La religion se mêle de sexe, contrôle ce que nous mangeons et exacerbe notre propension à la culpabilité en multipliant es interdits les plus arbitraires. La religion diabolise la science, se fait complice de l'ignorance et de l'obscurantisme. Source de haine, de tyrannie et de guerres, la religion met notre monde en danger.
Il se peut que la pulsion de mort, ou quelque chose qui y ressemble, soit secrètement présente en chacun de nous. Au tournant du millénaire, nombre de gens instruits ont raconté et publié d'innombrables sottises sur toutes sortes de calamités possibles. Ça ne valait pas mieux que la numérologie primitive : en fait, c'était même pire, dans la mesure où 2000 n'avait de sens que pour le calendrier grégorien, et que même les plus farouches défenseurs de l'histoire biblique reconnaissent aujourd'hui que si d'aventure Jésus est né ce n'est certainement pas le jour de Noël de l'an 0. Il ne s'agissait donc que d'un compteur pour idiots, en quête de frisson bon marché de la catastrophe imminente.
La religion, même la plus douce, doit reconnaître qu'elle offre une solution « totale » : la foi doit y être dans une certaine mesure aveugle, et tous les aspects de la vie privée et publique doivent être soumis à une supervision permanente. Cette surveillance et cette soumission continuelles, généralement renforcées par la peur, sous forme d'une vengeance infinie, ne font pas ressortir les meilleurs aspects de l'être humain.
La religion ne se satisfait pas (...) de ses prétentions merveilleuses et de ses sublimes assurances. Il lui faut se mêler de la vie des non-croyants, des hérétiques et des adeptes d'autres confessions. Si elle parle de la béatitude pour l'autre monde, c'est le pouvoir qu'elle veut dans celui-ci.

La circoncision complète, originellement exigée par dieu comme prix du sang pour le futur massacre des habitants de Canaan, apparaît aujourd'hui clairement pour ce qu'elle est : la mutilation d'un bébé innocent dans le but de détruire sa vie sexuelle future. Le lien entre la barbarie religieuse et la répression sexuelle ne saurait être plus évident que lorsqu'il est « marqué dans la chair ». Qui pourra compter le nombre de vies ainsi rendues misérables, surtout depuis que des médecins chrétiens se sont mis à adopter l'antique folklore juif dans leurs hôpitaux ? Et qui peut supporter de lire les manuels et les histoires de la médecine qui recensent froidement le nombre de petits garçons morts d'une infection après leur huitième jour, ou qui ont subi des dysfonctionnements et déformations intolérables ? [...] S'il ne s'agissait pas de religion et de son arrogance, aucune société saine d'esprit ne tolérerait cette amputation primitive, ni n'autoriserait une opération chirurgicale sur les parties génitales sans le consentement total et informé de la personne concernée.
Chaque fois que j'entends je ne sais quelle grande gueule à Washington ou quelque conservateur du pays profond parler des maux de la sodomie ou autre, j'inscris mentalement son nom dans mon carnet de notes et jette un oeil à la date. Tôt ou tard, il sera découvert dans un motel ou des chiottes publiques, accroupi sur ses vieux genoux fatigués, la carte Visa à sec, après avoir tenté le prix fort pour se faire pisser dessus par un travesti Apache.
"Hitch 22 : A Memoir", p.82, Atlantic Books Ltd 2010
Imaginez-vous capable d'une prouesse qui me dépasse: vous représenter un créateur infiniment bienveillant et tout-puissant, qui vous a conçu, réalisé et modelé, puis placé dans le monde qu'il a fait pour vous, et où il veille désormais sur vous même pendant votre sommeil. Imaginez en outre que si vous obéissez aux règles et aux commandements qu'il a affectueusement prescrits, vous aurez droit à une éternité de béatitude et de repos. Je ne vous envie pas cette croyance (qui, pour moi, revient à souhaiter une forme horrible de dictature débonnaire et éternelle), mais j'ai une question sincère à vous poser : pourquoi une telle conviction ne rend-elle pas ses détenteurs heureux ?
On peut affirmer que la religion ne se satisfait pas – et à long terme ne peut se satisfaire – de ses prétentions merveilleuses et de ses sublimes assurances. Il lui faut se mêler de la vie des non-croyants, des hérétiques et des adeptes d’autres confessions. Si elle parle de la béatitude de l’autre monde, c’est le pouvoir qu’elle veut dans celui-ci
Ceux qui offrent de fausses consolations sont de faux amis
Nous ne nous en remettons pas seulement à la science et à la raison, parce que celles-ci sont des facteurs nécessaires mais non suffisants, nous nous méfions de tout ce qui contredit la science ou insulte la raison.