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Citations de Christophe Nicolas (II) (45)


Son cœur bondit dans sa poitrine. Il se força à rouvrir les yeux en deux fentes étroites : c'était bien le ciel, d'un bleu vif, qui s'étendait au-dessus de lui.
À cet instant, les sensations qu'il avait ressenties prirent corps : les insectes, les oiseaux, le vent, les odeurs, le soleil. Il était de retour sur terre.
L'avait-il seulement quitté ?
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Cyril avait pris sa décision. Si la vie lui avait enseigné une chose, c'était qu'il fallait toujours choisir le camp du plus faible. La faillite de sa carrière professionnelle à cause de l'étanchéité des barrières sociales n'était qu'un exemple parmi d'autres. La grande Histoire regorgeait de combats inégaux, de pots de fer broyant les pots de terre, les uns luttant pour la domination, les autres pour leur survie. Un forcené au crâne fracassé à coups de bâtons lui avait rappelé la leçon : "Si pour t'en sortir, tu as besoin de démolir les autres, alors tu n'es plus un homme et tu mérites de crever !"
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– J'ai quand même du mal à croire que de l'autre côté de la frontière, rien n'a bougé ...
– Oh ! tu sais, fit Flora.
Un «oh ! tu sais» désabusé, rempli de sous-entendus, qui ne grandissaient pas l'humanité. Un «oh ! tu sais» qui suggérait que ce ne serait pas la première fois que des gens souffrent à un jet de pierre d'autres qui s'en foutent.
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Yannick pensait avoir de bonnes chances de trouver le scientifique chez lui, au deuxième étage de l'immeuble délabré qu'il habitait [...].
Le fait de naviguer parmi les souvenirs d'un autre avait quelque chose de grisant. Pourtant, à mesure que la voiture approchait de sa destination, une sensation de malaise envahissait le journaliste. Les rues ressemblaient de moins en moins aux images qu'il avait reçues de Guiraud. Les bâtiments n'étaient pas les mêmes, leur façade beaucoup moins défraîchie.
Puis les immeubles s'espacèrent. Il était arrivé. Il descendit du véhicule. Une main contre la carrosserie, il regardait fixement devant lui, sans comprendre ce qu'il voyait.
Au milieu d'un terrain vague s'élevait une tour en construction. Les travaux étaient bien avancés, seules quelques fenêtres manquaient encore ça et là. Malgré tout, il reconnut le bâtiment où le professeur avait passé les dernières années de son existence.
(p. 138)
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Il avait déjà entendu cet échange des dizaines de fois, à cette même table ou ailleurs, depuis que le mouvement social qui agitait le pays avait débuté, plusieurs semaines auparavant. Les mêmes personnes échangeant les mêmes arguments, encore et encore. Savoir si la fermeture des écoles et le blocage des gares ou des péages d’autoroute étaient judicieux. C’est une prise en otages, disaient les uns ; c’est le seul moyen de pression des manifestants, répondaient les autres.
Quant à savoir pourquoi des centaines de milliers de personnes, qui dépensaient chaque mois la totalité de leur salaire pour se nourrir et se loger, étaient prêtes à renoncer à plusieurs jours de paye pour défiler dans la rue, ça, ça ne semblait pas intéresser ses collègues.
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Il n’y a aucun dieu, les méchants ne seront jamais punis. Les lois les protègent : ils les écrivent eux-mêmes.
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Avec ces phrases courtes et ces répétitions incessantes, l'auteur avait sans doute voulu rendre le trouble du héros, son obsession pour l'autre gars et son basculement dans une sorte de folie. Mais pour Joseph, qui lisait à haute voix dans sa tête, le procédé s'avérait rapidement assommant. Il avait l'impression de subir la sono de l'une de ces fêtes sauvages pour amateurs de musique techno.
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Au fil des pages, elle comprenait mieux pourquoi le journaliste n'avait pu échapper à la mise à pied. Aucun directeur de quotidien ne pouvait rester stoïque face à de telles accusations de connivence et de corruption. Même si les arguments de l'auteur étaient soutenus par de nombreuses référence, avec une rigueur journalistique irréprochable - surtout pour ça -, l'affront devait être puni.
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L'espace d'un instant, tout devint clair dans l'esprit de Yannick. Son visage s'illumina tandis que sa bouche s'ouvrait grand.
Il bondit vers son bureau, s'empara d'un crayon rangé avec d'autres dans un gobelet en plastique, d'un relevé de banque qui traînait par là, et griffonna frénétiquement une série de phrases énigmatiques, éparpillées sur toute la surface de la feuille et reliées entre elles par des flèches courbées.
Lamiproh, grippe H2N1, le vaccin, Bossaillon...
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Depuis la nuit des temps, les salauds se passent la plume pour écrire l'Histoire.
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(...) De même que cette expression compliquée, le 'décompactage narcomnésique', désignait le processus d’intégration des souvenirs du professeur Guiraud dans sa propre mémoire après plusieurs cycles de sommeil. Ses intuitions fugaces à chacun de ses réveils étaient une manifestation de ce processus.
Comment savait-il tout cela ? Simplement parce que Guiraud le savait. Croyait-il réellement qu’un scientifique lui avait envoyé le contenu de son cerveau à distance ? Il n’en doutait pas une seule seconde.
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" I l n’existe que deux manières d’agir face à une situation qu’on estime injuste.
Et ne rien faire, c’est déjà collaborer.
Comme Hugo elle avait déjà choisi l’autre option….."

« Les deux buts du parti sont de conquérir toute la surface de la terre et d'éteindre une fois pour toutes
les possibilités d’une pensée indépendante"

Il y a en conséquence, deux grands problèmes que le parti
a la charge de résoudre :
l’un est le moyen de découvrir, contre sa volonté,
Ce que pense un autre être humain…. »

Après quelques minutes de manipulation, Hugo fût convaincu que la Pythie en savait plus sur chaque être
vivant de la planète
Qu’aucune autre administration n’en saurait jamais, même en croisant tous les fichiers imaginables, des plus classiques aux moins avouables.
L’intelligence artificielle connaissait chaque individu sans doute mieux que lui même.
Car elle voyait au-delà des données, elle établissait
Des liens, déduisait des schémas, tirait des conclusions qu’elle confrontait aux faits, aux nouvelles données
pour établir d’autres liens, affiner ses schémas….
Elle construisait des clones numériques de chacun, identiques dans ses comportements, mais aussi
dans ses goûts, dans ses sentiments, dans ses pensées,
même inconscientes.
Des clones transparents qui dévoilaient tous leurs rouages dans les moindres détails, les moindres secrets.


C'est un thriller d'une grande efficacité. Il permet une réflexion approfondie sur les dérives du pouvoir,
la manipulation, la pensée indépendante, les questions éthiques.
Il percute par l'action conjuguée à la réflexion et lorsqu'on pose ce livre, une seule fois, car il saisit le lecteur du début
à la fin, on est troublé :
la frontière entre le réel et la fiction est très mince !

Et une envie de nettoyer son ordinateur, son téléphone !....
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Parce que l’indignation ne trie pas les coeurs qu’elle touche.
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Répétez votre histoire, je m’occupe de vous interrompre. Commencez avec l’appel de la voisine, madame Lehnebach.
— Madame Lehnebach m’a téléphoné pour me dire que son chien avait pissé dans l’escalier.
— Quelle heure était-il ?
— Je sais pas. Huit heures et demie… Ils allaient passer la météo à la télé.
— Continuez.
— J’ai pris le seau et je suis monté pour nettoyer. Vous savez, c’est une vieille dame. C’est pas la première fois que ça arrive.
— Vous insinuez que c’est madame Lehnebach qui pisse dans l’escalier ?
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Son mentor en politique lui disait souvent : « On peut gouverner contre les intérêts des peuples – et on ne se prive pas de le faire –, mais il est impossible de gouverner contre leur volonté. » Et il ajoutait dans un large sourire : « Heureusement, la volonté, ça se façonne. »
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- Ses premiers romans... J'en ai parcouru quelques uns pour préparer l'émission...
- Et
- Et ce n'est pas très bon. Excusez-moi, hein! ponctua le chroniqueur comme s'il venait de remarquer la présence de Thomas sur le plateau. C'est mal écrit, c'est laborieux, c'est bancal et en plus, c'est... chiant au possible. Désolé, hein! À ce niveau-là, c'est plus du roman de gare, c'est du roman de déchetterie.
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Yannick dut s’arrêter. Des images lui traversaient le crâne. Un cortège d’hommes, de femmes, de grands enfants, un flot noir de visages crasseux qui marchaient sur les trottoirs. Et par endroits, un corps étendu au sol, mort ou sur le point de l’être.
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Un homme en survêtement et sandales se présenta bientôt sur le seuil. Son visage renfrogné changea d’expression à la vue de sa voisine. Il s’apprêtait à chasser un importun et se trouvait face à une femme hirsute qui portait une chemise de nuit maculée d’une large tache humide.
— Il faut que tu m’emmènes, Rachid ! supplia-t-elle.
— Que je t’emmène où ?
— Je vais accoucher !
De la colère à l’ahurissement, les traits du quadragénaire exprimaient à présent le léger dégoût effrayé que ressentent les hommes lorsqu’on évoque l’enfantement. — Avec la voiture ? négocia-t-il.
— Bien sûr, couillon ! Tu vas pas me porter sur ton dos !
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Les romans, eux, ne marchaient pas à tous les coups. Les premières minutes de lecture s’avéraient toujours périlleuses, le désespoir tapi derrière chaque phrase, prêt à lui sauter à la gorge. Mais quand elle parvenait à se plonger dans l’histoire – des romans noirs de préférence, sans aucune trace de romance –, réellement dedans, elle reprenait vie, l’espace d’un instant, dans la peau d’un autre. Ça ne durait jamais longtemps, juste assez cependant pour échapper au néant, remonter à la surface et reprendre assez d’air pour affronter les ténèbres jusqu’à la bouffée suivante.
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Deux personnes distinctes l'avaient pris pour un certain Vince. Et ces deux personnes semblaient assez bien connaître ce Vince pour le tutoyer et utiliser un langage familier. Jusqu'à lui faire crédit ! C'était donc que Sam devait sacrément lui ressembler
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