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Citation de ombrechinoise


Nous longeâmes une voie ferrée, à la course lente avec un train sans portes d’où débordaient des grappes d’hommes. Chaque année, sur le seul réseau ferroviaire de Bombay, on enregistrait entre trois et quatre mille décès, entre électrocutions, chutes mortelles, passants écrasés sur les voies. Sur des centaines de mètres, du street art déroulait ses fresques sur le mur séparant la route de la voie de chemin de fer. Un Batman perplexe interpellé par une grand-mère désemparée se désolait de ne pouvoir faire face aux embouteillages : « Traffic !!! ». Plus loin, des affiches de films bollywoodiens se décollaient, lessivées par les dernières pluies de mousson.
À un carrefour, des odeurs de fruits et de fleurs en décomposition se mêlaient à celles de la poiscaille, au milieu de cageots vides et de blocs de glace finissant de fondre, pour le plus grand bonheur d’oiseaux picorant de fraîches entrailles. Enfin les bâtiments victoriens de l’Oval Maiden achevèrent de nous mettre sur la bonne voie. Mon bras droit se tendit comme dans un songe en direction de Colaba, ranimant en moi le jeune homme qui avait marché des heures durant aux abords du Prince of Wales Museum, du cinéma Regal et bientôt du bord de mer. Le Bentley’s nous espérait sous une voûte verdoyante, dans une rue calme du centre occupée avec nonchalance par des taxis assoupis.
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