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3.58/5 (sur 400 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 14/05/1962
Biographie :

Christophe Claro, plus connu sous le simple nom de Claro, est un écrivain, traducteur et éditeur français. Il est le petit-fils de Léon Claro, une figure importante de l'architecture française en Algérie.

Christophe Claro passe son enfance en banlieue parisienne. Après des études de lettres supérieures au lycée Lakanal de Sceaux, il travaille en librairie de 1983 à 1986, et devient correcteur pour différentes maisons d'édition. Il publie son premier roman, Ezzelina, aux éditions Arléa en 1986. Sa première traduction, Kilomètre zéro de Thomas Sanchez, paraît en 1990.

Menant en parallèle ses activités d'écrivain et de traducteur, il publie ensuite régulièrement des romans et récits tout en traduisant de grands noms de la littérature anglo-saxonne contemporaine, parmi lesquels William T. Vollmann, Thomas Pynchon, Salman Rushdie, John Barth, Mark Z. Danielewski, James Flint, William H. Gass et Hubert Selby Jr. Il se décrit comme étant un « chasseur de trésors littéraires ».

Depuis 2004, Claro est en outre co-directeur avec Arnaud Hofmarcher de la collection « Lot 49 » (fiction américaine) aux éditions Le Cherche midi
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Pourquoi l'échec serait-il forcément négatif. N'y aurait-il pas un peu de plaisir coupable à échouer ? Avec ce nouvel essai, L'échec paru aux éditions Autrement, Claro pose la question de Comment échouer mieux. "Seul l'exercice de l'échec permet d'élargir le champ des possibles. Si, comme le disait Beckett, il importe d'échouer mieux, c'est sans doute parce que créer ne veut pas dire réussir, mais plutôt soutirer à l'obscurité un aveu de lumière. Au risque, consenti, d'aboutir à une impasse – c'est là non une malédiction, mais une chance". Pour ce faire, Claro aborde entre autres Kafka, Pessoa, Cocteau et Hitchcock, des grands noms qui ont un point en commun, celui d'avoir échoué. Avec beaucoup d'humour et une grande sensibilité, l'auteur nous invite à réfléchir et à repenser nos limites ainsi que nos faiblesses et les regarder avec un nouveau prisme pour que ces derniers nous aident à avancer.

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Citations et extraits (273) Voir plus Ajouter une citation
L’époque t’interpelle ? Profite. Egare-toi, et en crabe avance, pince à pince, pas à pas, acquis à tous les heurts, toutes les vitrines, ton cœur rebelle à quelques baisers des nichons au sillon si étroit qu’y glisser l’imagination c’est déjà jouir sans entraves, alors laisse-toi éblouir par ce déluge de hasards que promet ce café, celui-là, oui !, si banal pourtant en sa bakélite inanité, avec ses pieds de chaises chromés, son zinc sale et ses œufs morts sur un carrousel d’alu, avec aussi son formidable flipper – oui, encore un ! -, ce flipper qui est un cercueil sonore au fronton duquel s’affrontent des divinités que tu donnerais éternellement gagnantes, mais qui vont perdre, oh n’en doute pas, et ce sous l’impulsion de tes deux index, soudain rusés, tel Ulysse dédoublé, vite, gagne Ithaque, empoche le spécial bonus qui claque, et reprends une bière, même tiède, même fade, ta paume toujours à l’exacte température du désir, car la nuit, la nuit qui aime à balbutier, s’entrouvre à peine à tes dépendances.
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Mais la Maison mauresque n'est pas un décor, ou plutôt elle est davantage qu'un décor, autre chose qu'une simple villa-pastiche. C'est un livre, écrit à plusieurs mains, plusieurs cœurs, où il fait bon fermer les yeux, à l'écart des rumeurs - et ici la voix de Sénac en sourdine :
L'homme couché, le jour ne peut rien contre lui
il fuit sous des remparts il invente la terre
sur son lit est un vaisseau qui n'aborde nulle part
une cellule de monastère
un music-hall
et là, celle de Camus :
Mais qui se donne au temps de sa vie, à la maison qu'il défend , à la dignité des vivants, celui-là se donne à la terre et en reçoit la moisson qui ensemence et nourrit à nouveau.
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Seule dans la rue où les passants hésitaient encore entre se hâter et s'attarder, Lucy posa sa langue sur le bout du mot sexe, puis suçota les contours du mot orgasme, faute de pouvoir savourer le relâchement majeur. Lucy en aurait pleuré, parce que trois mois sans baiser, hein, reconnaissons qu'aucune poésie n'y aurait survécu.
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::: sous terre on le sait les défunts pompéiens durent patienter sous trois mètres de terre pesante, calés voûtés pliés sous des tombereaux de lave, de pierres ponces, blanches puis gris verdâtre, de couches de sable volcanique et de lapilli, de cendre et de sable mêlés de bois calciné, et encore de la cendre, encore des lapilli, puis, enfin, couronnant le tout, la terre, rien que la terre, à fouler mille fois sous d’autres temps par d’autres hommes d’autres mémoires, d’autres mémoires d’hommes nus eux aussi,

::: et il faut attendre 1860 pour qu’une parodie de renaissance soit offerte aux cadavres vésuviens, et qu’un inspecteur des fouilles du nom de Giuseppe Fiorelli injecte du plâtre liquide sous pression dans les cavités ménagées par leurs corps défendus, travaillant ainsi à creux perdu, puisque telle est la formule de rigueur, confectionnant un moule à partir de celui, naturel, créé par l’alliage de roches et de cendres, n’ayant plus alors qu’à détruire le moule ainsi obtenu pour mettre à nu le plâtre originel, et dans ce travail à creux perdu se joue peut-être l’impossible résurrection, l’ultime avatar de la chose humaine tour à tour surprise effrayée asphyxiée ensevelie calcinée décomposée moulée exhumée démoulée et enfin exposée, son être transitoire renonçant à la vanité de sa présence sur terre pour s’épanouir dans la vacuité de son absence sous terre, renaissant alors, à la faveur d’une archéologique prestidigitation, sous forme statuaire, comme si vivant l’enterré l’était en soi-même, sa mort à jamais protégée • car c’est tout de suite, c’est à présent, c’est maintenant à chaque instant que s’accomplit sous nos yeux la tombée en cendres de nos existences • délivrés de nos souffles, [frédéric boyer]
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Quand vous n’existez pas vraiment, vos gestes vous échappent comme des asticots pressés de s’empaler sur l’hameçon de la réalité. Faut les laisser faire, ça soulage.
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Lucy aurait voulu voir des expositions, explorer d'autres quartiers, rencontrer la vie ailleurs que dans sa vérité déchue, prendre le ferry, aussi, aller au cinéma, et contempler, sur la toile tendue, les visages impatients des héros, comprendre la psychologie des gorilles au cœur tendre et des extraterrestres humiliés, mais la rue, la rue trouble et lâche avec sa haine inédite et sans cesse réinventée, exigeait d'elle d'autres dévotions. Son homme n'aimait pas qu'elle rentre les poches vides et le regard fier. Et toujours, dans le musée de ses cauchemars, des touristes aux yeux globuleux commentaient son vagin promis à la noyade avant de lui concéder un quarter ou deux - elle était devenue, même en rêve, le guide de sa défunte anatomie. Quand elle rentrait au bercail, du foutre séché sur les joues, elle savait que le macaque du manque l'attendait, tapi dans l'ombre, ses crocs semblables à deux clés qui luisent mais n'ouvrent rien.
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La vérité exige que je précise que c'est moi qui avait convoqué Pranx. Je tenais à me débarrasser de mes livres, que j'avais fini par juger trop bruyants, trop chahuteurs. Tout en s'épaulant quasi religieusement sur les étagères, ils se menaient entre eux, je le sentais bien, une guerre sourde, et les souvenirs que je gardais de certaines de leurs pages émettaient en se frottant les uns contre les autres un son désagréable, papier de verre sur de la plaie fraîche, rire gras étouffé par un goulot de bouteille, bref, mes livres se manifestaient à mon insu, et je voyais venir le moment où ils finiraient par dégager une odeur d’œuf pourri. Aussi décidai-je de m'en débarrasser.
Pranx était une sorte de brocanteur que j'avais croisé à plusieurs reprises dans un café où j'allais, une ou deux fois par semaine, séduit par l'immense bloc amnésique que représentait à mes yeux le comptoir, dont le bois rayé et le zinc usé étaient comme l'abscisse et l'ordonnée d'une courbe imperceptible que ne pourraient jamais troubler les éructations des clients qui s'y greffaient. J'aimais ce contraste et, dans mon silence légèrement teinté de caféine, je me sentais complice du bois, du zinc, à mon tour pur tracé.
Mais je n'étais pas sourd et j'avais fini par comprendre que Pranx achetait et vendait des livres, vidait greniers et bibliothèques, et ce sans état d'âme, à l'inverse de ses collègues qui ne pouvaient s'empêcher de titiller quelque naïf secret clitoridien enfoui au fond du con de ces poussiéreux ouvrages qui, cela allait de soi, remplaçaient l'épouse partie depuis longtemps. Leur approche libidinale des livres m'avait toujours dégoûté, et je savais gré à ce Pranx d'être l'indifférent maquereau de leur destin.
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Dans la rue, les fenêtres aspirent l’air chaud, l’air chaud meuble l’obscurité, l’obscurité se détache des pierres, tout est cycle et sensuel, on vit enfin le cœur de l’été.
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Elle n’avait qu’une seule gloire, celle de n’être pas devenue une pom-pom pute au cul diplômé, fatalement enculée le 15 du mois par un gentil quarterback dans ce Connecticut auquel elle avait dit adieu – adieu à sa chambre aux draps vomis par Disney, adieu à ses copines manucurées et vite déflorées, adieu au monde gras des barbecues, adieu à son frère, de trois ans son esclave, pulvérisé par un bus, son frère qu’elle avait giflé une heure avant sa mort parce que ce chérubin avait osé lire – lui qui ne lisait pas – une ou deux pages de son journal intime où fleurissaient plus de désirs que de pavots dans la vallée de Badakhchan. Et surtout : adieu aux adieux, à tous les adieux.
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il va sans dire que, tout ce temps, le sieur Godhison, ne cessait de les invectiver, de les fédérer par des taloches, des oeillades, châtiant l'intuition dés qu'elle prenait la forme et la vélocité d'une idée fixe ou se recroquevillait dans l'isolant du mutisme, sermonnant et croc-en-jambant les rêveurs, écartant du poing ou de l'équation tous ceux qui osaient alterner le courant ou tutoyer la dynamo, mais parfois aussi complimentant, bichonnant, parce qu'il était Godhison, le grand cerveau mille-pattes, la crotte de soufre propulsée sur le grattoir du profit, Godhison, Père et Fils, et maints esprits encore comme jamais on n'en avait subi ni détrôné, le sévère manitou, l'archigolem en personne jailli des fonts pan-électriques pour répandre non pas la lumière ou la terreur, mais l'humiliation sous toutes ses formes.
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UN tour en forêt ?? 🌳 🍂

Comme je descendais les allées impassibles ... Enfin, je marchais d'un bon pas dans ma campagne. Les vaches mâchent, les pies nichent, les chats chassent, les buis bruissent, les coucous couvent et voilà que j'arrive dans une forêt décidue. "Décidue" ???

la faune y est abondante et variée
les résineux y dominent et ça embaume
c'est une vraie symphonie de chants d'oiseaux
ah non ! il y règne un silence de cathédrale
pas du tout ! l'épais tapis de feuilles mortes crisse à chaque pas
d'accord, mais tous ces arbres tirés au cordeau, c'est monotone
faut bien ! la société de bûcheronnage les destine à la production de pâte à papier

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Thèmes : vocabulaire , botanique , arbres , feuillus , forêts , baba yaga , historiettesCréer un quiz sur cet auteur
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