AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Dans la vie, je suis engagé de mille manières, et je fais des films avec ma vie. Voilà pourquoi mon cinéma est qualifié d’engagé. Parce que je ne cesse d’intervenir publiquement. (…) Je me vois plutôt comme un porte-parole. C’est comme si j’avais signé un pacte qui m’engage : je ne tourne que chez des gens ordinaires auxquels je donne de la visibilité. En général, ils sont figurants, en fond de cadre, flous. J’en fais des personnages principaux, des héros au premier plan. Voilà aussi pourquoi on me définit comme un cinéaste social. Qualificatif qui disqualifie « l’universalité » de mon travail.
(…) La conviction de représenter l’universalisme est une évidence dans les classes dominantes quelles qu’elles soient. C’est pourquoi on ne dit jamais que Proust est un écrivain bourgeois. La bourgeoisie considère ses motifs, son mode de vie jusqu’à ses miasmes, comme universels. Le reste du monde n’est qu’exotique et pittoresque. Le racisme de classe de la bourgeoisie est infini.
(…) Dans « À la vie, à la mort ! », le lien entre les personnages est leur pauvreté. Au début du film, un patron à la télévision dit : « C’est tous ensemble que nous construisons un bel avenir à nos enfants. » Il s’inclut dans le « tous ensemble ». Et, à la fin, on réentend les mêmes mots, mais le film a démontré qu’il fallait exclure le patron de ce « tous ensemble ». La seule communauté qui vaille à mes yeux, c’est la communauté des pauvres gens. C’est pourquoi la manière dont « la France » est invoquée à tour de bras m’exaspère. La france de Neuilly ou la France de Saint-Denis ?
Commenter  J’apprécie          00









{* *}