8-18 de Christophe Kauffman,
c'est 57 sonnets sur cinquante années,
vers cette fatalité, heurtant de sa canne :
« Désormais j'ai vécu plus que je ne vivrai. »
Ce qui nous conduit à cette double détresse :
« la vie sera plus lente et passera plus vite. »
Depuis sa naissance, l'auteur conte ses bles-
sures et trouve à l'alexandrin cent mérites.
Pieds, rimes, hémistiches rythment l'écriture,
assurant une structure et de la pudeur
à l'intimité que, grâce aux mots, l'on affleure.
De confessions familiales aux aventures
de toute une vie, ses histoires en nombre,
tel un feu, vacillent entre lumen et ombre.
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Certains vers se détachent comme des lucioles.
« On n'alunira plus. Il faut changer de cible.
On n'alunira plus. Il faut rester au sol. »
Nos corps sont atteints d'une gravité sensible.
Toujours ce réel qui nous attache et remplit.
« La vie de comédien, d'artiste, de diseur…
On s'essouffle. On s'assied. Est-ce déjà fini ? »
Quand est-ce que ça commence ? Est-ce quand on meurt ?
Christophe Kauffman renchérit avec ceci :
C'est l'ennui que l'on mange, affamé d'un désir
encore inassouvi et l'ennui fait grossir.
La montre est un monstre si lourd, aveugle et gourd.
« La nuit est longue et froide, il pleut depuis toujours. »
For les poètes ont ce cadeau : un sursis.
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