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3.84/5 (sur 47 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1965
Biographie :

Christophe Thill est le co-directeur des éditions Malpertuis.

Statisticien dans le civil, il s’intéresse particulièrement au fantastique classique et à l’œuvre de Lovecraft.

Il a écrit sur cet auteur un certain nombre d’articles (notamment dans le cadre du spécial n° 2 de la revue "Mythologica", fév. 2014) et dont il a traduit la nouvelle "Les montagnes hallucinées". Christophe Thill est un des contributeurs de la monographie "Au cœur du cauchemar" (ActuSF, 2017) consacrée à H. P. Lovecraft.

Il a entre autres réalisé "En compagnie du Roi en jaune" (Dragon & Microchips n° 16, 1998), un dossier consacré à l’œuvre de Robert W. Chambers ; dirigé l’anthologie de fantastique félin "Rêves d’Ulthar" (L’œil du Sphinx, 2002) ; contribué au sous-titrage et aux bonus de l’édition DVD du film d’Aaron Vanek "The Yellow Sign" (2001), d’après Chambers ; rédigé divers articles et critiques pour Ténèbres, Dragon & Microchips, Cauchemars d’Arkham...

Au sein de Malpertuis, il s’occupe plus particulièrement des textes "classiques" ainsi que de la réalisation technique des livres.
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Source : ed-malpertuis.com
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Christophe Thill nous a accordé une interview aux Aventuriales 2019 dans le cas du Mois de l'imaginaire.

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Face aux difficultés économiques et sociales qui se multiplient au cours de la grande crise, le voici qui se pose en supporter décidé de la technocratie moderniste de Roosevelt. Le marxisme ne lui apparaît plus comme une bête nuisible à écraser d'urgence, mais comme une théorie intéressante qui mérite des discussions approfondies. Il émet même des jugements remarquablement nuancés au sujet des Juifs, des Asiatiques, des Canadiens français ; on pourrait presque croire que son fameux racisme appartient au passé... à ceci près toute de même que - comme nombre de ses contemporains - il ne cessera jamais de considérer les Noirs comme un groupe biologiquement inférieur et socialement dangereux, et le thème de la peur du métissage demeurera, jusqu'à la fin, discernable en filigrane à travers sa fiction (et très explicitement exprimé dans sa correspondance).

Deuxième partie - Biographie
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Je décrirais ma propre nature comme tripartite, mes intérêts se répartissant en trois groupes parallèles et distincts : 1) L’amour de l’étrange et du fantastique, 2) L’amour de la vérité abstraite et de la logique scientifique 3) L’amour de l’ancien et du permanent.
Avec les diverses combinaisons de ces 3 tendances, on peut probablement rendre compte de l’ensemble de mes goûts et de mes excentricités.
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En 1914, une de ses lettres est publiée dans le courrier des lecteurs. Les nombreuses réponses qu'il reçoit à cette occasion lui font découvrir un monde qu'il ignorait, celui du "journalisme amateur", composé d'écrivains, poètes et essayistes en herbe publiant leurs propres petites revues et les diffusant par correspondance. Lovecraft adhère à l'une des deux grandes associations actives dans ce domaine, la United Amateur Press Association, par l’intermédiaire de laquelle il se fait de nombreux amis et correspondants. Le voici brusquement tiré de son isolement et de sa dépression. Il sort de chez lui pour participer à des conventions ; il rencontre à ces occasions de nombreux autres membres de l'association, et dans certains cas ce sera le début d'une amitié durable. Ses nombreuses contributions sont publiées dans les journaux des autres amateurs, dans sa propre revue amateur, The Conservative, et dans l'organe de l'association, dont il deviendra même président. Les textes qu'il publie dans ces supports comprennent essentiellement des essais dans lesquels il expose des conceptions politiques rétrogrades, marquées par un conservatisme forcené, un militarisme ardent et une xénophobie qui fait plus que frise le racisme ; une poésie tout aussi passéiste (et indigeste), prenant pour référence absolue le XVIIIe siècle anglais et les "couplets héroïques" de Dryden et de Pope ; enfin, de nombreux textes pédagogiques où il tente d'élever le niveau littéraire de ses amis amateurs en leur donnant de véritables petits cours sur la grammaire, la description ou la narration.

Deuxième partie - Biographie
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Le premier cercle lovecraftien : amis et correspondants
Les choses débutent de façon à moitié sérieuse. Les emprunts que se font les auteurs qui correspondent au sein de ce qu'on a appelé plus tard "le cercle lovecraftien" sont à la fois des clins d'œil et des hommages réciproques. Par exemple, le petit jeu entre Lovecraft et Robert Bloch à qui fera mourir l'autre dans ses histoires est une plaisanterie entre eux, mais l'utilisation que fait HPL du dieu Tsathoggua inventé par Clark Ashton Smith est un témoignage de son admiration pour ce dernier et pour ses créations.

Neuvième partie - Le mythe hors de Lovecraft
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Parmi l’œuvre fantastique de Lovecraft, on a souvent opéré un découpage en cycles. Il s'agit de trois grandes catégories plus ou moins bien définies par quelques traits thématiques, et dont la définition remonte à August Derleth. Il y aurait donc "le mythe" ou "cycle de Cthulhu", rassemblant des histoires dans lesquelles on retrouve les éléments communs liés à la mythologie des Grands Anciens ; "le monde du Rêve" ou "cycle onirique", avec des nouvelles écrites sous l'influence de Lord Dunsany ; et les "contes et nouvelles", ou "cycle de Nouvelle-Angleterre", catégorie fourre-tout permettant de caser les textes qui ne rentrent pas dans les deux précédentes. C'est ainsi, en tout cas, que les écrits de Lovecraft ont été globalement répartis pour leur publication complète dans la collection "Bouquins" des éditions Robert Laffont.
En fait, ce découpage ne présente que peu d'intérêt. Il n'aide pas particulièrement à comprendre le développement de l'écriture et des idées de Lovecraft, bien mieux mis en valeur par une simple lecture chronologique de ses écrits. La notion même de "mythe de Cthulhu" est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. L'identifier à un groupe de nouvelles bien délimité, en particulier, est clairement erroné ; si ce terme a un sens, c'est celui d'un répertoire d'idées et d'éléments auquel les différentes histoires font appel de façon plus ou moins intensive. Quant au "cycle des Contrées du rêve", seule une minorité des nouvelles qu'on y rassemble a effectivement un rapport avec un monde onirique.

Quatrième partie - L’œuvre lovecraftienne
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L'horreur cosmique
S'il y a un terme par lequel on peut caractériser la fiction de Lovecraft, un qualificatif qu'il affectionne particulièrement, c'est celui de "cosmique". Qu'entend-il exactement par là ? Il l'explique clairement dans une lettre de juillet 1927 au rédacteur en chef du magazine Weird Tales, Farnsworth Wright, faisant bien ressortir, par la même occasion, le rôle qu'elle joue dans sa fiction.
"Toutes mes histoires sont basées sur l'idée fondamentale que les lois, les intérêts et les émotions partagés par l'humanité n'ont ni validité ni signification au niveau du cosmos. Pour moi il n'y a que puérilité dans une histoire où la forme humaine - et les passions, conditions et normes humaines - sont montrées comme natives à d'autres mondes ou d'autres univers. Pour atteindre l'essence d'une telle altérité, que ce soit en termes d'espace, de temps ou de dimensions, il faut oublier l'existence même d'un certain nombre de choses : la vie organique, le bien et le mal, l'amour et la haine, et tous les autres attributs purement locaux d'une race négligeable et temporaire appelée humanité."

Huitième partie - Le fantastique lovecraftien : quelques spécificités
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Plus pertinente est la catégorie des "révisions et collaborations". Il s'agit des textes parus originellement sous la signature d'un autre auteur ou, beaucoup plus rarement, cosignés par Lovecraft, et sur lesquels celui-ci a apporté une contribution. La plupart ont été rassemblées sous le titre collectif "L'Horreur das le musée".
En fait, l'ampleur extrêmement variable du travail effectué par Lovecraft empêche d'y voir quelque chose d'homogène. Assez souvent, il n'a effectué qu'une simple relecture-correction assortie de quelques conseils, et le résultat ne peut être considéré comme faisant partie de l’œuvre lovecraftienne. C'est le cas notamment des nouvelles de Clifford M. Eddy Jr, de Wilfrid B. Talman et de Sonia H. Greene (la future Mme Lovecraft).
D'autres "révisions" représentent un réel travail commun. C'est le cas, par exemple, de plusieurs nouvelles ou fragments coécrits avec Robert Barlow. C'est aussi celui des deux histoires publiées sous le nom d’Adolphe de Castro où, sur une base préexistante (et publiée antérieurement), Lovecraft a ajouté une épaisse couche d'idées qui lui sont propres, et en particulier ses références mythiques. On peut en rapprocher les cas de "À travers les portes de la clé d'argent" et "Le journal d'Alonso Typer" : ces deux histoires sont issues d'un premier manuscrit d'un autre auteur (E. Hoffmann Price pour la première, son "Lord of Illusion" étant une tentative maladroite de donner une suite à la nouvelle de Lovecraft "La clé d'argent" ; William Lumley pour la seconde) dont Lovecraft a beaucoup modifié la trame et qu'il a intégralement réécrit.
Enfin, plusieurs de ces nouvelles peuvent être considérées comme essentiellement issues de sa plume : le travail de Lovecraft y a consisté à développer entièrement une histoire à partir d'un point de départ non rédigé, trame très schématique ou même simple idée. Il s'agit principalement des histoires parues sous les signatures de Zealia Bishop, Hazel Heald et Harry Houdini. Si leur qualité peut être variable, elles doivent en tut cas être considérées comme des œuvres de Lovecraft à part entière, et on y trouve d'ailleurs de véritables perles, comme "Le tertre".

Quatrième partie - L’œuvre lovecraftienne
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Foucault faisait franchement son âge, sinon plus. Ses cheveux étaient si gris qu'il était impossible d'imaginer qu'ils aient été d'une autre couleur dans le passé.
La directrice, quand à elle, usait de tous les stratagèmes cosmétiques pour tirer son âge vers le bas. La chevelure grisonnante se cachait sous des teintures. Les rides étaient gorgées de crèmes. Sa peau ressemblait aux façades de son musée, une vieillerie repeinte pour changer l'ancienneté en noblesse.
Elle conduisit le policier jusqu'au lieu du crime.
Il s'attendait à voir un tableau, mais elle lui désigna un petit dessin qui ne lui sembla pas plus impressionnant qu'un griffonnage nerveux inspiré par une consommation suspecte.
« Le voilà, dit-elle, Le Sommeil de la raison de Goya.
— Je pensais qu'il avait été volé ?
— Pire que volé, Monsieur l'inspecteur. Il a été remplacé par un faux. »
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[...] il n'est plus guère possible de donner au lecteur un véritable frisson en continuant à faire appel aux vampires, loups-garous, fantômes et démons qui s'acquittent de cette tâche depuis des siècles et commencent à être un peu fatigués. Un gros effort d'imagination est nécessaire, et il va chercher l'inspiration dans ses lectures scientifiques, sélectionnant et combinant des éléments avec une liberté qui est celle du rêve.
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Un jour, je trouvai le vieil homme assis à sa table et penché sur son assiette. Je le savais indifférent à la nourriture pour l'avoir vu avaler sans le déguster le contenu de la gamelle préparée par ma mère que la maigreur du vieil homme avait émue. Il pouvait manger à n'importe quelle heure, ouvrant, quand les provisions venaient à manquer, une boîte de sardines à l'huile.

(La véritable histoire du Quetzalcoatlus)
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