Christophe Quillien

Dans le monde des super-héros, la mort n’est qu’une péripétie parmi d’autres et n’est parfois que provisoire.

Certes, on ne sait toujours pas si la femme est l’avenir de l’homme, comme l’a écrit un jour le poète. Mais elle est désormais, avec la même légitimité que les hommes, le présent et l’avenir de la bande dessinée, ce qui n’est déjà pas si mal.

Dans la bande dessinée comme en politique, la parité n’est pas toujours respectée. Les personnages féminins ne sont pas nombreux à revêtir le costume de méchant. Heureusement il y a Kriss de Valnor ! Imaginée par le scénariste Jan Van Hamme en hommage à Milady des "Trois Mousquetaires", Kriss est une femme dangereuse – ce qui rime avec femme amoureuse.
L’amour sans espoir qu’elle éprouve pour Thorgal n’a d’égal que la haine qu’elle lui voue, et contribue à donner une dimension tragique à la belle Kriss de Valnor.

L’amour n’est-il pas une forme de folie, plus ou moins douce ou plus ou moins furieuse selon les individus ?

Un « bon » méchant a la vie chevillée au corps, pour le plus grand plaisir du lecteur.

A ses débuts [1948], Pif est un chien errant et marchant à quatre pattes, comme tous ses congénères. Ses priorités, à l'image de bon nombre de Français en ce lendemain de guerre, consistent à se nourrir et à se loger.
(p. 12 & 17)

L'histoire de Pif le chien est d'abord celle de son créateur, José Cabrero Arnal. Un Espagnol, né en 1909 dans un petit village d'Aragon et décédé en 1982 à Antibes. (...) La toute première apparition du chien au pelage jaune et marron date de mars 1948, dans les pages du quotidien 'L'Humanité'. Il est chargé de remplacer 'Félix le chat' : une bande dessinée d'origine américaine dans un journal communiste, en ces débuts de guerre froide, voilà qui fait désordre aux yeux des camarades responsables de 'L'Huma'... Par une savoureuse ironie du sort, c'est ce même Félix qui avait été l'une des influences majeures d'Arnal et qui l'avait incité à se consacrer à la bande dessinée.
Quand il donne naissance à Pif, Arnal est loin d'être un débutant. (...) Il a été un dessinateur en vue en Espagne, durant les années qui ont précédé la guerre civile.
(...)
Le coup d'Etat de juillet 1936 marque la fin de la première partie de sa carrière. Dans la belle biographie illustrée qu'il lui a consacrée en 2011, Philippe Guillen retrace le parcours du dessinateur. Son engagement au sein des forces républicaines, son internement dans les camps français des Pyrénées - les réfugiés espagnols sont alors considérés comme des 'étrangers indésirables' - puis à Mauthausen, où la réalisation de dessins érotiques, pour le compte d'un officier SS, lui permet d'atténuer quelque peu les difficultés matérielles de son quotidien.
(p. 12)

Quand on prononce le mot « Arbabès », on entend surtout « bassesse ». Arriviste et sans scrupule, aussi fourbe que cruel, prêt à tout pour satisfaire son insatiable soif de pouvoir, Arbacès est expert en manigances et en manœuvres. Il incarne l’adversaire idéal, à la mesure d’Alix, dont il est l’exact opposé. […] La rivalité entre Alix et Arbacès s’inscrit dans le cadre de l’opposition historique entre César, dont Alix est le protégé, et Pompée, qui a fait d’Arbacès l’un de ces agents. Au-delà de leur antagonisme personnel, les deux hommes servent ainsi de pions sur un échiquier politique qui les dépasse, manipulés par les puissants qui les ont pris sous leur protection. Mais si la loyauté d’Alix n’est jamais prise en défaut, Arbacès n’appartient à personne, si ce n’est lui-même. C’est un aventurier, un individualiste forcené mû par la satisfaction de ses ambitions personnelles et par l’assouvissement de volonté de vengeance. Il multiplie les allégeances au gré de ses intérêts et endosse les identités les plus diverses. Et comme tout méchant qui se respecte, il renaît de ses cendres alors que tout le monde le croyait mort.

Je m'appelle Justice. Dr Benjamin Justice. Médecin attaché à l'O.I.S. Un médecin volant en quelque sorte. Abonné aux lignes aériennes internationales ...

La soupe est à l’enfance ce que le communisme est à la démocratie ! (Mafalda)