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Citation de enzo92320


(48%) Le cas des sciences humaines est caractéristique à cet égard. Selon François Gèze, en 1980, un ouvrage de ce domaine atteignait un chiffre moyen de vente de 2 200 exemplaires. À la fin de la décennie, il était tombé à 1 200. Dix ans plus tard, le chiffre plafonne à 600 ou 700. Cherchant les raisons de ce recul qui conduit en deçà du seuil de faisabilité économique, le PDG des Éditions La Découverte fournit cette interprétation, en 1999 :

La première raison, structurelle, est l’évolution même des idées véhiculées dans les livres de sciences humaines : à la fin des années soixante-dix, l’épuisement du paradigme structuralo-marxiste jusqu’alors dominant a brisé les passerelles entre les différentes disciplines. N’ayant plus de paradigme commun, chaque discipline ou sous-discipline s’est trouvée éclatée en écoles, avec chacune ses propres paradigmes, ses propres concepts qui devenaient du coup inintelligibles aux autres. Alors s’est perdu l’intérêt d’en prendre connaissance et de les lire : les chercheurs, les étudiants n’ont plus lu que des ouvrages dans leur strict domaine de compétences.

Et François Gèze d’invoquer le repli disciplinaire et l’hyperspécialisation de la recherche, à l’instar des sciences exactes. Dans ce cadre, deux mondes s’éloignent l’un de l’autre depuis les années 1980 : d’un côté celui des essayistes qui parlent au grand public et ont la confiance des éditeurs, de l’autre celui des chercheurs aux spécialités étroites qui ne peuvent espérer toucher qu’un lectorat restreint.
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