BOOK-TRAILER
Découvrez La brigade des chasseurs d'ombres de Chrysostome Gourio, un superbe roman fantastique, à l'anglo-saxonne mêlant action, frisson et d'humour tarantinesque !
Merci à Gérard Dastugue pour la réalisation du book-trailer.
Dès la première vision qu'elle avait eue de l'endroit, elle avait su où elle se trouvait. Elle avait passé trop d'heures devant ce tableau pour ne pas le reconnaître. Elle avait atterri dans un palais oriental assiégé, où, plutôt que de se rendre à l'ennemi ou de lui laisser ne serait-ce qu'une parcelle de ses biens, le roi luxurieux avait décidé de tout brûler et de faire mettre à mort chacun de ses hommes, chacune de ses femmes, chacun de ses esclaves et chacune de ses bêtes.
Page 195 du recueil « Musées, des mondes énigmatiques », nouvelle « Des muses et des mondes énigmatiques »
Je connais des moyens de te faire causer qui, à leur simple évocation, te feront dresser les cheveux sur la nuque. Parmi ce qu'il y a de moins atroce, je peux laisser s'infiltrer en toi l'esprit des fourmis à miel pour qu'elles rongent ton âme, puis retourner tes yeux pour que tu puisses jouir du spectacle. Je peux aussi réduire ta langue en cendres en invoquant la lumière du bush ou déchirer ta peau en appelant à moi la force des tempêtes. Ou alors, je peux te coller un pruneau dans le genou. Parle !
Page 138
-Ce dont on manque vraiment, m'a-t-il dit en éclusant son septième verre de Cabernet franc, c'est d'un endroit convivial où on pourrait inviter des gens bien et se faire plaisir. C'est ça qu'on devrait monter si on veut pas finir comme deux vieux cons d'anarcho-syndicalistes à la retraite.
[...]
-T'as raison, j'ai dit en levant bien haut mon poing gauche, ce dont les gens ont besoin, c'est de bouquins de qualité et de pinard qui n'ait pas le goût de Banga.
Putain, je m'étais laissé avoir comme un bleu. Il ne voyait peut-être pas dans le noir, ce petit con d'Hégélien, mais il était carrément fort en matière de camouflage et de discrétion.
Ça servait sacrément la dialectique.
J'avais vraiment envie de lui écraser la patate qui lui servait de nez d'un bon coup de boule. Non seulement ça m'aurait calmé, mais je suis sûr que ça lui aurait remis les idées en place. Que la foudre de Zeus consume jusqu'au dernier de ses os ! Que la colère d'Hadès emporte son âme visqueuse ! Que le marteau d'Héphaïstos s'abatte sur son crâne mou !
Saint-Doth se retourna une nouvelle fois vers le corps. Manifestement, il ne me plaisait pas. Un Kantien, à ce que j'avais pu comprendre. Il avait une manière trop catégorique d'affirmer et de déduire.
Là, ça faisait plus que sentir le prout au jus, ça commençait à schlinguer joliment.
Page 44
Il y a des choses que l'esprit refusera toujours de croire, qu'il finira par mettre sur le compte de l'imagination. C'est pourquoi les légendes s'adresse à cette dernière : pour la débrider, l'ouvrir. Ainsi, elles nous pénètrent et nous aident à comprendre.
Je crois que la réalité ne se divise pas entre, d'un côté ce qui est visible et existe, et de l'autre ce qui ne l'est pas et donc n'existerait pas. Peut-être, Laz, qu'il y a des créatures, encore inconnues des hommes, qui parcourent ces bois.
Ses oreilles bourdonnent, ses tempes battent la chamade… Elle se contente de serrer les poings plus fort. Cassez-vous ! Cassez-vous ! Cassez… Elle voudrait exploser, leur hurler au visage, mais elle sait qu’elle ne le fera pas. Son corps est trop faible, trop maigre, trop maladroit. Et elle n’est pas assez courageuse.