A l’heure de la dépendance à l’immédiateté, l’information devenait inactuelle : la suivre, c’était mourir d’essoufflement. Il fallait donc la devancer, couper par d’autres chemins moins autoroutiers. Etre buissonnier, peut-être pirate, proposer un regard, un ton, un style, des histoires différentes. Notre monde en regorgeait. Et le besoin de récits, d’oxygène narratif, n’avait jamais été aussi grand dans un monde paradoxalement rétréci par l’hypercommunication. Il fallait juste prendre le temps, écouter, en finir avec l’impatience qui épuisait, le désenchantement qui gagnait. Prendre de la hauteur ou voler sous les radars, avoir l’œil de l’aigle.