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4.23/5 (sur 92 notes)

Nationalité : Australie
Né(e) à : Sidney , 1960
Biographie :

Christopher M. Clark, né en 1960 à Sydney, est un historien australien travaillant en Angleterre. Il a fait ses études à l'université de Sydney puis à l'université libre de Berlin.

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Bibliographie de Christopher M. Clark   (4)Voir plus

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Ce qui frappe le lecteur du XXIeme siècle qui s'interesse à la crise de l'été 1914, c'est sa modernité brutale.
Derrière l'attentat de Sarajevo se trouve une organisation ouvertement terroriste. ... La fin de la guerre froide a mis bas le système bipolaire garantissant la stabilité du monde, aujourd'hui remplacé par un panel de forces plus complexes et plus imprévisibles, parmi lesquels des empires en déclin et des pouvoirs émergents - une situation qui appelle la comparaison avec l'Europe de 1914.
... des éléments du passé dont nous avons une vision plus claire depuis que notre point de vue a changé. (préface)
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Le déclenchement de la guerre de 1914 n’est pas un roman d’Agatha Christie à la fin duquel nous découvrons le coupable, debout dans le jardin d’hiver, un pistolet encore fumant à la main. Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y en a une pour chaque personnage principal. (551)
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Ce livre s’efforce donc de comprendre la crise de juillet 1914 comme un événement moderne, le plus complexe de notre époque, peut-être de tous les temps. Son propos est moins d’expliquer pourquoi la guerre a éclaté que comment on en est arrivé là. Bien qu’inséparables en toute logique, le pourquoi et le comment nous conduisent dans des directions différentes. La question du comment nous invite à examiner de près les séquences d’interactions qui ont produit certains résultats. Par opposition, la question du pourquoi nous conduit à rechercher des catégories causales lointaines – impérialisme, nationalisme, matériel militaire, alliances, rôle de la haute finance, conceptions du patriotisme, mécanismes de mobilisation. Cette approche a le mérite de la clarté mais produit également un effet trompeur en ce qu’elle crée l’illusion d’une causalité dont la pression augmente inexorablement, les facteurs s’empilant les uns sur les autres et pesant sur les événements. Les acteurs du jeu politique deviennent les simples exécutants de forces établies depuis longtemps qui échappent à leur contrôle.
Dans l’histoire que raconte ce livre, au contraire, l’initiative personnelle est prépondérante. Les principaux décideurs – rois, empereurs, ministres des Affaires étrangères, ambassadeurs, commandants militaires ainsi qu’une foule de fonctionnaires subalternes – marchèrent vers le danger à pas calculés, en restant sur leurs gardes. Le déclenchement de la guerre a été le point culminant de chaînes de décisions prises par des acteurs politiques visant des objectifs précis, capables d’un regard critique sur eux-mêmes, conscients de se trouver devant des options variées et désireux de se forger le meilleur jugement possible sur la base de l’information à leur disposition. Nationalisme, matériel militaire, alliances, intérêts financiers : tous ces éléments jouèrent un rôle dans cette histoire, mais on ne peut leur attribuer une vraie valeur d’explication que si l’on observe leur influence sur les décisions qui, combinées les unes aux autres, ont fait éclater la guerre.
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Les protagonistes de 1914 étaient des somnambules qui regardaient sans voir, hantés par leurs songes mais aveugles a la réalité des horreurs qu'ils étaient sur le point de faire naitre dans le monde.
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Mes notes de lecture sur l'introduction

Sur la route de Sarajevo

Fantômes serbes
Très long chapitre sur ce pays au coeur du conflit. Sous domination ottomane la Serbie, de par son nationalisme, se libère et entre dans une royauté à partir de 1804. Georges le Noir (en serbe Kara Djordje) devient roi,. Héros de la guerre de libération, il était berger. A partir de là, deux dynasties vont s'affronter tout au long du XIX e siècle jusqu'à l'assassinat terrifiant du couple royal en 1903.
Parallèlement, des gestes et de longs poèmes chantés glorifient le passé glorieux de la Serbie, même si les batailles racontées tiennent plus de la fable que de la vérité. Mais c'est ce qui perdurera dans les mémoires serbes puisque ces gestes sont connues de tous dans le pays. La volonté d'indépendance de ce pays est la clé de tous les renversements successifs. L'Empire austro-hongrois a dominé le pays mais non sans
peine. C'est l'allégeance du couple royal à l'empire qui l'a mené a sa perte.
Les problèmes économiques et affaires vont encore compliquer la situation.
A la suite de l'assassinat des époux royaux, un descendant de Kara Djordje, Kara Djordjevic est appelé à prendre la tête du pays et se déclare monarque constitutionnel. Il ne deviendra jamais roi pour avoir battu son valet à mort. Le coup d'état de 1903 résout certains problèmes mais en crée d'autres qui pèseront lourd en 1914 et en premier lieu le réseau des régicide qui reste très influent à la cour. Malgré le scandale de la mort suspecte d'un opposant à ce réseau en 1907, la question des relations entre l'armée et les autorités civiles n'aura pas été résolue ce qui conditionnera la façon dont la Serbie traitera les événements de 1914.
Un homme, Nikola Pasic, devient l'homme d'état le plus important en Serbie après 1903 et acteur clé de la crise précédant le déclenchement d la guerre.
- Remarquable carrière politique de plus de 40 ans.
- 1880 : réorganise le Parti Radical, grande force politique dans le pays jusqu'au déclenchement de la guerre.
- parti radical = idées constitutionnelles libérales et appel à l'expansion territoriale et unification des Serbes de la péninsule balkanique.
- base de ce parti : petits propriétaires terriens. Parti des paysans
- ce parti se méfie de l'armée et accepte mal le fardeau fiscal qu'elle représente.
- préfère les milices de paysans, meilleure forme plus naturelle de toute organisation armée.
Exil de Pasic (1883) alors qu'il est condamné à mort par contumace et rapprochement des milieux panslaves. Sa ligne politique pour toujours proche des Russes.
Voir histoire de la signature des aveux de complicité alors que les Austro hongrois ont demandé de ne pas l'exécuter en 1899.
Pasic = père de la nation. Adoré par les paysans (voir son parler et son aspect rustres).
Doit gérer les régicides soutenus par l'armée parce que incarnation de la volonté nationale serbe. Donne d'un côté (gros budget pour l'armée, reconnaissance de légitimité du coup d'état, pas de jugement des conjurés)mais limite leur présence dans vie publique.
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Il est difficile de reconstruire en détail le complot qui a conduit à l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. Les assassins eux-mêmes ont tout fait pour effacer les traces qui ramenaient à Belgrade. De nombreux survivants ont refusé de parler de leur rôle, d’autres ont exagéré ou minimisé le leur, ou brouillé les pistes en entretenant le flou, produisant un maquis de témoignages contradictoires. La mise en place du complot lui-même s’est faite sans aucun document écrit : pratiquement tous ceux qui y ont pris part avaient l’habitude d’évoluer dans un milieu obsédé par le secret
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Pourtant ce qui frappe le lecteur du XXIe siècle qui s’intéresse à la crise de l’été 1914, c’est sa modernité brutale. Tout commence avec un groupe de tueurs kamikazes et une poursuite en automobile. Derrière l’attentat de Sarajevo se trouve une organisation ouvertement terroriste, mue par le culte du sacrifice, de la mort et de la vengeance – une organisation extraterritoriale, sans ancrage géographique ou politique clair, éclatée en différentes cellules qui ignorent les clivages politiques. Une organisation qui ne rend de comptes à personne, dont les liens avec un gouvernement souverain sont indirects, secrets et certainement très difficiles à repérer pour qui n’en est pas membre. De toute évidence, juillet 1914 nous est moins lointain, moins illisible aujourd’hui qu’il ne l’était dans les années 1980. La fin de la guerre froide a mis à bas un système bipolaire garantissant la stabilité du monde, aujourd’hui remplacé par un panel de forces plus complexes et plus imprévisibles, parmi lesquelles des empires en déclin et des pouvoirs émergents – une situation qui appelle la comparaison avec l’Europe de 1914. Accepter ce défi ne signifie pas faire preuve de soumission au présent en réécrivant le passé pour répondre aux besoins d’aujourd’hui, mais plutôt reconnaître les éléments du passé dont nous avons une vision plus claire depuis que notre point de vue a changé.
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Derrière l’attentat de Sarajevo se trouve une organisation ouvertement terroriste, mue par le culte du sacrifice, de la mort et de la vengeance – une organisation extraterritoriale, sans ancrage géographique ou politique clair, éclatée en différentes cellules qui ignorent les clivages politiques. Une organisation qui ne rend de comptes à personne, dont les liens avec un gouvernement souverain sont indirects, secrets et certainement très difficiles à repérer pour qui n’en est pas membre.
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Et à la fin, il ne reste que le Brandebourg.
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Les acteurs du jeu politique deviennent les simples exécutants de forces établies depuis longtemps qui échappent à leur contrôle.
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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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