s'accrocher pour continuer la lecture. Pour ces 2 raisons, cet ouvrage, pourtant si éclairant, ne peut recueillir un plébiscite de ma part. Un tome 2 serait le bienvenu.
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Une autre histoire des

[...] il a l’immense mérite de pousser le lecteur le plus ignare en la matière – et nous pouvons être nombreux en France à nous reconnaître ainsi – vers des références internationales [...]
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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L'événement anthropocène

Instaurer le dialogue entre sciences naturelles et sciences sociales…





À la suite de Paul Crutzen, prix Nobel de chimie, de nombreux géologues, climatologues et historiens se sont emparés de la notion d’« anthropocène ». Il s’agit pour eux de définir et d’étudier ce qu’ils considèrent comme une nouvelle ère géologique provoquée par l'activité humaine depuis la fin du 17ème siècle, activité qui a entraîné une altération de la chimie de l'atmosphère, une modification à grande échelle des milieux naturels et une surexploitation des ressources.





Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, tous deux historiens des sciences au CNRS, présentent le concept, en analysent les différentes lectures et proposent cinq pistes d’étude qui impliqueraient le politique et le social dans la réflexion sur le « Comment on en est arrivé là ? » et sur le « Que faire maintenant ? ».





Retrouvez la chronique de Brice Couturier à propos de ce livre sur France culture...
Lien : http://www.franceculture.fr/..
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Sciences, techniques et société

Un ouvrage de synthèse fait le point sur l’apport des études sur les sciences et les technologies en matière de philosophie politique. Un éclairage précieux sur les rapports entre le savoir et le pouvoir, et notamment sur la formation du débat public.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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Une autre histoire des

L’intérêt du livre est d’abord de mettre en cause ce productivisme acharné, mais il est aussi dans son refus d’accepter l’idée largement partagée que la population française dans son ensemble aurait «joyeusement embrassé un modèle de société industrielle et technologique».
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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